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Anarcho-syndicalisme au Japon ?

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remuka
7eme Dan
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MessagePosté le: 02 Juil 2005 09:59    Sujet du message: Anarcho-syndicalisme au Japon ?

 Note du Post : 3.75   Nombre d'avis : 8
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Bonjour

il semblerait que je retombe ces derniers temps dans mes errements de jeunesse, et je redécouvre Bakounine (nettement plus sympathique que Marx - avis personnel Wink ) avec un grand plaisir. Ce qui m'a amené à me poser la question de l'existence du mouvement anarcho-syndicaliste dans l'effervence du Japon de Meiji. Je suppose que les échos de la Commune ont quand même du atteindre le Japon d'une façon ou d'une autre...

Côté communiste, je retombe naturellement sur la figure incontournable de Katayama Sen (片山潜) (et j'apprend avec surprise qu'il a non-seulement participé à la fondation du parti communiste japonais, mais également à celui des Etats-Unis...), mais chez les anars, je ne trouve pas grand chose... Si vous avez des pistes bibliographiques (français - ne rêvons pas trop, anglais ou japonais), je serais assez intéressé.



BONUS !
Aller hop, dans la foulée, je me fend d'une petite traduc libre (et partielle) de l'article du Wikipedia japonais sur Katayama Sen Smile (ici ). J'espère ne pas avoir fait d'erreur...



Il naît le 26 décembre 1859 dans l'actuel ville de Kumenan, dans le département d'Okayama (si quelqu'un connaît les lectures de 美作国久米郡羽出木村, je suis preneur). Sa famille dirige le village depuis plusieurs générations.
En 1880, il entre à l'école normale d'Okayama (actuel département "éducation" de l'université d'Okayama), mais en 1881, il abandonne ses études et se rend à Tôkyô. En 1884, il se rend aux Etats-Unis, et, tout en faisant de petits boulots pour vivre, il suit un double cursus de sociologie et de théologie à l'université. Dans le même temps, il se convertit au catholicisme.
Il participe aux mouvements ouvriers, et joue un rôle actif dans le premier syndicat ouvrier japonais, qui tient sa première assemblée générale à cette époque. En 1901, il crée, avec Koutoku Shuusui (幸徳秋水), le tout premier parti socialiste japonais (社会主義政党), qui est alors une faction du parti social démocrate (社会民主党).
En 1906, il participe également à la création du parti socialiste japonais (日本社会党), qui est, cette fois, indépendant.
En 1911, alors qu'il s'apprêtait à déclencher une grève de la production d'électricité à Tôkyô, il est arreté et emprisonné. En 1914, après sa libération, il émigre alors aux Etats-Unis. Influençé par la révolution russe de 1917, il est profondément impressioné par les théories marxistes. Il contribue alors aux partis communistes américains et mexicains, avant de rejoindre les rangs du parti communiste d'amérique du nord.
En 1921, il se rend en URSS, et devient membre permanent du comité exécutif du kominterm. Il est également à l'origine de la création du parti communiste japonais (日本共産党).
Il décède à Moscou, le 5 novembre 1933. Ce n'est pas moins de 150 000 personnes qui se rendent à la commémoration organisée le 9, parmi lesquelles Staline est d'ailleurs présent. Sa dépouille, conformément à sa volonté, repose dans le mausolée du Kremlin.
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Yojimbo
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MessagePosté le: 02 Juil 2005 10:41    Sujet du message:

 Note du Post : 3.33   Nombre d'avis : 3
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Merçi pour la Trad'.

j'ai un lien qui traine mais je sais pas si cela peut t'aider C'est période début du siècle donc cela peut correspondre au Meiji
Par contre me demande pas de commenter... Confused

Donc la référence :

Kotoku Shusui socialiste anarchiste de Pelletier Philippe chez Groupe Bertho-Lepetit.

Le liens ou je l'ai trouvé : http://palissy.humana.univ-nantes.fr/labos/cht/biblio/ouvrages/livre6229.htm[url][/url]

C'est la seul trace d'un mouvement anarchiste...
C'est un peu paradoxale l'anarchie au Japon, non ?

hésites pas à nousen dire plus à ce sujet.
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remuka
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MessagePosté le: 02 Juil 2005 10:44    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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Merci pour la référence, je vais aller voir ça de ce pas (un "collègue" de Katayama Sen - je l'évoque dans ma trad Wink - ça m'apprendra à ne pas cliquer sur TOUS les liens) . Bon, ben quand j'aurais du temps, faudra que je traduise sa page alors. Mais pas aujourd'hui...

