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Shara, Head Shara!

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Katerine
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Inscrit le: 21 Fév 2004
Messages: 19
Points: 744
Pays, Ville: Marseille

MessagePosté le: 03 Avr 2004 16:38    Sujet du message: Shara, Head Shara!

 Ce message n'a pas encore été noté.
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En allant voir la Passion du Christ (nul n'est parfait), je suis tombé sur la liste des films à l'affiche, et parmis eux un film Japonais!
(non pas Kiki delivery Service)
Ce film s'appelle Shara.

quelq'un l'a vu? Si oui, est-il interessant?
_________________
Si tu savais, où je vais la nuit.
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eru
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Inscrit le: 23 Fév 2004
Messages: 28
Points: 1800
Pays, Ville: Koenji, Tokyo

MessagePosté le: 04 Avr 2004 05:48    Sujet du message:

 Note du Post : 3.5   Nombre d'avis : 2
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C'est le nouveau film de Naomi Kawase (Suzaku entre autre), jeune réalisatrice pleine de sensibilité. Je regrette de ne pas être en France pour pouvoir le voir.

http://aden.lemonde.fr/pub/web/article/0,1-0@2-3456,36-359127,0.html

http://www.liberation.fr/page.php?Article=190459

A noter aussi un joli portrait de la réalisatrice ici (Télérama, n'en déplaise à certains)

http://cinema.telerama.fr/
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zooglub
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Messages: 265
Points: 300

MessagePosté le: 12 Avr 2004 10:43    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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oui je viens de le voir
a part des defauts de realisation (notamment les 5 premieres minutes qui font mal a la tete) ce film est sympa, je le conseil a ceux qui aiment les films sans action (lol).
le jeu d'acteur est pour une fois tres bon.
nara est une ville superbe.
voila c'est tout Very Happy
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sayuri-san
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Pays, Ville: wonderland...

MessagePosté le: 12 Avr 2004 11:54    Sujet du message:

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J'étais allée le vois la semaine dernière et c'est vrai que c'était un bon film, très simple, et pourtant agréable. J'ai adoré ce côté "ancien Japon", tous ces petits coins de Nara qu'ils ont montré et ça m'a donné envi d'y aller.
Seul défaut, le film avait-il un budget si petit qu'ils ne pouvaient pas investir dans un "ventre de femme enceinte" un peu plus "naturel" (à la place d'un vieux pull roulé en boule), le bébé qui nait tout propre, tout rose, tout beau c'était moyen réaliste aussi, et la scène où il pleut (pendant la fête) ça passe d'une radée à un soleil de plomb et les gens dans la foule ne sont pas tous mouillés.....Bon on va dire que je cherche la petite bête, mais je dois avouer que pendant ces scènes, j'étais morte de rire. De tout façon C'EST QU'UN FILM!
_________________
十人十色
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Mary
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MessagePosté le: 13 Avr 2004 11:12    Sujet du message:

 Note du Post : 2.5   Nombre d'avis : 2
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Une seule remarque : c'est un beau film !!!!
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franzen
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Messages: 7
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MessagePosté le: 15 Avr 2004 20:11    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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C'est vrai que c'est très beau. C'est très simple. Ça parle d'une famille, de ce lien si fort qui nous ait indispensable pour vivre et survivre face aux aléas de la vie et de nos sentiments. C'est la vie quotidienne, avec ces moments qui parfois nous semblent d'une lenteur effroyable. Des fois c'est très lent mais c'est vrai, c'est avec cette lenteur qu'il nous arrive de vivre. Le temps est une notion étrangement maléable. Et puis tout s'accélère, on a presque envie de vomir. On est souvent en tension. La caméra à l'épaule crée un profond trouble. Un grain et des cadrages photographiques. C'est doux. J'ai vu des photos du film, j'ai presque eu du mal à les reconnaître tellement le mouvement de la caméra fait partie de l'atmosphère. Pas de mal à identifier le contenu de l'image mais plutôt une impression de manque. La mort d'un frère (d'un fils pour les parents), une fête de quartier, une (très) timide histoire d'amour avec la voisine, une mère à nouveau enceinte, l'abscence, la timidité, petit-à-petit une prise de confiance en soi, solitude…
Voilà ce que j'en ai pensé, si ça peut donner envie…
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koalaurent
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Inscrit le: 29 Avr 2004
Messages: 13
Points: 136

