Forum Japon

 

[ S'enregistrer ]   [ Rechercher ]    [ Liste des Membres ]    [ Groupes d'utilisateurs ]   [ FAQ ]  
[ Connexion ]   [ Mes messages privés ]   [ Profil ]
Comment prévenir et se protéger des séismes (généralité du phénomène)

Recherche Rapide :

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    ForumJapon.com Index du Forum -> Science et Technologie
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 16 Jan 2005 21:22    Sujet du message: Comment prévenir et se protéger des séismes (généralité du phénomène)

 Note du Post : 4.5   Nombre d'avis : 4
Répondre en citant

Bonjour à tous,
Vu que beaucoup d'entre vous ont l'air fasciné par les séismes, je vous propose l'étude que j'ai faite ces derniers temps à propos de la prévention et de la protection. Cependant, je tiens à préciser que cela n'a pas de lien direct avec le japon mais je ne savais pas où caser le sujet. Je le fais donc ici mais vraiment, je tiens à souligner que c'est assez technique, tout en vous promettant que vous apprendrez des choses.
Si cela ne vous interesse pas, passez votre chemin, sinon, bonne lecture (j'ai eu un mal fou à faire ce dossier alors j'espère qu'il vous plaira...)


voici le plan:
1-prévention sismique
1A-les prévisions à long terme
1B-des précurseur qui suscitent de l'espoir
1C-la méthode Van ou prédiction arnaque?

2-protection sismique
2A-bien construire
2B-le choix du site

_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 16 Jan 2005 21:26    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

1A-les prévisions à long terme


Des méthodes permettent d’établir des prédictions à long terme. Dans ce cas, les scientifiques ne font pas une prédiction précise mais déterminent plutôt un risque sismique. Le plus simple consiste à étudier la récurrence des séismes en un lieu précis ainsi que leur cycle sismique dans le temps. Le cycle sismique est ce laps de temps qui sépare deux séismes et durant lequel les tensions s’accumulent dans la croûte terrsestre pour finalement, se libérer lors d’une rupture finale. Ce cycle est expliquée par la théorie générale de la tectonique des plaques. En effet, les plaques se déplacent à la surface de la Terre à une vitesse constante. Elles s’éloignent ou se rapprochent les une des autres de quelques centimètres par an. Ces mouvements engendrent des contraintes qui fractures la roche de la croûte terrestre quand elles deviennent trop fortes : c’est un séisme.

Ainsi, comme le déplacement des plaques se déroule à vitesse constante à notre échelle ou à l’échelle historique, le temps séparant deux séismes et leur magnitude sont grossièrement constants, si on suppose que la roche se comporte toujours de la même façon. On définit donc une lacune sismique comme une zone de faille n’ayant pas connu de séisme depuis plus longtemps que son cycle sismique. Par exemple, si en un lieu il ya habituellement un séisme de magnitude 5 tous les 20 ans et qu’il n’y en a pas eu depuis 30 ans, le risque devient grand et on parle de lacune sismique. C’est une méthode assez efficace mais pas assez précise car l’incertitude est de 30 ans pour permettre une évacuation : elle permet surtout de définir une zone à risque. Nous pouvons cependant nous demander pourquoi cette incertitude est-elle si grande. En effet, pour utiliser cette méthode, on pose des sismomètres. Cependant, on ne peut pas en placer à plus de 5 km de profondeur car les sismomètres ne supportent plus les pressions régnant à ces profondeurs. Et même si on pouvait en mettre, l’imprécision serait tout de même grande.


On peut aussi essayer d’évaluer directement les contraintes qui s’appliquent sur une faille du fait des mouvements tectoniques. Pour cela, il existe différents techniques en géophysique. On repère les failles de la région étudiée grâce à des images satellites puis on mesure la position de ces failles très précisément grâce au GPS qui permet de mesurer le mouvement relatif des bords de la faille au centimètre près. On détermine ainsi les contraintes subies par la roche à cause de ce mouvement et on peut en déduire le lieu et la magnitude d’un séisme à venir sur cette faille ainsi que le moment approximatif où se produira le séisme. C’est une méthode assez interessante car elle évalue précisément le risque en un endroit donné, ce qui permet de prendre des précautions en matière d’implantation d’usine ou de construction. Cependant, elle n’est pas en mesure de déterminer précisément la date du séisme à venir, c’est donc plutôt une méthode de prédiction à long terme comme la méthode des lacunes sismiques.