Du coup, je suis tombé sur un autre lmivre, sur Amazon :
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/0521079896/qid%3D1120297539/402-5910981-5695313
(179 euros Shocked ... des gens l'ont-ils lu ?)

EDIT : Petit lien en anglais, sur le même :
http://www.japan-101.com/history/kotoku_shusui.htm
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Yojimbo
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MessagePosté le: 02 Juil 2005 11:15    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 2
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Ce Kotoku Shüsui à a l'air d'etre un chaud !!

Le surnom des arnarchistes et du mouvement semblerait etre "les mal rasés".(décidement toujoues cette histoire de poils !! )

D'après cette article sur le livre de Pelletier,

http://forum.subversiv.com/index.php?id=51910

le mouvement au Japon vient grandement de la Russie et on peut lire des choses pas très jolies sur la répression du mouvement par les autorités : goulag en sibérie, bidons villes, exclusion sociale et maquillage de meurtre et meme extermination pur et simple Shocked

Le mouvement avait l'air de prendre de de l'ampleur mais il fut vite étouffé par l'empereur...

Pas jolie tout ça...

c'est dommage car l'article parle très peu des actions "anarchistes" de ce mouvement...
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remuka
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MessagePosté le: 04 Juil 2005 03:04    Sujet du message:

 Note du Post : 3.75   Nombre d'avis : 4
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Aller hop, petite traduction du lien en anglais donné plus haut ( http://www.japan-101.com/history/kotoku_shusui.htm ), plus ou moins compilé avec les infos en japonais glanées sur le Wikipedia nippon.




KOUTOKU Shuusui (幸徳秋水) - 5 novembre 1871 - 24 janvier 1911
C'était un socialiste et un anarchiste, qui a joué un rôle-phare dans l'introduction de l'anarchisme au japon au début du 20e siècle, notamment en traduisant les oeuvres d'anarchistes européens et russes en japonais, comme Kropotkine. C'était un journaliste radical, un penseur, un sociologue, qui est fréquemment consiédéré comme un martyr de la cause anarchiste, car il fut exécuté pour trahison par le gouvernement japonais. Son nom réel était Koutoku Denjirou (幸徳伝次郎).

Il naît dans la ville de Nakamura (département de Kouchi, dans le Shikoku). Sa famille y était assez influente, et faisait commerce d'alcool et de remèdes divers. Il quitte sa famille pour Tôkyô assez jeune, et y devient journaliste en 1893. A partir de 1898, il devient rédacteur pour Les nouvelles du matin (『万朝報』), un des journaux les plus radicaux de l'époque. Il quitte cependant le journal lorsque celui-ci affiche des opinions favorables à la guerre, à la veille du déclenchementd e celle-ci contre la Russie. En 1903, avec l'aide de Sakai Toshihiko, lui-même ancien journaliste des nouvelles du matin, il co-fonde le Journal populaire (『平民新聞』). La position violemment anti-guerre de ce journal, et son absence de liens avec la presse officielle lui cause de nombreux problèmes de publication, et de février à juillet 1905, Koutoku lui même fait de la prison.

En 1901, quand il fonde le parti social-démocrate avec Sakai (duquel sera issu le tout premier parti socialiste de Katayama Sen), Koutoku n'est pas encore anarchiste, mais social-démocrate (logique). Ils sont d'ailleurs les premiers à traduire le Manifeste Communiste, qui est publié dans un numéro du Journal populaire, et qui leur vaut une lourde amende. Il ne devient anarchiste qu'après la lecture de Kropotkine en prison. D'après ses propres paroles, il serait allé en prison en tant que socialiste-marxiste, mais en serait serait ressorti anarchiste radical.

En novembre 1905, il se rend aux Etats-Unis afin de librement pouvoir critiquer l'empereur, qu'il perçoit comme un valet du capitalisme. Il se familiarise d'avantage avec la pensée anarcho-communiste, et le synicalisme européen. Il avait emporté les Mémoires d'un révolutionnaire de Kropotkine pour la traversée de l'atlantique, et commence à correspondre avec lui dès son arrivée en Californie. En 1909, il a terminé la traduction de La conquète du pain de l'anglais au japonais. Environ un millier d'exemplaires de cette traduction seront distribués au Japon en mars de la même année, à des étudiants et à des travailleurs.

