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Japonais = intéréssés? Ne sommes-nous pas un peu injustes envers eux?

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Gillou
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MessagePosté le: 17 Mai 2008 14:47    Sujet du message:

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Le terme était un peu maladroit, j'aurai plutôt du dire: on s'en souvient moins lorsque c'est nous qui sommes victimes du malentendu. Je reconnais que l'exemple n'est pas ultra-pertinent et je n'ai pas du tout voulu me comporter en père-la-morale (je serai bien mal avisé Wink). Je voulais juste dire que ce genre de malentendu survient souvent parce qu'il y a des choses qui nous semblent évidentes à nous et pas forcément à notre "partenaire". Mais bien entendu qu'il y a de véritables profiteurs parmi les japonais. Le sont-ils plus que les français, la je suis déjà un peu moins convaincu. C'est surtout une question d'acceptation ouverte plus ou moins grande du phénomène, et elle est à mon avis plus grande au Japon. De là à penser que les japonais sont moins hypocrites que nous sur ce point précis, il n'y a qu'un pas que je serai assez tenté de franchir.
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ElectronLibre
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MessagePosté le: 17 Mai 2008 16:24    Sujet du message:

 Note du Post : 5   Nombre d'avis : 2
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J'avais brièvement évoqué la ou les lignes de conduite des Japonais entre eux. A ce titre, et sans pour autant entrer dans une discussion qui, ma foi, se déroule très bien sans moi... et sans faire preuve d'originalité, je crois qu'il ne serait pas superflu de rappeler une distinction terminologique qui est lourde de conséquences, et dont l'oubli ou la méconnaissance peut provoquer de bien cruelles désillusions. Ce que je dis aura donc un aspect forcément plus abstrait que les excellentes remarques qu'il m'a été donné de lire. En fait, il s'agit d'une bête distinction entre 友達 (tomodachi) et 仲間 (nakama). Aucune preuve d'originalité ni de réflexion personnelle parce que c'est juste une citation:
Citation:
Nakama, the Japanese word for "intimate friend, pal, colleague, coworker", and so forth, naturally has powerful cultural nuances that reflect its origin and use. Naka means "relations" or "relationship", and ma means "space" or "room". When combined they refer to people who share the same space and who have a close relationship.
Among the other expressions that use the word naka are 仲がいい, "a good relationship with someone"; 仲に入る (naka ni hairu), "to go into a relationship", that is, "to mediate between two people"; 仲の人 (naka no hito), "an intimate friend"; and 仲よ暮す(naka yoku kurasu), "to live in harmony".
Tomodachi is a more common Japanese word for "friend", but it does not have the cultural depth of significance of nakama. In its Japanese context, a tomodachi can be an acquaintance or a casual friend. When someone is introduced as a nakama, however, the implication is that the relationship is long and intimate -often dating back to school days, wich is generally the time that the Japanese form their most important relationships.
It is relatively easy for foreigners to establish tomodachi relationships with the Japanese in a short period of time. But becoming a true nakama requires a great deal of time and the sharing of numerous intimate experiences. This puts foreign businesspeople and others at a disadvantage in getting into the "relationship room" on any Japanese, because opportunities for them to share intimate experiences with their Japanese contacts are usually limited.

Tiré de Japan's cultural code words, Boyé Lafayette de Mente, Tuttle Publishing, 2004, p. 200:
En gros, nakama réfère à l'ami de longue date (celui des 400 coups?) tandis que tomodachi désigne une connaissance. Je reviens à ce passage cité tant de fois (bientôt il s'autocitera quand je rédigerai! Smile ):
Citation:
Le second archétype de la culture japonaise réside dans le caractère holistique de la société : une identification fusionnelle au groupe ou au milieu de référence - le village, la firme, l’école -, lieu privilégié de socialisation et de sécurisation de l’individu ; une intégration qui fonctionne selon un mode vertical et inclusif d’un côté - conduites déférentielles à l’égard des figures symboliques d’autorité et cohésion interne cimentée par des normes comportementales et relationnelles assurant l’homogénéité et l’harmonie de l’ensemble - mais aussi horizontal et exclusif de l’autre : codification de l’espace social par des rituels de convivialité communautaire et le jeu des échanges réciproques de dons et de cadeaux qui renforcent l’empathie au sein du groupe et pérennisent le conservatisme ; stigmatisation des conduites déviantes et atypiques selon les normes dominantes. (...)

