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Nô, Bunraku : théâtre traditionnel

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plop3
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Inscrit le: 21 Jan 2005
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MessagePosté le: 30 Juin 2005 09:49    Sujet du message: Nô, Bunraku : théâtre traditionnel

 Note du Post : 4.5   Nombre d'avis : 2
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<Modération : super intéressant, mais n'oublie pas de mettre tes sources et de chercher dans le forum les fils existants sur ces thèmes afin de poster à la suite et garder un peu d'ordre. Merci. Elie>


Le Japon comprend de nombreuses formes de théâtre, toutes spécifiques à l'époque de leur création. Ici, je vais essayer de décrire au mieux les formes théâtrales traditionnelles Nô et Bunraku.

1°/ Le Nô

La première grande forme théatrâle apparue aux XIVeme et XVeme siècles est le Nô, qui est principalement composée de danses de cour empruntées à la Chine (bugaku), de danses religieuses et de divertissements populaires, notamment chants, danses ou farces.
Un programme traditionnel complet comprend cinq pièces, avec trois ou quatre intermedes comiques appelés "kyôgen".

- La scène



A l'origine, les pièces de Nô étaient jouées en plein air, souvent dans la cour d'un temple, mais actuellement, une grande partie des représentations se fait en salle. La scène est généralement couverte d'un toit de style bouddhique reposant sur quatre piliers formant un carré de 5,40m de côté. Ces piliers peuvent servir de repère visuel pour la danse de l'acteur, dont le masque gêne fortement la vue. Derrière ce carré se trouve un espace rectangulaire ( 5,40m de large, 1,80m de profondeur) réservé principalement à l'orchestre.

- L'orchestre

L'orchestre d'un spectacle de Nô est composé de trois musiciens :
Le flûtiste, assis près du pilier arrière-droit également appelé "pilier de la flûte". Il est accompagné de deux joueurs de tambourin; l'un équipé d'un petit tambourin, l'autre d'un plus gros. Lorsque la pièce est très animée, un joueur de tambour vient d'ajouter à l'ensemble des musiciens. L'orchestre dispose également d'un choeur, composé d'environ huit chanteurs.

- Les décors
Les décors du Nô sont schématiques et symboliques (une branche de pin sur un support peut représenter un bois, par exemple).
Au-dessus de la scène se trouve une grande cloche appelée "Cloche de Dôjoji".




- Le répertoire

Le répertoire du Nô comprend approximativement deux cent cinquante pièces classées en cinq groupes différents: pièces d'introduction, pièces de guerriers, pièces d'actualité, pièces de femmes et pièces de démons.
Un spectacle est joué en principe par seulement deux acteurs, chacun pouvant être accompagné par des "compagnons", n'ayant pas de personnalité distincte.
L'un des acteur est nommé le "waki", qui introduit le drame mais n'y participe qu'en spectateur, assis près du pilier avant-droit appelé "pilier du waki".
Le second acteur est appelé "shite" (l'acteur). C'est lui qui a pour rôle de chanter et danser.
Un Nô se rapproche plus d'un poème dramatisé que d'une pièce de théatre au sens conventionnel.
Dans les pièces d'introduction, le waki a souvent le rôle d'un messager impérial visitant un temple célèbre, où un dieu promet une longue vie à l'empereur et prospérité à ses sujets, tandis que dans les pièces de guerriers ou les pièces de femmes, on rencontre les fantômes de personnages que leurs passions terrestres (amour ou passion des armes) empêchent d'atteindre l'apaisement de l'au-delà.

- L'accompagnement instrumental
L'entrée de l'acteur principal est toujours préparée par une ouverture instrumentale. Les joueurs de tambourin effectuent en plus de leur musique des cris modulés : exclamations, miaulements, plaintes, râles, etc.. Ces bruits ainsi exprimés contribuent à l'ambiance irréelle dans laquelle se déroule la pièce.

- Les costumes
A la différence du waki, le shite porte un masque. Les masques de Nô sont de magnifiques oeuvres artistiques, certains datant de plusieurs siècles. Une légère inclinaison de la tête suffit à transformer l'expression dégagée par le masque.



Les costumes proprement-dits sont d'une grande richesse, contrairement aux décors de la scène environnante. Cependant le shite porte un costume beaucoup plus voyant que le waki afin d'attirer l'attention du spectateur sur lui.




- L'esthetique
Le Nô respecte le principe d'une élégance raffinée (yûgen), où l'acteur connait à fond les secrets de l'art qu'il communique aux spectateurs possèdant la receptivité nécessaire pour le comprendre pleinement.
La vitesse de la pièce peut aller du plus lent (notamment lors des danses de femmes) au plus rapide (lors des combats de guerriers principalement).

