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家庭訪問: visite du professeur au domicile des parents d'élève

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eguchi
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 07:53    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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Electron libre je me rallie à ta cause, moi je n'apprécierais pas trop, et il me semble d'ailleurs avoir lu sur un forum des témoignages vécus pas très positifs sur cette pratique.( j'ai cherché en vain à les retrouver, mais je chercherai encore)
Quelle garantie peut on avoir de l'usage qui va être fait de cette visite?
Pour ma part en plein divorce de mes parents, un prof de maths qui m'avait prise en grippe m'aurait
bien poussé au suicide tant il jugeait mal ma situation et surtout celle de ma mère avec qui je me retrouvais seule. On ne peut pas garantir que cette pratique bénéficie aux enfants en situation défavorisée surtout dans une société aussi normative que le société japonaise.
Par contre je pense qu'il serait de toute façon nuisible à l'enfant de s'élever contre, car tout ce qui le fera sortir du lot des conventions risque de l'exclure du système et du groupe et bien sur, le faire souffrir.
J'ai lu aussi le témoignage de mamans à qui on interdisait d'amener leurs enfants à l'école (pour les obliger à être autonome) et une autre école qui interdisait au mamans d'attendre au café du coin leurs enfants en maternelle.
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dareka
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 09:10    Sujet du message:

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Ce système peut avoir, à mon avis, des vertus. Y voir nécessairement ou une absence complète d'utilité ou, carrément, une intrusion de l'Etat, une manière de violation du domicile par le biais fallacieux d'une aide à l'enfant, est, selon moi, excessif.

Tout système a ses défauts, et, malheureusement, ses abus aussi. Cela ne fait pas nécessairement d'eux de mauvais systèmes lorsque les choses sont appliquées avec intelligence et probité. La fonction de ces visites n'est évidemment pas de faire des élèves des êtres autonomes et critiques (cela manque chez nous aussi, n'est-ce pas), mais, bien sûr, de prendre mesure de l'avancement de l'enfant, de discuter avec les parents de ses difficultés ou, certainement aussi, de ses facilités. Le but est, logiquement, de les rendre, peut-être, plus efficace à l'école. C'est sans doute. Je crois qu'il n'y a pas à se leurrer là-dessus.

Cela n'est pas affaire de contrôle mais affaire de jugement efficace du travail de l'enfant à l'école et puis, plus tard, celui au travail. Pour faire un parallèle -qui vaut ce qu'il vaut- avec la France, j'ai entendu le président Sarkozy utiliser, lors de son interview à la télé d'il y'a deux semaines, le mot de productivité à l'école. Je crois que cela résume le tout et approche les esprits japonais et français plus qu'on ne le croit.

On veut rendre les élèves efficaces, en faire de futurs maillons de la chaîne. Et je pense que, dans ce katei houmon, l'idée est là : discuter avec les parents de l'attitude de l'enfant à l'école, de son implication, de ses capacités à travailler, intellectuellement mais peut-être aussi socialement (le rapport avec les autres enfants.)

Je crois que ce n'est pas un mal : l'enfant va devoir devenir adulte et une pièce du système socio-économique du pays. C'est comme ça. Autant voir, avec les parents mêmes, comment évoluent les choses pour l'enfant dès l'école.

Car -pourquoi nous leurrer ?- c'est aussi ce que la très grande majorité des parents en France désirent pour leur enfant : un bon travail. Et pour avoir un bon travail, il faut travailler à l'école, voir ce qui va et ne va pas, voir aussi, peut-être, quelle matière motive l'enfant plus que les autres.

Donc, oui, discuter avec les parents, à la maison, de la situation de leur enfant ne peut pas, à mon avis, être un mal pour lui, lorsque l'on prend conscience claire du bénéfice que l'on peut en retirer. Cela ne changera peut-être pas grand chose, mais cela peut aussi permettre aux parents d'approcher leur enfant d'un peu plus près en ayant connaissance du travail et de la situation de leur enfant à l'école par le biais de ce katei houmon ; chose qui, probablement, leur échapperait complètement autrement.
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eguchi
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 10:08    Sujet du message:

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dareka a écrit:

La fonction de ces visites n'est évidemment pas de faire des élèves des êtres autonomes et critiques (cela manque chez nous aussi, n'est-ce pas), mais, bien sûr, de prendre mesure de l'avancement de l'enfant, de discuter avec les parents de ses difficultés ou, certainement aussi, de ses facilités. Le but est, logiquement, de les rendre, peut-être, plus efficace à l'école. C'est sans doute. Je crois qu'il n'y a pas à se leurrer là-dessus.



