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L'avortement au Japon

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gaboriau
4eme Dan
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MessagePosté le: 27 Mar 2005 01:53    Sujet du message: L'avortement au Japon

 Ce message n'a pas encore été noté.
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Est-ce qu'il existe une explication (religieuse ?) au fait qu'en Chine et au Japon l'avortement est permis jusqu'à 9 mois ? Est-ce vraiment pratiqué ? Est-ce bien perçu ? Etc. Si vous avez de l'information... Wink

Citation:
La France n’est pas le seul pays à autoriser l’avortement. La plupart des autres pays développés ont mis en place des lois autorisant l’avortement, l’Irlande étant l’exception qui résiste toujours malgré les pressions internationales et le travail de fond effectué par le Planning Familial. La variabilité extrême des délais autorisés montre la fragilité et l’arbitraire de la loi sur l’avortement. Voici quelques exemples des délais autorisés pour quelques pays :

- Chine 9 mois
- Danemark 12 semaines
- Espagne 12 semaines
- Etats-Unis variable selon les Etats : cela va jusqu’à 32 semaines
- France 12 semaines
- Italie 13 semaines
- Japon 9 mois
- Luxembourg 12 semaines
- Pays-Bas 21 semaines
- Royaume-Uni 28 semaines
- Suède 18 semaines

Source


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LVD
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MessagePosté le: 27 Mar 2005 03:52    Sujet du message:

 Note du Post : 2   Nombre d'avis : 1
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9 mois????!!! C'est plus proche de l'infanticide que de l'avortement... C'est une pratique tres repandue dans l'Archipel(enfin, tout est relatif... je veux dire que le nombre de femmes(en pourcentage) qui en a eu l'experience est bien plus eleve qu'en France(mais je n'ai plus les chiffres en tete, desole)) mais ca m'etonne quand meme... 9 mois, je trouve ca bizarre...
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sanji
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MessagePosté le: 27 Mar 2005 04:00    Sujet du message:

 Note du Post : 4.4   Nombre d'avis : 5
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Avant tout, il faut préciser que la source citée est clairement opposée à l'avortement, manie les chiffres avant une grande liberté - pour ne pas dire fantaisie - utilise des expressions comme "La destruction embryonnaire provoquée par le stérilet est énorme", et surtout donne des données erronées, comme dans le cas de la limite pour un avortement au Japon!

Le 1er janvier 1991, le délai légal pour un avortement a été ramené de 23 à 21 semaines (Yamamoto K, Yamamoto Y, Hayase T., Arch Kriminol. 1993 May-Jun;191(5-6):177-84, abstract ici). Cependant, 95% des avortements sont réalisés dans les 12 premières semaines (source). On est bien loin des affirmations du site web mentionné ci-dessus...

L'avortement est, cependant, assez fréquent au Japon, même s'il subit une baisse continuelle ces dernières années, comme en témoigne ces statistiques :


source de l'image : http://web-japan.org, elle-même tirée de données du Ministère de la Santé japonais.

Après la guerre, le Japon était appelé "le Paradis de l'Avortement", entre autre parce qu'il n'y avait pas de stigmatisation des femmes ayant subi un avortement. L'avortement a bien été interdit à une période, comme dans tous les pays, il me semble, mais seulement à partir de 1880! Et cette loi a été assouplie dès 1948.

Une des raisons pour laquelle les avortements ont toujours été pratiqués tient sans doute de l'interdiction, jusqu'à très récemment, des moyens de contraception chimique (pilule)... et du fait que les gynécologues se font beaucoup d'argent avec ces avortements, pourtant non remboursés!

En ce moment, le principal soucis des autorités, au Japon, est l'avortement des jeunes filles, qui lui est en augmentation...

Citation:
The number of teenage girls who had abortions in fiscal 2002 was less than the figure for the previous year -- the first such decline in seven years -- possibly because of the spread of birth-control pills, according to statistics by the Health, Labor and Welfare Ministry.
While welcoming the tendency, medical experts have been left wondering why the number of teenage girls having abortions suddenly declined in that year, with one of them saying, "I don't think young people's views toward sex have drastically changed."

The finding has prompted the Japan Family Planning Association (JFPA) to interview obstetricians and gynecologists across the country.

An expert in the JFPA pointed to the proliferation of birth-control pills among teenagers as one of the causes of the decline.

