[gyp]

[Rhaya]

Qu'on détourne un mot japonais au lieu d'en inventer un aussi inutile que grille-au-vent ne me dérange pas outre mesure.

[Jenna Lullabee]

Je pense que pas mal de personnes savent d'où vient le mot Kamikaze.

Par contre dans ma boulimie télévisuelle j'étais tombée sur un documentaire concernant ces soldats. En fait très peu sont passés à l'action, on en a entrainé pour effectivement s'écraser à l'aide de petits avions contenant une bombe sur des points stratégiques.

Dans mon inconscient je pensais que tous les soldats japonais étaient des kamikazes et qu'il y en avait eu beaucoup mais non.

En plus c'était des élus (donc désignés volontaires bien sûr ).

Pour le détournement du terme par les médias, je n'arrète pas de le dire les journalistes actuels semblent avoir trois mots de vocabulaires et dès qu'ils en tiennent un "nouveau" ils le servent à toutes les sauces (parfois même en faisant des fautes de prononciation )
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[walden]

Gyp
désolé mais c'est quand même une évidence, non ?

et l'article 7 permet d'y inclure ce type de crime.

Ca a d'ailleurs déjà été dit par de hauts responsables politiques notamment après les attentats de Madrid et ça me parait difficile à contester

[Shiro]

[frederic]

Quel est le lien entre un Kamikaze japonais de la seconde guerre mondiale et un "Kamikaze" pakistanais de 2005 ?

Réponse : drlllllllllllllll (roulement de tambour)

L’armée rouge japonaise.

Ben voui, les premiers attentats suicides perpétrés en Israël sont l’œuvre de 3 japonais venu défendre la cause palestinienne.
Le 30 mai 1972, 3 japonais en provenance de Paris (vol Air France) débarquent à l’aéroport de Tel-Aviv, ils attendent au milieu des autres passagers leur bagages, les receptionnent, les ouvrent tranquillement, en sortent des grenades et des fusils-mitrailleurs et commencent à ouvrir le feux sur la foule.
Eux qui étaient venus tuer des « des colons juifs valets des impérialistes » abattent 26 personnes, la plupart des pèlerins portoricains venus visité jérusalem.
Ils voulaient faire un grand coup qui montrerait au monde entier la détermination des "peuples arabes" et des "peuples opprimés" en général à devenir indépendants, et pour cela ils avaient pris un aller simple, ils avaient décidé de mourir dans leur action. 2 des terrorises sont abattus par la police tandis que le dernier essaye de se faire sauter avec une grenade, qui n’explose pas, il est arrété, dépité de ne pas être mort.
Les Japonais venaient d’introduire l’idée d’attentats suicide, les palestiniens sont choqués par ces méthodes, puis devant le rentissement de l'affaire dans le monde entier l'adoptent. L'attentat sucide ou attentat Kamikaze va devenir la marque de fabrique du conflit israelo-palestinien.

Mais que sont venus faire ces Japonais à Tel-Aviv me direz-vous.
Pour cela il faut un peu remonter dans le temps à l’année 1960 pour être précis.
En 1960 un énorme conflit oppose les mouvements sociaux, et la société civile en général, au gouvernement réactionnaire de Kishi Nobusuke sur la question de la signature du traité de sécurité Nippo-américain. Le conflit n’est plus simplement politique sur fond de guerre froide opposant les communistes, et la gauche en général, au gouvernement de droite et aux américains mais est devenu « démocratique » tellement le comportement autoritaire de Kishi, qui n’hésite pas à utiliser des yakuzas pour virer de la Diète des députés de son propre camp hostile à ses réformes, pose problème. La principale peur est de voir le Japon renouer avec le militarisme ultra-nationaliste qui a plongé le Japon dans la guerre, l’a mené à la défaite et engendré ce monstre d’inhumanité qu’est l’instauration du système « Kamikaze ».
Aux premières lignes de ces manifestations se trouvent les étudiants qui ont réussit à se fédérer autour d’une « Fédération nationale des comités autonomes étudiants » le Zengakuren. Les affrontements entre la police et les étudiants sont violents et le 15 mai 1960 une jeune étudiante de Todai, Kanba Michiko, une militante communiste y perd la vie. Le Japon est en émoi, le traité est voté de force, Kishi démissionne. Le conflit de 1960 prend fin, le mouvement étudiant explose en de multiples petits groupes se réclamant principalement communistes, trotskistes ou anarchistes et plus ou moins hostile au PCJ (Parti Communiste Japonais). Mais ce conflit aura marqué les esprits.

