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Sogo shoku, ippan shoku ou les femmes dans le monde du travail

 
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Artouche
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Sogo shoku, ippan shoku ou les femmes dans le monde du travail
Note du Post : 3.25   Nombre d'avis : 4

A l'occasion d'une étude sur l'université et son influence dans le monde du travail au Japon, j'ai été amenée à étudier le rôle de l'éducation supérieure pour les femmes.

Dans la période après-guerre jusqu'à fin des années 80, le type d'éducation supérieure le plus populaire parmi les femmes étaient les 短期大学 ou junior college (pas de traduction valable) qui se font en 2 ans et proposent des filières généralement plus littéraires.

La principale raison de leur popularité était leur succès auprès des parents; en effet ces derniers voient dans ces établissements l'opportunité de ne payer que 2 ans au lieu de 4 sans compter les probables années passées en tant que ronin (étudiants ayant échoués lors d'examen d'entrée dans les universités et passant de 1 à parfois 3/4 ans à étudier dans des cours du soir "juku" ou "yobiko"). Cette éducation leur donne comme un certificat de culture et d'éducation générale tout en permettant à de les garder sous contrôle parental, les junior college étant beaucoup plus dispersés dans le pays (envoyer sa fille à l'université revenait souvent à l'envoyer dans une ville plus lointaine, et la laisser habiter seule).

L'autre principale raison pour laquelle ces établissement sont populaires est l'attitude du monde du travail et ses pratiques à l'égard des graduées des universités (4 ans). Par exemple, elles approuvent le fait que les jeunes recrues ont passé leur éducation sous autorité parentale dans l'idée qu'elles retiendraient une meilleure réputation (entendez par là sexuelle) de la période post-lycée que celles qui auraient du vivre seules. Certaines compagnies fixent un âge limite comme critère de recrutement, empêchant les ronin filles de poser leur candidature. Et dans tous les cas, quelque soit leur formation universitaire, elles ont dans la plupart des cas, le même bas statut social.

Ajouté à cela, tandis que ce que détermine le futur social des hommes est l'entrée dans telle ou telle université, le plus important chez les femmes est le mariage. Le 'meilleur mariage' sensé apporter la 'meilleure vie', le rôle de l'éducation supérieure n'est pas de fournir les femmes en haute qualifications, mais plutôt de leur donner des attributs culturels. C'est ainsi que l'argent que les parents dépenseront pour leurs fils dans des frais universitaires, ils le dépenseront dans des activités extra scolaires (calligraphie, musique...) pour leurs filles. Les qualités artistiques sont réputées pour être plus attractive auprès du genre opposé qu'une éducation technique trop poussée, qui feraient même baisser les chances de trouver un bon parti. Pour toutes ces raisons, il est facilement compréhensible que les femmes finissent par choisir d'elles même ce type d'éducation, dans la peur de devenir 負け犬 (makeinu), femmes qui auraient échoué socialement dans leur quête de mariage.

Toute la part de la société relative au cheminement vers le monde du travail est contre une trop haute éducation chez les femmes. Certaines entreprises pensent même qu'une femme célibataire ne vivant pas chez ses parents n'est pas embauchable tandis que d'autres n'embaucherait des graduées de prestigieuse écoles seulement dans l'idée de permettre à leurs employés de trouver des bons partis.

Dans l'ensemble, j'en ai déduit que l'éducation pour les femmes était plus symbolique que pratique, et que la ségrégation légale avant guerre, de nos jours, reste bien présente à travers les pressions sociales et les rôles des genres, acceptés par femmes et hommes pareillement.

En 1985 la loi sur l'égalité dans le monde du travail (Equal opportunity law) a permis l'apparition progressive de nouvelles possibilités dans le développement de one's career. Cette tendance est confirmée par le nombre croissant des femmes ayant une formation universitaire de 4 ans.
Ainsi, à l'embauche, certaines recrues se voient gratifier de sogo shoku, ou "career track"; elles ont plus de responsabilités, sont promues 2x plus vite que les employées venant d'institutions moins qualifiées et reçoivent des salaires plus élevés.

