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"Cool Japan", "soft power", ou la "positive attitude" a la nippone...

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benkun
3eme Dan
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MessagePosté le: 01 Mar 2005 18:04    Sujet du message: "Cool Japan", "soft power", ou la "positive attitude" a la nippone...

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 2
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AFP, lundi 28 février 2005

"Cool Japan", la nouvelle arme diplomatique de Tokyo

Citation:
Cinéma d'animation, manga, musique pop, arts martiaux, la culture populaire nippone suscite aujourd'hui un tel engouement dans le monde que le Japon veut l'exploiter comme nouvel outil de politique étrangère afin de véhiculer une image positive de lui-même.

Le Premier ministre Junichiro Koizumi a notamment déclaré en janvier que l'Archipel ne devait pas seulement être un leader technologique mais qu'il lui fallait aussi affirmer sa présence sur la scène internationale grâce à son "soft power" --la diplomatie culturelle-- dans la mode, la cuisine ou l'industrie du divertissement.
A cette fin, il a mis en place un panel d'experts pour réfléchir aux moyens d'y parvenir.
"La Guerre froide est finie, la carte géopolitique, en Asie notamment, a changé, et le +soft power+ est devenu essentiel", explique à l'AFP Tamotsu Aoki, professeur à l'Institut national d'études politiques, qui dirige ce groupe d'experts.
"Pour le Japon, l'expression +cool power+ est préférable à celle de soft power, qui, elle, s'oppose à hard power", estime M. Aoki, en précisant que le pays a renoncé à la puissance militaire par sa Constitution pacifique de 1947 et "n'a pas d'arme nucléaire".

"Cool Japan" a surtout des idoles et des emblèmes: du réalisateur Hayao Miyazaki --dont le dernier dessin animé, "le Château ambulant", séduit la planète-- à la console de jeux Playstation en passant par les sushis et les films de Takeshi Kitano, sa culture populaire déclenche un véritable enthousiasme à travers le monde.
Quoique difficilement comparable, le phénomène dépasse la vogue du "japonisme" qui a conquis l'Europe à partir de la fin du 19ème siècle.
"C'est le développement logique du pacifisme d'après-guerre", souligne M. Aoki en s'empressant d'ajouter que "ce n'est pas une idéologie".
Selon lui, le Japon doit utiliser ce rayonnement comme outil de politique étrangère dans ses relations avec d'autres pays.
"Les échanges culturels sont importants pour le Japon, notamment en Asie", argue-t-il, en précisant qu'"ils pallient les difficultés économiques et politiques".

Les pays d'Asie du Sud-Est ont longtemps été critiques vis-à-vis du passé militariste nippon et se sentaient menacés par sa puissance économique, mais ses produits culturels ont progressivement atténué leur ressentiment.
"L'économie japonaise a faibli dans les années 1990 et le sentiment des pays sud-est asiatiques, comme le Vietnam ou l'Indonésie, s'est adouci à l'égard du Japon, notamment grâce à toute une génération de jeunes qui ont grandi avec les dessins animés nippons", témoigne-t-il.
"Face à la Chine, il vaut mieux préférer l'usage du +soft power+", ajoute M. Aoki, alors que les relations politico-diplomatiques entre les deux géants asiatiques n'ont cessé de se dégrader ces derniers mois à cause d'une série de contentieux historiques et territoriaux.
"Depuis les années 1990, il y a une prise de conscience des pouvoirs publics de l'impact (de la culture japonaise) à l'étranger", commente Ilan Nguyên, chercheur sur le cinéma d'animation nippon.
M. Nguyên note cependant que "ce sont d'abord des phénomènes commerciaux. C'est le cas pour la plupart des productions (nippones) qui ont traversé les océans depuis les années 1970".
"Les productions japonaises répondent à des attentes qui n'étaient pas comblées dans les pays de réception", dit-il pour expliquer leur succès.
Selon M. Aoki, le "cool power" n'est pas une réaction à la mondialisation, car selon lui tout pays perd le contrôle de sa culture quand d'autres se l'approprient. "Il peut certes s'agir d'affirmer une identité culturelle. Mais la culture populaire dépasse les frontières", plaide le professeur Aoki: "Beethoven appartient-il seulement à l'Allemagne ?"