En juin 1906, il retourne au Japon. A cette occasion, un meeting public est organisé le 28 juin. Il prend la parole, et dénonce violemment l'action parlementaire (ie les marxistes), en prônant à sa place la grève générale. Un série d'articles suit alors, parmi lesquels son plus connu (ndr que je ne connaissais pas) "Mon changement d'opinion (sur le suffrage universel)", dans lequel il prône l'action directe plus que des objectifs politiques, comme le suffrage universel. Ce changement est un choc pour un bon nombre de ses anciens camarades, et marque le schisme entre les anarcho-communistes et les socio-démocrates japonais. En juin 1907, le Journal populaire est remplacé par deux tirages, qui marquent cette division : les Nouvelles sociales (socio-démocrate) et le Journal populaire d'Ôsaka (anarchiste, prônant l'action directe).

En décembre 1910, alors que la répression s'intensifie (loi sur l), 36 anarchistes sont arrêtés, soupçonnés de préparer un attentat contre l'empereur. Le 24 janvier 1911, Koutoku est pendu avec 12 autres, bien que parmi la centaine de personnes ayant été arrêtés, seules quatre se révèlèrent impliquées dans un projet d'assasinat de l'empereur - et Koutoku n'en faisait pas partie.

Bibliographie, en japonais :
http://ja.wikipedia.org/wiki/%E5%B9%B8%E5%BE%B3%E7%A7%8B%E6%B0%B4



J'ai aussi trouvé une seconde figure intéressante, Osugi Sakae (大杉 栄). Yoshida, a mis en scène la vie de cet homme avec son 'Eros Plus Massacre' (エロス+虐殺) en 1969.
Je vais tenter de chercher plus d'infos...

Citation:
Le relais fut pris par Osugi Sakae, professeur d’esperanto, adepte de l’union libre, qui va se consacrer au développement de l’anarcho-syndicalisme, multipliant les contacts internationaux. Devenu trop dangereux pour l’ordre social inquiet devant le nombre croissant de grèves, il fut assassiné avec sa compagne Noe Itô, le 16 septembre 1923, sur ordre du commandant de la région militaire de Tokyo, et le crime maquillé en accident consécutif au grand tremblement de terre.
http://forum.subversiv.com/index.php?id=51910
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TAMALA
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MessagePosté le: 04 Juil 2005 04:38    Sujet du message: Re: Anarcho-syndicalisme au Japon ?

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 4
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remuka a écrit:
Si vous avez des pistes bibliographiques (français - ne rêvons pas trop, anglais ou japonais), je serais assez intéressé.


Il faut rêver, surtout quand on parle d'anarchie Very Happy

Allez hop, direction Arrow bibliothèque (au lieu de perdre son temps sur les forums. Pardon, je parle pour moi, là).

Le numéro 28 (printemps-été 2002) de la revue Ebisu, la revue publiée par la maison franco-japonaise, contient un dossier intitulé "Anarchisme et mouvement libertaires au début du XXe siècle"
Avec les articles suivants: (auteur / titre)
KOMATSU Ryûji / Un retour sur le parcours du mouvement anarchiste au Japon
Christine LEVY / Kôtoku Shûsui et l'anarchisme
KOMATSU Ryîji / Chronologie: la Vie d'Ôsugi Sakae
Philippe PELLETIER / Ôsugi Sakae, une quintessence de l'anarchisme au Japon
Gilles BIEUX / La vie en prison d'un anarchiste: Ôsugi Sakae
Jean-Jacques TSCHUDIN / Ôsugi Sakae et la littérature ouvrière
Jean-Jacques TSCHUDIN / Hirasawa Keishichi et le théâtre ouvrier

Soit au total plus de 130 pages consacrées à ce sujet.
Pourquoi aller chercher loin ce qui est à portée de main?
Si après ça, Remuka, ta curiosité n'est toujours pas satisfaite, Gilles Bieux a fait sa maitrise et son DEA aux Langues O sur le sujet. Il doit être possible de dénicher ses mémoires au CEJ.

Yojimbo a écrit:
C'est un peu paradoxale l'anarchie au Japon, non ?

Je ne comprends pas le sens de cette remarque.