Une autre méthode est d’évaluer le risque sismique d’une région pour bâtir de façon adéquate. Une première étape possible est d’installer un réseau de sismomètre autour de cette région et d’enregistrer la sismicité, c’est-à-dire tous les séismes même minimes qui se produisent dans cette zone, afin de connaître au mieux cette sismicité mais aussi d’estimer la magnitude maximale possible, le cycle sismique... Pour cela, les observations se font sur de très longues périodes. Cependant, enregistrer l’activité sismique pendant 10 ans sans que rien ne se produise ne signifie pas qu’aucun séisme important ne se produira à plus long terme dans 50 ou 100 ans.
Pour approfondir l’évaluation de ce risque, les scientifiques essayent de retrouver la trace de séismes anciens en travaillant en collaboration étroite avec des historiens. Ce travail permet d’évaluer la sismicité historique. Parfois, un archéologue peut s’avérer utile. On parle alors d’archéosismologie. Ceci n’est malheureusement possible que dans des régions de peuplement ancien. En effet, on étudie les fissures, fractures sur les constructions humaines très anciennes. Cependant dans certains pays, on n’arrive pas à remonter dans le temps avec l’archéosismologie. En Californie par exemple, on n’a pas trace de séisme plus ancien que 1800 environ, date du peuplement de la région. Lorsque l’on connaît l’histoire sismologique d’une région depuis longtemps, on peut se faire une idée de la taille des séismes susceptibles de toucher la région mais aussi de la fréquence de ceux-ci. Ceci permet, couplé avec les observations actuelles, de déterminer l’occurrence des séismes à un endroit donné. On détermine ainsi ce qu’on appelle l’aléa sismique. Pour évaluer cet aléa, les scientifiques sont parfois obligés d’utiliser les marques laissées dans la nature par les séismes anciens. C’est une discipline appelée paléosismologie et qui consiste à reconstituer l’histoire sismologique d’une région sur la plus grande période possible, souvent de l’ordre du millier ou de la dizaine de milliers d’années en observant les fractures dans le sol, les modifications d’une rivière...


Tout cela ne permet pas d’évaluer directement les dégâts possibles car les ondes émises par un séisme peuvent être amplifiées par la structure des bâtiments. Des structures géologiques particulières peuvent également modifier localement l’amplitude des ondes. On parle alors d’effets de site. Pour établir une carte définitive du risque sismique, il faut donc aussi connaître la nature du sous-sol sur lequel est construite la ville afin de savoir s’il peut amplifier ou non les ondes émises par un tremblement de terre lointain. L’étude du risque sismique prend aussi en compte les autres évènements destructeurs engendrés par un séisme comme les tsunamis. A partir de toutes ces informations tirées de l’étude du risque sismique, les administrations peuvent « classer » une région comme sismique ou non. Ceci a une importance pour les règles de sécurité face aux tremblements de terre comme pour l’autorisation de permis de construire.
_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 16 Jan 2005 21:28    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

1B-des précurseurs qui suscitent de l'espoir


Les scientifiques ont aussi élaboré des méthodes de prédictions à plus court terme utilisant des éléments précurseurs à un séisme.

Les petits séismes :
Dans de nombreux cas, un séisme violent est précédé d’une multitude de petits séismes. Ainsi, dans une zone de lacune sysmique particulièrement calme, une soudaine activité, même de faible magnitude, peut indiquer l’imminence d’un séisme plus important. Cette méthode, qui repose sur l’étude de ces « micros » séismes a permis de prévoir plusieurs séismes notamment en Californie mais est assez imprécise et aléatoire car on ne connaît pas à priori la durée de cette phase de faible activité qui peut être entrecoupée de longues phases de calme. De plus, de nombreux séismes ne sont pas précédés de ces séismes précurseurs et il existe des périodes d’activité faible qui ne sont pas suivies de séisme important.