Cette évolution ne concerne cependant qu'une petite partie de la population des employées, en effet, bien que promues, elles n'atteignent jamais vraiment le niveau des hommes et se retrouvent bloquées dans une "zone grise" où elles doivent assumer les taches de management ainsi que les traditionnelles taches féminines de vente et de petite maintenance. Cette charge supplémentaire les empêche d'avancer aussi vite que les hommes dans la hiérarchie, tandis que les autres restent sur le traditionnel ippan shoku donnant accès à un plus traditionnel déroulement de carrière; embauche, arrêt de travail à la première grossesse, et, de plus en plus, reprise d'un emploi à temps partiel permettant de compléter le salaire du breadwinner. En effet elles considèrent ces responsabilités comme une énorme charge de travail supplémentaire sans vraiment apporter de vraie possibilité d'améliorer leur statut. Quand bien même elles accepteraient une promotion, elles refuseront la prochaine, n'étant pas préparées à supporter une carrière masculine. Les femmes ne s'épanouissent pas dans les "rank and file" ? (bas de la hiérarchie) postes ippan shoku quittent leur travail pour y retourner partiellement plus tard, que ce soit pour éviter une carrière insatisfaisante ou une terrifiante carrière d'homme.

Au final, malgré quelques changements, la situation reste globalement la même pour la majeure partie des femmes.

Le mariage étant toujours considéré comme impératif au Japon, l'éducation supérieure des femmes restent très féminine-orientée (j'arrive pas à le tourner mieux Rolling Eyes ) malgré la diminution des femmes au foyer et l'accroissement des femmes à carrière durant les 2 dernières décades. Étant donné la sous-utilisation des femmes dans le monde du travail, le système d'éducation devrait évoluer vers une façon d'éduquer moins spécifique au genre afin de donner aux femmes la force d'assumer de réelles responsabilités à travers leur carrière.


D'où mon interrogation du moment; qu'en est-il pour les femmes expatriées travaillant dans les entreprises japonaises ? Quel est leur statut ? Comment sont-elles perçues par leur entourage, leurs collègues ? Doivent-elles assumer des tâches à responsabilités tout aussi bien que des tâches à la OL ? Influencent-elles les autres employées japonaises autour d'elles en terme de projet de carrière ?


désolée pour les tournures franglais Embarassed


Dernière édition par Artouche le 28 Mai 2009 13:03; édité 1 fois
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  Répondre en citant   27 Mai 2009 18:30
neko_no_ko_no_koneko
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sujet intéressant (que j'aurais aimé plus développé Wink ) mais par contre petit bémol en ce qui concerne les termes anglais très/trop utilisés. Si certains comme Office lady sont justifiés, d'autres, comme "gender specific", laissent franchement penser qu'on aurait pu utiliser le français.

C'est HS je sais mais je trouvais ça dommage dans ce sujet intéressant c'est pourquoi j'en parle Wink
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  Répondre en citant   27 Mai 2009 18:53
Artouche
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Désolée, j'ai fait cette étude en anglais et souvent je n'arrive plus à trouver la tournure appropriée en français Embarassed
Je vais voir ce que je peux corriger si ça empêche vraiment la compréhension de l'idée.
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  Répondre en citant   27 Mai 2009 19:02
neko_no_ko_no_koneko
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non non, ne change pas juste pour moi! on comprend très bien tous les termes c'est juste que forum français et tout le tralala quoi Embarassed
sinon par rapport à cette études tu aurais des liens complémentaires (même en anglais Laughing )?
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  Répondre en citant   28 Mai 2009 08:35
Artouche
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des liens pas tant que ça, des références oui plein ^^ je crois que je vais prendre le temps d'éditer mon message et de développer un peu plus vu que ça à l'air d'intéresser au moins une personne Smile