En 1968 éclate le mai 68 japonais. Inspiré des mouvements étudiants allemands et français les étudiants japonais s’unissent de nouveau dans le « Comité étudiant de lutte unifié », le Zenkyôtô. Cette fois le problème est plus épineux, entre la guerre du Vietnam, des lois sur l’université et le retour de l’uniforme dans les établissements scolaires et le renouvellement du traité de sécurité Nippo-américain qui doit avoir lieu en 1970 les thèmes politiques et « libéraux » s’entremêlent. A la tête du pays se trouve le premier ministre Satô Eisaku qui n’est autre que … le petit frère de Kishi. Les affrontements sont une sorte de remake de ceux de 1960, à une grosse différence près : Cette fois les étudiants ne sont plus tête nues, main nues en train de défiler en dansant, ils ont appris des ouvriers les méthodes de luttes et sont casqués, un masque anti-gaz lacrymogène sur le visage, des barres de bois ou de bambous à la main, cette fois ils rendent les coups. Ils se réfugient dans les universités qu’ils auront renforcés par des barricades de plusieurs mètres de hauts, faites de chaises et de bureaux entassés. La réponse de la police est brutale, le gouvernement refuse toute discussion, les affrontements sont très violents. Les derniers étudiants qui manifestent encore sont réfugiés dans la tour de l’amphithéâtre Yasuda de Todai, l"université publique de Tokyo transformée en véritable château médiéval cerné par des milliers de policiers, les étudiants tiennent le siège durant plusieurs jours avant de rendre les armes épuisés. En janvier 1969 la révolution étudiante de mai 68 est terminée, mais le conflit du traité de sécurité commence.
Parmi les étudiants quelques groupuscules décident que si les bâtons n’ont servis à rien, et bien cette fois ils vont utiliser des bombes. Un groupe d’étudiant nommé « Armée rouge » prend la tête de ces groupuscules extrémistes. Après un premier détournement d’avion vers la Corée du Nord réussit, 2 groupes voit le jour l’«Union armée Rouge » Rengô Sekigun, resté au Japon et l«armée Rouge Japonaise », Nihon Sekigun, qui a réussit le détournement et va s’orienter vers des activités internationales.

L’union armée rouge se réfugie dans les montagnes pour préparer ses prochaines missions, mais rongé par la paranoïa et le fanatisme, ils passeront plus de temps à s’entretuer et à chercher de l’argent en braquent des banques qu’à véritablement agir au nom d’une « cause ». Après plusieurs semaines passés dans les montagnes à s’auto interroger en ce torturant mutuellement pour savoir si ils étaient véritablement fidèle à leur cause, et qu’après une demi-douzaine d’entre eux n’est pas survécu à ce traitement, ils se font repérer par la police. Un groupe se réfugie dans l’Hotel-Chalet de montagne Asama, le Asama Sansô, où ils prennent en otage les propriétaires. Après un siège d’une dizaine de jours, l’hôtel est transformé en château de glace à force d’être arrosé par la police et à moitié détruit par les coups de « boule de démolition » (boule de plusieurs tonne suspendu à une grue par une chaîne et qui par un mouvement de balancier permet de défoncer les bâtiments), le tout sous le regard de milliers de journalistes et de badeaux venus assister à l’événement. Les membnres de l'Union armée rouge sont arrétés, cette orgnaisation disparait et le comportement fanatique de ses membres choque même l’armée rouge japonaise maintenant réfugiée au Liban.

L’armée rouge japonaise est elle guidée par la très charismatique Shigenobu Fusako qui par ses charmes arrive à s’attirer la sympathie et la protection de groupes communistes français et desgroupes de libération de la palestine. Elle va guider le premier attentat de Tel-Aviv avant de le regretter. L’attentat du Drugstore à Paris perpétré par le « terroriste professionnel » Carlos en 1974, dérive en partie de leur action. L’armée rouge japonaise qui a longtemps trouvé asile en France n’est plus la bienvenue et leurs membres sont un à un expulsé de France, un d'entre eux est même arrété. En représailles l’armée rouge prend en otage l’ambassadeur français au Pays-Bas et demande la libération du membre détenu par les autorités françaises, les négociations durent, Carlos qui connait cette organisation et qui a sans doute un faible pour Fusako décide de faire du zèle et balance 2 grenades dans le Drugstore de Saint-Germain pour accélérer les négociations