Méthode de la dilatance :
Dès les années 60, par exemple, des scientifiques soviétiques ont remarqué que la vitesse des ondes P diminuait de 10% environ avant un séisme alors que celle des ondes S étaient constante. Ils remarquèrent ensuite que la vitesse des ondes P redevenait « normale » juste avant le séisme. Pourquoi ? Lorsque les roches sont soumises à des contraintes suffisamment fortes ( approche du séisme ), elles se fissurent. Comme les ondes P ne se déplacent pas bien dans l’air, leur vitesse diminue à cause de ces fissures remplies d’air. Lorsque la fracturation atteint une valeur limite et s’y maintient quelque temps avant la rupture finale, l’eau souterraine inonde ces fractures, rétablissant la pression initiale, ce qui permet aux ondes P de retrouver leur valeur initiale. Cette méthode, appelée méthode de la dilatance, a suscité beaucoup d’espoir mais le phénomène n’est pas observé systématiquement. Enfin, si ce phénomène dure quelques jours pour un séisme de magnitude 3, il peut durer jusqu’à 40 ans pour un séisme de magnitude 8.


Le radon :
Le radon est un gaz radioactif naturel ( donc dû à une réaction nucléaire naturelle ) dont la la concentration varie en fonction de la nature du sol ou encore des variations météorologiques. On a observé que justement la teneur en radon ( et en chlorure de sodium ) augmentait dans les eaux à l’approche d’un séisme. Ceci serait dû aux frictions dans la roche à cause des contraintes à l’approche de la rupture provoquant le séisme. Ces frictions provoqueraient la fracturation de la roche, entraînant une remontée vers la surface, grâce à ces fractures, du radon piégé dans les roches profondes. Il a été établi de façon formelle qu’il existait une relation entre la teneur en radon et l’activité sismique. Il est cependant délicat d’utiliser cette technique seule car on ne sait pas précisément déterminer les fluctuations de la teneur en radon dues à d’autres activités naturelles comme les variations climatiques. Il est donc difficile de donner une alerte fiable avec ce seul élément. Mais on l’utilise fréquemment couplée à d’autres éléments de prédiction.


La montée du sol :
Des scientifiques japonais ont remarqué que dans certaines régions, le sol ou le niveau d’eau se « soulevait » de plusieurs dizaines de centimètrse à l’approche d’un séisme, comme s’il « gonflait » avant le choc. Ce phénomène peut en particulier être observé en relevant le niveau d’eau dans les puits ou en mesurant l’inclinaison du sol. En étudiant la surface de la zone surélevée, on peut estimer la magnitude du séisme à venir. Cependant, malheureusement, là aussi, cette surélévation du sol n’est pas systématique. De plus, ce phénomène a été observéé dans des régions où aucun séisme n’a eu lieu, ce qui rend ce phénomène difficilement utilisable, en tout cas s’il est utilisé seul pour prévoir un séisme.


Les comportements des animaux :
Le géologue américain Jim Berkland a mis au point une méthode de prédiction où le bestiaire tient une place importante. En effet, certains animaux ont des comportements étranges avant un séisme. Par exemple, des mouettes, abandonnent leurs rivages pour aller dans les montagnes, les serpents interrompent leur hibernation pour quitter leur trou. Sans doute faut-il y voir une forte sensibilité animale à toute les perturbations physiques ( vibrations, changements dans l’eau ou dans l’air, champs magnétiques ). Cependant, un scientifique ne sait pas trop quoi dire de ces comportements et ne peut pas les traduire en chiffres. Car il faut être sûr de soi avant de lancer l’alerte : si la secousse annoncée ne se produit pas, les alertes suivantes seront sans effet.
_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 16 Jan 2005 21:30    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

1C-la méthode VAN ou prédiction arnaque?