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remuka
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MessagePosté le: 01 Mar 2005 19:32    Sujet du message:

 Note du Post : 3.33   Nombre d'avis : 3
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Ce retournement de situation est intéressant. Il n'ya pas si longtemps (10 ans?), la culture pop (manga, JPop, etc.) n'était pas du tout un aspect culturel que le gouvernement japonais souhaitait mettre en avant, notamment dans ses relations avec l'étranger. On lui préféreait la culture "classique" (qui fut d'ailleurs en grande partie "remaniée" afin d'être présentable vis-à-vis de l'occident, pendant l'époque Meiji), avec le Nô, le kabuki, etc.

Le fait qu'un pays passe de l'exportation de produits manufacturés à celle de produits culturels est un réel tournant dans son développement. Cela fait déja quelques années que c'est le cas pour le Japon (il me semble que la Corée ne saurait tarder à en faire autant), mais le fait que le gouvernement le revendique est quelque chose d'assez inédit, il me semble.

A quand une utilisation diplomatique de Miyazaki pour promouvoir le pacifisme constitutionnel ?
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heian
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MessagePosté le: 01 Mar 2005 21:36    Sujet du message:

 Note du Post : 3.5   Nombre d'avis : 4
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Tout cela est très bien, mais il y a de grands risques de dérives commerciales, notamment quand il est dit que c'est un palliatif de problèmes économiques. Ce n'en est pas un justement, et en faire un cheval de bataille à l'heure où le Japon s'enlise dans la crise et où la montée de la Chine commence à l'inquiéter me fait douter un peu de la continuité dans la qualité. Ceux qui vont s'emparer des marchés savent très bien jouer avec l'effet "ça vient du Japon, c'est génial, tu vas voir". Je crains donc que la spécificité culturelle japonaise ne se perde au profit de produits dont le style est déjà périmé et les recettes rabâchées par l'ensemble de la planète. Ceci dit, si le Japon relève ce défi de la culture sans se perdre, ce sera une grande réussite. A l'instar de l'Inde qui en est un parfait exemple.
L'exotisme fait bien passer les défauts mais on s'en aperçoit quand même au bout d'un temps : le dernier Miyazaki par exemple est très commercial et joué à fond sur le "dernier chef-d’œuvre du maître japonais", le titre de chef d’œuvre décerné avant même sa sortie. Ce qui en dit long sur la manipulation médiatique. Miyazaki étant tellement populaire en France (à juste titre!) qu'il fait partie du paysage, il est donc plus aisé de le critiquer maintenant que lors de son premier film diffusé. C'est là le danger et le défi d'une telle politique : maintenir une qualité originale dans le temps et dans l'accessibilité tout en restant fidèle à sa culture et à ses traditions.
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donephatay
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MessagePosté le: 01 Mar 2005 22:10    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 3
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Ca renvoit un peu à ce topic :
Le Japon veut faire de sa "nouvelle culture" un outil de diplomatie
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La prise de conscience d'une femme semble commencer par son affrontement avec les méfaits de son mari. - Y.Kawabata -Le grondement de la montagne-
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Epohrolias
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MessagePosté le: 02 Mar 2005 18:36    Sujet du message: Cool mec!

