[Eric]

TOKYO (AFP) - Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi a été réélu facilement président du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir, une reconduction attendue qui conforte sa position à la tête du gouvernement et ouvre la voie à des élections anticipées.

"Cette élection s'inscrit dans un processus qui doit permettre au PLD de répondre aux attentes et à la confiance du peuple à un moment charnière d'une nouvelle époque", a aussitôt commenté M. Koizumi.

Ce dernier a été plébiscité dès le premier tour de scrutin, en recueillant 399 voix sur un total de 657 (357 parlementaires et 300 délégués locaux du PLD), soit 60% des votes, a précisé un porte-parole du parti.

Son principal rival, Shizuka Kamei, ancien stratège politique du PLD, a totalisé 139 voix, l'ex-ministre des Transports Takeo Fujii 65 et l'ancien chef de la diplomatie japonaise Masahiko Komura 54 seulement.

Le populaire Premier ministre voit ainsi son mandat automatiquement prolongé de trois ans à la tête du gouvernement, du fait de l'écrasante domination du PLD à la Diète (Parlement).

"Je voudrais vous remercier du fond du coeur", a aussitôt déclaré M. Koizumi en s'inclinant à la japonaise devant les parlementaires rassemblés au QG du PLD à Tokyo.

Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre a confirmé qu'il procéderait à un remaniement ministériel dès lundi, et laissé entendre qu'il allait bientôt convoquer des élections législatives anticipées.

"Il est important de travailler avec tout le monde et de respecter l'équilibre au sein du parti. Il est important de s'unir pour s'attaquer aux réformes", a-t-il dit.

Mais il s'est bien gardé de donner des détails, sinon pour dire qu'il nommerait l'équipe gouvernementale lui-même sans consulter les hiérarques du parti.

Après sa réélection, M. Koizumi doit ressouder l'unité du PLD autour de lui et n'a d'autre choix que d'inviter au gouvernement des factions jusqu'à présent tenues en dehors. Au risque de devoir faire des concessions à la vieille garde hostile à ses réformes.

De fait, la lutte pour les portefeuilles ministériels a déjà commencé au sein des caciques du parti qui espèrent recevoir du Premier ministre une marque de reconnaissance en échange de leur soutien à sa reconduction.

M. Koizumi a déjà fait savoir qu'il garderait son bras droit Yasuo Fukuda au poste clé de secrétaire général et porte-parole du gouvernement.

En revanche, le ministre des Finances, Masajuro Shiokawa, 81 ans, qui a demandé à quitter son poste pour des raisons de santé, sera remplacé.

Et le doute persiste quant aux chances du réformateur Heizo Takenaka de conserver le portefeuille crucial de la Politique économique, budgétaire et du secteur financier. Il pourrait rester mais à la tête d'un ministère aux attributions réduites, selon des politologues.

Ainsi, le Premier ministre pourrait récompenser l'ex-ministre du Commerce Mitsuo Horiuchi et l'ancien secrétaire général Mikio Aoki, un ponte de la principale faction anti-réformatrice du PLD, qui se sont ralliés à lui.

Si sa victoire était prévue samedi, les étapes suivantes seront sans doute plus difficiles pour M. Koizumi.

D'abord, il est bien moins populaire au sein de sa propre formation que dans l'opinion publique.

Ensuite, il devra se présenter, avec le PLD, devant les Japonais pour obtenir le soutien lui permettant de mener à bien les réformes promises, et rien ne garantit que son exceptionnel taux de popularité se maintiendra encore longtemps.

[Michael_Voyageur]

Source : MSN actu / AFP

Japon: Koizumi lance un message rassurant aux investisseurs

La reconduction du réformateur Heizo Takenaka, qui garde ses portefeuilles économique et financier, et la nomination aux Finances de Sadakazu Tanigaki, peu enclin aux interventions sur les changes, est un message rassurant envoyé aux Japonais et aux investisseurs étrangers, estimaient lundi les analystes.