Les mouvements d'extrême gauche (pour employer un terme un peu trop vague) ont été très dynamiques, vivant, divers au début du XXe s.
Les anarchistes ont subit un coup dur en 1912, comme ça a été souligné.
Il y a eu un répit pendant les années 20 (dans bien des domaines, on parle de "démocracie de Taishô" pour désigner cette période"), et non seulement de nombreux écrivains et intellectuels d'extrême gauche ont publié des oeuvres au grand retentissement, mais leurs idées exerçaient une influence certaine au-delà des cercles d'extrême gauche. Autant que je sache, cette période-là est un peu plus centrée sur le marxisme que sur l'anarchisme, donc je sors peut-être de la question.
Et après la seconde GM, les autorités américaines n'ont pas franchement soutenu le réveil des courants de gauche.
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remuka
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MessagePosté le: 04 Juil 2005 04:52    Sujet du message:

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Un grand merci Tamala Smile .
Ca va me faire un peu de lecture !
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Biau
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MessagePosté le: 04 Juil 2005 12:25    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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Une info etonnante sur le mouvement anarcho-trotskiste japonais. Apparement l'ARJ serait à l'origine du phénomène des attentats suicides au Proche Orient dans un premier temps, puis dans le reste du monde islamique et en occident dans un second Shocked

http://www.liberation.fr/ny2001/actu/20010914venzc.html

Lod: les germes de l'internationale terroriste


Quelle est l'origine, l'épistémè du terrorisme «kamikaze» qui fait désormais trembler le monde ? On semblait avoir découvert le procédé de l'attentat-suicide au sein du Hezbollah pro-iranien, puis chez les Palestiniens du Jihad islamique et du Hamas. Mais après les attentats sans précédent qui ont touché les Etats-Unis, combinant le détournement d'avion à l'attentat kamikaze, on est aujourd'hui en droit de penser que le mode opératoire s'est généralisé à de très nombreux groupes terroristes islamistes de par le monde, même si les commanditaires ou les exécutants des tragédies du 11 septembre ne sont toujours pas clairement identifiés.
Au cours de ces derniers mois, au fil de sanglants attentats-suicides perpétrés en Israël, la communauté internationale n'avait cessé de s'interroger sur ces fous de Dieu qui se donnent la mort comme on se donne en mariage. Leur geste, dans de nombreux articles, a été rapproché de ces kamikazes de l'ère Showa, de ces adolescents sacrifiés contre les navires de guerre américains, en 1945, par les généraux du Mikado qui savaient pourtant que le Japon était sur le point de perdre la guerre. Un défaitisme suicidaire propre à l'éthique martiale nippone qui confère à la manière esthétique de mourir davantage d'importance que la victoire elle-même.

D'autres prétendent que ces «sacrifices» (le véritable sens du mot «Fedayin») trouvent leur origine dans des versets du Coran. La réalité correspond à un événement daté : l'attentat de Lod, perpétré le 30 mai 1972, et qui devait donner le coup d'envoi de ce que l'on appellerait par la suite le «terrorisme international». Ce jour-là, en fin d'après-midi, trois Japonais appartenant à une organisation terroriste japonaise, alliée depuis peu au FPLP de George Habache - le Nihon Sekigun (l'Armée rouge japonaise, ARJ), issue des mouvements étudiants d'extrême gauche de l'année 1968 -, sortaient grenades et fusils-mitrailleurs dans le hall de l'aéroport Lod de Tel-Aviv et tiraient sur la foule. Bilan : 26 morts et une centaine de blessés.

Cet attentat, le premier attentat-suicide de l'Histoire, perpétré par trois jeunes Japonais, fut un véritable coup de tonnerre dans l'ensemble du monde arabe, et surtout dans les camps de réfugiés palestiniens qui devaient durablement en garder le souvenir. En Libye, le président Kadhafi, au lendemain de l'attentat de Lod, demandait «que les opérations de Fedayin ne soient pas seulement pratiquées par des Japonais : pourquoi les Palestiniens ne seraient-ils pas capables d'exécuter de telles opérations ? On les voit écrire plein de théories dans des livres ou des magazines, mais ils sont incapables de pratiquer des opérations aussi courageuses que celle effectuée par des Japonais venus de l'océan Pacifique.» Au lendemain de Lod, ce qui frappe Kadhafi ne frappe pas moins les consciences du monde entier : jusqu'alors, aucun groupe arabe engagé dans le terrorisme n'avait pratiqué d'opération-suicide. Dans les années 80, les membres de l'Armée rouge japonaise deviendront instructeurs en arts martiaux dans les camps d'entraînement du Hezbollah pro-iranien du Liban-Sud, accroissant d'autant leur influence sur l'ensemble des groupes terroristes de la région. Ainsi, l'origine des récents attentats-suicides perpétrés par des extrémistes palestiniens, tout comme ceux des tours du World Trade Center ou du Pentagone, avant d'être le fruit d'une lecture mystique de certains versets coraniques, est à trouver dans le précédent de Lod, pour le moins oublié du grand public : une importation japonaise également paradoxale puisque les terroristes anarcho-trotskistes de l'ARJ qui avaient perpétré cet attentat avaient aussi commis ce morceau de bravoure pour laver la faute de la génération précédente, celle qui avait justement envoyé à la mort les kamikazes de la guerre du Pacifique. Aujourd'hui que les membres du groupe terroriste japonais sont pour la plupart incarcérés au Japon (leur leader, Fusako Shigenobu, une ancienne maîtresse de George Habache, est actuellement en procès à Tokyo, arrêtée au mois de novembre 2000, après trente ans de cavale internationale), ou se cachent encore aux quatre coins de la planète, leur passage dans les camps d'entraînement de la vallée de la Bekaa libanaise, s'il n'a que peu attiré le regard du monde occidental, aura laissé des traces indélébiles au sein du monde arabe, et plus largement dans la mémoire des dirigeants terroristes actuels.