In fiscal 2002, 44,987 girls aged between 15 and 19 had abortions across the country, down 1,524 from the year earlier, according to the ministry statistics. The average number of those who had abortions per 1,000 people in this age bracket came to 12.8 in that year, down 0.2 from the previous year.
The number of teenage abortions, which stood at around 30,000 cases a year in the later 1980s and the late 1990s, surged 1.5 times over a four-year period from 1998 above the 40,000 mark. It hit a record 46,511 cases in fiscal 2001 before this downward turn. (Mainichi Shimbun, Japan, Feb. 1, 2004)


J'espère que cela apportera quelques précisions,

sanji
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sanji
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MessagePosté le: 27 Mar 2005 04:25    Sujet du message:

 Note du Post : 4.33   Nombre d'avis : 3
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LVD a écrit:
je veux dire que le nombre de femmes(en pourcentage) qui en a eu l'experience est bien plus eleve qu'en France(mais je n'ai plus les chiffres en tete, desole))


Pas vraiment...

Voici un graphique du taux d'avortement (exprimé en nombre d'avortements pour 1000 femmes âgées entre 15-44 ans. Chiffres de 1999.
On constate, même si les statistiques du Japon ne sont pas complètes, que le pays se situe dans la petite moyenne... Au même niveau que la France et le Canada.



source : http://www.agi-usa.org/pubs/ib_0599.html

sanji
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Jenna Lullabee
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MessagePosté le: 27 Mar 2005 13:36    Sujet du message:

 Note du Post : 2   Nombre d'avis : 2
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Je suis très surprise! J'avais entendu parler de huit mois pour la Chine du fait de la politique de l'enfant unique, mais je ne savais pas pour le Japon. Shocked

Même si c'est rare c'est choquant
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sanji
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MessagePosté le: 27 Mar 2005 14:59    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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Jenna Lullabee a écrit:
Je suis très surprise! J'avais entendu parler de huit mois pour la Chine du fait de la politique de l'enfant unique, mais je ne savais pas pour le Japon. Shocked

Même si c'est rare c'est choquant


Merci de lire les messages ci-dessus... Shocked Shocked

L'information donnée dans le premier texte est semble-t-il fausse.

sanji
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Danscot
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MessagePosté le: 28 Mar 2005 01:20    Sujet du message:

 Note du Post : 3.6   Nombre d'avis : 5
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Oui, c'est devenu une image d'épinal.
Le Japon avait effectivement des taux record d'IVG officiels (pratiqués par un gynécologue), comme Sanji l'a dit, après la guerre avec un pic dans les années 1960-1966.
Depuis, il a chuté considérablement pour rejoindre celui des pays européens, et ce, bien que la pilule soit encore assez tabou.Toutefois, je soupçonne les chiffres annoncés dans les stat d'être très en dessous du nombre réél dans les pays catholiques en général (aucune stat publiée jusqu'en 1970 en France, il n' avait donc que des fausses-couches!)

Ce qui est remarquable surtout, c'est la non-culpabilisation de l'avortement, tant au niveau des formalités à accomplir qu'au niveau des personnesl. Comme pour le divorce, il suffit que chacun des deux géniteurs (ou se déclarant tels!) remplisse une décharge et y appose son sceau (le mitome-in suffit, ou même la signature pour un résident étranger). Ce document reste la propriété de l'hopital ou de la clinique et n'est pas déclaré aux autorités judiciaires (alors que la police est théoriquement prévenue quand vous achetez de la soude caustique en pharmacie, avec mitome-in obligatoire, pour détartrer votre évier, pour comparer...). Les tarifs varient, en moyenne 60.000 yens dans les CHU, non couvert par l'assurance, sauf grossesse pathologique.

Pourquoi l'infanticide n'a-t'il jamais été puni de mort, comme c'était le cas en Europe et sur la facilité du 困ったときの相談, voir des éléments sur ce fil:
http://www.forumjapon.com/forum/viewtopic.php?p=56391&highlight=#56391

Une analyse interessante par
By William R. LaFleur E. Dale Saunders Professor of Japanese Studies. Department of Asian and Middle Eastern Studies
Department of Religious Studies University of Pennsylvania
Abortion, Ambiguity, and Exorcism
A review essay based on Helen Hardacre's Marketing the Menacing Fetus in Japan
(Berkeley: University of California Press, 1997, 333 pages, ISBN: 0520205537, US $35.00).
le résumé est ici:
http://jbe.gold.ac.uk/5/Lafleur.htm


Dernière édition par Danscot le 28 Mar 2005 03:41; édité 2 fois
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Danscot
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MessagePosté le: 28 Mar 2005 02:56    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 2
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Oui, le chiffre de 9 mois donné par ce site est faux. Le délai de prescription pour avortement est de 21 semaines depuis 1993, dérogé à 25 semaines si la mère à moins de 16 ans :
Arch Kriminol. 1993 May-Jun;191(5-6):177-84.
- Yamamoto K, Yamamoto Y, Hayase T.
Abteilung fur Rechtsmedizin, Medizinischen Fakultat, Universitat Kyoto.