Tout ça pour en venir à quoi?
A mettre l'accent sur l'importance de la notion d'espace partagé dans la construction et l'approfondissement d'une relation. L'être humain prend tout ce qu'il peut prendre sans nécessairement proposer de contrepartie, et les Japonais sont des êtres humains. La fréquentation d'un même espace physique et psychologique (?) conduit à l'élaboration et à l'application d'un ensemble de règles ouvrant la voie à une gestion ritualisée des comportements, gestion qui, tout en faisant sa part à l'égoïsme de chacun des protagonistes, leur fait obligation de pratiquer le don et le contre-don. Le respect mutuel des intérêts ouvre la voie à une meilleure compréhension et prise en compte des sentiments de l'interlocuteur, phénomène qui transcende (tout en le conservant et EDIT en continuant à lui reconnaître son importance) le jeu des intérêts. Les hommes vivent en société, par intérêt, autrement dit l'intérêt (et je dois le reconnaître même si cela déplaît à l'idéaliste doux rêveur désabusé que je suis) est à la base de la vie en communauté et renvoit à l'appât du gain, mais surtout à l'instinct de survie et à la satisfaction de ses propres besoins.
Arrow Un(e) Japonais(e), dépassant les limites en deça desquelles il/elle évolue habituellement, est une personne qui subit la perte de ses repères. Dans un cas extrême, mais pas pour tous les Japonais, un séjour à l'étranger est l'illustration parfaite d'une perte des repères physiques liés à des rites de sociabilité propres à la sensibilité japonaise. Que reste-t-il? Le besoin et l'intérêt.
Arrow Une Japonaise fréquentant un étranger le fait généralement hors de son cercle habituel; qu'est-ce qui l'oblige à respecter les règles qu'elle observe habituellement avec ses nakama? Rien. L'étranger est quelqu'un de passage.

Notre conception occidentale de la gratuité des actes (l'altuisme), en tant qu'actes n'appelant aucune contrepartie en retour, correspond à un niveau d'exigences qui pourrait paraître particulièrement absurde et irréaliste en regard du standard japonais, lequel ne fait pas l'impasse sur l'égoïsme considéré comme une part irréductible de notre psychologie. De ce point de vue, nous pouvons passer pour des naïfs alors même que notre existence est conditionnée, informée par l'échange lequel échange s'effectue ou devrait s'effectuer conformément à l'adoption préalabe formelle ou informelle, de règles de conduites de préférence habilement imposées/proposées, surtout lorsque nous entrons en contact avec des étrangers.

Si nous, étrangers ne proposons aucun cadre d'échange, libre à nous, je crois, mais nos vis-à-vis nippons n'auront aucun scrupule à appliquer le système qui leur sied le mieux; en quelque sorte, ils choisissent leur terrain. Le peu d'importance que nous accordons à cet aspect des relations humaines au Japon et même en France ne conduirait-il pas les Japonais à se comporter "automatiquement" selon celui qu'ils connaissent le mieux? Autrement, dit la grille culturelle de décryptage d'une relation serait une grille par défaut, la grille japonaise. En l'absence d'un cadre familier, la plupart des Japonais appliqueront leur lecture: environnement pas familier, interlocuteur présent à titre provisoire et n'offrant pas de système de négociation... Allez hop! On lui applique le rituel japonais et on lui met l'étiquette de... voyons... tomodachi? Ouais! 友達 です. C'est le maximum. Ainsi, moi, par exemple, je suis un tomodachi pour les Japonais que je connais. Pas plus!

Est-ce une explication valable? Rolling Eyes
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Gillou
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MessagePosté le: 17 Mai 2008 23:30    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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Très intéressant ElectronLibre, dans la mesure où il y a à boire et à manger dans ce que tu dis. A boire et à manger parce que je me sens tout à fait en phase avec certaines choses et plus interloqué par d'autres. Commençons par ce qui sonne comme une douce musique à mes oreilles:

ElectronLibre a écrit:
Notre conception occidentale de la gratuité des actes (l'altuisme), en tant qu'actes n'appelant aucune contrepartie en retour, correspond à un niveau d'exigences qui pourrait paraître particulièrement absurde et irréaliste en regard du standard japonais, lequel ne fait pas l'impasse sur l'égoïsme considéré comme une part irréductible de notre psychologie. De ce point de vue, nous pouvons passer pour des naïfs alors même que notre existence est conditionnée, informée par l'échange lequel échange s'effectue ou devrait s'effectuer conformément à l'adoption préalabe formelle ou informelle, de règles de conduites de préférence habilement imposées/proposées, surtout lorsque nous entrons en contact avec des étrangers.