MessagePosté le: 29 Avr 2004 09:33    Sujet du message:

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Moi je l'ai trouvé sympa, mais un poil décevant...
Le film nous plonge vraiment dans l'intimité de la famille japonaise, on se croirait presque dans un reportage parfois. C'est malheureusement ce procédé qui m'a d'un autre côté déçu. On a en effet de ce fait de nombreuses longueurs, ainsi que l'impression d'un travail d'amateurs... Confused
Le scénario n'est pas non plus transcendant, et laisse le spectateur dans l'attente sans jamais vraiment rien développer. A vrai dire, le film laisse sous-entendre beaucoup trop de choses pour pouvoir être dedans. Bref, malgré tous ces petits défauts, Shara est tout de même intéressant et se laisse regarder tranquillement Smile
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kurisu
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Inscrit le: 10 Juin 2004
Messages: 1
Points: 66

MessagePosté le: 10 Juin 2004 11:04    Sujet du message: laissons nous porter

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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comme le dit koalaurent on se croirait dans un reportage, c'est justement ce qui se rend ce coté réaliste incroyable, la caméra ne s'impose pas , elle est comme un personnage supplémentaire (l'esprit du frere ?) qui s'envole a la fin une fois qu'une nouvelle naissance a eu lieu , une fos que son frere a un amour, autrement dit une fois que le manque est comblé, qu'on ne souffre plus de l'abscence parce qu'autre chose l'a remplacé.

moi j'ai beuacoup aimé cela va sans dire.
par contre deux scenes m'ont vraiment décu (pour ne pas dire plus)
celle de la fete sous la pluie qui semble se vouloir orgiaque avec la musique tres forte, la pluie...mais la sauce ne prend pas et je ne saurai pas vraiment dire pourquoi. ( la longueur ? les acteurs ? le coté artificiel ?)
et puis la scene de l'accouchement... le coup du bébé tout propre , bon... et la mère qui ne bronche pas et qui en trois quatres respirations accouche ca m'a paru louche. par contre pour en avoir discuté aprés avec une amie chinoise celle ci m'a dit que dans beaucoup de cas ca se passait comme ca. puis elle est partie sur une piste que je ne suivrai pas forcement en me disant que quand les femmmes asiatiques accouchent elles doivent montrer qu'elles peuvent endurer (alors que ,toujours selon ses dires, les femmes africaines hurlent pour faire entendre au père qui est dans le couloir Very Happy )
_________________
Ooohhh life , is bigger ,
is bigger than you and you are not me
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meiko
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MessagePosté le: 29 Aoû 2004 00:00    Sujet du message: shara

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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Un film vraiment très beau, très touchant à propos de la disparition. Comment dire, la caméra de Naomi Kawase est très présente: parfois hésitante, fuyante elle est comme un voile. J'ai vraiment eu l'impression de voir ce film à travers un voile très fin. On n'entre pas dans l'action: c'est normal, elle nous sert sur un plateau la vie de gens qu'on ne sera jamais. Vous savez, comme un rêve que l'on fait et que l'on regarde en tant que spectateur, on ne peut pas interférer dans l'action, on est là physiquement mais tout se déroule sous nos yeux sans qu'on puisse rien y faire. Quand le frère disparait, la caméra court plus ou moins dans tous les sens, filme l'endroit opposé où le frère est, on a envie de lui dire de se tourner à la caméra "mais qu'est ce qui se passe? pourquoi on filme ici? qu'est ce qu'il arrive au personnage qui est derrière? tourne toi qu'on voie ce qui se passe!"... exactement comme dans un rêve.
J'ai été surtout touchée par le père et la mère (jouée par Naomi Kawase elle même). Tous les deux nient plus ou moins la disparition pour la rendre moins dure, alors que le fils a besoin d'exprimer la disparition pour faire son deuil. Le triangle formé par les personnages principaux semble très fragile et le film arrive à soutenir un équilibre aussi fragile avec beaucoup de brio.
La scène sous la pluie est vraiment très euphorisante, j'ai beaucoup apprécié.
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Aurélie
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Messages: 0
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MessagePosté le: 03 Sep 2005 14:49    Sujet du message:

 Note du Post : 5   Nombre d'avis : 3
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Je viens de découvrir dernièrement SHARA de Naomi Kawase et suis emplie par sa vision. J'y ai vu une amoureuse de la vie et de la nature. Filmé à bras le corps, on se sent à chaque instant investi par les Aso. Voir même pris à parti. J'ai rarement vu une caméra au plan unique circuler et libérer autant, dans sa mobilité, une sensation vivace d'être soi-même au coeur de cette famille.
Au lieu de verser dans la caricature par des cris et des pleurs, Naomi Kawase nous montre une facette plus effacée à première vue qui se veut autrement plus crédible, puisque réaliste. Le cheminement interne se déroule sur plusieurs années d'un deuil sous l'emprise d'un enfant disparu auquel l'absence de corps force le destin à interdire à cette famille d'en voir la fin.
Il faudra une naissance pour que le cycle de la vie reprenne son cours.
Le point culminant de ce long-métrage reste la fête de Basara. Bien que j'ignore ses références cinématographiques, je ne peux m'ôter la vision d'un clin d'oeil dirigé au cinéma de Akira Kurosawa, j'y retrouve cette même envie de recentrer les acteurs en un point précis, dans une intention encore plus précise avec toujours cette lumière aveuglante scellant leur destin.

M'étant passionnée sur la réalisatrice, je me suis permise de rédiger une biographie résumée sur Naomi Kawase :