Son nom est dû à ses trois inventeurs grecques : Varsotos, Alexopoulos et Nomicos. Cette méthode, née dans les années 1980 et qui suscita une vive polémique entre les scientifiques,( dont Haroun Tazzieff, grand géologue français était partisan ), consiste à enregistrer les courants telluriques en continu grâce à un réseau de stations. Partout présents, ces courants électriques naturels sont induits par les variations continuelles que subit le champ magnétique terrestre, en quelque endroit que ce soit et qu’elle qu’en soit la cause. Très superficiels, ils circulent plus ou moins aisément selon la résistivité des sols...

Chaque station comporte aux moins deux capteurs orientés de manière perpendiculaire. Ces capteurs sont en principe très simple : deux électrodes plantées dans le sol à quelques dizaine, centaines voire milliers de mètres l’une de l’autre, et reliées par un fil conducteur à un amplificateur de tension et à un enregistreur graphique. Ainsi, la faible tension des courants qui circulent dans le sol est enregistrée en continu et le fameux signal de Milne, le SES ( signal électrique sismique ) qui semble toujours précéder un séisme peut être détecté.
Ce fameux signal est d’autant plus marqué que le séisme qu’il annonce est d’énergie élevée d’une part et, de l’autre, se trouve plus près de la station. Les petits chocs, ceux de magnitude inférieure à 3 dégrés Richter, engendrent des signaux eux aussi petits et, de ce fait, plus difficiles à déceler dans le bruit de fond. Les chocs importants donnent en revanche des SES bien marqués. Ce SES se présente la plupart du temps comme un décrochement soudain, possitif ou négatif, du trait monotone tracé par le courant tellurique. Représentant quelques millivolts, ce décrochement atteint rapidement son amplitude maximale et, pendant une durée de quelques minutes, ou de quelques douzaines de minutes, le tracé se poursuit parallèlement à la trace initiale. Le décrochement s’annule d’une façon aussi brusque qu’il était amorcé et le signal s’inscrit donc d’habitude sous la forme d’un rectangle ou d’un trapèze, plus ou moins allongé selon sa durée. Cette durée ainsi que l’amplitude, sont les paramètres qui, par le biais de formules empiriques établies par les trois physiciens Varsotos, Alexpopoulos et Nomicos, permettent de calculer magnitude et distance du séisme à venir.

Cependant, pour que le SES puisse être interpté correctement, il faut que la station qui le reçoit « réponde » à la dite zone sismique. L’expérience a en effet montré que l’interprétation des SES ne pouvait être convenable qu’au terme d’une période d’étalonnage suffisante. Sans cet indispensable étalonnage, les risques d’erreurs demeurent importants.

Des dizaines de prédiction grâce à la méthode VAN ont été faites mais il est très difficile de connaître l’efficacité véritable de cette méthode qui a été très critiquée par certains spécialistes. Le principal problème est qu’on explique mal l’origine des signaux SES et qu’on connaît mal leur propagation dans la croûte où il existe beaucoup de signaux parasites naturels et artificiels. Les inventeurs de la méthode expliquent ces courants en faisant appel à la propriété bien connue de piézoélectricité du quartz : une contrainte appliquée sur du quartz crée un courant électrique. Ainsi, lorsqu’il existe des contraintes sur la roche à l’approche d’un séisme, il y a création d’un courant électrique car les roches contiennent beaucoup de quartz. De nombreuses études ont été faites sur ce sujet et les résultats ne sont pas concluants. Pire, le géophysiscien Van Ngoc Pham a montré que les antennes de télécommunication engendraient des signaux semblables à des SES. Des études confirmèrent que le groupe Van n’avait pas pris les précautions nécessaires pour s’affranchir des vulgaires bruits anthropiques. Autrement dit, la plupart des SES rapportés étaient non pas émis par les failles en instance de rupture, mais peut-être simplement par les hommes. En somme, la méthode VAN, statistiquement non validée et physiquement peu crédible, n’a toujours pas fait preuve de son efficacité.
_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 16 Jan 2005 21:34    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Razz La suite est pour bientôt, en espérant que cette première partie vous aura intéressés!
_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 17 Jan 2005 09:11    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

2A-bien construire


Les séismes se manifestent à la surface du sol par un mouvement de va-et-vient, horizontal et vertical. Les bâtiments liés au sol par leurs fondations ou leurs sous-sols vont suivre le mouvement en oscillant. Si le décalage est trop important entre la partie haute du bâtiment et la partie basse, il y a risque de rupture et donc d’effondrement.