Je commence par un petit bémol: les posts précédents concernaient des services rendus en retour desquels on attendait une reconnaissance et idéalement une continuité de relation. Il n'est pas question donc de gratuité d'acte ici (c'est bien pour cela que j'insistais sur l'intérêt inconscient des initiatives de contacts de français envers les japonais), mais je n'en suis pas moins 100% d'accord avec toi sur le côté "naïf". Il y a en France un romantisme avéré dans la façon de considérer les relations internationales, qui veut que l'on doive forcément avoir de l'empathie pour le pays et la société où l'on se trouve ou avec laquelle on est en contact. Or, il se trouve que le monde est bien plus complexe et moins angélique que cela. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il arrive que l'on se trouve quelque part ou que l'on soit en contact avec des ressortissants d'un pays donné par choix sans pour autant apprécier le lieu et les gens, et pourtant y rester. Tout simplement parce qu'on y a un intérêt. Ce sont mes connaissances chinoises qui m'ont appris le plus en la matière: ils investissaient l'Asie du Sud-Est pour les opportunités d'affaires, mais exécraient la plupart du temps leur terre d'accueil sans pour autant vouloir en partir. Je ne dis pas qu'il avaient raison ni que leur situation et celle d'un français au Japon ou d'un japonais en France sont forcément parallèles, mais ca montre que l'on se doit pas tout apprécier sous l'angle de la bienveillance et du respect imposé: pas mal de mes connaissances étrangères me disaient que les français étaient "romantiques" et il fallait souvent entendre par là "idéalistes", dans son acception à la fois positive et moqueuse; notre oeucuménisme était appécié, mais notre naïveté sur les motivations des contacts et échanges internationaux était souvent moquée.

ElectronLibre a écrit:
Si nous, étrangers ne proposons aucun cadre d'échange, libre à nous, je crois, mais nos vis-à-vis nippons n'auront aucun scrupule à appliquer le système qui leur sied le mieux; en quelque sorte, ils choisissent leur terrain


Là j'avoue que je comprends moins. Quel "cadre d'échange" devrions-nous proposer? Après m'être fait l'avocat du diable, je vais me faire celui de l'ange Twisted Evil; je ne sais pas très bien à quel cadre d'échange tu fais référence, mais il est quand même très difficile de proposer un schéma adéquat à une personne d'une culture qui, pour la plupart d'entre nous, nous est totalement méconnue. Qu'est-ce que serait, pour un(e) japonais(e), un cadre d'échange propre à le projeter hors de sa grille de lecture habituelle? Que devrions-nous leur proposer? Ca n'est plus une question vaste que tu soulève là Electron, c'est carrément une terra incognita...en tout cas d'après ce que je comprends de tes propos. Si tu pouvais expliciter ta pensée à ce niveau, je pense que l'on pourrait avancer à pas de géant; car il y a indiscutablement matière a réflexion fructueuse sur la façon d'aborder les relations gaijino-japonaises (la discussion est devenue impropre à être réduite à des relations franco-japonaises) dans le problème que tu souléves.
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ElectronLibre
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MessagePosté le: 18 Mai 2008 11:10    Sujet du message:

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J'ai pas fait de pas de géants, je suis en train de réfléchir à l'usage, peu approprié, que j'ai fait de certains termes. Je savais bien qu'il y avait quelque chose d'incomplet dans mon post.

Alors, en passant, Gillou, j'essaye de trouver des réponses du côté de la formation des profs FLE et de l'interculturel; je pense à l'éducation interculturelle. Je potasse sérieusement ça et je reviens avec du consistant ou je déclare forfait. Mais je crois qu'il y a une piste possible. Et puis, il faudra que je trouve mieux que l'expression "cadre d'échange", ça fait trop économiste ou diplomatique, tout compte fait.