Née en 1969 dans la province de Nara, KAWASE Naomi abandonnée par sa mère est adoptée et élevée par ses grands-parents.
Diplômée de l’Ecole de Photographie d’Osaka (aujourd’hui Ecole des Arts Visuels) en 1989, elle enseigne au sein de cet établissement durant 4 ans, avant de se consacrer pleinement à la réalisation.
Très tôt, une relation particulière la relie à la caméra. C'est en 1988, au cours d'un exercice scolaire qu'elle se voit utliser la première fois une caméra. Le sujet donné est de s'abandonner à filmer ce qui plaît. KAWASE N. s'y prête avec plaisir par le truchement de la ville et ses habitants avec une caméra 8 mm. Déjà, elle sait capter son attention et positionner sa caméra. Sa recherche est énoncée : garder une trace contre l'oubli. Un regard qui enveloppe plus qu'il ne saisit, avec chaleur et intimité.
Elle s'adonne d'abord aux court-métrages sur plusieurs modes et s'aventure dans le documentaire avec sur-le-champ un ton, une façon de filmer, un registre à angle personnel. Elle a le souci du détail, du détachement qui devient attachant.
En 1992 arrive Etreinte, un moyen-métrage aux allures de journal intime récompensé par le 1er Prix d'encouragement au Festival Forum de l'Image de Tokyo (1993). La nouveauté réside dans sa prestation, puisque pour la première fois la voilà présente devant et derrière l'objectif.
C'est enfin en 1997, qu'elle tourne son premier film : Moe no suzaku. Une oeuvre de fiction, tirée d'un fait réel occultant la solitude indispensable à une quête de soi par le biais de ses origines (son père ici). D'emblée, le film fonctionne auprès du public, aussi bien japonais qu'international. Preuve en est les prix reçus lors des festivals internationaux, comme la Caméra d’Or à Cannes (1997). Son mariage avec le producteur de Moe no Suzaku, TAKENORI Sento, se voit médiatisé, rendant leur couple aussitôt populaire aux yeux des japonais.
En 1999, elle réalise le formidable Kaléidoscope, un moyen-métrage documentaire, achevant une nouvelle page de sa vie.
En 2000, elle tourne son 2è film de fiction, à ce jour non distribué en France. Les Lucioles, récit dur et cruel autour d’une passion amoureuse désenchantée, casse l’image de la réalisatrice construite avec le sage et poétique Moe no Suzaku. Totalement en phase avec sa réalité puisqu'il marque le début d’une période sombre et difficile (son instance de divorce). L’échec amoureux est au cœur du film, comme le sera son second film consacré à la recherche de son père, Le ciel, le vent, le feu, l’eau et la terre (2001).
Dans ce film, KAWASE N. revient à ces vieux démons et s’y jette sans filet. Un tatouage symbolisant la rupture de son ancienne vie. Tel un papillon, elle s’offre une nouvelle enveloppe et tourne une autre page de sa vie. Depuis ce film exutoire qu’est Le ciel, le vent, le feu, l’eau et la terre, elle semble de nouveau s’ouvrir au monde avec un regard moins sombre mais plus assuré.
C’est curieusement dans le contexte de la mort qu’elle renaît.
En pleine préparation de son 3è film de fiction, NISHII Kazuo (photographe - critique), atteint d’un cancer, lui demande de filmer les derniers moments de sa vie. A vif, elle se rend dès le lendemain à l’hôpital où séjourne NISHII, et le filmera sans faille jusqu’à sa mort (25/11/2001) donnant jour à Tsuioku no dansu (traduit par Lettre d'un cerisier jaune en fleur ou La Danse des souvenirs en fonction des articles - 2002). C'est l'image d'un abandon complet sans césure. Le voyeurisme n'est pas de mise, c'est l'humanité qui prédomine l'œuvre à fleur de coeur.
« Il est parfaitement réducteur de penser qu’on est en position de faiblesse face à la mort », explique-t-elle.
« Ce qui est différent avec ce film, c’est que son point de départ n’est pas moi. Mon regard, en revanche, est le même » (celui de la création)
Propos relevés ici et là :
« Je filme pour inscrire la vérité fuyante dans une éternité. Je filme aussi pour tenter de saisir cette vérité qui relève de l’éternel, que le cinéma m’a révélée »
«En rencontrant miraculeusement la réalité cinématographique, j’ai trouvé ma raison d’être. J’en éprouve de la reconnaissance. Je veux mettre en images les pensées des gens, invisibles à l’oeil nu, qui proviennent de leur passé, et les transmettre dans l’avenir »
« C’est le désir de vivre qui me pousse à filmer, même si je ne confonds pas le cinéma et la vie. Filmer n’est pas le but de ma vie. Je pense, comme M.Nishii, que l’on n’a pas besoin de but».
« M. Nishii était un des critiques qui appréciaient mon travail. Nous n’étions pas très proches, mais son regard sur les autres, un regard aigu, m’avait frappé»
Son 3è long-métrage de fiction, Shara a pour sujet la disparition d’un frère jumeau au sein d’une famille qui s’en voit anéantie. Pour en savoir plus, voir ci-dessous.

A 36 ans, KAWASE Naomi perpétue le lien indéfectible de son œuvre à sa vie. Sans aucune mesure, avec toutes ses faiblesses et sa fragilité qui la rende unique dans le cinéma japonais essentiellement masculin.