En effet, depuis les premiers enregistrements sismiques, les ingénieurs savent qu’il faut protéger les bâtiments contre les mouvements horizontaux. Les vibrations verticales, généralement plus faibles, font monter et descendre le bâtiment, qui se comprime et s’étire à mesure. Même s’il double un instant son poids apparent, ces tassements supplémentaires ne le menacent pas trop, car il est conçu pour résister à son propre poids, avec une importante marge de sécurité. En revanche, les mouvements horizontaux du sol, liés aux ondes de cisaillement ( ondes S ) ou de surface ( ondes L ), ont des effets bien plus inquiétants.


Lors d’un séisme, en une fraction de seconde, la base de la construction bouge horizontalement de plusieurs centimètres, voire de plusieurs dizaines de centimètres. Le haut, par inertie, ne suit pas tout de suite le mouvement, et le bâtiment se courbe dans un sens, tandis que le sol est déjà reparti dans l’autre... Un bâtiment se comporte donc comme un amplificateur. Les immeubles élevés ou souples oscillent lentement et les maisons basses ou raides vibrent plus vite, occasionnant plus de dégâts.

En effet, la période d’oscillation dite libre, exprimée en seconde, est grossièrement égal au nombre d’étage divisé par 10. Un immeuble d’un étage oscille 10 fois par seconde, un immeuble de 10 étages une seule fois par seconde. Des grands ponts, de plusieurs dizaines de mètres ont des périodes de plusieurs secondes.
Durant les séismes, les vibrations du sol durent plusieurs secondes voire des dizaines de secondes. Si par malchance, les ondes sismiques ont des périodes proches des périodes d’oscillation libre, le mouvement s’amplifie à chaque oscillation, comme pour une balançoire poussée à chaque passage : c’est la résonnance. Le bâtiment se déforme chaque fois un peu plus et peut atteindre sa limite de résistance : la structure s’endommage, cède et finit par se disloquer. C’est pourquoi il est très important de connaître le site sur lequel est bâti un bâtiment.


Le bâtiment secoué par le séisme doit donc résister à de fortes tensions internes. Se comportant comme un amplificateur, un bâtiment bien construit n’amplifiera pas les ondes du sol. Si l’édifice présente une certaine souplesse, il peut absorber les déformations sans ruptures, ce qui est possible par une structure de type « poteaux-poutres » qui déforme le bâtiment en parallèlogramme. Pour cela, on met des diaphragmes entre les étages. A l’inverse, un bâtiment constitué de parois de béton est raide : il peut provoquer un effondrement du bâtiment car cette raideur peut entraîner l’écartement des parois. Il faut aussi éviter les effets de « poteaux-courts » ; quand un poteau est trop court pour fléchir, il subit une rupture par cisaillement.

Dans la maçonnerie, un chaînage doit solidariser les pierres, les briques, ou les parpaings ; dans le béton armé, les poutres et les poteaux doivent être fortement liés par des fers recourbés et soudés, des panneaux rigides ou de larges poteaux doivent assurer le contreventement, et les angles doivent être renforcés car plus sollicités que les autres parties. On peut affirmer que les constructions en bois sont de bons modeles.
En effet, leurs articulations grincent, jouent, s’usent, mais ne rompent pas. Cependant, on ne voit pas ce genre de maison partout. Il faut qussi des matériaux de bonne qualité : le béton pulvérulent, contenant de mauvais ciment ou du sable rincé à l’eau de mer, ou des poteaux insuffisamment ferraillés n’augurent rien de bon pour la tenue au séisme. Evidemment, pour que le bâtiment tiennent, il lui faut de bonnes fondations et éviter des masses trop lourdes aux étages supérieurs.