 Note du Post : 5   Nombre d'avis : 1
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<Sarcasme ;-P>

<Scénario Fictif #1>

Kin Jong Il, commandant en chef de la Corée du Nord, décide d'attaquer le Japon. Il veut en finir une fois pour toutes avec ces "sales impérialistes." Il s'est doté de l'arme nucléaire et il est enfin prêt à l'utiliser. Sa vengeance sera terrible. Le matin, il lance sa toute première bombe, en route vers un de ses ennemis de tous les temps. Mais c'est aussi à ce moment qu'il passe, à la télévision, le premier film de Card Captor Sakura. Sidéré par le message pacifique de cet anime, les larmes aux yeux pendant la chanson "Tooi Kono Machi de", Il pleure et appuie sur son bouton secret. Au lieu d'exploser, la bombe relâche des fleures sur tout le Japon et Koizumi et Kim Jong Il deviennent les meilleurs amis du monde grâce à la nouvelle politique étrangère du Japon qui s'appuie non pas sur les actions concrètes qu'on peut faire, dans la réalité, pour devenir ami avec les autres pays, mais sur l'animation japonaise.

</Scénario Fictif #1>

<Scénario Fictif #2>

Les Japonais en Irak tombent dans une ambuscade. Ils sont entourrés de rebelles, des fusils pointés sur eux. Un soldat, en tentant de s'échapper, accroche son radio et une chanson des Country Musume se met en marche. Tous les soldats japonais, Irakiens, les rebelles et les autres soldats de la coalition se mettent à danser et à chanter. Tout le monde est joyeux et la guerre est terminée! Grâce à quoi? Grâce à du travail intensif de la part du PM japonais dans ses efforts de politique étrangère pacifique et sans occupation d'autres pays? Non... tout cela est arrivé grâce à la culture populaire japonaise! Maintenant, tout le monde est "cool" et "peace and love" grâce au flower power! Du même coup, les otages étrangers enlevés et menacés de mort sont relâchés contre des sushi...

</Scénario Fictif #2>

</Sarcasme>

En tous cas, c'est bien la première fois que je vois un gouvernement "responsable" mettre entre les mains de sa culture populaire sa politique étrangère. Very Happy Si ça continue, l'animation japonaise aura l'impact que j'ai toujours souhaité qu'elle aille Laughing
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Quand le nombre devient unité, que devient l`unité?
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Lp
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MessagePosté le: 04 Mar 2005 01:55    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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Citation:
Miyazaki étant tellement populaire en France (à juste titre!) qu'il fait partie du paysage, il est donc plus aisé de le critiquer maintenant que lors de son premier film diffusé. C'est là le danger et le défi d'une telle politique : maintenir une qualité originale dans le temps et dans l'accessibilité tout en restant fidèle à sa culture et à ses traditions


Une culture n'est riche que si elle se libere de des contraintes nationalistes, je pense qu'actuellement aucun pays sur le globe n'a reussi a mettre de cote ses specifites pour faire partager au plus grand nombre un etat d'esprit suffisament denue d'interet pour etre universel.

Le studio Ghibli etant le fer de lance de l'industrie de l'animation nippone, au vu des derniers succes rencontres a l'etranger depuis 2-3 ans, il est normal que le gouvernement se doit d'etre en phase avec ce phenomene et qu'il en assure la promotion en presetant celui-ci comme un "outil culturel".

Pour l'avenir de l'animation ( Manga ) la releve est inepuisable ( en temoigne le nombre de fanzine au Comicket ) c'est devenu en l'espace de 30 ans un veritable trait de la culture japonaise, en France nous en sommes toujours au vin et produits de luxe, des secteurs qui furent deja nos specifites il y a 200 ans (voire plus ^^!), je ne me fais donc pas trop de soucis pour l'avenir culturel du Japon.
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roban corpo
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MessagePosté le: 04 Mar 2005 18:43    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 2
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"Cool Japan", la nouvelle arme diplomatique de Tokyo

