Regard sur le Japon
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Mais comment certains parents japonais éduquent-ils leurs enfants?
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Feanor
1ere Dan
1ere Dan


Inscrit le: 28 Juin 2004
Pays, Ville: LFRK

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Note du Post : 3.5   Nombre d'avis : 2

Il ne s'agit pas de dire que les jeunes sont plus violent ou blablabla ... C'est vrai que c'est un couplet qui se renouvelle avec les générations. Mais il existe une réalité qui est qu'aujourd'hui les profs ont de plus en plus de mal à tenir leur classe.

Citation:
Un peu a l'instar de l'essai d'Eric Zemmour ' Le Premier Sexe ' , beaucoup ici mettent l'accent sur le manque d'autorite des parents notamment du pere , resultante d'une ' feminisation ' dont la pensee soixante-huitarde serait responsable.


Je ne crois pas. Je crois plutôt qu'aujourd'hui beaucoup de gamins n'ont pas la chance de voir leurs parents très souvent. J'ai eu quant à moi la chance d'avoir une mère qui ne travaillait pas, et donc de la voir tout le temps que je passais à la maison. Aujourd'hui combien ont encore cette chance ?? Très souvent la mère comme le père travaille, sans parler des familles monoparentales qui se reposent souvent sur les garderies et autres crèches. Je ne suis pas sûr que ce soit les parents qui aient fondamentalement changé, mais plutôt la part de leur temps qu'ils peuvent consacrer à l'éducation de leur rejeton. Enfin je sais pas, c'est le sentiment que j'ai ...

Citation:
" Quels adultes voulons-nous que ces enfants deviennent "


Très bonne remarque. Si on admet que le "résultat" est corrélé avec ce que la société à voulu faire, et ben on s'est sacrément enfoncé le stylo dans le citron ...

Le problème c'est que je crois qu'on les prépare de plus en plus à être des éléments de la fourmilière. On en veut x1 % avec telle compétence, x2% avec telle autre compétence etc ... et pour le reste pourvu qu'ils soient de parfaits consommateurs, si possible le moins enclins à contester et à réfléchir ...
Citation:

si deux eleves papotent , il ne faut en aucun cas citer leur nom et leur demander de se taire mais , au contraire , utilisez un ' Taisez-vous ' collectif ( J'ai cependant 2 assistantes japonaises qui sont charges de faire la discipline , l'une a de la bouteille , ca me facilite donc la tache)

Outre le fait qu'il est impensable de caser deux "matons" par classe pour aider le prof, j'aimerais bien voir le résultat de ce "taisez vous" collectif sur des élèves de seconde ayant tous pris option économie (pour faire première stg) lors d'un de mes cours sur la structure de l'atome. La vérité c'est qu'aujourd'hui pour s'en sortir il faut être un véritable tyran au début. Perso dés la première heure de cours avec une nouvelle classe, je refroidis direct. Un éternuement mal placé, deux heures de colles. C'est la seule façon de les toucher. Leur mercredi après-midi c'est sacré. Tu fais ça trois jours, tu te chopes une bonne réputation de salaud, et dés la deuxième semaine ça ne moufte plus. A partir de ce moment on peut commencer à faire du relationnel, tout en restant ferme. En général ça se passe très bien et je n'ai plus à remettre de colle pour le reste du temps que je les ai. Et les premiers qui ont servi d'exemple, ils n'en mourront pas ...
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  Répondre en citant   29 Avr 2008 09:52
ElectronLibre
Modérateur


Inscrit le: 20 Oct 2007
Pays, Ville: Jiyuudenshirando

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Note du Post : 4.66   Nombre d'avis : 3

Je vais tenter d'éviter le gros pavé afin de faciliter votre lecture:

Arrow Depuis 1958, ce sont les bureaucrates du ministère de l'éducation japonais qui promulguent les directives d'enseignement, lesquelles ont en fait valeur et force de loi; le non-respect de ces directives (qui sont normatives et prescriptives) par des enseignants les expose à des sanctions. En clair, les bureaucrates se positionnent comme une élite s'arrogeant le droit de dicter ce qui doit être enseigné parce qu'ils savent ce qui doit être enseigné de la meilleure manière possible, à savoir la leur;