" In Japan, the artificial abortion is a penal offence; only in the presence of certain conditions it is authorized under the provision of the Eugenic Protection Law which was promulgated in 1948. According to the law, the artificial abortion is restricted to the period, in which the fetus is not viable outside of the uterus. This period is prescribed by notification from the Ministry of Public Welfare; up to now it has been shortened twice (1976, 1991). Due to the introduction of economic reasons in the list of conditions and the simplification of the procedure the artificial abortion in Japan was virtually liberalized. Prosecution for illegal abortion is very rare in recent years. The number of reported artificial abortions decreases; in the about last 30 years it reduced by half. However, the increase in the number of abortions in women younger than 20 years of age is a problem. The abortion in teenagers is late compared with that in other age groups. Although the number of neonaticides does not seem to increase, the increase in the number of abortions in teenagers remains a serious problem in Japan."

PIP: In Japan abortion is essentially a crime except for certain indications. These indications have to do with mental illness, hereditary disease, leprosy, threat to the health of the mother, and pregnancy resulting from rape or threat. These indications entered into force under the eugenic protection law of 1948. On January 1, 1991, a new regulation became effective that shortened the duration of pregnancy termination from 23 weeks of gestation to 21 weeks in view of the advancement of medicine that made it possible for prematurely born children to survive outside the uterus. In one case in 1988, when the fetus of a 16-year old girl was aborted in the 25th week of pregnancy and left unattended although alive, the doctor was indicted and punished, although the probability of survival of the child was estimated at about 50%. Under law the doctor who has performed a legal abortion is obligated to report it to the authorities who compile annual statistics. Since 1955, when the abortion rate was the highest (about 1,150,000 abortions), the number has been decreasing steadily. In 1991 the abortion rate was 13.9/1000 women of reproductive age (15-50 years); however, great differences existed between prefectures (6.4-26.0/1000). The decline of the incidence of abortion can be attributed to the increase of contraceptive usage. It is alarming that the rate of abortions has increased among women under 20 years of age and at later phases of gestation. In 1990, out of a total of 33,286 abortions, 1015 were for women under 20 years old at 20 to 23 weeks of pregnancy, and this rate was higher than the rate in older age groups. Unquestionably, the abolition of the requirement in 1952 mandating that the abortion seeker undergo an examination by two doctors has liberalized the abortion law. However, many young pregnant women who need help do not get adequate support and counseling and may end up in prostitution.
--------------------------------

D'après les dernieres données (mise à jour Février 2005), on remarque que les stat disponibles sont très inégales entre la France et Japon, la France étant muette sur la question jusqu'en 1970.

On a des stat valables au Japon de 1949 - 2000
http://www.johnstonsarchive.net/policy/abortion/ab-japan.html
En France seulement de 1970 - 1998
http://www.johnstonsarchive.net/policy/abortion/ab-france.html

JAPON:
En gros, de 1949 à 1958, le taux des IVG au Japon passe rapidement de 8 à 40%, puis fléchit assez rapidement de 1959 à 1998 où il n'est plus que de 21% (19% en France).
En 1967, on note une chute brutale de 37 à 28%.

FRANCE:
En 1970 (premières stat disponibles), la France compte 13% d'IVG (27% au Japon). Depuis il est en augmentation jusqu'en 1983 avec 20%, puis il fléchit un peu avant de remonter dans les années 90, alors que la chure est constante au Japon, et les estimations pour 2005 sont quasi-identiques pour les deux pays. Si cette tendance se maintient, le Japon sera moins avorteur que la France demain?

-------références Japon sur Medline--------
- [collectif] Status of abortion in Japan.
IPPF Med Bull. 1967;1(6):3. PMID: 12304993 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- [collectif] The effects of programs of birth control education on the practice of induced abortion in Japan.
Genus. 1970;26:237-58. PMID: 12332427 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Terao T.
The impact of family planning programmes on incidence of abortion. Caribb Med J. 1966;28(1-4):77-9. PMID: 12255252 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Yamamoto K, Yamamoto Y, Hayase T.
[Abortion in Japan] Arch Kriminol. 1993 May-Jun;191(5-6):177-84. German. PMID: 8352642 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Matsumoto S. Contraception in Japan. IPPF Med Bull. 1969;3(4):2-3. PMID: 12331996 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Hirosima K. [Essay on the history of population policy in modern Japan. 2. Population policy on quality and quantity in National Eugenic Law (author's transl)] Jinko Mondai Kenkyu. 1981 Oct;(160):61-77. Japanese. PMID: 12155095 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Collectif [Abortion in KOREA: before and after the law.]
Kajok Kyehoek Nonjip. 1975 Jun;2:192-202. Korean.
PMID: 12178426 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- [Collectif] Abortions drop in 1995. Japan.
JOICFP News. 1996 Oct;(268):7. PMID: 12291711 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Kim OK. Abortion and fertility control in Korea.
IPPF Med Bull. 1984 Apr;18(2):6. PMID: 12339511 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Lim JK.
[collectif] [A review on induced abortion in Korea]
Ingu Pogon Nonjip. 1988 Dec;8(2):57-95. Korean. PMID: 12342278 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Muramatsu M. An analysis of factors in fertility control in Japan -- an updated and revised version.
Koshu Eisei In Kenkyu Hokoku. 1973;22(4):228-36. PMID: 12336427 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- Tsuya NO.
Japan's fertility: effects of contraception and induced abortion after World War II. Asian Pac Popul Forum. 1986 Nov;1(1):7-13.
PMID: 12314439 [PubMed - indexed for MEDLINE]