Le Japon souhaite se doter d'une diplomatie culturelle, en faisant la promotion de sa pop-culture ... Comme le dit remuka
Citation:
Ce retournement de situation est intéressant. Il n'ya pas si longtemps (10 ans?), la culture pop (manga, JPop, etc.) n'était pas du tout un aspect culturel que le gouvernement japonais souhaitait mettre en avant, notamment dans ses relations avec l'étranger.
Amusant, seulement, l'industrie des loisirs nippone a t-elle reellement besoin de l'appui du gouvernement pour sa promotion a l'internationale ? Cette culture pop nippone est devenu un veritable phenomene de societe dans de nombreux pays. Il serait alors interessant de se demander ce qu'ils entendent par diplomatie culturelle !! A la sauce americaine ? Ca en a tout l'air. On notera au passage, le discours tres markete de l'intervenant (Nguyen) dans le lien fournit par Benkun, je cite :""Les productions japonaises répondent à des attentes qui n'étaient pas comblées dans les pays de réception", dit-il pour expliquer leur succès. puisque comme le dit M.Aoki : "Selon lui, le Japon doit utiliser ce rayonnement comme outil de politique étrangère dans ses relations avec d'autres pays. C'est l'essence meme de la diplomatie culturelle ! Ce qui semble etre mis en avant ici est une aide politique a destination d'une industrie qui n'aurait pas encore atteind le potentiel qui lui est promis ! Imposer une "culture" marketing un "way of life" a la Japonaise a l'instar de ce qu'on reussit a faire les americains. Facile ! Il suffit de remplacer Disney par Ghibli, le Hamburger par le sushi ! Les Japonais voudrait alors dupliquer les succes de leur industrie automobile ou des hautes technologies avec la pop culure nippone ? Tout ceci ne s'appelle pas de la diplomatie culturelle. Si le japon a les moyens de rivaliser avec les USA dans les domaines du loisir populaire (anime, manga, jeux, restauration rapide ...) ils n'auront certainnement pas les moyens d'utiliser ce potentiel "culturel" comme le rouleau compresseur US qui "assome" les autres cultures planetaires (cinematographique en particulier) qui est aussi utilises comme outils de propagande !

Si le japon souhaitait mener veritablement une politique de diplomatie culturelle, il s'y prendrait autrement qu'en aidant les multinationales du secteur qui n'ont pas besoin de l'etat pour leur expansion !

Il serait preferable, a la fois pour sa diplomatie, mais aussi pour la pluralite de sa culture que le Japonmette sous le feu des projecteurs du monde, non pas une culture forcement plus classique, mais une culture de qualite. Qu'il (le Japon) saura promouvoir ces jeunes artistes plasticiens, ces designers et architectes pas encore reconnus, ces musiciens qui sont reellement des musiciens (en opposition a ces chanteurs/euses pop aphones qui ne sont que le produit d'une industrie bien huilee), ou encore ces cineastes qui ont des choses tres interessantes a dire, parfois tres critiques envers la societe nippone.

Pour promouvoir une telle culture a l'internationale, encore faudrait-il que le Japon apprenne a les promouvoir sur son "marche" domestique. Demandez aux jeunes artistes quels sont les moyens qu'ils ont a leur dispositon pour etre vus ? Quelle est la part du cinema independant japonais dans le box-office japonais ?

Citation:
c'est devenu en l'espace de 30 ans un veritable trait de la culture japonaise, en France nous en sommes toujours au vin et produits de luxe, des secteurs qui furent deja nos specifites il y a 200 ans (voire plus ^^!), je ne me fais donc pas trop de soucis pour l'avenir culturel du Japon.
Je voudrais reagir (fortement) sur ce qu'a ecrit LP. Dire que la france en est reste aux produits de luxe et au vin est une absurdite lorsque le sujet du fil est la diplomatie culturelle ! Je cite un extrait de l'article
Citation:
Le Premier ministre Junichiro Koizumi a notamment déclaré en janvier que l'Archipel ne devait pas seulement être un leader technologique mais qu'il lui fallait aussi affirmer sa présence sur la scène internationale grâce à son "soft power" --la diplomatie culturelle-- dans la mode, la cuisine ou l'industrie du divertissement.