L’architecture ou la forme du bâtiment joue aussi un rôle dans la protection sismique. En effet, la dissymétrie des structures est un facteur de fragilité de l’ensemble. Il faut donc éviter de faire des formes de bâtiment complexes et des ouvertures uniquement d’un seul coté mais plutôt des deux. Evidemment, il faut éviter à tout prix les percements dans les éléments porteurs. On peut faire des ouvertures où l’on veut du moment qu’elles respectent une symétrie centrale ou axiale. Du point de vue géométrique, le champion parasismique est donc le bâtiment rectangulaire ( du moment que la longueur ne dépasse pas trois fois la largeur ). Cependant, il devient le bâtiment le plus résistant s’il est construit de la bonne façon citée plus haut. Si l’édifice est de forme complexe, on devra le scindé en plusieurs corps de bâtiment occupant chacun une surface rectangulaire. Cette précaution permet à chacun d’osciller indépendamment, sans transmission de chocs.

Cependant, si on construit un bâtiment résistant aux séismes inférieures à 5 degrés sur l’échelle de Richter car aucun séisme plus violent n’a jamais frappé dans cette région, on n’est peut-être pas totalement à l’abri car la matière contistuant le sol peut amplifier les ondes émises par le séisme.
_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 17 Jan 2005 09:15    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

2B-le choix du site


On peut préciser que ce choix est primordial. En effet, il ne suffit pas uniquement de bien construire, il faut aussi construire aux endroits présentant le moins de risque.
D’une façon générale, il faut éviter de construire :
-sur les bords des versants escarpés
-à proximité immédiate des failles actives
-sur des sols meubles en pente
-sur les berges et les rivages constitués de terrains meubles


Voyons tout d’abord les sols sableux. En effet, ces sols contiennent de l’eau dans leurs profondeurs, ne présentant aucun signe de danger à la surface. Cependant, lors d’un séisme, ces eaux remontent et gorgent le sable de surface d’eau. Les grains de sables se décrochent les uns des autres, et les constructions bâties sur ce sol s’enfoncent dans ces véritables sables mouvants. Le séisme terminé, l’eau retourne dans ses profondeurs et le sol, ayant repris sa fermeté, fige l’immeuble dans une position déconcertante. Ces sols dits « liquéfiables » sont donc à éviter, à moins d’enraciner les bâtiments sur le rocher profond à l’aide de pieux. Heureusement, la liquéfaction des sols ne se produits que pour de fortes accélérations et dans des sols assez particulier. C’est cependant ce qui se passa à Kobé en 1995. Les constructions, malgré tout respectant des normes parasismiques ( qui ont fait tout de même prendre conscience aux Japonais qu’elles avaient d’importantes lacunes ) ont été détruites car elles se sont enfoncées dans le sol qui s’est liquéfié. En plus de ces maisons englouties, Kobé a été aux proies des flammes.
En effet, les canalisations n’étant pas aux normes parasismiques, le séisme a rompu celles de gaz qui se sont enflammées. Or, les canalisations d’eau ont aussi cédé, rendant le travail des pompiers et des secours difficile.
Cependant, les sables gorgés d’eau ne sont pas les seuls pièges. A vrai dire, il faut se méfier de tous les sols mous. En effet, ces sols sols peuvent amplifier l’amplitude des ondes par rapport à un sol rocheux très dur.
Le schéma sur la prochaine page montre cette différence d’amplitude des ondes selon la nature de roches.