A plus. Embarassed
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ElectronLibre
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MessagePosté le: 19 Mai 2008 16:23    Sujet du message:

 Note du Post : 4.5   Nombre d'avis : 2
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Pour ne pas faire attendre et même si je n'ai pas eu le temps de mettre les choses au clair, je laisse quelques éléments:
Arrow je renonce à utiliser "cadre d'échange", expression qui ne me paraît pas du tout appropriée.
Arrow j'ai laissé entendre qu'une éducation interculturelle (les enseignants de FLE reçoivent une formation à l'interculturel) pourrait conduire à éviter les malentendus; en effet, ce type de démarche enseigne de façon explicite une manière de décoder les messages et comportements d'un interlocuteur appartenant à une culture autre que la sienne. En fait, dans le cas qui me préoccupe, je choisirai de combiner une approche multiculturaliste à une approche interculturelle:
Citation:
Le multiculturalisme réfère à une description de situation. Il met l’accent sur la reconnaissance et la co-existence d’entités culturelles distinctes en donnant la priorité au groupe d’appartenance. "L’individu est d’abord, et essentiellement, un élément du groupe. Son comportement est défini et déterminé par cette appartenance. L’identité groupale prime sur l’identité singulière.

Mais c'est première approche basée sur des stéréotypes n'est pas suffisante, les Japonais n'étant, a priori, pas tous des gens intéressés comme les Japonaises décrites par Kokiri, il est nécessaire de compléter avec une autre approche:
Citation:
L’approche interculturelle n’a pas pour objectif d’identifier autrui en l’enfermant dans un réseau de significations, ni d’établir des comparaisons sur la base d’une échelle ethnocentrée. L’interculturel accorde une place plus importante à l’individu en tant que sujet qu’aux caractéristiques culturelles de l’individu.
(...)
La compétence interculturelle n’est pas une compétence qui permet de dialoguer avec un étranger (avec une personne de nationalité, de culture différentes), mais avec autrui (une autre personne). L’objectif est donc d’apprendre la rencontre et non pas d’apprendre la culture de l’autre.
(...)
Proposition d’une grille d’analyse des conduites culturelles
-universalisme ou particularisme ;
-individualisme ou collectivisme ;
-objectivité ou subjectivité ;
-degré d’engagement - diffus ou limité - envers une personne ou une situation ;
-statut attribué ou statut acquis ;
-attitude à l'égard du temps ;
-volonté de contrôle de la nature.

Pour plus d'informations:L’interculturel : éléments théoriques


Ma foi, c'était une belle idée, mais on ne va pas demander à tous les touristes et les résidents étrangers de se transformer en spécialistes du multiculturel et de l'interculturel avant de venir au Japon, juste pour lutter contre des gens intéressés. Non-sens, à mon avis, aussi ai-je opté pour une approche, laquelle, tout en permettant de ne pas faire l'impasse sur l'approche précédente, a le mérite d'être plus adaptée aux esprits pragmatiques... avec ce post, on se demandera certainement si je fais partie des universitaires angéliques ou des cyniques désabusés Laughing Laughing .

Mais considérez ceci. Les gens intéressés sont des gens qui savent manipuler les autres en jouant sur des malentendus et des non-dits. Lorsque nous rendons service à quelqu'un (j'"écarte" résolument le cas de figure "Je te rends service et après on fait une p****e de j****s en l'***?), nous nous sentons bien en peine de signifier à l'interlocuteur que, éventuellement, nous attendons quelque chose en retour; nous nous attendons généralement à ce que ledit interlocuteur prenne acte de ce que nous faisons pour lui et, plus tôt que tard, prévoye de nous renvoyer l'ascenseur. Mais s'il ne se passe rien? Après la deuxième demande de service? Eh bien! Obligez-le! Je ne veux pas dire "mettez-lui le couteau sous la gorge"! Demandez-lui quelque chose (la lune, le caniveau, des renseignements, tout ce que vous voulez même si dans le fond, vous n'en avez rien à battre!). Pourquoi? Simplement pour envoyer un signal d'alarme à cette personne. C'est valable pour les Japonais, c'est valable pour n'importe qui, en fait. Si la personne ne répond pas à vos "appels du pied", vous pouvez supposer que vous êtes une très bonne poire pour cette personne. Si la personne vous re-sollicite un peu plus tard ou beaucoup plus tard... pensez à traîner les pieds.

Vois-tu, Gillou, elle existe, la technique universelle, pour signifier à des interlocuteurs japonais que c'est donnant donnant... mais, au fond, je n'apprends rien à personne. Je ne fais qu'énoncer une évidence: nous sommes tous intéressés et je ne crois pas que le fait de faire sentir à un japonais que nous sommes intéressés va nécessairement dégrader notre image, voire l'estime que nous avons de nous-mêmes. A Rome, fais comme les Romains, et si tu es à Paris, fais de même car tu es un être humain (il n'y a nulle honte à avoir car, à moins d'avoir mal lu la Bible, Dieu lui-même n'a pas créé tout ce qui est sans rien attendre en retour... il faut dire que nous réglons bien mal notre dette... Laughing Laughing Laughing ).