La mondialisation aidant, et particulierement celle des industries culturelles et de divertissement, la diplomatie culturelle sert a soutenir le poids politique d'une nation. La france, la premiere, a mis depuis fort longtemps une politique culturelle a travers le monde. Pour ceux qui aiment les chiffres : 400 etablissements repartis sur le globe, 7000 agents, un millier d'alliance francaises, 1.3 milliards d'euros de budget ! Que cela soit l'AFAA (agence francaise d'aide artistique), les centres culturels (comme celui de Tokyo Iidabashi ou la villa Kujoyama de Kyoto pour ne citer qu'eux) sont tous le fruit d'une volonte politique culturelle censee preserver le statut geopolitique du pays aupres des autres pays dans le monde. Aussi en defendant la place de sa culture, la France defend la pluralite des cultures du monde. Cette defense du multipolarisme international n'est pas denuee d'interet. Cette defense est necessaire pour conserver un publique apte a apprecier une creation culturelle differente de ce que peut proposer les multinationales du secteur. En defendant sa culture et celle des autres elle trouvera un publique pour sa propre industrie.

La diplomatie culturelle est une dicipline politique tres importante si on veut se donner les moyens de se constituer un poids dans les relations internationales. Le vin et le luxe peut etre aussi interessant sur la scene internationale, mais elles n'ont pas besoins de l'aide publique pour se developper ; L'oreal, LVMH et consoeurs savent tres bien s'en occuper seuls. Pour Lp, la France a eu pour illustres ambassadeurs : Lamartine, Chateaubriand, Claudel ... Ce qui prouve bien que cette discipline n'est pas recente. Le Japon aurait tout a gagner en faisant la promotion d'une veritable politique culturelle et populaire mais de qualite (comme le souligne Heian, et ce a destination du monde, si sont but est de "peser".

Ne prendre que les aspects potentiellement rentables de sa pop-culture est a mon avis dangereuse pour la perenite de la Culture japonaise. C'est vrai a l'internationale, mais c'est aussi vrai localement ! (si d'aventure, c'etait bien culture dont on parlait, et non d'economie de marche)

sources : le monde diplomatique
resume d'un colloque de l'Universite Lyon II
documentation de l'ecole francaise.

a lire aussi : ce fil : la culture japonaise, nouvelle reference asiatique
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Lp
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MessagePosté le: 05 Mar 2005 02:02    Sujet du message:

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Citation:
Aussi en defendant la place de sa culture, la France defend la pluralite des cultures du monde. Cette defense du multipolarisme international n'est pas denuee d'interet. Cette defense est necessaire pour conserver un publique apte a apprecier une creation culturelle differente de ce que peut proposer les multinationales du secteur. En defendant sa culture et celle des autres elle trouvera un publique pour sa propre industrie


Cette vision des relations internationales appartient deja a une autre epoque et dans ces termes le Japon me semble bien plus en avance car il ne s'appuie pas sur un aspect "survie" de la culture nippone mais sur l'evolution de celle-ci, ce que j'exprimais dans mon message est aussi valable pour de nombreux pays pas seulement la France en particulier, on constate que les USA sont aussi en crise d'identite et recherche a imposer leurs valeurs et a sa facon l'Europe s'eleve dans ce meme etat d'esprit.

La culture ne devrait pas etre consideree comme un outil mais comme une richesse a partager avec le plus grand nombre, si cette "culture" ne trouve pas d'echos dans l'universalisme c'est qu'elle est trop repliee sur elle-meme, etouffee par des sentiments protectionistes et identitaires.

Citation:
Cette defense est necessaire pour conserver un publique apte a apprecier une creation culturelle differente de ce que peut proposer les multinationales du secteur. En defendant sa culture et celle des autres elle trouvera un publique pour sa propre industrie.


