[jolan]

Finalement on retombe dans les memes questions: Pourquoi on nous appelle des "Aliens"? etc...


Autre exemple: pourquoi ici nous avons un dortoir special pour les etrangers quand on est pas encore graduate? Comme ca la Police sait directement ou aller quand il y a un probleme? Pourquoi les gaijin house?

Voila, j'arrive a plaisanter de tout ca, mais croyez moi j'ai des amis ici qui ne rigolent pas trop... Un autre dortoir (de filles) voit un de ses etage reserve aux japonais et un etage pour les etrangers. Et les etrangers n'ont pas le droit d'aller dans le O-furo reserve aux japonais... et doivent donc se contenter d'une douche... Ca a l'air bete comme chou cette histoire, mais des etrangers sont alles demander de l'aide aux associations sur place luttant contre la discrimination.

Mais tous les japonais ne sont pas paranos non plus... Heureusement d'ailleurs!

Ce qui est deja super, finalement, c'est que l'on en parle de ca, que les gens lisent ca dans un journal, c'est deja tres bien. Ca permet de discuter, d'orienter etc.

[Maitre K]

>Je n'ai pas "cherche", je suis tombee dessus par hasard, mais tout de meme j'ai ete choquee par la formulation des affiches. Le terme 不良外国人me parait franchement derangeant.

Disons qu'on peut toujours débattre sur le choix de termes. Mais je pense tout de même que s'il existe, dans un quartier ou une ville (comme c'est le cas ici apparemment) un problème connu avec un groupe de déliquants étrangers, je ne trouve pas ça choquant de le signaler. C'est un peu la que je voulais en venir.

>D'autant plus qu'il semble que ces crimes sont majoritairement commis par des Japonais. Les gens se mefient deja des etrangers, pourquoi en rajouter avec ce genre d'affiches qui sont discriminatoires et ne refletent pas la realite ?

Heu jusqu'à maintenant j'ai quand même plus vu d'affiches de ce genre "neutres" (c'est à dire ne visant pas spécialement les étrangers) que de affiches ciblées "gaikokujin". C'est pour ça que je pense que ces affiches sont bien en relation avec un problème local connu envers une bande de malfaiteurs étrangers.

>En France aussi il y a des crimes commis par des immigres, mais on ne verrait jamais une affiche disant "Attention aux crimes commis par les etrangers" avec une caricature d'etranger parlant mal francais qui depouillerait une bonne bourgeoise sortant de sa banque. Tu imagines la reaction si ca arrivait ?

En fait, on a un peu eu le même débat dernièrement en Suisse, à savoir s'il était vraiment utile de préciser dans les médias quand un crime était commis si la personne était de nationalité étrangère. Evidemment, chaque camp avait de "bons arguments" pour défendre sa position, mais j'avais surtout noté l'avis d'un sociologue pourtant plutôt de gauche qui défendait le principe en expiquant qu'il vallait mieux dire les choses franchement plutot que de laisser le vrai racisme se développer grâce à la rumeur ou de donner l'impression qu'on cherche à cacher les choses. Mais bon, c'est ici un point de vue plutot occidental que japonais, j'en conviens.

>Je ne comprends pas que les etrangers ne soient pas choques par ces affiches. C'est une chose de reconnaitre l'existence des crimes commis par les etrangers (qui sont proportionnellement en baisse depuis des annees, cela dit...) mais a quoi sert de laisser vehiculer ce genre de cliches ? Le Japon n'est-il pas deja ssez xenophobe comme ca ?

Le problème c'est que les clichés ont toujours une base de vérité. Je ne pense pas que ce type d'affiche renforce un comportement xénophobe mais plutot l'attitude de certains étrangers toujours minoritaires, mais ce sont ceux qu'on remarque en premier hélas. J'ai été bien des fois navré de l'attitudes de certains occidentaux en publique au Japon, qui font surement bien plus pour attiser la méfiance des japonais que ces affiches. Le pire c'est que, comme toujours, ils n'oseraient pas en faire de même chez eux.

>(Cela dit, ca ne veut pas dire que je cautionne tout ce que fait ou dit Aldwinckle, loin de la...)

Oky, oky
_________________
I'm so gifted at findin' what I don't like the most
So I think it's time for us to have a toast

[ElieDeLeuze]

Le plus important, dans cette histoire, c'est le contexte. Dans l'absolu, je chante en duo avec Eve sur la célèbre mélodie "s'il n'y avait pas de voleurs japonais, ça se saurait". Mais une expérience il y a quelques années me fait accepter le fait qu'il peut y avoir des problèmes locaux où la nationalité des intervenants n'est pas sans rapport avec le problème.