Oui, mais pourquoi à son domicile?
Les entretiens que l'on a en france avec les enseignants (qui devraient peut être être obligatoires je l'admets) dans le cadre de l'école ont le même but.
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heian
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 10:13    Sujet du message:

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Enfin, moi je suis prof en ZEP, et j'ai entre 25 et trente élève pas classe... Je peux vous garantir qu'il serait hors de question d'aller visiter autant de famille.

Dans le cadre de l'école élémentaire au Japon, je rappelle que les enseignants viennent chercher les enfants à leur domicile (surtout en maternelle si je ne me trompe pas), déjeunent avec eux le midi. C'est absolument impensable en l'état actuel des choses en France. La mentalité est extrêmement différente, de même que le rapport à l'adulte de la part de l'enfant mais aussi le rapport des parents à l'enseignant. La notion d'espace et de privatisation de cet espace est quelque chose de tout à fait différent aussi en France. Indépendamment du fait que vous trouviez bien ou non ce genre de pratique replacée dans sa culture, pourriez-vous en toute bonne foi, accepter qu'un représentant de l'état s'invite chez vous pour discuter de la scolarité de votre enfant? Même en étant prof et en réflechissant sans cesse aux moyens de résorber l'échec scolaire, je trouve qu'il s'agirait dans notre contexte social d'une chose parfaitement inutile et pénible à la fois pour les familles et pour les enseignants, ce qui doit être au Japon, aussi... Mais la politesse interdit de s'en plaindre.
D'autant qu'il y a beaucoup de familles avec lesquelles il est parfois très difficile de communiquer, voire d'obtenir ne serait-ce qu'un rendez-vous à l'école après les cours.
De mon côté, je réagis exactement comme Electron. Maintenant, je suis en France, au Japon, je serai obligé de faire comme si... C'est bien le problème, à mon sens...
Concernant ce que disais JungleBee concernant l'implication des enfants à l'école, c'est complètement faux, le parents sont très impliqués dans l'école, que ce soit par les associations de parents, les fédérations de parents d'élèves, les réunions de classes obligatoires, les accompagnement de sortie, les différents spectacles, les conseils d'école et manifestations en découlant. Les parents se palignant que l'école est trop fermée aux parent sont toujours ceux qui ne se rendent pas aux manifestations institutionnelles ou non.
On ne peut pas mettre les parents à côté des enfants à l'école. Il est indispensable que les enfants aient une autonomie assurée dès les plus jeune âge pour apprendre à vivre aussi sans la pression des parents et se constituer une identité sociale. Les enseignants sont diplômés d'état, formés en initial et en continu et contrôlés tous les deux ans. Contrairement à ce que beaucoup peuvent ressentir, il s'agit d'un des métiers les plus surveillés qui existent. La confiance des parents est indispensable à la réception de l'enseignement par l'enfant et elle fait souvent défaut. Faut-il dans ce cadre-là que l'enseignant rende visite à chaque famille, faisant empiéter le rôle de l'école sur celui de la famille par une intrusion? L'inverse est forcément vrai. La clé du système éducatif français est que l'école est différenciée au maximum de la cellule familiale afin de donner les mêmes chances à tout le monde, sans tenir compte de ses conditions de vie. Je ne dis pas que le résultat est à la hauteur de la théorie, mais au moins l'intention est-elle louable, et souvent efficace. Seuls 5% des élèves présentent des difficultés très graves, 15% des difficultés qui se résorberont par la suite en élémentaire. C'est encore trop. Mais l'école n'étant pas à même de tout gérer, il y a une proportion d'enfants qui ne trouvera jamais son but à l'école. Cette proportion n'a pas évoluée depuis près de cinquante ans, ni en positif, ni en négatif.
Pour conclure, je dirai que si une telle chose est possible au Japon, c'est dû à une question de culture, de perception de l'espace personnel, et à la relation sociale de la famille à l'école. Une fois de plus l'Europe et le Japon sont aux antipodes l'un de l'autre. Je ne porte donc aucun jugement, mais de mon côté en France, c'est clairement non.
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Dernière édition par heian le 09 Mai 2008 10:32; édité 1 fois
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 10:29    Sujet du message:

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Citation:
Dans le cadre de l'école élémentaire au Japon, je rappelle que les enseignants viennent chercher les enfants à leur domicile (surtout en maternelle si je ne me trompe pas), déjeunent avec eux le midi.