Arrow Le présupposé de ces directives est qu'il existe un élève-type japonais, idéal, auquel tous les enfants peuvent se conformer... C'est la présence, dans la tête des bureaucrates, de ce portrait-robot de l'élève studieux et capable qui les conduit à ne valoriser qu'une seule méthode d'enseignement: le bourrage de crâne et à exiger des maisons d'édition qu'elles conçoivent des manuels scolaires tellement standardisés qu'ils en deviennent interchangeables;

Arrow Le présupposé de l'élève japonais-type conduit à minorer l'influence des facteurs socio-économiques sur les capacités et les modes d'apprentissage des enfants; il est considéré qu'ils peuvent et qu'ils doivent assimiler les programmes édictés par les mandarins du ministère, programmes dont on prétend qu'ils sont assimilables en un laps de temps imparti si les enseignants appliquent LA bonne méthode; et si ça ne marche pas, il faut jouer sur la variable quantitative temps, en clair, l'enfant doit absolument "faire des heures sup' ", et ceci sans rien changer à la méthode prescrite...Un enseignant ne peut pas déroger à LA méthode. Il est là pour transmettre un savoir et un savoir-faire, pas pour remettre en question ce que les mandarins ont pensé;

Arrow Vous avez bien entendu compris que les parents non plus n'ont pas voix au chapitre en matière de programmes et de méthodes d'enseignement. Les parents travaillent et doivent laisser les "experts" remplir leur office;

Arrow Gros problème... justement, les parents disposent généralement de peu de temps à consacrer à leur progéniture et comptent sur les enseignants pour éduquer leurs enfants. Et c'est là qu'il existerait, à mon avis, un malentendu très très grave. Les parents, n'étant plus en mesure d'assurer l'éducation (morale) de leurs enfants, espèrent peut-être que l'école va s'en charger. Pourquoi pas? Sauf qu'un enseignant mis en demeure de faire ingurgiter un programme qui, aux dernières nouvelles, a été réformé dans le sens de "plus d'heures d'étude" à une classe de 35-40 élèves ne peut décemment pas lutter sur les deux fronts. Soit il passe son temps à faire la morale et la discipline afin de réguler les comportements de son public, soit il choisit l'option "bulldozer" et inflige la technique du gavage des oies, avec comme corrélatif le risque constant de voir des élèves exploser (au figuré bien sûr) et, fait avéré, certains explosent et font la une de la colonne faits divers. Alors, ce malentendu, c'est quoi? Il consiste peut-être, pour les parents, à croire que les études intensives peuvent tenir lieu de viatique moral...aaah! La rédemption par le travail acharné... sauf que le devenir-moral/sociable de l'enfant ne découle pas automatiquement d'une standardisation comportementale et psychologique intensive promue par les bureaucrates. Hélàs! Ni les études ni le travail, EDIT:si acharnés soient-ils ne peuvent générer de la morale.

Arrow "Ryôko Asuka : Personne n'est véritablement à mettre en cause, c'est seulement le lien entre eux qui est très léger. " Ca, c'est ce que j'avais cité dans mon post précédent. Et je voulais revenir sur ça, parce que je n'étais pas d'accord, et ne le suis d'ailleurs toujours pas, avec cette affirmation. S'il y a quelqu'un à remettre en cause, c'est le bureaucrate qui barbote dans sa bulle intemporelle et délivre des diktats pour l'éternité.

Arrow Lorsque l'on décharge, d'autorité, les parents de leur mission éducative pour les confiner à un rôle productiviste qui a fait les beaux jours du Japon mais qui a plus que montré ses limites, et que, en outre, l'institution éducative n'a pas "percuté" qu'il y a désormais une crise des valeurs à laquelle les parents, désaccoutumés à la confrontation directe avec leurs rejetons, ne sont pas en mesure de faire face... lorsque l'on ne donne pas aux enseignants les moyens de juguler une montée de turbulence bien compréhensible et qu'on les désigne à la vindicte des parents qui, en consommateurs, vont à l'école s'enquérir du "pourquoi mon gosse a un bulletin scolaire aussi rouge que le Nil après que Moïse y eut trempé son bâton?"... On aura beau procéder à un énième lifting des directives, rien n'y fera! Et qui va croire que les parents veulent en plus payer les pots cassés par des experts dont les bonnes intentions n'en finissent plus de paver l'enfer? Bien sûr qu'ils ne vont pas tous tomber à bras raccourcis sur leur propre sang qui "morfle" déjà bien assez comme ça!!! Evil or Very Mad Evil or Very Mad Les parents tenteront plutôt de préserver le peu de tranquillité dans cet ilôt malmené qui a pour nom "la famille".