C'était à Oslo, dans le quartier où j'habitais, une sorte de domaine intermédiaire entre un ghetto pakistano-somalien et une réserve naturelle pour blondasses nordiques en gucchi. Le dernier commerce du coin tenu par un Norvégien était une sorte de bureau de presse avec gadgets et revues en tous genres. Il a interdit l'accès de son magasin à plus de 2 étrangers (les Somaliens et le Pakistanais) à la fois, afin de surveiller qui volait quoi. Cette politique de surveillance a abouti à l'identification du réseau de lycéens qui volaient des revues très demandées dans les cours d'école pour les faire revendre au noir par les petits frères. Le fait est que c'était une bande pakistanaise et que les fautifs ont été identifiés grace à cette surveillance rapprochée, après de longs mois d'échec. Les vols ont cessé, la restriction a été levée, il a eu sa subvention pour la caméra de surveillance, et au bout d'un an de discrimination ouverte pour cause de vols, tout allait bien. La politique discriminatoire a dans ce contexte été salutaire et cela a duré un an.

Alors Eve a bien raison de garder les yeux ouverts, car les affiches "interdit aux étrangers" de certains bains publics nippons ne sont pas dues à des Français qui volent l'eau de la baignoire. Et depuis cette histoire norvégienne, ce n'est pas moi qui jetterais la pierre à Maitre K, car chaque pancarte a son histoire, et ce n'est pas forcément par pur racisme.

PS. Pour le terme 不良外国人, il faudrait savoir si le 不良 sous-entend que les 外国人 sont par définition 不良 ou bien si ce terme fait comprendre que les ce ne sont pas les 外国人 en général qui sont visés, mais seulement ceux qui sont 不良.

PPS. Voila les sous-titres :
不良 furyou - mauvais, délinquent
外国人 gaikokujin - étranger
_________________
J'exige de mon lecteur une certaine intelligence. Il est peu probable que ce soit votre cas, veuillez passer au message suivant. Merci de votre compréhension.

[frederic]

A comme l'exotisme peut faire dire des aneries!!!

Il semble évident que si un tel problême avait éclaté en France, il y aurait eu peut de gens pour défendre le ministère de l'interieur qui aurait introduit un système d'appels à la délation des mauvais étrangers ou des affiches policière stigmatisant la population étrangère. Mais comme c'est au Japon, c'est une autre culture, il faut respecter ces gens et patati et patata. Sous pretexte de respect on en arrive à trouver des excuses aux imbéciles qui ont produit de tel systèmes ou de telles affiches sous-prétexte qu'ils sont "ignorants" des étrangers (petit sentiment de supériorité?? ), que après tout c'est vrai que les étrangers commettent des crimes (qui dit le contraire, un criminle reste un criminel quelque soit sa nationalité alors pourquoi stigmatiser une catégorie de la population).

Etc.. etc..
Je trouve vraiment affligeant que sous couvert de respect de l'autre on n'ose pas condamner ce genre de choses. Respecter une culture, un pays, etc... oui mais respecter les imbéciles qui y vivent sous couvert que de toute façon comme ils sont différends de nous on ne peut pas les juger, c'est ahurissant.
Qui irait dire qu'on fait bien de mettre les homos en prison dans certains pays parce que c'est leur culture, que c'est bien de priviligier les nationaux à l'embauche parce qu'après tous ils sont du pays et pas les étrangers et que si les femmes sont obligées de rester enfermé chez elles dans certains pays on peut pas critiquer c'est leur "culture".

Le problême du système instauré par le bureau de l'immigration est qu'il fait appel à la délation non pas des immigrès clandestins (ça déjà c'est un peu louche) mais des mauvais étrangers. Certains disent que c'est vrai si il voit un étranger il faut aller le dénoncer. Et si vous voyez un japonais qui commet un crime vous le dénoncé pas parce qu'il faut respecter sa culture?? Un crime reste un crime qu'il soit commis par un étranger ou un japonais et c'est le problême de la police. Alors que vient faire le bureau d'immigration la dedans, il y a une maniere de denoncer un japonais (police) et une maniere de denoncer un gaijin (bureau de l'immigration). Depuis quand le bureau de l'immigration s'occupe des crimes et delits non lies au visa ou aux problemes de trafics internationaux?? C'est juste une maniere de plus de stigmatiser une partie de la population japonaise, qui est dejà assez mefiante envers les "etrangers" comme ça.
Le bureau se justifie en disant que de toute façon ils recoivent des appels de ce genre donc ils le font, si ils recoivent beaucoup d'appels concernant des mauvais "iraniens" des mauvais "coreens" des mauvais "juifs", ils vont creer un bureau special. Ils ne font que justifier la betise des gens au lieu de les reorienter vers la police dont c'est le travail. Quand aux affiches elles sont discriminatoires a 100% et stigmatise les peurs de la population sur les étrangers (d'ailleurs qu'est-ce qu'un gaijin? Un homme de couleur de peau différente, quelqu'un qui n'a pas la même nationalité? Dans ce cas un japonais blanc est un gaijin ou un bresilien nikkeijin est un japonais?).