Un autre moyen de se protéger des séismes serait d’étudier soigneusement les périodes de résonnances des sols pour n’y élever que des bâtiment de période propre très différente, pour éviter le phénomène de résonnance expliqué dans la sous-partie ci-dessus. Par exemple, il faudrait éviter de construire des bâtiment de 10 étages, résonnant à une seconde sur des sols de même de période. Pour cela, il suffit d’étudier le comportement du sol lors de petits séismes. On peut aussi mener cette étude grâce aux vibrations des villes causées par le trafic... Cependant, rien ne dit que cette inquiétante amplification des mouvements faibles soit la même pour les mouvements forts... Des études montrent que les sols mous amplifieraient moins les mouvements forts car ils se déforment de manière irréversible et amortissent l’onde qui s’y propage.
En France, l’amplification des sols n’est que de 2,5. Cependant, les spécialistes évaluent cette amplification à 5.
D’après cela, les bâtiments construits aux normes parasismiques ne sont faits que pour résister à des secousses 2 fois moins forte que ce qui risque de se produire...
Pour être vraiment tranquille, il vaut mieux construire sur du rocher ferme, rigide et horizontal tout en respectant les normes parasismiques auxquelles on peut faire confiance si elles sont correctement exécutées.
Razz
_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
malro
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 26 Déc 2004
Messages: 23
Points: 237
Pays, Ville: Paris

MessagePosté le: 17 Jan 2005 20:52    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

source de quelques parties: http://eost.u-strasbg.fr/pedago/fiche2/predictions2.html
_________________
"Ce qui m'intéresse, c'est qu'on vive et qu'on meurt de ce qu'on aime"A.Camus
mon blog --->ici
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Alessandro
2eme Dan
2eme Dan


Inscrit le: 22 Juin 2004
Messages: 66
Points: 4013
Pays, Ville: Japon, Kanagawa-ken

MessagePosté le: 19 Jan 2005 04:37    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Merci pour ce sujet, j'y ai appris beaucoup.

Tu parles des différentes ondes engendrées par un tremblement de terre. Si ca ne te gêne pas, j'aimerai bien une explication sur ces différents types d'ondes, ou bien un bon lien (angalis ou francais) ou il y a une bonne explication.

En tout cas je me réjouis de lire la suite de ton exposé.

Edit

Bon pour les ondes j'ai trouvé, je vous fait un petit topo.

Il existe trois types d'ondes

  1. les ondes P : ondes de compression, les plus rapides donc qui sont ressenties en 'P'remier. Elles circulent dans tous les types de matériaux solides et liquides


  2. les ondes S : ondes de cisaillement, moins rapides que les ondes P et ne se propagent pas dans les milieux liquides.


  3. les ondes L : ondes de surfaces, ondes lentes et visibles seulement pour les tremblements de terre jusqu'à 100 km de profondeur. Pour se les représenter c'est un peu comme jeter un caillou dans une marre et regarder les déformation. Ce sont aussi les plus destructives des ondes.

_________________
Secret Japan -- connectez vous -- un onsen pour le week-end


Dernière édition par Alessandro le 20 Jan 2005 08:20; édité 1 fois
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web du posteur
joss
Ceinture Jaune
Ceinture Jaune


Inscrit le: 12 Jan 2005
Messages: 82
Points: 55
Pays, Ville: montpellier

MessagePosté le: 19 Jan 2005 10:45    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Cependant, les sables gorgés d’eau ne sont pas les seuls pièges. A vrai dire, il faut se méfier de tous les sols mous. En effet, ces sols peuvent amplifier l’amplitude des ondes par rapport à un sol rocheux très dur.

Ok

Des études montrent que les sols mous amplifieraient moins les mouvements forts car ils se déforment de manière irréversible et amortissent l’onde qui s’y propage.

Shocked Là je ne comprend plus. A l'école si je me souviens bien on nous disait que les sols durs étaient dangereux lors de tremblements de terre car ils répercutaient l'onde de choc sans en absorber une partie. Là d'aprés ce que je lis tu dis 2 choses opposées, la première:" les sols mous amplifient les ondes", la seconde:"les sols mous amplifieraient moins les mouvements...."
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    ForumJapon.com Index du Forum -> Science et Technologie Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB 2.0.16 © 2001, 2002 phpBB Group (Traduction par : phpBB-fr.com)