Petit rappel :
Date et lieu de naissance : en 1969 à Nara, Japon
Son Mari (ex-) : Sento Takenori
Elle est élevée par ses grands-parents.
Elle a étudée la photographie en Osaka, a l'École des Arts Visuel
1988 Naomi Kawase réalise plusieurs courts métrages expérimentaux
1992 Elle obtient obtient le 1er prix d'encouragement du festival Forum de l'Image à Tokyo pour Etreinte.
1994 Son film Escargot reçoit le prix du Festival International de documentaire de Yamagata
1995 Elle réalise Regardez le Ciel, une trilogie consacrée à sa grand-mère qui l'a relevée.
1997 Elle remporte le prix Camera d'Or a Cannes, pour son film Moe no Suzaku (Suzaku) ainsi que le prix FIPRESCI à Rotterdam
1997 Naomi Kawase épouse le producteur japonais Sento Takenori
1999 Kaleidoscope, moyen-métrage documentaire.
2000 Elle réalise le film Hotaru et gagne prix à Locarno
2001 Elle réalise Lettre d'un cerisier jaune en fleur pour faire plaisir au photographe Kazue Nishii qui était malade de cancer
2002 Rétrospective de ses réalisations au Jeu de Paume (Tuilleries - France)
2003 Le film Shara de Naomi Kawase sera présenté au 56eme Festival de Cannes dans la sélection officielle (interview video à Cannes, mai 2003).

SHARA
(affiche et photos du film)
Avec : Kohei Fukunaga, Yuka Hyoudo, Naomi Kawase, Kanako Higuchi
Scénario : Naomi Kawase
Titre Original : Sharasojyu
Durée : 1h39min
Pays et année : Japon, 2003

"Tourné dans la ville de Nara, ancienne capitale du Japon où Naomi Kawase a passé son enfance, Shara éblouit par sa poésie étrange.

Film bouleversant sur la perte et son corollaire, la renaissance, Shara met en scène une famille d'artisans, dont l'un des enfants disparaît soudainement, au détour d'une rue, comme enlevé par les dieux. Les années passent. Shu ne parvient pas à faire le deuil de son frère jumeau. La naissance d'un autre enfant et pour Shu, devenu adolescent, d'un amour régénèrent peu à peu cette communauté meurtrie.

Dès sa magnifique séquence d'ouverture, le film instaure un climat étrange. Le surnaturel investit d'emblée le cadre, grâce à un long plan séquence, où la caméra, portée à l'épaule, fait planer sur les personnages son ombre inquiétante. Un œil omniscient, appartenant au divin, domine la scène. La caméra marche sur les talons des garçonnets qui s'adonnent avec insouciance au jeu, par une chaude journée d'été.. Ces travellings aériens figurent la présence de l'immatériel. La menace latente trouve son acmé avec la disparition de l'enfant, scène qui frappe par son caractère fulgurant et éminemment anxiogène.

Le film, à la structure circulaire, se referme sur la même séquence. Un cycle s'achève. Si les enfants ont disparu à l'image, la bande son reprend leurs babillages. Le film est définitivement habité par les esprits. Shara est fortement imprégné par le bouddhisme. L'absence de compréhension immédiate des nombreuses références culturelles et religieuses qui émaillent le récit ne nuit en rien à la vision du film, tant ses thématiques sont universelles. Il s'agit avant tout de l'histoire de personnes qui se reconstruisent, après un traumatisme. Du récit mâtiné de surnaturel, on passe à la chronique. Le film s'attarde avec pudeur et sensibilité sur les relations entre les personnages. Afin d'exorciser leurs démons, tous doivent, au préalable, accomplir un cheminement intérieur. Shu se libère peu à peu de sa culpabilité, au contact de Shun, une camarade de classe, aux origines complexes.

Le point culminant du film reste la fête de Basara, où les habitants de Nara s'abandonnent à des danses frénétiques, parés de tenues éclatantes et de maquillages criards. Visuellement à couper le souffle, cette scène nodale demeure l'un des moments les plus forts du film. Kawase filme au plus près ces corps en proie à une transe mystérieuse. La musique obsédante, la saccade des gestes conduisent au climax : une averse d'une violence inouïe déferle sur les danseurs. Libératrice, cette danse fait figure d'exutoire. Les mauvais esprits chassés, la vie reprend son cours.

Le regard du spectateur se retrouve régénéré à son tour par le pouvoir du cinéma de Naomi Kawase, qui déploie sa syntaxe subtile. Cette cinéaste sensible et passionnante mérite plus que jamais d'être suivie."
_________________
L'enfant de lumière

www.robertlesite.net
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