C'est là que je comprends mieux, bien que je n'en finisse pas de râler quand je vois ça, pourquoi les parents sont aussi permissifs envers leurs enfants. Je n'excuse pas tout, mais...

Bon, c'était un petit pavé. Je vous laisse une référence


Ah! Mais il y a du monde sur le fil!
_________________
"Chez un homme politique, les études c'est quatre ans de droit, puis toute une vie de travers."
(Coluche)
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  Répondre en citant   29 Avr 2008 10:13
Herikutsuya
4eme Dan
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Note du Post : 4   Nombre d'avis : 2

Oui , les bureaucrates ont certainement une responsabilite mais les enseignants comme tu l'avais fait remarquer ne sont pas forcement enclins a tout accepter , d'ailleurs certains n'ont pas hesite a manifester leur desapprobation de faire chanter l'hymne national.

Citation:
Ce qui m'étonne par contre, c'est de voir des parents qui exigent de l'école qu'elle... ne remplissent pas son devoir de formation. Au contraire, si un jour je devais choisir de mettre mes enfants dans une école privée, je n'accepterai pas une éducation laxiste.


J'avais oublie de traiter du culte du diplome dans mon precedent post mais Elie en a parler bien mieux que je n'aurais pu le faire.
Je m'avance un peu mais, pour repondre a Maitre K , voici un aspect qui pourrait avoir egalement une incidence , je crois en effet que les parents ont un rapport d'identification de plus en plus narcissique avec leurs enfants.( Ca l'a toujours ete dans la plupart des cas mais je pense que cela s'est amplifie avec l'individualisme de la societe et que cette hausse de narcissisme se reflete dans l'acquisition de biens de consommation de plus en plus onereux comme le montre le succes des grandes marques au Japon.)
C'est-a-dire qu'avant de souhaiter une education qui prepare a l'age adulte , ils souhaitent d'abord que leurs enfants obtiennent des diplomes dont on pourra parler afin de montrer aux autres que leurs progenitures sont ' intelligentes ' ce qui signifierait , par extension , qu'eux aussi.
Je crois que l'on peut se rendre compte de ce phenomene dans les Koen debyu ( http://www.forumjapon.com/forum/viewtopic.php?t=17954&highlight= ) ou les enfants sont parfois l'objet de vantardises.
Si un professeur stigmatise un(e) eleve devant les autres , ca peut etre percu comme un motif de honte et provoquer le courroux des parents.
De meme qu'un bulletin decore de rouge renvoierait a ces parents une mauvaise image d'eux-memes ou d'une mauvaise education de leur part , evidemment on cherche souvent un bouc emissaire , le professeur est donc tout designe pour remplir ce role.

De meme au Japon , il est frappant de voir que certains parents veulent absolument que leurs enfants integrent la creme des ecoles et poussent ces derniers a multiplier les activites ( Musique , etude de l'anglais et du francais , etc... ) ce qui n'est pas forcement mauvais en soi mais qui fait reposer sur leurs epaules une pression parfois trop forte.

Anecdote par rapport a la France :
Je me souviens d'ailleurs aussi que lorsque j'etais collegien , la majorite des parents qui venaient assister aux reunions parents-profs etaient ceux dont les enfants ne posaient pas de problemes et aux resultats scolaires globalement bons.
A l'inverse , les parents des mauvais eleves s'y rendaient rarement et quand ils s'y risquaient , on avait l'impression qu'ils venaient de sortir du tribunal et s'enfermait dans un mutisme contrastant avec la profusion de paroles des meres dont les rejetons s'etaient vu complimente.