    Baba, M. (1996) The evaluation of higher education in Japan . In R. Cowen (ed.) The evaluation of higher education system. London: Kogan Page Ltd.
    Benjamin, G. and James, E. (1988) Public policy and Private education in Japan. New York: St. Martin's press, Inc.
    Brinton, M.C. (1993) Women and the economic miracle. London: University of California press, Ltd.
    Dore, R.P. And Sako, M. (1989) How the Japanese learn to work. New York: Routledge.
    Ellington, L. (2002) Japan: A global studies handbook. Santa Barbara: ABC CLIO
    Fujimura-Fanselow, K. and Imamura, A.E. (1991) The education of women in Japan. In Beauchamp, E.R. (ed.) Windows on Japanese Education. Wesport: Greenwood Press.
    Genda, Y. (2001) A nagging sense of job insecurity. Translated from Japanese by Connell Hoff, J. Tokyo: International House of Japan, Inc
    Kenjo, T. and Lorriman, J. (1994) Japan's winning margins. Oxford: Oxford University Press.
    Kimoto, K. (2003) Gender and Japanese Management. Translated from Japanese by Castelvetere, T. Victoria, Australia: BPA Print Group.
    Kirsch, G. (2009) Inaugural symposium of the East Asian studies section; Visualising gender in East Asia. In: School of Modern Languages, Newcastle University, Inversion of gender roles in Japanese TV Dramas? The case of Densha Otoko. Newcastle Upon Tyne, England 24 April 2009.
    Kitamura, K. (1991) The future of Japanese higher education. In Beauchamp, E.R. (ed.) Windows on Japanese Education. Wesport: Greenwood Press.
    Lam, A. (1992) Women and Japanese management. New York: Routledge.
    MEXT's Statistics. (2006) Japan education at a glance. [Online]
    Available at: http://www.mext.go.jp/english/statist/04120801/005.pdf [accessed the 24 April 2009]
    Nagasawa, N. (2005) Gender Stratification in Japanese Private Higher Education. [Online] Boston College: Center for international higher education.
    Available at: http://www.bc.edu/bc_org/avp/soe/cihe/newsletter/Number40/p10_Nagasawa.htm [accessed the 13 April 2009] (routing) http://www.bc.edu/bc_org/avp/soe/cihe/newsletter/Number40/Number40.htm
    Ogasawara, Y. (1998) Office ladies and salaried men. London: University of California Press, Ltd.
    Shirahase, S. (2000) Women's increased higher education and the declining fertility rate in Japan.[Online] National Institute of population and social security research.
    Available at: http://www.ipss.go.jp/publication/e/R_S_P/No.9_P47.pdf [accessed the 13 April 2009] (homepage: http://www.ipss.go.jp/index-e.html)
    Sugimoto, Y. (2003) An Introduction to Japanese Society. New York: Cambridge University Press.
    The everything Japanese guide (200? probable decade) ISIN-DENSHIN: What the mind thinks the heart transmits. [Online]
    Available at: http://www.japanese123.com/ishindenshin.htm [accessed 11 April 2009]


EDIT: dans ce tas de références je conseille tout particulièrement
Sugimoto, Y. (2003) An Introduction to Japanese Society. New York: Cambridge University Press. aux anglophones intéressés par la société japonaise. Il est facile d'accès, complet pour une introduction, il est d'ailleurs utilisé comme bouquins de cours (textbook) par pas mal d'universités proposant des cours sur la société japonaise, notamment Newcastle et Kansai Gaidai.
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  Répondre en citant   28 Mai 2009 11:56
neko_no_ko_no_koneko
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merci bien pour les références, je vais jeter un œil curieux sur tout ça dès demain Wink
sinon ben oui ton sujet m'intéresse, il n'est pas souvent abordé sous nos latitudes...
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  Répondre en citant   28 Mai 2009 18:13
Artouche
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Je fais un petit up pour faire part de ma récente expérience, et qui sait, ça déliera peut être quelques langues Wink

Je travaille en ce moment aux 24 Heures du Mans en tant qu'hôtesse interprète dans la salle de presse. Je gère des journalistes et photographes du monde entier, dont pas mal de japonais, grands friands de cette course.

Sur une vingtaine, la plupart sont des hommes, mais j'ai quand même repéré 4 femmes. L'une d'entre elle à l'air photographe, les autres journalistes. Contrairement à ce dont je parlais avant, elles n'ont pas du tout l'air d'OLs, elles sont très libérées et ont une façon de se comporter plus "showbiz" que leurs homologues masculins; très proches avec mes supérieures, accolades, papotages... Tout en assumant leurs taches professionnelles à la même intensité qu'eux; rédaction d'articles et je ne sais quoi jusqu'à 2h du mat'.

Les hommes sont plus en retraits, ont tendance à rester entre eux et ne font que très peu appel à nos services (sauf 1 photographe qui m'a filé sa carte de visite "si t'as besoin de quelque chose l'année prochaine" Very Happy).

Du coup je suis agréablement surprise de voir qu'il existe une certaine parité dans le monde du journalisme événementiel, quand bien même elles ne représenteraient qu' 1/5 du groupe. C'est toujours mieux que 5%.
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  Répondre en citant   12 Juin 2009 12:16
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