L’armée rouge Japonaise et Shigenobu Fusako vont continuer leurs activités essentiellement en Palestine, mais aussi un peu partout dans le monde toujours sur le thème de la « lutte contre l’impérialisme ». Fusako est arrêté au Japon en 2000, en 2004, de prison, elle dissout officiellement l’armée rouge japonaise.
Au final il est assez troublant de voir comment des groupes unis contre la résurgence du militarisme et de l’ultranationalisme symbolisé par les Kamikazes en arrivent à utiliser des méthodes identiques. Les « bombes-humaines » d’aujourd’hui ont effectivement quelques choses à voir avec les Kamikazes, mais je suis sur que même l’armée rouge japonaise n’a aucunement envie de revendiquer cette filiation.

Sur l’armée rouge japonaise en particulier je vous conseille l’excellent livre de Michael Prazan « Les fanatiques ». Véritable enquête auprès des ancien membres de l’armée rouge ce livre se lit comme un roman tout en étant très bien documenté.
http://www.chapitre.com/frame_rec.asp?donnee_appel=MOTEUR&isbn=9782020486866

Edit: Style, orthographe.
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"Il parraît que ce sont les grecs qui ont inventé la démocratie, oulàlà, heureusement que pour mieux faire passer ça ils avaient dejà inventé la sodomie!" La Blonde

[Pied]

Je ne parle pas arabe, ni aucune langue parlée par ces "kamikaze" (sauf l'anglais ou le français), mais je voudrais savoir quel est le mot utilisé par les médias islamistes qui arrive à nos oreilles sous la forme "martyr".

[noexist]

[Shiro]

[De ci de là]

Je voudrais revenir un peu sur la notion de "volontaire" ou "désigné volontaire".

Il me semble que tout au fond de lui-même, l'attaquant-suicide a toujours le choix : il peut choisir de rater le World Trade Center et de rendre les commandes, il peut choisir de piler et de s'arrêter avant que sa camionnette bourrée d'explosifs ne fracasse le portail de l'ambassade américaine, il peut choisir de sauter en parachute et laisser son avion s'écraser en mer plutôt que sur le porte-avion ennemi, etc.
Le problème c'est qu'on lui fait croire (à tort ou à raison), que cette mort est glorieuse, qu'elle lui assurre un séjour de miel au paradis entouré de jeunes vierges peu farouches, qu'elle perpétue la volonté du ou des Dieux qui tous sans exceptions lui font parvenir leur volonté divine par la voie hiérarchique : Empereur ou chef de cellule terroriste.

Bien entendu, persuader les attaquants-suicides est un travail de longue haleine et requiert des moyens énormes pour formatter leurs esprits : durant la Seconde Guerre mondiale, c'est tout l'appareil d'Etat japonais qui s'y met, de nos jours, c'est l'isolement dans des camps d'entraînements dédiés, le bourrage de crâne en permanence, la lecture et l'interprétation des textes sacrés (textes religieux ou discours du Leader Suprême) x heures par jour, en bref la propagande et l'anéantissement de ce que beaucoup de gens appelleraient l'esprit critique. Ca ne m'étonnerait pas plus que ça qu'à un moment donné, soit posée à un groupe de 10 jeunes gens la question : "bon, qui veut se faire sauter sur la cible, demain matin 8h, j'ai besoin de 2 personnes ?" et que là, les 10 se proposent avec joie.
Sont-ils pour autant réellement "volontaires", ou leur réponse n'est-elle que le produit d'un arc réflexe patiemment construit par leur formateurs ?

En cela, je pense qu'il est légitime de rapprocher les attentats suicides modernes de ce qui se passait pour les kamikaze : c'est la même tactique de guerre utilisée par des groupes qui instrumentalisent la vie humaine.

A mon sens, c'est une technique vieille comme la guerre : avant on appelait ça les Champs Elysées ou le Whallala, mais fondamentalement (si je puis oser cet adverbe), c'est la même promesse d'une récompense que l'on obtiendra dans l'au-delà par le sacrifice de cette vie-ci. Comme, plus on est jeune, plus on est malléable, il n'est pas non plus étonnant que la plupart des kamikazes " canal historique" aient eu aux alentours de 18 ans.

Pour finir, je précise que moi-même je trouve que ces analogies ne sont pas assez fortes pour appeller kamikaze les auteurs d'attentats suicides modernes.

Désolé si je ne fais que remuer des lieux communs