Bien sur , je ne dis aucunement que les parents qui preferent enguirlander le prof quand celui-ci a le ' toupet ' de mettre en exergue les problemes comportementaux et les lacunes de leur bambin ne viendrait que d'un comportement narcissique , je pense juste que cela peut avoir une incidence dans l'importance que l'on donne au diplome en se souciant beaucoup moins du devenir adulte de leurs progeniture , le corps enseignant n'est pas exempt de reproches a ce sujet. ( Et encore moins la politique de parti en matiere d'education en ce qui concerne la France ou le seul point d'accord reside sur l'importance donne au diplome ).
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L'abus de faux rhum est nuisible a la sante !
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  Répondre en citant   29 Avr 2008 12:12
Eria San
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Inscrit le: 26 Avr 2008
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Ce message n'a pas encore été noté.

Depuis mon dernier post on a cité des exemples qui valent la peine de se pencher dessus !

On m'a interpellé sur ma phrase où je dis que le monde devient de plus en plus violent, pas de problèmes j'aime les débats constructifs ^^

Citons les guerres que l'Europe a connu, l'enfant était élever avec un sens du devoir patriotique aigü, il devait défendre son pays quitte à mourir pour lui, le monde était fait de violence certes mais retournons au contexte... Depuis lors je crois que l'éducation, l'apprentissage de l'histoire, des conséquences que ça engendre bref ceci à un nom l'évolution du genre humain... Nous avons des lois, des principes, des codes et surtout des exemples.

Vers les années 50-60 génération après la seconde guerre, comme je l'ai cité dans mon précédent post, il y a eu un vent de nouveauté, les enfants étaient certes encore élevés à la dûre mais inspirés au changement, la preuve l'éducation qui ont donné eux-mêmes par la suite n'est pas la même.

Le gros problème est dû à beaucoup de facteurs dont la société de consommation :

- la publicité, si vous prenez le temps de bien les regarder vous verrez qu'il n'est pas rare que l'on interpelle les enfants pour qu'ils exigent un produit auprés de leurs parents.

- les produits à la base secondaire ou inventés pour les professionels : le téléphone portable était inventés pour les hommes d'affaires, bien-sûr c'est pratique mais un gosse de 10 ans en veut un. Moi j'ai eu mon premier en entrant au lycée et encore parce que je sortais et que mon père était rassuré que je sois joignale en cas de soucis mais sous certaines conditions.

- les ordinateurs, il est où le temps où les foyers en possédait qu'un seul ? Maintenant un enfant veut le sien.

- les petits ont une télé dans leurs chambres comme si c'était normal après on se plaint qu'ils voyent la violence dans les programmes. Mais je sais pas vous mais moi il était hors de question que je regarde la télé sans surveillance.

Les enfants sont gatés, n'ont plus de limites... Et tout poussent à ce que ça ne change pas.

Quand ils grandissent ils exigent de l'argent de poche de plus en plus fréquemment, mais et les petits boulots ? Ca n'exite plus ?
_________________
Une personne ayant toujours la larme à l'oeil en se plaignant continuellement ça énerve ! Mais une personne bien dans sa peau et qui s'assume on ne la supporte pas ! Quelle contradiction !
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  Répondre en citant   29 Avr 2008 15:22
shikalover
5eme Dan
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Note du Post : 4   Nombre d'avis : 2

Herikutsuya a écrit:

Pour en revenir au Japon plus precisement , j'enseigne depuis peu dans un lycee prive pour jeunes filles , on m'a fait clairement comprendre qu'il ne fallait en aucun cas s'en prendre a une eleve en particulier meme si elle etait la seule responsable d'une eventuelle indiscipline mais qu'il fallait sevir sur tout le groupe.
(...)
Pourquoi ? Cela ne fut pas explicitement explique mais j'ai fort bien compris que c'etait dans le but de ne pas avoir de remontrances de la part des parents , enfin je crois.
Il m'est d'avis que cette facon de faire ne va pas dans le cheminement qui mene a l'etat adulte puisqu'on deresponsabilise la ou les fauteuse(s) de trouble.
Tiens donc, je travaille dans une maternelle privee et de mon cote j ai aussi un bel exemple de bizarrerie educative.
On me demande de ne jamais contrarier les enfants au risque que les parents se plaignent. Dire "NON" est quelquechose de formellement interdit. Il est egalement interdit de trop elever la voix (disons maxi 2 decibels de plus que d habitude) et on nous prie de bien vouloir eviter au maximum les tournures negatives avec ces chers marmots. Et je ne rigole pas!
Imaginez donc des enfants qui n ont jamais ete contraries de 2 a 6 ans et qui a l ecole se retrouvent confronter a des interdictions, des remontrances et a des "il NE faut PAS"... Argh! Une phrase negative! Il doit se produire un beau choc intersideral dans leur tete a ce moment la!
Avec ce que je vois en matiere d education que ce soit du cote des parents ou de l ecole avec des tout petits, je me demande ce que ca va donner.
Ca rejoint ce qui est dit dans certains messages (ou alors j ai pas compris Embarassed ): on responsabilise de moins en moins ses enfants en se disant que ce ne sont que des enfants et qu ils apprendront plus tard, ils ont le temps (tiens comme pour le gamin de 5 ans qui met encore des couches a l ecole Rolling Eyes ). Et jusqu a plus tard, pas mal d habitudes se prennent, des bonnes comme des mauvaises.
Mais bon hein, pour moi, dans les histoires d education il y a toujours un genre d"effet papillon".
_________________
Aux Etats-Unis, il y avait Steve Jobs,
En France, il y a toujours Paul Emploi.
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  Répondre en citant   29 Avr 2008 23:00
criquette
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Inscrit le: 20 Avr 2008

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Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1

Je suis cheftaine scoute (je m'occupe des louveteaux : 8 à 12 ans) et je rencontre quelques petits problèmes avec les parents (pas tous heureusement).

Le plus gros du problème étant que l'on a de plus en plus tendance à confondre l'éducation que les scouts (mais aussi les profs) peuvent donner par rapport à l'éducation des parents. Mais le problème ne date pas d'hier.
J'ai été chef dans deux groupes scouts (j'ai quitté le premier car l'organisation était mauvaise. Les scouts ne sont pas parfaits Mr. Green )
Et dans les deux troupes, j'ai été confronté au problème des parents qui attendent trop de nous. En clair, j'ai l'impression que certains parents s'imaginent qu'en nous envoyant leur enfant mal élévé, on va le transformer en enfant bien élevé.
Ce qui est impossible. Même si on met en place des règles (de vie en communauté, donc respect des autres, règles de politesse etc...), si ces règles ne sont pas suivies aussi à la maison, c'est impossible de changer un enfant. Généralement au scout, on apprend aux enfants à faire certaines choses par eux même comme la vaisselle, la cuisine (il y a toujours un chef derrière). On apprend aussi la vie dans la nature, a fabriquer cetaines choses par eux-mêmes. Mais en ce qui concerne l'éducation, on n'est juste le prolongement de l'éducation des parents. Généralement, les règles que l'on met en place, les enfants les connaissent déjà.
Bon heureusement dans ce cas particulier, c'est vraiment un petit nombre de parents. Mais j'ai envie de dire que c'est déjà trop de parents.

Mais les autres problèmes les plus fréquents sont :
_ Les parents sont très peu à nous dire si leurs enfants viennent ou pas. (Après, il faudra pas qu'ils se plaignent si leurs enfants ne les préviennent jamais).
_ Les parents participent rarement à l'entraide. Dans la première troupe ou j'étais, tous les parents avaient une voiture. Un jour, on a eu besoin de voitures pour amener les enfants en week end, on a eu deux réponses pour 10 "couples" de parents. A noter que les deux voitures appartennaient à des parents qui étaient tous les deux d'anciens chefs scouts. Il est important de rappeler que les chefs scouts sont bénévoles. Et que quand tu vas en week-end alors que tu as des examens à réviser, cela donne vraiment envie de tuer les parents.

Ceci n'est qu'un petit échantillon de ce qui se passe avec les parents. Mais si il fallait tout dire, on risquerait de transformer le topic en cahier des doléances.

Certaines troupes scoutes ont été jusqu'a crée une chartre pour les parents. Ce qui est assez effrayant. Car cela signifie que les parents sont incapables de comprendre des règles simples. Règles que leurs enfants, eux, comprennent très bien. Mais je pense que ce genre de problèmes existent partout ou on est "confronté" aux enfants et surtout à leurs parents.