Les enfants et leur prof mangent effectivement tous ensemble (ce qui est d'ailleurs une excellente chose, tant sur le plan social que nutritif), par contre les profs ne vont pas chercher leurs élèves à leur domicile. Ils repèrent effectivement le chemin vers l'école pendant les premiers jours, mais ensuite ce sont les enfants que se réunissent en groupe par quartier et qui vont ensemble à l'école, généralement avec un élève des grades supérieur en "chef de groupe". Excellent système qui permet aux enfants d'être indépendants et aux parent d'être rassurés par rapports aux risques, notamment concernant la circulation.

Citation:
Indépendamment du fait que vous trouviez bien ou non ce genre de pratique replacée dans sa culture, pourriez-vous en toute bonne foi, accepter qu'un représentant de l'état s'invite chez vous pour discuter de la scolarité de votre enfant?


En toute bonne fois, non seulement je l'accepte mais c'est du vécu, donc je pense pouvoir affirmer ce que je pense en toute connaissance de cause.,


Citation:
D'autant qu'il y a beaucoup de familles avec lesquelles il est parfois très difficile de communiquer.


Mais peut-être que justement si chacun arrêtait de camper tout le temps sur un soi-disant "droit à la vie privée" comme un avare sur son magot, peut-être que la communication serait bien plus facile ! Le fait de vivre en société implique obligatoirement un minimum de partage. De nos jours, la notion de partage pour beaucoup semble se limiter à l'aspect financier: je paye mes impôts, à partir de la je ne veux plus rien savoir ! Mais on oublie trop facilement le partage social, humain, l'interaction entre les gens, avec les conséquences que l'on connait.
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heian
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 10:49    Sujet du message:

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A ce moment-là, accepterais-tu que ton patron veinne te voir chez toi pour sympathiser. Ou qu'il vienne voir ta femme pour s'assurer que tu vis dans un cadre confortable, ou la rassurer sur la qualité de ton travail?
Ce n'est pas le rôle de l'école, c'est celui des services sociaux.


Citation:
Le fait de vivre en société implique obligatoirement un minimum de partage. De nos jours, la notion de partage pour beaucoup semble se limiter à l'aspect financier: je paye mes impôts, à partir de la je ne veux plus rien savoir ! Mais on oublie trop facilement le partage social, humain, l'interaction entre les gens, avec les conséquences que l'on connait.


Un minimum de partage mais aussi de respect de l'espace personnel de l'autre. Ce que tu dis pour les impôts est tout à fait vrai, les fonctionnaires sont assez taxés d'incompétences avec cet argument-là. Mais le partage social se fait sur une volonté, non sur une contrainte. Ce n'est pas le fait qu'un enseignant vienne chez toi qui te fait partager quelque chose avec lui. C'est une visite informelle. Peu importe l'enseignant, il ne deviendra pas ton ami après cette visite ; et s'il est nul, il peut venir autant qu'il veut chez toi, il sera toujours nul, comme le gamin qui n'est pas aidé par se sparents dans son travail personnel... Il me semble donc que ce genre de rencontre peut tout à fait se faire dans le cadre d'un rendez-vous à l'école. Je ne sais pas si les enfants sont fiers de montrer leur maison à leur maître(sse), mais ils sont toujours très fiers de montrer leur lieu d'apprentissage à leurs parents, qui lui place tous les enfants au même niveau. Tu parles comme si les profs étaient absolument impossibles à rencontrer. Mais une demande de rendez-vous dans un carnet est assurée d'une réponse et d'une concrétisation rapide. Le partage social, c'est bien mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit de gens qui travaillent. Un VRP assure un contact humain, mais il ne va revenir chez toi sur son temps libre pour taper le carton... Tu me répondras que concernant les enfants, c'est différent, mais il s'agit quand même de salariés, certes fonctionnaires, ce qui équivaut à faignant dans quelques esprits limités , mais non corvéables à merci au nom d'un sacro-saint principe éducatif ou du droit à la convivialité, et au contact humain.
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 11:28    Sujet du message:

 Note du Post : 5   Nombre d'avis : 2
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Citation:
A ce moment-là, accepterais-tu que ton patron veinne te voir chez toi pour sympathiser. Ou qu'il vienne voir ta femme pour s'assurer que tu vis dans un cadre confortable, ou la rassurer sur la qualité de ton travail?