Mais, c'est de la manipulation!!! C'est honteux! Beeen! C'est ça! Il faut probablement reconnaître clairement que les Japonais sont plus réalistes et que, au besoin, il faut accepter de se mettre à leur niveau:
Citation:
Premier constat : tout le monde (ou presque) manipule tout le temps (ou presque).
Deuxième constat : tout le monde (ou presque) dit que " manipuler, c’est pas bien ".
(...)
Il ne nous reste plus alors qu’une solution : apprendre les techniques de la manipulation. Cela nous donnera une force nouvelle contre ceux qui nous manipulent tous les jours : on saura reconnaître leur approche, on entendra venir de loin leurs lourds sabots ou leurs bottines légères, et l’on aura le temps soit de se garer, soit d’élaborer une stratégie de combat. Un des chemins pour rendre nos contemporains un peu plus "intelligents" et "libres" de choisir leurs croyances, c’est, peut-être, de leur apprendre à mieux manipuler eux-mêmes.
(...)
Non seulement on manipule toujours, mais il est impossible de ne pas manipuler. (AM 78, p. 43)
Toute personne en relation avec d'autres a besoin que celles-ci aient des comportement favorables vis-à-vis de lui, et toute personne un tant soit peu intelligente s'aperçoit vite que la meilleure façon d'obtenir une faveur d'autrui n’est pas toujours de la lui demander, même gentiment. Alors, que lui reste-t-il comme solution ? La contrainte ? Pas très joli. L'argumentation ? Pas toujours efficace comme nous le verrons plus loin. Bref, il ne reste plus que des approches en biais : "par derrière", "de côté", "par en dessous"...
(...)
La manipulation n'est pas évitable, sauf si l'on désire adopter des comportements suicidaires. La manipulation est un ensemble de techniques permettant d'arriver à ses fins : elle n'est ni morale, ni immorale ; seules les fins que l'on poursuit peuvent l'être.
(...)
En résumé et de façon plus incisive, voici les trois axiomes de base de la CD :
Axiome 1 : tous les termes abstraits ne correspondent à aucune réalité concrète ; ils ne signifient rien.
Axiome 2 : toute relation humaine est d’abord un rapport de forces.
Axiome 3 : pour résoudre la plupart des problèmes, le "Comment" est préférable au "Pourquoi".

Tous nos travaux, tous nos textes, toutes nos actions ne sont et ne seront que la stricte application de ces trois axiomes. Mais comme nous ne tarderons pas à le constater dans la suite de ce petit livre, ces trois axiomes, qui, en se développant engendreront une foule de théorèmes applicatifs, suffiront à remettre en question la quasi-totalité des croyances de notre culture, donc la quasi-totalité des lois et principes qui nous gouvernent.

Ils préparent l’avènement d'une culture différente, plus concrète et plus forte que celle dans laquelle nous vivons, une culture qui, enfin, serait le pont et la synthèse entre l'Orient et l'Occident.

on ne peut pas ne pas manipuler

Cette seconde option est-elle un pas de géant dans les relations gaijino-japonaises? Je ne pense pas, nous avions déjà les éléments sous les yeux, mais nous avons du mal à en tirer les conséquences au nom de je ne sais quelle image idéale que nous avons de nous-mêmes (je parle aussi pour moi!!!)

Je n'ai pas le temps de développer plus et je crois que je repasserai probablement en septembre ou en octobre pour la session de rattrapage, Gillou. Embarassed D'autant plus que la réponse que je propose n'est pas faite pour élever l'estime que nous avons de nous-mêmes et qu'elle consisterait plutôt à apprendre les règles du jeu de l'interlocuteur et à entrer dans son jeu.

Mais... au moins, même si je passe pour un cynique, j'ai répondu. Wink

C'est bon ou c'est pas bon? Euh... Du recraché? De l'original effrayant? Du foutage de gueule?