M. Takenaka reste ainsi le patron de la réforme économique et financière de la deuxième économie du monde, à l'issue d'un remaniement ministériel annoncé lundi, alors que politologues et médias japonais le voyaient déjà privé d'un de ses deux lourds portefeuilles. Le Premier ministre Junichiro Koizumi avait confié il y a un an à cet universitaire sans mandat parlementaire la mission d'accélérer l'assainissement d'un secteur bancaire miné par les créances douteuses, en plus de ses fonctions de ministre de la Politique économique et budgétaire.

Quelques jours après sa nomination à la tête de l'Agence des services financiers (FSA), autorité de tutelle des banques, M. Takenaka avait annoncé un plan exigeant des grands établissements nippons une diminution par deux de la part des créances douteuses dans l'ensemble de leurs prêts avant fin mars 2005. "Nous sommes très satisfaits et encouragés par le fait que M. Takenaka garde ce portefeuille.


A notre avis, il n'y a pas réellement de réforme de M. Koizumi sans réforme des banques et probablement pas de réforme des banques sans M. Takenaka", a déclaré Paul Sheard, économiste en chef pour l'Asie de Lehman Brothers, à Tokyo.

[...]

Tokyo est massivement intervenu cette année pour empêcher une trop forte appréciation du yen par rapport au dollar, qui rend les produits des exportateurs japonais moins compétitifs et grève les bénéfices qu'ils rapatrient et convertissent en yens.

"Je pense qu'il est neutre en ce qui concerne la politique des changes. Donc je ne crois pas qu'il demandera au bureaucrates du ministère des Finances de continuer leurs interventions", a renchéri Toru Umemoto, un analyste de Morgan Stanley. L'intéressé s'en est pourtant défendu lundi. "En ce qui concerne la politique des changes, je n'ai pas l'intention de changer la position actuelle du pays", a-t-il déclaré, s'empressant néanmoins d'ajouter qu'il n'agirait que lorsque serait constaté "un changement important".

Enfin, Nobuteru Ishihara, 46 ans, anciennement chargé de la déréglementation, se voit remettre le portefeuille des infrastructures et des Transports, signe selon M. Kanno que "M. Koizumi ne va pas dépenser beaucoup d'argent dans l'extension du réseau routier" et autres grands travaux qui ont contribué par le passé à creuser l'énorme déficit public du Japon. Par ces trois nominations, "M. Koizumi adresse un message clair aux Japonais et aux étrangers selon lequel il va accélérer ses réformes au cours de son second mandat", a conclu M. Kanno.

Toutefois, tous les analystes ne partagent pas le même enthousiasme. "Beaucoup de bruit pour rien", a estimé Richard Jerram, d'ING: "Après une période aussi longue d'impéritie, il est difficile de voir comment les choses vont changer dans les prochains mois". Pour Kiichi Murashima, économiste chez Nikko Salomon Smith Barney, "M. Koizumi va continuer sa politique sous le nom de réformes", mais son "message" est surtout motivé par des considérations électorales à l'approche d'un scrutin général prévu dans quelques semaines.

(AFP22/09/2003 - 13:27)

Ref : http://www.msn.fr/news/eco/Default.asp?or=afprtrs&cat=eco&id=030922112647.f7s02qyp.asp
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Michael_Voyageur

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Learn as if you were to live forever...

[remuka]

Pour ceux et celles que ça intéresse, la liste des nouveaux ministres du cabinet koizumi est visible ici:
http://www.mofa.go.jp/about/hq/profile/cabinet.html

et le site officiel du premier minsitre et de son cabinet est par là:
http://www.kantei.go.jp/foreign/index-e.html
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[roban corpo]

Une chose est sure, la position de Koizumi n'est pas des plus enviables, a la tete du pays, en ce moment.

D'un cote, il est presse par les investisseurs et les economistes internationaux (americains pour la plupart) a effectuer au plus vite les reformes necessaires. D'un autre cote il doit composer avec les differents courants de son propre partie, (sans parler des courants qui se sont joints au PLD afin de peser plus lourd au sein de la Diete) qui refusent de precipiter le gouvernement dans la voie de ces reformes structurelles. Sans oublier que son partie devra faire face a des echeances electorales dans peu de temps.

Koizumi a ete tres souvent critique pour les mesurettes adoptees durant son mandat, qui n'ont eu pas ou peu d'effet sur une eventuelle evolution positive aux problemes rencontres par le pays.