La comparaison n'est absolument pas valable. Pourquoi vouloir inclure un rapport supérieur / subordonné ici ? Le prof ne vient pas vous attribuer des bons points (ou des mauvais) mais échanger des informations ! C'est une rencontre d'égal à égal, ou plutôt si l'on tient compte du contexte scolaire actuel, ce serait du côté des enseignants qu'on aurait le plus peur d'être mal jugé.


Citation:
. Mais le partage social se fait sur une volonté, non sur une contrainte.


Je ne suis pas d'accord. Le fait de vivre en société implique forcément des contraintes. On ne peut pas prendre ce qui nous arrange et laisser de coté ce qui nous dérange. C'est justement à cause de vision de la société à sens unique que naissent bon nombre de problèmes relationnels: dès que quelque chose nous dérange, on y oppose notre droit à la vie privée. Pour moi le droit à la vie privée est très important, mais il doit aussi avoir ses limites.

Citation:
Tu parles comme si les profs étaient absolument impossibles à rencontrer.


Je n'ai jamais dit cela. D'ailleur des journées ou les parent peuvent aller assister aux cours de leurs enfants ont lieu plusieurs fois par année (en tout cas dans les premières années primaires, je suppose moins par la suite). Mais je reste persuadé que si ces visites n'ont peut-être pas une grande importance pour les enfants qui ne posent pas de problème scolaire particulier, cela peut-être une occasion de mettre les choses à plat plus facilement, dans un cadre privé, pour ceux qui ont plus de difficultés.

Citation:
Tu me répondras que concernant les enfants, c'est différent, mais il s'agit quand même de salariés, certes fonctionnaires, ce qui équivaut à faignant dans quelques esprits limités , mais non corvéables à merci au nom d'un sacro-saint principe éducatif ou du droit à la convivialité, et au contact humain.


Je ne vois pas trop ou tu veux en venir: les visites sont faites dans le cadre de leur travail. D'ailleurs, les cours finissent plus tôt pendant les jours de visite.

Encore une fois, on peut douter de l'utilité de ces visites pour les enfants qui ne posent pas problème, mais dans tous les cas je ne vois pas ce qu'on peut vraiment y trouver de négatif, à part à vouloir absolument s'accrocher à un état d'esprit qui aime voir le mal partout Confused
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heian
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 12:02    Sujet du message:

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Citation:
La comparaison n'est absolument pas valable.


On est d'accord, c'est pas terrible...

Je me place juste sur une transposition en France de genre de système, en me basant sur ce que je pense comprendre de nos codes sociaux. Je me trompe peut-être. Après quoi je donne mon avis qui est, qu'en ce qui me concerne et en tant qu'enseignant, je n'ai aucune envie de voir les familles de mes élèves chez elles, ni chez moi, mais sur le lieu qui nous réunit tous, à l'école. c'est tout!
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 12:09    Sujet du message:

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Citation:
Je me place juste sur une transposition en France de genre de système, en me basant sur ce que je pense comprendre de nos codes sociaux.


Oui, en France il serait probablement difficile d'imposer le même système.

Mais vu qu'il me semble qu'Electronlibre s'opposait à ce model dans le cadre scolaire japonais (et non dans une éventuelle adaptation en France), je me permets d'en prendre la défense dans un contexte japonais uniquement. Wink
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ElectronLibre
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MessagePosté le: 09 Mai 2008 12:29    Sujet du message:

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Katei houmon ou pas katei houmon?
Je tâcherai de me réinsérer dans la discussion en présentant plus posément mes arguments.