Il y a une montée indéniable du nationalsime au Japon et ceux qui en France sont toujours pret à cracher sur Lepen excusent les japonais qui ont les mêmes idées sous principe qu'ils sont étrangers, ou que leur culture diffère, c'est un jeux dangereux a mon avis. Maintenant si c'est réelement votre opinion je tiens à dire que je ne suis pas du tout d'accord avec vous et près à en discuter.

Enfin, j'ai fait l'expérience de chercher un appart à Tokyo, j'en ai trouvé un finalement à Idabashi, dans le "quartier français" de Tokyo. J'ai était reçu dans ce quartier comme quelqu'un qui cherche un appartement (à une exeption près) tandis que quand j'ai cherché du coté de Koenji (Est de Tokyo) j'ai été accueilli comme un étranger qui cherche un appartement et j'ai eu droit au classeur spécial étrangers pour chercher mon appart (un classeur avec 10 apparts alors que chaque agence en propose environ 200) et je me suis même fait demandé par un propriétaire: Si j'avais les yeux bleus, si je sortait avec une japonaise, ma nationalité. Je comprend le point de vue du proprietaire qui était un vieux monsieur plein de prejuges mais j'ai été outré de la réaction des agences (j'en ai visité un dizaine qui m'ont toutes fait la même réponse: classeur Gaijin). C'est quand un appareil discriminatoire devient systématique voir officiel qu'il faut peut-être commencer à s'inquiéter non?
Je salue en tout cas les agences de Iabashi qui m'ont accueilli comme un client point barre (pas forcement biend'ailleurs parce que j'avais un problême de caution, mais j'étais un "client" avec un problême de caution), et je dois dire que tous mes amis japonais sans exeption ont été très surpris et choqué quand je leur ai relaté mon aventure. Alors que les japonais ne soit pas encore habitués aux étrangers, qu'ils aient des préjugés, que certains soit carrèment racistes j'accepte, il faut dialoguer, informer et certains resteront racistes et d'autres mettront de coté leur préjugés, mais cautionner un SYSTEME discriminatoire pas question. Mes amis japonais et la plupart des gens que j'ai rencontré au Japon pendant mes 3 années la-bas étaient des gens gentils, ouverts et avaientt souvent des préjugés par manque de connaissances et en discutant avec eux j'ai bien vu qu'ils ne sont pas près à cautionner ce genre d'affiches ou de systéme absurde. Alors ceux qui les acceptent sous couvert de "respect" ou de compréhension "paternaliste" (se sont des enfant après nous ils ne connaissent rien) ne font rien pour les aider et on des relents neo-colonialiste a mon gout.

Voila c'était mon coup de gueule.

PS: Je vous signale que sous les protestations, le système que certains d'entre-vous avez cautionné, à été sous les protestations de Amnesty, sous la pression d'associations (japonaises) et de députés de l'opposition, modifié, il ne reste actuellement en ligne que la possibilité de "denoncer" des résidants sans visas et il est spécifié que ça ne concerne QUE le problême des étrangers en situation irrégulière (Amnesty se bat toujours pour faire annuler ce système).

Il ne faut pas être plus royaliste que le roi.

[lightman]

J'ai entendu il y a quelque temps que lors d'une visite officiel du prince Philippe de Belgique en 1999 ou 2000, celui ci avait rendu visite a un Belge dont la maison avait été incendiée ...
Est ce que vous en avez entendu parler ?
Juste pour savoir si c'est une rumeur ou une realité ?

[Fuse]

Voici un article paru dans Le Courrier International de cette semaine n°740 du 6 janvier.

Je crois que l’article se passe presque de commentaires tant il montre bien la distance qui sépare la naïveté des autorisées japonaises à la situation réelle des populations étrangères au Japon. Mais, je me garde bien de généraliser, la situation est plus complexe sur bien des points.


Fuse




JAPON - Timide ouverture des portes aux immigrés

Dans le cadre d’un accord bilatéral avec Manille, Tokyo accepte de laisser entrer des infirmières et des aides-soignantes philippines. D’autres pays espèrent obtenir de tels privilèges. Mais les conditions d’accueil sont loin d’être idéales.

