[Max]

source: le figaro

La confiance affichée par Toyota au Salon automobile de Genève tranche avec le climat d'incertitude qui semble prévaloir dans les allées du rendez-vous suisse. Le premier constructeur japonais a en effet profité du Salon, premier rendez-vous automobile européen, pour revoir à la hausse ses prévisions.


Pour cette année, alors que le groupe nippon table au mieux sur une stabilité du marché du Vieux Continent, la filiale européenne dirigée par Shuhei Toyoda, neveu de l'ancien président du groupe, a annoncé le relèvement de son objectif à 860 000 unités, soit une hausse de 3% par rapport à 2003. Et, ce, sans accroître les rabais. Ce n'est guère dans les habitudes du groupe. «Il est préférable a priori de les éviter, explique Shuhei Toyoda, même si on peut y avoir parfois recours. L'idéal étant bien entendu de ménager les parts de marché et la profitabilité.»


Au-delà de ces propos très prudents, le partenaire de PSA Peugeot-Citroën cache une redoutable ambition. Dans le cadre de l'objectif fixé par le président Fujio Cho d'atteindre 15% du marché mondial, l'Europe ne sera pas en reste. «Nous pensons que nous devrons alors y commercialiser entre 1,2 et 1,3 million de voitures», souligne Shuhei Toyoda qui rappelle volontiers que ces objectifs qui feraient ipso facto de Toyota le premier constructeur mondial devraient être réalisés à l'horizon 2010.


Dans la contribution au résultat d'exploitation du groupe, la part de l'Europe est cependant encore faible : au troisième trimestre de l'exercice 2003-2004 qui s'achève à la fin du mois, l'Europe a représenté 190 millions d'euros soit 6% du total, autant que l'Asie hors Japon, alors que l'Archipel a compté pour 1,7 milliard d'euros soit 56% de la contribution au résultat. Et l'Amérique du Nord, un milliard soit 32% du bénéfice d'exploitation. Désormais, l'Europe où Toyota a investi 4,7 milliards d'euros depuis son arrivée en Grande-Bretagne, emploie 56 000 personnes. Shigenobu Uchikawa, senior vice-président de Toyota Motor Europe, a rappelé que le groupe allait encore investir 75 millions d'euros en Belgique dans son centre de recherche et de développement.


Pour Thierry Dombreval, vice-président en charge des ventes et de l'après-vente, le site de Valenciennes où sont fabriquées les Yaris va recevoir le renfort d'une troisième équipe à partir d'avril ce qui portera la production de 180 000 à 210 000 unités. Mais, déjà, on évoque le petit modèle fabriqué conjointement avec PSA à Kolin. Ce projet «B0» devra permettre à Toyota de conquérir une clientèle urbaine, plus jeune et plus masculine que la Yaris. Alors qu'actuellement, selon Michel Gardel vice-président de Toyota France, la moyenne d'âge est de 46 ans. A noter que Toyota a déjà reçu 85 commandes en deux semaines pour la Prius à moteur hybride. Et que 500 exemplaires seulement sont alloués à la France contre 5 000 pour toute l'Europe sur un total de 40 000, Japon compris.