Seulement, meme si les japonais dans leur ensemble attendent des reformes, sont ils pret a en payer le prix veritable ?

Koizumi et son equipe le savent bien ; si les reformes sont appliquees comme elles devraient l'etre, c'est a dire : si on s'attaque reellement aux creances douteuses accumulees durant des annees au sein de pratiquement tous les groupes nippons, si on reduit drastiquement le deficit publique, si le gouvernement cesse de soutenir les etablissements bancaires ou les entreprises sujets a de graves difficultes comme Daiei ... , les Japonais devront payer un lourd tribu.

Une telle restructuration aurait un cout, ce cout serait humain. C'est ainsi qu'en 2000, des analystes interroges sur la monte du chomage dans l'archipel avait revele la chose suivante : " Il n'est pas a exclure que le pays pourrait connaitre dans les dix prochaines annees un taux de chomage plus proche des autres pays Europeens, ...environ 10% de la population active".

Il est certain que Koizumi et sa nouvelle equipe attendront les resultats des prochaines elections avant de lancer les reformes attendues. Si reformes il doit y avoir, il est a esperer que la dimension social puisse etre prise en compte dans ce pays qui s'est deja beaucoup sacrifie pour porter celui dans une ere de prosperite malheureusement revolue.

[remuka]

A coté de ça, qui suppose une vue à moyen terme (pas forcément priviliégiée par les politiques, Japonais inclus), les indices économiques semblent plutôt positifs.
La croissance pour 2003 devrait être de 2% au lieu des 0,8% annoncés, d'après le FMI (on ne peut pas en dire autant).
Koizumi devrait donc pouvoir faire des effets de manche pendant encore quelques temps...
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[roban corpo]

...il n'y a que les politiques et les traders pour nous faire croire que croissance egalait baisse du chomage ! Si tel etait le cas on n'assisterait pas partout dans le monde a des restructurations au sein d'entreprises engrangeant d'important benefices. Il me semble que l'on n'appelle ca, accroitre sa competitvite !

Seulement, quand on regarde d'un peu plus pres la politique mene par le gouvernement Japonais, on s'apercoit que les efforts menes par ces hommes politiques vont majoritairement aux benefices des grands groupes industriels et financiers du pays.
Dans le but d'eviter des catastrophes sociales dues a d'eventuelles faillites de ceux ci ... Ils sont soutenus par le pays.

Seulement : je crois me souvenir, suite a un article que j'ai lu dans un canard economique (desole j'ai oublie le nom) qu'aux alentours de 80% de l'emploi au Japon etait genere par des "PME / PMI" japonaises. Si croissance retrouvee il y avait reellement, ces entreprises ne sont pas pres d'en recolter les fruits dans un avenir proche. Je m'en explique :

Pour reconquerir des parts de marche, pour assainir leurs situations financieres, pour accroitre ces fameuses competitivite (a l'echelle domestique mais aussi internationale) ces grands groupes qui font appel a de nombreux sous traitants imposent a ces PME/PMI de comprimer leurs couts, d'augmenter aussi leur competitivite ...etc !
Ces petites entreprises, deja malmenees pendant la "decennie perdue" se retrouvent dans une position tres delicate. La plupart etant tres fortement endettees, leur equilibre est compromis. Esperons que cette croissance annoncee de 2% ne soit pas revue a la baisse !

[Logan]

Il serait temps que les gens se rendent compte que l'ideologie ultra-liberale est une vaste escroquerie.

Toutes les grandes puissances economiques (suivez mon regard) pratiquent l'interventionnisme politiquo-eco dans leur propre pays pour se proteger de la concurrence exterieure.

La ou cela devient une escroquerie, c'est lorsque profitant d'une position dominante dans un secteur d'activite, ces pays veullent imposer la deregulation des echanges.
Ben, voyons !

En résumé :
Quand mon secteur va mal: je regule, je protege, je subventionne.
Quand je suis en position dominante dans un secteur : j'impose (enfin, j'essaie !) aux autres pays la deregulation, pour ecraser la concurrence.

c'etait en direct de mon PC : le cout de gueule du mercredi


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Un petit bye bye. Merci à ceux nombreux avec qui j'ai eu plaisir à débattre de tout et n'importe quoi.