- Intermèdes comiques
Les kyôgen ont pour but de décontracter le spectateur suite à une pièce relativement éprouvante pour les nerfs. Pour ce faire, des thèmes simples et comiques sont mis en scène, il se peut même que des parodies du Nô soient mises en scènes sous forme de caricature au niveau des masques ou des thèmes.

2°/ Le Bunraku



Le Bunraku, datant de plus de trois siècles, est le nom donné au spectacle de poupées. Il se pratique en salle. Sur le coté droit de la scène se trouvent les chanteurs et les musiciens.
La musique du spectacle est joué avec un "shamisen", guitare à trois cordes.

- Les poupées
La poupée est animée directement par le marionnettiste qui la tient devant lui. Il est aidé de deux assistants. En effet, chaque poupée nécessite trois opérateurs en raison de son poids relativement élevé et de sa taille, qui peut atteindre 1,30m. Le corps de la poupée est composé d'une armature de bambou maintenant les vêtements. La tête en bois sculpté et peint porte de vrais cheveux soigneusement coiffés et comporte un manche qui prolonge le cou où se trouvent les leviers permettant d'animer les yeux, le cou, les sourcils et la bouche. La main gauche du marionnettiste manie la tête de la poupée tandis qu'avec son autre main, il controle la main droite de la poupée.
Les deux aides portent généralement des cagoules noires contrairement au manipulateur principal qui garde le visage découvert. Les trois animateurs se doivent d'avoir des mouvements parfaitement synchrones, ce qui rend très réaliste l'animation de la poupée, qui devient souple et continue.



La gamme de mouvements est très variée et complexe. En effet, les poupées peuvent entre autre rouler et fermer les yeux ainsi que hausser les sourcils.
Les jeux d'ombres viennent parfaire l'illusion en leur suggérant des sentiments tels que la tristesse ou la joie.
Les marionnettes du Bunraku comportent un grand nombre de type de personnages différents; hommes, femmes, enfants ou vieillards, et l'on peut accoutrer une poupée de n'importe quel vêtement en transportant la tête de celle-ci d'un vêtement sur un autre. Les changements de costume peuvent donc être effectués très rapidement.


- Les pièces
La plupart des grandes pièces de Bunraku ont été rédigées entre le XVIIeme et le XVIIIeme siècle. Le seul récitant de la pièce doit posséder une voix extrêmement souple, car il doit tenir tous les rôles à la fois, et donc pouvoir assurer tout aussi bien une voix de guerrier tonitruante qu'une voix de fillette douce et aigue. Il doit également assurer un rôle difficile de crédibilité en simulant à la perfection les sentiments de douleurs ou d'exaltation des différents personnages de la pièce.
Une pièce de Bunraku dure extrêmement longtemps. Un spectacle intégral dure entre dix et douze heures. Cette longue durée nécessite comme au Nô des intermèdes comiques pour détendre le spectateur à intervalles réguliers. Il est par ailleurs possible d'aller se dégourdir les jambes ou de partir manger l'espace d'un acte, en particulier si l'on connait par avance le déroulement de la pièce.
Ce genre de spectacle est très éprouvant de par sa durée mais plein d'enthousiasme et d'animation.

edit: mes sources sont en partie tirées du livre "Le Japon, portrait en couleurs". J'ai bien pensé à faire des recherches sur les fils existants mais je n'ai rien trouvé de vraiment précis ( erreur de ma part? ) sur ces disciplines.

J'en profite pour ajouter quelques liens :

Nô:
http://www.chroniques-nippones.net/septembre01/dossierno.html
http://www.iijnet.or.jp/NOH-KYOGEN/english/english.html
http://etext.lib.virginia.edu/japanese/noh/
http://www.nohmask21.com/
http://www.artelino.com/articles/noh_theater.asp

Bunraku:
http://www.sagecraft.com/puppetry/definitions/Bunraku.hist.html
http://njussien.e-constraints.net/series/japon/bunraku/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bunraku
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lelemurien
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MessagePosté le: 13 Mai 2010 23:21    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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[quote]Par délégation de votre avis, vous pourriez creuser jusqu'à ce que la sensibilisation que vous ne pouvez pas attraper de toutes autres ressources. J'aime cette façon de partager les connaissances.[/quote]

Pardon? C'est du Google translate? Du JC Van Damme? Du Roland Barthes? En tous cas, je n'ai strictement rien compris, désolé....
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Fuse
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MessagePosté le: 14 Mai 2010 11:47    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 2
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Bonjour,

Je me permettrai simplement un commentaire sur la présentation de ces 3 arts vivants traditionnels japonais.

Bien que la description du Nô et du Bunraku, succincte, soit honnête, il me semble qu’elle reste tout à fait théorique. Elle manque d’expérience. A l’inverse, résumer l’art vivant du koygen en 1 ligne est à la limite de l’irrespect et d’un manque considération complet pour un théâtre tout aussi intéressant et en plus amusant.