L'Armée rouge japonaise, qui avait par ailleurs inauguré ce que l'on a appelé au cours des années 70-80 le «terrorisme international», passant le relais à l'«internationale terroriste» de Ben Laden et ses réseaux islamistes, a semé, il y a près de trente ans, les germes meurtriers de ce terrorisme qui explose maintenant aux yeux du monde.
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Christien MOMOTARO
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MessagePosté le: 30 Juil 2005 19:35    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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Bonjour à tous

Voici des liens utiles :

http://www.ngy.1st.ne.jp/~ieg
http://www.ngy.1st.ne.jp/~ieg/struggle/japan/2000/jra-j.htm
http://www.jimmin.com/
http://www3.tky.3web.ne.jp/~sper/index.html
http://www3.tky.3web.ne.jp/~sper/11TH/11th.html)
http://members.xoom.com/jrakozo/
http://www.geocities.com/CapitolHill/Senate/5617/okamoto.htm
http://plaza4.mbn.or.jp/~hannichi/
http://genko.system.to/
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Botchan
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MessagePosté le: 01 Aoû 2005 04:10    Sujet du message:

 Note du Post : 2.5   Nombre d'avis : 2
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Merci Biau, tu nous livres un article tout droit sorti de la propagande visant a assimiler la lutte communiste au fleau du fascisme islamiste...
L article auquel tu fais reference est de Michael Razan... il a fait mieux (notamment son reportage sur la lutte des syndicalistes du Kokuro contre la privatisation des chemins de fer en 1988).

Je ne tiens pas defendre les attentats comme celui de Lod en 1973 qui n ont rien d une lutte communiste, je les condamne comme les crimes ignobles qu ils sont contre le peuple : c etait le fruit de la derive sectaire de l Armee rouge japonaise manipulee de A a Z par des meneurs mono-maniaques puis des groupes moyen-orientaux n ayant jamais rien compris au socialisme.
Mais c est tout l enjeu des medias defendant le grand capital que de faire croire au mythe du "mouchik bolchevik au couteau entre les dents et les cheveux hirsutes pret a egorger femmes et enfants"...
D autre part, les attentats de Lod n etaient pas "suicides". On jongle avec les notions pour assimiler le + possible les communiste et islamiste. Car utiliser la notion d attentats suicides est synonymes d islamistes bardes de dynamite se faisant peter dans les bus israeliens ou d un equipage de barbus se jetant sur le WTC a New York...
A Lod, sur les trois massacreurs, un survecut apres s etre rendu (19 ans a l epoque...). Les deux autres ne sont pas suicides... ils ont ete abattus par la police !
Du terrorisme aveugle, oui, pas des attentats suicides.

Tirer dans le tas en faisant eruption dans un aeroport israelien au lieu de regler leurs comptes aux tortionnaires de l Armee imperiale (a commencer par son chef Hirohito), ces pauvres gars de l Armee rouge ont fini par les rejoindre...
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"Avec ce pouvoir [de la réthorique], tu feras ton esclave du médecin, ton esclave du pédotribe et, quant au fameux financier, on reconnaîtra que ce n'est pas pour lui qu'il amasse de l'argent mais pour autrui, pour toi qui sais parler et persuader les foules." Platon, Gorgias (IVème siècle avant J-C) - NB : suis privé du droit de notation depuis Fukushima, devinez pourquoi !-
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