Toutes vos réactions seront bienvenues.
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Wodryu
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MessagePosté le: 20 Mai 2008 17:45    Sujet du message:

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Tout en évitant un point de vue aussi extrémiste, je suis complètement d'accord avec ce qui est dit.
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Gillou
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MessagePosté le: 24 Mai 2008 00:13    Sujet du message:

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Electron Libre: Avant toute chose, je te prie de m'excuser de n'avoir pas réagi plus tôt à ta réponse. Les affaires étant ce qu'elles sont, je n'ai que fort peu le loisir de venir poster ici en semaine Confused

Je ne vais pas revenir ni sur les sources que tu as citées, ni sur ce que tu as dit, qui me paraît très pertinent. En revanche, je dirais que cela va au moins partiellement dans le sens de ce que je disais auparavant: dans ces histoires de relations franco-nipponnes intéressées, nous nous voyons plus beaux que nous ne le sommes. Et pour cause, on se souvient de ce genre de désagrément quand on est du côté de la "victime", jamais quand on est coupable; or, je suis sûr qu'en réfléchissant bien, on s'est tous inconsciemment servi de connaissances de passage un jour ou l'autre....non? vous êtes sûrs? cherchez bien....

En repassant sur tout le contenu du fil, aucun post ne m'a convaincu d'une spécificité nipponne du point de vue de l'intéressement. Ca s'exprime de manière plus brute car cela part d'un sentiment moins idéalisé dans la forme (cf. le français persuadé que tout échange international ne peut se faire que sur la base d'un intérêt sincère et non calculé, ce qui confine au mieux à la naïveté), mais c'est selon moi la même chose.

Désolé si j'ai l'air de vouloir à tout prix retomber sur mes propres conclusions, mais pour moi ces histoires d'intérêt sont vraiment une illusion d'optique.
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ElectronLibre
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MessagePosté le: 24 Mai 2008 02:12    Sujet du message:

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Quelque part, je suis d'accord avec toi, Gillou; les Japonais sont ... je devrais dire seraient -car je n'en ai pas la preuve -aussi intéressés que nous, c'est-à-dire ni plus ni moins.

Je voudrais juste faire une mise au point sur une tournure que j'ai utilisée et qui pourrait prêter à malentendu:
Citation:
Il faut probablement reconnaître clairement que les Japonais sont plus réalistes et que, au besoin, il faut accepter de se mettre à leur niveau

... qui ne signifie en aucun cas qu'il faut s'abaisser à leur niveau; nulle idée de condescendance ni de mépris de ma part; je voulais juste dire qu'il vaut mieux accepter de jouer dans le même registre qu'un japonais, c'est-à-dire ne pas hésiter à demander franchement un service; en effet, qui ne demande rien n'obtient rien.

En l'état actuel de ce que je sais et par rapport à ce que j'ai eu comme expériences, nous serions injustes de jeter la pierre aux Japonais, pour une attitude qu'il nous arrive (à moi aussi donc!) de ne pas oser assumer jusqu'au bout. Hé! Y a un stéréotype qui est sur le point de voler en éclat dans ma tête.

Merci d'avoir pris le temps de passer par ici, Gillou. Very Happy
Nous reviendrons quand il y aura du nouveau.
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MessagePosté le: 24 Mai 2008 09:14    Sujet du message:

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Je ne connaissais vraiment pas ce côté de la chose, je n'ai jamais fait d'échange, de correspondance ou quoi que ce sois, faut dire que je ne suis pas très sociable mais, j'ai été étonné en voyant ça, moi franchement quand j'y pense bah, un échange c'est comme un partage, ce n'est pas juste un apprentissage et un contact à temps limité juste par interêt, c'est avant tout un contact humain, peut-être une amitié naissante ou voir même un amour, je n'ai pas tout lu, j'espère que je réponds pas à côté de la plaque !

Ce qui m'a le plus choqué, et qui fait peur d'ailleurs, c'est un peu ceci:

Citation:
En tout cas c'est ce que je lis sur certains forums sur "les petites japonaises qui font des galipettes" et autres joyeusetés et également je que je vois au Japon avec les anglo saxons (les petits jeunes qui ont la rice fever).


Je veux dire, en général on ne va pas jusqu'au Japon pour ça ... si ? Je suis peut-être naïf mais voilà, ça me parait quand même exagéré non ?

Bref... Et c'est quoi la rice fever?

Merci.
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Kiutlily
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MessagePosté le: 25 Mai 2008 00:35    Sujet du message:

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Rice fever ? La fièvre du riz ? Au mot à mot je dirais que c'est une envie très forte de batifoler avec des jeunes et jolies asiatiques (restons corrects :'D). Je dis des bêtises ?

Tu sais, mEd-, je pense que certaines personnes iraient rien que pour ça, comme des passionnés de mangas pour le quartier d'Akiba seul, ou comme irait en France le grand consommateur de vins.

La convoitise n'a pas de limites @_@
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