- [collectif] Another setback for women. Japan.
JOICFP News. 1996 Aug;(266):2. PMID: 12347291 [PubMed - indexed for MEDLINE]


Dernière édition par Danscot le 28 Mar 2005 03:53; édité 3 fois
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donephatay
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MessagePosté le: 28 Mar 2005 03:19    Sujet du message:

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Je connais le cas d'une japonaise qui, voulant avorter au Japon, devait avoir la "signature" du père de l'enfant... qui était francais (et en France...)
Il a fallu que ce dernier la rejoigne...
Est-ce un cas particulier ou bien faut-il l'accord du "père" préssimé de l'enfant?
Je precise qu'elle était bien majeure...
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Danscot
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MessagePosté le: 28 Mar 2005 03:50    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 2
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donephatay a écrit:
Je connais le cas d'une japonaise qui, voulant avorter au Japon, devait avoir la "signature" du père de l'enfant... qui était francais (et en France...)
Il a fallu que ce dernier la rejoigne...
Est-ce un cas particulier ou bien faut-il l'accord du "père" présumé de l'enfant?
Je precise qu'elle était bien majeure...

Danscot a écrit:
Comme pour le divorce, il suffit que chacun des deux géniteurs (ou se déclarant tels!) remplisse une décharge et y appose son sceau (le mitome-in suffit, ou même la signature pour un résident étranger).

Ben, oui. C'est pas un cas particulier, conformément à la loi, il faut faire signer le père présumé, et par correspondance, une photocopie de la pièce d'identité pourrait peut-être suffire?

Sinon, la mère seule, c'est niet (muri) dans les HG et CHU, il faut aller en clinique privée pour un hikagé-oroshi où c'est souvent beaucoup plus cher,
- ou encore trouver un "volontaire", puisque que c'est une formalité purement administrative.
- Si la mère est mineure, c'est le bureau social de la mairie qui doit être saisi et un parent direct ou tuteur doit signer l'acte.
- Si majeure et sans intervention de sa famille, il faut une autorisation légale demandée par un avocat désigné par le homu kyoku (donc des honoraires à payer et des droits perçus sur état, à rajouter au prix de l'acte chirurgical).Ce sont des cas rares, mais en recrudescence chez les kokosei actuellement.

Autrefois, on en voyait beaucoup qui envoyaient une amie (déjà mère de famille) acheter un abortif à base de plantes chinoises en pharmacie (trois dosages selon la date). Mais ça ne marche bien que dans les six premières semaines.

La formalité légale ne satisfait que l'ego. En fait, le seul vrai problème, c'est le "travail de deuil" des parents, et tant qu'on a pas ressenti le "pardon" de l'enfant dont on a tranché la jeune vie (une part de soi), on somatise et tombe malade, ou alors on refoule pour mieux répéter le drame un peu plus tard. J'ai vu des gens vieillir ainsi de 15 ans après-coup (effet retard et rétro-actif, comme les factures de la fonction publique). C'est plus implacable que les impôts...

Bien sûr, il vaut mieux être ensemble pour défaire ce que l'on a fait, on peut aussi aller dans les temples spécialisés si on en ressent le besoin. "L'église" japonaise procure une sorte de psychothérapie en la matière, proche de l'exorcisme. Il y a des temples spécialisés ici pour tous les types de drames: on entre dans le corps du Kannon, (sa statue), et on prie et négocie avec l'âme de l'enfant mort, encore voir AJASE!. On peut aussi faire faire un "jizo", statuette d'enfant avec une bavette, ou tout autre commémoratif symbolique personnel d'ailleurs. Il y a même, pour les mères qui n'ont pas de eu de lait, des pagodes avec des seins partout (et non des saints). Le schéma corporel japonais n'est vraiment pas coupé de l'esprit comme chez les J-Ch.
voir ici: Aborted Women: A Japanese Perspective
by Anthony Zimmerman, PhD
http://www.pregnantpause.org/aborted/japview.htm
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