Sans aller jusqu’à dire que, sans l’expérience d’y avoir assisté, présenter un art vivant relève de l’utopie, il me semble tout de même assez important de ne pas oublier cette étape. Sentir un peu la frustration de ne pas comprendre plus de 80 % des gestes et postures codifiées du Nô. Rire en décalage dans le kyogen le temps de décoder le phrasé et de le compléter par la transcription française plus ou moins adaptée. Enfin, se pencher le plus possible pour grappiller quelques centimètres de la distance qui nous sépare d’un spectacle de bunraku pour saisir la finesse et l’émotion transmise par les légers mouvements des marionnettes.

Bref…

Pour aller un peu plus loin, un peu de lecture est toujours un bon complément.

Sur le théâtre japonais en général :

Arts du Japon - Théâtre classique par R. Sieffert chez POF. Pas la peine de présenter cet auteur. L’ouvrage, bien qu’ancien (1983) reste assez incontournable pour s’initier à l’histoire des arts vivants japonais. Il faut cependant compléter la lecture avec des ouvrages plus récents ou plus spécialisés pour évacuer quelques erreurs ou réponses datées de l’ouvrage.

Le Dieu masqué - Fêtes et théâtre au Japon par G. Martzel, encore chez POF, s’intéresse surtout aux origines des arts vivants japonais. Dans la seconde partie de l’ouvrage, il présente les origines du théâtre Nô. Bien qu’un peu complexe il est vrai, cet ouvrage présente des aspects des arts vivants et des croyances populaires tout à fait intéressants.


Sur le Nô :

Les ouvrages de Zeami ont connu une traduction en langue française chez Gallimard dans sa collection Connaissance de l’Orient. Il serait vraiment dommage de ne pas en profiter.
Le plus intéressant reste Zeami & autres - La lande des mortifications - 25 pièces de Nô. Bien qu’il soit toujours difficile de lire les textes sans avoir le loisir de regarder le jeu des acteurs, cet ouvrage reste pourtant très intéressant. Les pièces présentées sont remises dans leur contexte et le jeu des acteurs est indiqué tout au long du texte. Cela permet, avant une représentation de se familiariser avec le texte et l’histoire pour se focaliser sur les mouvements des acteurs et non sur la traduction du texte.

Fleurs d’automne - Costumes et maques du théâtre Nô. Catalogue d’exposition 2002/2003 du musée d’art & d’histoire de Genève. Bien qu’il existe de nombreux ouvrages de photos sur le théâtre Nô, je trouve celui-ci assez réussi. Comme souvent dans les « bons » catalogues d’expo, il proposent des textes intéressants sur le théâtre Nô et de beaux visuels.

Bien que ce théâtre n’a pas été évoqué, je conseille tout de même l’ouvrage Le Kabuki devant la modernité de J.J. Tschudin chez Th 20. Il ne se contente pas de présenter le théâtre Kabuki dans sa globalité mais s’intéresse surtout à la manière dont celui-ci s’est peu à peu transformé, adapté, à la société moderne pour perdurer et rester aujourd’hui l’un des théâtres classiques japonais les plus connus.

Faute de pouvoir assister à une représentation des 3 théâtres cités ci-dessus, il reste possible d'acheter des Dvd. Cependant, je ne suis pas certain qu'il existent des versions traduites en langue française. Seule la langue anglaise doit être quelques fois disponible.

A.

Fuse
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jords
Invité






MessagePosté le: 28 Mai 2012 00:26    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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Bonjour à toutes et à tous,

Si vous souhaitez vous initier au théâtre Japonais et particulièrement au Kabuki, je vous conseil fortement le manga "le chemin des fleurs" (ぴんとこな - Pin To Kona) d'Ako SHIMAKI. Vous pourrez le retrouver chez Shôgakukan (prépublication dans Cheese) au Japon et Kaze (Shojo) en France. Au Japon, il y actuellement 6 volumes et en France il n'y en a qu'un (mais vous pourrez commencer la série!).

Le chemin des fleurs précise le nom de la voie qu'empruntent les acteurs pour entrer et sortir de scène (passage scène - loge). Ce manga conte l'histoire de deux jeunes hommes que tout oppose.

Le premier, Kyônosuke, est né d’une grande famille du kabuki mais n’en reste pas moins un acteur médiocre. Ichiya, le second, est par contre issu d’une famille sans aucun lien avec ce théâtre traditionnel japonais, mais brille par son talent.

Malgré leurs différences, tous deux vont tomber amoureux de la même fille, Ayame, une passionnée de kabuki. Chacun à leur manière, Kyônosuke et Ichiya vont rivaliser d’ardeur sur les planches comme dans la vie pour plaire à l’élue de leur cœur. Un duel s'initie donc afin de faire honneur au Kabuki et pour plaire à la jolie Ayame.

PS : J'ai un doute sur le placement de mon billet, si ce n'est pas correct, merci de changer Smile.
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