C'est en lisant cette partie que je m'appercois qu'il y a un vrai probleme dans la conception du terme culture, ce que tu presentes n'est ni plus ni moins qu'un conflit entre pays qui ne desirent rien partager mais imposer leur modele culturel, avec des mots comme "defense" c'est l'impression qui se degage de ton texte, le Japon n'echappe pas a cette regle car il fait lui aussi parti de cette engrenage mais jusqu'a present il n'y avait pas de reelle volonte politique dans la promotion de la nouvelle culture nippone, reste aussi a demontrer que le gouvernement a une reelle influence sur celle-ci ce qui dans les faits est tres loin d'etre evident.

Citation:
la France a eu pour illustres ambassadeurs : Lamartine, Chateaubriand, Claudel ... Ce qui prouve bien que cette discipline n'est pas recente. Le Japon aurait tout a gagner en faisant la promotion d'une veritable politique culturelle et populaire mais de qualite (comme le souligne Heian, et ce a destination du monde, si sont but est de "peser".


Nous ne sommes plus a l'epoque de ces personalites, les relations entre pays sont devenus beaucoup plus permeable notamment depuis l'essort de la television puis plus recemment du net.

Aussi le role des ambassadeurs actuels, meme de facon symbolique, est tres different de ce qu'il fut autrefois, et si effectivement le Japon n'a pas eu de veritable politique internationale depuis la fin de la guerre, c'est a dire avoir une influence visible et verifiable sur le cour des evenements, il n'en reste pas moins que la creation dans de nombreux domaines (Automobiles | High-Tech | Art de vivre | Divertissements ) font de ce pays une reference mondiale et la culture de ce pays est resolument tourne vers l'avenir, dans une nouvelle approche des relations entre les pays.
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roban corpo
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MessagePosté le: 05 Mar 2005 21:35    Sujet du message:

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Bonjour,

Je reponds a Lp au sujet de ma "vision"
Citation:
Cette vision des relations internationales appartient deja a une autre epoque et dans ces termes le Japon me semble bien plus en avance car il ne s'appuie pas sur un aspect "survie" de la culture nippone mais sur l'evolution de celle-ci,
il ne s'agit pas de ma "vision" mais de ce qu'est la diplomatie culturelle. Le japon exporte tres bien deja sa culture surtout celle que l'on appelle "pop". En lisant l'article poste, on se rend bien compte qu'il n'est nullement question de "diplomatie culturelle" bien que ce terme est ete employe par son auteur. Les japonais semble confondre, economie du secteur du divertissement avec les dollars que cela rapporte et cette diplomatie qui utilise la culture. Ils ne sont pas du tout en avance dans cette discipline. Prenons l'exemple du centre culturel parisien "le monde arabe" : Ce centre programmant une offre culturelle de qualite est un geste politique envers nos voisins mediterraneens. Tout comme la prochaine ouverture de l'institut culturel Francais de Constantine en Algerie (courant 2005) est un geste politique pour des benefices economiques escomptes : l'exploitation du gaz algeriens dont les USA s'interessent de plus en plus. voila ce qu'est la diplomatie culturelle. La culture n'etant (presqu')un alibi !

Recemment le japon s'est illustre en aidant financierement l'Afrique, trahisant ainsi ses nouvelles volontes politiques aupres des gouvernements internationaux, esperant peut etre qu'a l'avenir les etats africains offriront un poste de choix a l'archipel dans l'ONU ? Ca, Cela s'appelle de la diplomatie.


Citation:
Nous ne sommes plus a l'epoque de ces personalites, les relations entre pays sont devenus beaucoup plus permeable notamment depuis l'essort de la television puis plus recemment du net.
Oui bien sur nous ne sommes plus al'epoque de ces personnalites, (lamartine, Chateaubriant, Claudel) mais je voulais repondre a tes propos ou tu mentionnais que la france ne savais utiliser que le luxe ou le vin pour sa diplomatie culturelle, j'apportais la preuve que cette dicipline etait bien plus ancienne que ce que tu croyais. Tu aurais pu comprendre avec ces noms, que l'on ne choisit pas forcement un diplomate pour ses qualites "politiques", mais beaucoup pour des relations qu'il est capable de nouer aupres de pays hotes, la culture ca aide !