Katei houmon permet aux professeurs d'avoir une meilleure vue des conditions de vie des élèves. D'après Asakaze, cet usage permettrait une adaptation plus fine des pratiques pédagogiques au profil de chaque élève. Dans des situations beaucoup plus graves, cela donnerait aux professeurs la possibilité de détecter et définir les problèmes que l'élève rencontre et de proposer des solutions pour les résoudre ou du moins amortir l'impact que ces problèmes peuvent avoir sur l'équilibre psychologique de l'élève. Ce sont des visées que je comprends parfaitement.

Le katei houmon tel qu'il était pratiqué et l'est encore au Japon équivaut à un service fourni par l'institution scolaire, dans le but sans doute non seulement de se faire une petite idée du cadre de vie familial de l'enfant, et ce en dehors de tout cadre formel, mais aussi d'épargner aux parents un déplacement qui les obligerait à boulerverser leur emploi du temps... ce point-là étant, à mon avis, très appréciable, si l'on en juge par la situation économique actuelle du Japon. Quelle est le pourcentage de ménages japonais dont les deux parents doivent travailler?
D'autre part, il permet de créer et d'entretenir un minimum de liens entre les parents et l'institution scolaire en donnant à celle-ci un visage humain, celui du professeur qui, par katei houmon, personnalise les rapports que les parents entretiennent avec l'école.

Cependant, est-ce l'unique fonction de 家庭訪問?
Il en existe peut-être d'autres?
Pour tenter de débroussailler la chose, j'ai sélectionner quelques passages de l'article mis en lien par Asakaze:
Citation:
Seeing the home also provides teachers with valuable insight on the child's family situation, which in theory improves teacher- student communication.(...)
With small talk, visits can easily stretch to 30 minutes or even an hour. (...)
Teachers learn not to take notes because that makes parents nervous. Most teachers write up reports at the end of the afternoon, before they forget too much. (...)
At that time, receiving a home visit from the teacher was accepted as part of a parent's duty to the school.
But today, Japanese parents are more likely to view katei homon as an invasion of privacy. Or unnecessary, because there are no longer great differences in how Japanese people live. (...)
All of the mothers I asked said they didn't want to have to clean up in preparation for a visit. Some said they are embarrassed because their homes are too small or too old (or both).
(...)

En 30 minutes ou une heure, un professeur à l'oeil exercé peut se faire une idée de la situation dans laquelle vit un enfant et s'il a bonne mémoire parvenir à retranscrire assez fidèlement ce qu'il a constaté. Les notes prises, à quoi vont-elles servir? A adapter la pédagogie à un élève en éventuelle difficulté? Voyons ce que Maître K a dit:
Citation:
Le but n'est pas tant de booster les résultats scolaires que de faire un point sur les problèmes d'ordre généraux, par exemple sur les relations avec camarades et professeurs, sur l'état de santé, l'attention en cours etc... Autant de problèmes qui peuvent échapper aux parents (...)

Ben alors! Si le résultat n'est pas de booster les résultats scolaires, ça sert à quoi que le professeur se déplace jusqu'au domicile de l'élève? Pour faire un constat sans lendemain? Je crois qu'il ne faut pas se leurrer sur le but de ces visites, ainsi que le disait Dareka:
Citation:
Cela n'est pas affaire de contrôle mais affaire de jugement efficace du travail de l'enfant à l'école et puis, plus tard, celui au travail.

Huumm! Pour juger efficacement du travail d'un enfant et des conditions dans lesquelles ce travail de l'enfant s'effectue, non seulement à l'école mais aussi à la maison, il faut bien examiner les conditions de vie de l'enfant, ben! C'est un contrôle! A mon avis! En effet, lorsque l'on a efficacement établi son jugement sur ce que l'enfant vit à l'école et chez lui, on arrête tout? Non, forcément, il y a une suite comme par exemple des recommandations faites aux parents pour améliorer le quotidien de l'enfant, son mini-cadre de travail, la direction dans laquelle fournir des efforts pour recoller au programme en cas de difficultés. Le ministère de l'éducation étend son influence jusqu'au sein du foyer familial. Mais pas nécessairement pour tenir compte des difficultés des élèves, plutôt pour réassurer ou maintenir son emprise bureaucratique. En effet, que pourrait conseiller un professeur à des élèves en difficulté lorsque sa propre situation sur l'échiquier administratif tend à se dégrader? Regardez ça:
Citation:
A high school principal in the Tokyo city of Mitaka has spoken out against the Tokyo Metropolitan Board of Education's ban on school teachers taking votes or shows of hands at staff meetings, saying the ban has thrown a wet blanket on meetings, it has emerged. (...)
In April 2006, the board sent metropolitan high schools a notice saying, "Using methods such as shows of hands and voting at school meetings to confirm the intentions of teachers is inappropriate and is to be stopped." (...)
"School teachers started thinking, 'Even if I say something, it doesn't carry any meaning' and the lively discussions stopped," he said. "It has become difficult to reflect the opinions of school teachers."(...)
"It's the equivalent of saying to teachers, 'Stay quiet without thinking anything.' There's no way lively education activities could emerge under those circumstances."(...)

