ElectronLibre
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Pays, Ville: Jiyuudenshirando
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 Posté le: 10 Mai 2008 17:02 Sujet du message: Japon: culture en danger... et à sauvegarder?
Note du Post : 4 Nombre d'avis : 1 |
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Il est de notoriété publique que la situation démographique du Japon n'est pas brillante: le taux de natalité est catastrophiquement bas, les naissances ne compensent plus les décès, et la proportion de seniors ne cesse d'augmenter, rendant d'autant plus difficile à résoudre le problème du financement de leur retraite:
| Citation: | The number of children aged 14 or younger in Japan was estimated at 17.25 million as of April 1, marking a record low for the 27th straight year, the government said Sunday.
Children made up 13.5 percent of the total population, giving Japan the lowest percentage of children among the world's major countries.
(...)
The ratio of people aged 65 or older surpassed that of children in 1997 and today accounts for 21.8 percent, or 8.3 points higher than the proportion of children. (...) |
| Citation: | La population active japonaise pourrait ainsi s'établir à seulement 42,28 millions d'individus en 2050, contre 66,57 millions en 2006 et 67,66 millions en 2000, affirme un livre blanc remis au Premier ministre Yasuo Fukuda.
Ce phénomène "nuira à l'économie et augmentera le coût des retraites, des soins médicaux et des dépenses sociales", de moins en moins d'actifs soutenant de plus en plus de retraités, avertit le rapport (...) |
Il y aura donc, si la tendance n'est pas renversée, de moins en moins de Japonais ou, pour dire les choses autrement, de moins en moins de représentants japonais de la culture japonaise. Je vous propose de mettre ces données préliminaires avec les informations suivantes.
| Citation: | Un poids lourd éditorial unique en son genre. Le manga représente 40% du marché de l’édition nipponne et un chiffre d’affaires proche de 4 milliards d’euros par an.(...)
La force de frappe du manga réside dans ses solides positions arrière. Alors que plus de 80% de la population japonaise a moins de 65 ans, les éditeurs segmentent leurs titres par sexe, classe d’âge, centres d’intérêt. (...)
Résultat, le premier éditeur japonais, la Kodansha, réalise un chiffre d’affaires de 189,4 milliards de yens, soit près de 1,5 milliard d’euros. La maison est suivie par la Shogakukan, qui revendique 1,38 milliard d’euros de chiffre d’affaires avec les ventes de 100 millions de mangas reliés par an et 18 magazines. Bon troisième, le chiffre d’affaires de la Shueisha atteint 1,23 milliard d’euros. Ensemble, ces maisons représentent 80% de part de marché.(...)
L’étranger représente une part croissante des ventes de manga, bien que le marché national soit encore le nerf de la guerre des éditeurs japonais. « Le chiffre d’affaires des ventes de droits gagne en importance. La vente à l’étranger est soutenue par le gouvernement japonais, qui a pour modèle les méthodes hollywoodiennes de diffusion de la culture », explique Dominique Véret. (...) |
Mais l'industrie du manga n'est pas la seule à bénéficier de l'attention de la part du gouvernement japonais qui a fait de Pokemon l'ambassadeur de la culture japonaise à l'étranger. Ainsi, la langue japonaise elle-même subit un traitement identique:
| Citation: | A new push to spread Japanese language and culture abroad may see the current 39 official centers increased to more than 100 worldwide in a few years, sources said.
The Japan Foundation, which promotes Japanese language and culture around the world, is trying to substantially increase the number of students studying the language overseas.
The drive is intended to spur interest in Japan's language and culture as rivals, China in particular, have been stepping up their own campaigns to promote their languages worldwide, sources said. (...)
The Japan Foundation, an independent administrative agency, offers Japanese language programs in 11 of its overseas offices. The programs include dispatches of experts to local universities and other institutions to train Japanese language teachers there. (...) |
L'intérêt commercial est quasiment évident dans toutes ces actions entreprises par le gouvernement japonais. Est-ce la seule raison? Ce qui m'a poussé à attirer votre attention sur ces faits se trouve dans ces quelques lignes concluant un article paru dans le Kansai Scene de mai 2008:
| Citation: | | (...) just as anime and manga are achieving international success, they are showing signs of faltering in Japan. Manga readership has been declining in recent years and there is a dearth of young talent in anime studios, which many young artists view as less attractive options than the computer graphics industry. Anime critic Frederick Schodt believes "the oppressive nature of the Japanese management structure itself -it's notoriously hierarchical, obfuscated, and insular workings, as well as conservative, consensus-seeking, and entropic tendencies- lies at the very heart of the anime/manga industry's terminal state. The structure of the industry has sucked the life out of many manga, and also animated works... Americans and others have a history of discovering and getting excited about dying Japanese art forms, without realizing they are dying. It was true of ukiyo-e, and it was true of geisha and probably lots of other things, including Japanese management." |
Ces mots, qui m'ont procuré une sensation très très déplaisante, comme un frisson venu d'outre-tombe, concluaient l'article titré Cultural trendsetter or lost empire?. Les étrangers que nous sommes ne seraient-ils pas en train de côtoyer une culture qui ne serait plus que l'ombre d'elle-même parce qu'elle n'arrive plus à exprimer ce qu'elle a dans le coeur? Et ce depuis que l'establishment nippon a récupéré ce mouvement culturel populaire pour en codifier la représentation. A lire ces passages, j'ai eu la fugitive impression que les représentants les plus lucides du peuple japonais, sachant ce qu'ils avaient infligé à leur propre culture, sont en train de préparer un testament afin de transmettre aux autres peuples des valeurs qu'ils ont du mal à préserver et à redynamiser, effectuer un passage de flambeau avant que ces valeurs ne deviennent méconnaissables. Et ainsi, le succès commercial que remporte l'industrie nipponne, via sa politique de soft power, en exportant sa culture, cacherait une blessure plus profonde, celle de l'avoir abîmée à un point tel qu'il est devenu vital de la transmettre avant qu'elle ne disparaisse, faute d'avoir su la renouveler.
Le Japon chercherait-il des alliés pour défendre et perpétuer sa culture, pressentant que cette culture, dans son propre berceau géographique, donne en quelque sorte des signes de régression et risque de disparaître, et voulant malgré tout laisser un témoin de son passage?
Ce que j'ai exprimé plus haut n'est que pure hypothèse. Ce ne sont que des idées qui m'ont traversé l'esprit.
En fait, la question la plus importante serait:
"Est-ce que cette culture japonaise se porte bien ou subit-elle une sclérose irréversible?"
Il serait intéressant que ceux qui vivent au Japon et en parlent la langue au quotidien expriment leur sentiment. En parallèle, l'avis des forumeurs francophones d'outre-Japon (forumeurs qui, au Canada ou en Europe par exemple accueillent justement cette culture) ne devant pas être minoré, je les invite à s'exprimer sur ce sujet.
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"Chez un homme politique, les études c'est quatre ans de droit, puis toute une vie de travers."
(Coluche) |
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