Les infirmières et les aides-soignantes philippines seront désormais autorisées à venir travailler au Japon. Cette importante décision est l’un des éléments clés de l’accord de libre-échange scellé [le 29 novembre] lors du sommet entre le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi et la présidente philippine Gloria Arroyo. Jusqu’ici, Tokyo s’était montré extrêmement prudent sur cette question des travailleurs immigrés. Les discussions vont désormais se poursuivre avec d’autres pays asiatiques qui demandent davantage d’ouverture aux flux migratoires.
Cet accord avec les Philippines devrait marquer le point de départ d’une nouvelle politique d’accueil, mieux définie et mieux ordonnée. Le gouvernement devrait commencer à élaborer des mesures concrètes dans une perspective à long terme, tout en se préoccupant de l’impact éventuel de l’accueil des étrangers sur la société.

Les directives actuelles du gouvernement sont d’accueillir les professionnels ayant un haut niveau de qualification et de ne pas accepter les ouvriers peu qualifiés. L’accord avec les Philippines ne déroge pas à ces règles, dans la mesure où on définit les infirmières et les aides-soignantes comme du personnel qualifié et qu’on n’accepte que ceux ayant la maîtrise du japonais et les qualifications exigées par les besoins du marché nippon. En plaçant la barre très haut, les autorités essaient d’éviter que cette ouverture n’aboutisse à un afflux de main-d’œuvre destinée aux travaux pénibles et mal rémunérés. Elles craignent par exemple qu’une personne entrée au Japon comme aide-soignante soit en réalité engagée en qualité d’aide ménagère, une profession pour laquelle la demande est importante.

Or, quand on visite les lieux de travail, on constate immédiatement l’échec de cette politique. Les étrangers d’origine japonaise [pour la plupart descendants d’émigrés japonais au Brésil], qui représentent 30 % des quelque 800 000 travailleurs immigrés, sont autorisés à travailler comme simples ouvriers par mesure spéciale, et constituent une grosse part de la main-d’œuvre pour les tâches pénibles : usines et chantiers de construction. Les stagiaires qualifiés venus au Japon pour se spécialiser ainsi que les étudiants étrangers viennent grossir ces effectifs, même si cela se fait à temps partiel. De plus, le pays compte 220 000 étrangers en situation illégale.

Ce refus de voir la réalité en face engendre de nombreuses tragédies. La plupart des émigrés n’ont pas l’occasion d’apprendre correctement le japonais et n’ont pas accès à la protection sociale. Quant aux collectivités locales où ils vivent, elles ont leur lot de problèmes liés à cette situation [scolarisation de leurs enfants, etc.]. Il est par ailleurs impossible, étant donné que le système d’enregistrement des étrangers comporte des lacunes, de suivre la trace de ces derniers quand ils déménagent. Dès lors, il est difficile de prendre les dispositions nécessaires s’ils sont impliqués dans des délits ou continuent à séjourner illégalement dans le pays.

Le gouvernement doit d’abord clairement affirmer son désir d’accueillir les travailleurs étrangers. En même temps, il doit s’efforcer de créer un environnement tel que leurs droits fondamentaux soient respectés et que le pays d’origine comme le pays d’accueil – le Japon – y trouvent chacun leur intérêt. Il est indispensable de mettre fin au cloisonnement entre les différentes administrations concernées et de systématiser l’enregistrement. Il faut également créer un dispositif de contrôle des conditions de travail afin d’éviter l’exploitation. Il est aussi nécessaire de mettre sur pied un programme de formation linguistique dans les pays de départ, en profitant de l’aide publique au développement.
Mais le plus important est de se débarrasser de l’idée que les émigrés sont là pour compenser la diminution de main-d’œuvre dont souffre l’archipel. Il faut non seulement faire respecter par les employeurs le Code du travail et l’identité de leurs conditions de travail avec celles des salariés japonais, mais aussi créer un environnement accueillant en offrant des formations professionnelles aux travailleurs non qualifiés.


Asahi Shimbun

[Botchan]

Faut être raciste pour ne pas être choqué par ces affiches de type nazi... la troisième est une horreur à vomir : le méchant étranger est "foncé", le gentil japonais est "blanc"...
La ségrégation dans ces affiches est évidente, c'est intolérable, les crimes et délits restent les mêmes, quelque soit la nationalité du délinquant...
J'aimerais savoir où on était affiché ces horreurs, dans le Tokyo de Ishihara avant-élections notamment, ça m'étonnerait presque pas.
Cela conditionne (l'objet de propagande) les quidam dans l'association "étrangers=voyous".
Le fascisme, no passaran. Mais ça, ce ne sont ni les affiches des banques ou des commissariats qui risquent de le dire.
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"Avec ce pouvoir [de la réthorique], tu feras ton esclave du médecin, ton esclave du pédotribe et, quant au fameux financier, on reconnaîtra que ce n'est pas pour lui qu'il amasse de l'argent mais pour autrui, pour toi qui sais parler et persuader les foules." Platon, Gorgias (IVème siècle avant J-C) - NB : suis privé du droit de notation depuis Fukushima, devinez pourquoi !-

[Shiro]

[Botchan]

[quizz]