Oui, le professeur recueille des informations durant katei houmon mais ne peut rien en faire parce que les niveaux supérieurs de la hiérarchie ne sont disposés ni à discuter sur la manière de conduire l'éducation des élèves ni sur celle d'organiser les activités. Alors, que peut faire un professeur si ce n'est encourager les élèves et leur famille à persévérer dans une voie qui va s'avérer de plus en plus dure alors que l'on aurait pu croire que la collecte d'informations donnerait lieu à un feedback qui ferait réfléchir les fonctionnaires du ministère de tutelle des enseignants?
Comme les élèves du primaire et une partie de ceux du secondaire ne sont pas au niveau, estime-t-on en se fondant sur les résultats de la dernière enquête PISA, on va les faire travailler plus grâce à un programme scolaire remusclé. Katei houmon ne semble pas avoir beaucoup d'effets sur le ministère de l'éducation; à mon humble avis brouillon et désordonné, c'est plutôt le ministère de l'éducation qui continue d'utiliser cet usage comme moyen de maintenir la cellule familiale branchée sur l'institution scolaire pour injecter à la première les desiderata bureaucratiques. Cela ne se fait pas forcément de façon explicite bien sûr, mais en douceur par le biais de moult conseils qui auront bien du mal à diverger de la direction impulsée par le ministère. Les professeurs ont vu leur autorité érodée, pas le ministère qui n'a absolument pas l'intention de changer le système d'enseignement: c'est 30 à 40 élèves par classes, activités à gogo et juku avec en option un cartable surchagé.

D'ailleurs, le fait qu'un nombre croissant de parents japonais refuse de perpétuer cet usage en dit long, hélas! sur l'état de la société nipponne. Pourquoi aller apporter des paroles de réconfort aux familles et parler du travail des élèves et des problèmes afférents quand on sait pratiquement ce qu'il faut faire pour que les élèves arrêtent de tirer la tronche? Et pourquoi les parents continueraient-ils d'accepter de jouer cette comédie (pardonnez-moi cette expression un peu dure) alors que la plupart d'entre eux savent très bien que leurs enfants vont en baver parce que l'institution scolaire a décidé que ça va se passer comme ça du Japon et pas comme ceci? C'est très bien de recevoir des conseils de la part d'un professeur, de discuter avec lui (et d'ailleurs, le professeur est sans doute de bonne foi, c'est pas un monstre non plus, hein?) mais quand on ne voit pas le résultat des entretiens, sur un plan collectif, alors, non!!!

Ma perception du katei houmon est malheureusement plus négative que perceptive (autrement dit je suis plutôt irrécupérable! Embarassed ) parce que c'est un levier de contrôle qui ne fonctionne que dans un sens, du haut vers le bas, et qui ne permet pas d'impulser un changement de paradigme du système d'enseignement japonais... qui, je précise... au passage, n'a pas que du mauvais. Ce que je lui reprocherai, c'est sa rigidité et le fait que katei houmon s'apparente pour moi à un rituel vidé de sa substance parce que la dimension participative de cet acte semble nié par le ministère de l'éducation nationale; participer ne voulant pas dire seulement palabrer mais en tant que citoyen-consommateur agir en sachant que son action, jointe à celle des autres parents, aura des répercussions positives sur ceux qui ont la charge d'organiser l'action éducative. Quand les bureaucrates arrêteront de faire la sourde oreille, alors je reconsidérerai d'un autre oeil katei houmon.

J'avais dit "posément"? Je me suis un peu lâché, là. Laughing Laughing Laughing
Il est vrai que j'ai pas le calme olympien de Maître K. Je suis plutôt du genre à exploser comme un baril de poudre.
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(Coluche)
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