Citation:
ce pays est resolument tourne vers l'avenir, dans une nouvelle approche des relations entre les pays.
non ce pays a beaucoup a apprendre pour devenir le geant diplomatique qu'il espere etre, pour maitriser les subtilites des rapports entre etats. Certes "ses" cultures connaissent un essor sans reel precedent, j'evoquerais une nouvelle diplomatie culturelle, que creerait le japon, le jour ou ils ouvriront des instituts "pop" en Chine, ou ils financeront des ecoles de cinema en Coree, ... La ok !

Je souligne au passage que le post originel fait etat de cette diplomatie, pas de savoir si oui ou non le Japon a une culture qui peut s'internationaliser un peu plus.
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heian
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MessagePosté le: 06 Mar 2005 01:26    Sujet du message:

 Note du Post : 4.33   Nombre d'avis : 3
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Il ne faut pas oublier que la culture japonaise s'exporte très bien et ce n’est pas nouveau. Depuis saint François-Xavier, le Japonisme (Pierre Loti) mais aussi dans d'autres domaines artistiques : la musique (Debussy-Puccini...), la peinture (Monet), la littérature (Loti, Long...). Une culture ne peut s'exporter qu'en ce qu'elle présente comme spécificité. La facilité étant, dans notre époque où la culture américaine a assis une prédominance irrémédiable (ce qui implique du bon comme du mauvais, bien sûr), de faire de pâles productions formatées vendues sous couvert d'exotisme. Soyons lucides et honnêtes : quand tu soulignes, LP, que l'époque des grands personnages est révolue, tu parles en fait de ceux qui ont bâti l'Histoire culturelle. Et je suis d'accord. Face à la facilité lamentable dans laquelle est tombée la quasi-totalité de la planète concernant les produits culturels, cette époque est effectivement révolue. Face à un temps où Sand, Musset, Schumann, Brahms, Van Gogh, Monet, Hugo baignaient dans un idéal artistique universel mais exigeant au plus haut point, nous ne pouvons plus opposer que des artistes incompréhensibles, ou de la soupe. Ce qui défraie les chroniques ne sont plus les grandes passions, les querelles artistiques autour d'une oeuvre (Hernani par exemple), mais les déboires sentimentaux de telle ou telle star qui apprend la vie un peu trop jeune et qui en fait profiter le monde entier alors que tout le monde devrait s'en moquer. Les personnalités d'aujourd'hui sont toutes aussi internationales qu'avant, et même plus avec les progrès de communication, mais elles ont perdu en profondeur. Il y a encore des génies, c'est propre à l'Humain, mais comment sont-ils reconnus, ou quel espoir de reconnaissance peuvent-ils nourrir, à part celui de la postérité. Quel jeune japonais connaît Kawabata, Ozu, Mizoguchi, le Genji-monogatari? Je suis à un niveau très faible en culture japonaise et je me suis rendu compte que j'en savais parfois plus qu'eux! La culture demande des efforts intellectuels que le monde d'aujourd'hui n'est plus à même de fournir dans son immense majorité. Pourquoi les oeuvres les plus poignantes de ces dix-quinze dernières années sont celles d'artistes africains, iraniens, égyptiens, pays qui ne sont pas à l'avant-garde du débat culturel ? Parce qu’ils n’ont pas accès à la facilité et qu’ils développent une identité en devenir.
Il ne faut pas confondre évolution et nivellation par le bas. Ce n'est pas parce qu'une culture s'aligne sur des critères d'accessibilité internationaux (en fait américains) qu'elle évolue. Souvent c'est même synonyme de perte. En étant fataliste on peut dire que c'est en effet une évolution. En étant réaliste on dirait plutôt un recul identitaire.
Le danger d'une telle politique est de formater tous les éléments forts d'une culture pour les adapter à l'ensemble de la planète. Mis à part le fait que ce soit une pâle copie de la stratégie culturelle (avec moult dollars) américaine, je doute fort que le Japon y soit gagnant. Cela reviendrait à réduire le Japon à un pays lointain, appelant et jouant l'exotisme, mais qui fonctionne sur le même mode de pensée que le reste du monde. J'aime trop ce pays pour cautionner ce geste même si je ne peux rien faire à mon niveau. Pour beaucoup de jeunes le Japon c'est Shinjuku, Harajuku et Shibuya. On rajoute dessus quelques lieux communs comme les sushi, les onsen, Asakusa, le cos-play, quelques mots de japonais et souvent une copine, et on a une passion de bon ton. C'est à dire exactement ce qu'on trouverait à New-York ou à Londres, sauf que c'est plus loin. Le vrai Japon se perd déjà. Et ne s'en rend pas compte. Et pourtant combien je suis partisan d'une culture en constante évolution et progressiste! Je sais que les échecs sont les moteurs de la culture mais qu'ils encouragent aussi la persévérance et l'aboutissement. Et ce même si le public n'est plus formé pour intégrer l'universalité de l'art.
La culture populaire japonaise est un élément culturel mais n'est pas, et ne sera jamais, la culture dans son ensemble. De quel droit peut-on négliger 20siècle de son Histoire?
Le vrai problème réside donc dans le maintien de la diversité et de la pluridisciplinarité. "On sait faire ça, comme tout le monde, mais on a aussi ça. Regardez". Mon avis un peu sombre est que les requins qui vont se partager le marché résultant de cette politique ne font aucun cas ni de l'élévation culturelle de leurs semblables (il n’y a plus de mécènes!) ni de la qualité. Par contre l'argent, qui coule déjà à flots, continuera de couler en laissant le reste mourir dans son coin et le ressortant de temps en temps, comme une antiquité à qui on doit le respect de l'âge mais pas de l'actualité farouchement vivace qui l'anime.
Ce clivage entre culture populaire et savante ne date lui non plus pas d'aujourd'hui. Il a toujours existé mais à parts égales. Au 19è on voyait des tragédies comme des comédies, on allait à l'opéra comme à l'opérette, on lisait les journaux comme les livres ou les pamphlets. Il y a avait une réelle soif de culture au quotidien, que même les classes pauvres appréciaient. Les journaux diffusaient les Trois Mousquetaires sous forme de feuilleton, que les concerts duraient entre 4 et 5 heures et mêlaient les créations en parallèle aux oeuvres du passé, on se dit que les choses ont quand même pas mal bougé. Même si l'Art s'est engagé dans un certain nombre d'impasses contemporaines, et qu'il est en partie responsable de la désaffection du public, la création n'est plus encouragée
Et le public lui aussi formaté. Quand il y a trop de diversité on finit par se lasser de tout et de perdre le goût des choses exceptionnelles. Pourquoi regarder ARTE quand on peut regarder Marjolaine? Comment peut-on appuyer par un triomphe populaire la guerre de Georges Bush quand on est 80% des 18-24 ans à ne pas savoir où est l’Irak ? C’est si facile de se laisser porter par la masse de propagande et de faire le mouton. La culture suit le même parcours que la politique. On nous serine des âneries. Il suffit d’un ponte pour faire ou défaire un artiste au nom de la rentabilité.
Parce que la culture de qualité est nécessairement déficitaire. Il y avait un temps où cette perte était compensée par un retour de gloire sur l'instigateur des manifestations artistiques. Au niveau d'un pays cela pouvait peser lourd dans la balance. Je suppose que c'est dans cet objectif que le Japon souhaiterait évoluer. Mais l'argent finira par rogner les belles idées non rentables. La facilité étant justement ce qu'il est le plus agréable de subir. Au détriment de sa personnalité. Cela vaut pour les individus comme pour les pays.
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"Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir."
P. Dac
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