Désolée d'avoir été un peu longue. Perso, j'adore être cheftaine scoute, les enfants sont vraiments géniaux et je les adore tous. Les scouts, c'est vraiment un bon moyen d'apprendre plein de choses même quand on est adulte. (bon ok, cette phrase est aussi un moyen de vous proposez d'être chef scout. Même si après ce que je viens de dire, je ne suis pas sûre que beaucoup voudront Laughing ).
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  Répondre en citant   30 Avr 2008 00:27
dareka
2eme Dan
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Inscrit le: 08 Juin 2006

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J'aimerais réagir un peu sur "l'éducation des enfants." Vous me pardonnerez l'aspect confus de ce qui suit.

Tout d'abord, étrange hasard, voilà que je viens de lire ici, une nouvelle tragédie dans une école française ; un gamin a poignardé plusieurs camarades et a cherché ensuite à se donner la mort. Ijime ? Oui, je le vois comme ça. Terme japonais pour un fait français ? Oui, car, semble-t-il, ce gamin était le souffre-douleur de quelques autres, d'une bande, d'un groupe -structure sociale, socialisante, qui existe aussi en France, malgré les thuriféraires de l'individualisme à tout crin- et, douleur après douleur, il a voulu se venger, rendre ce qu'on lui a fait.

Ensuite, je pense être assez d'accord avec l'idée de certains évoquant l'impossibilité pour l'école de porter toute l'éducation des enfants ; les parents ont leur travail à fournir, c'est une évidence. Et lorsqu'il n'est pas fourni par eux, l'école, elle, ne peut rattraper le coup. Pour mon expérience personnelle, j'ai eu à m'occuper plusieurs mois des deux enfants de ma plus grande soeur, du matin au soir (emmener le plus petit à la maternelle, faire les devoirs avec la plus grande, les repas, les coucher, etc...) Etant d'un naturel autoritaire et rigoureux, j'établissais des règles qu'ils ne se devaient pas d'enfreindre sous peine de brimade sévère (c'est mon point de vue sur la chose et je ne demande à personne d'approuver.) D'aucuns voyant les enfants avec moi pensaient que les choses se passaient bien et qu'ils étaient calmes et moins "bordéliques." Là où je rejoins l'idée du rôle primordial des parents est que, dès que ceux-ci (le père ou la mère) rentraient à la maison, les enfants se sentaient automatiquement libérés du joug du dictateur. J'exagère bien sûr, mais c'était ainsi que cela se passait : là où le calme et l'ordre régnait déboulaient en trombe les cris, les ruades, les jouets balancés dans tous les coins, en 5 secondes dès qu'était arrivé un des parents.

Ce que moi, leur oncle, proche par le sang et par la structure familiale, ne parvenait à leur inculquer (l'ordre, la discipline, le travail à fournir à la maison comme à l'école -les devoirs-), je ne vois pas comment les profs, le corps enseignant pourraient être en mesure de leur inculquer. Le rôle des profs est d'enseigner (sur le plan scolaire, bien sûr, mais, malheureusement, bien moins sur le plan philosophique), leur apprendre, ou du moins tenter de leur apprendre les divers, multiples, et très chargés programmes. Il n'est rien à leur en vouloir sur ce plan-là.

Aussi (sans développer trop), c'est complètement la manière dont notre société (nos sociétés) fonctionne qui est à blâmer. Si c'était mieux avant ? J'en doute. Mais c'est peut-être pire aujourd'hui. Jeu de mots ? Aujourd'hui, je trouve que nous avons trop tendance à faire des enfants des adultes avant l'heure sur le plan de leur représentation dans le corps social : leurs exigences comblées de plus en plus tôt en matière de fringues, de joujoux, de repas à la maison (chacun mange ce qu'il a envie de manger) les portables (outil ô combien néfaste entre les mains des bambins), leur autonomisation de plus en plus rapide à la maison avec la télé dans la chambre, la console dans la chambre, le pc dans la chambre, internet dans la chambre. Mais, en même temps, nous faisons des enfants des adultes de plus en plus tardifs justement à cause de cette autonomisation : de moins en moins de sévérité (ce n'est pas la peine, il est peinard dans sa chambre, au moins il ne fait pas ..ier), de moins en moins de contrainte (portable, internet, msn et Cie qui leur offrent toute possibilité de s'exprimer avec les copains, à tout moment, d'avoir leur liberté d'esprit très rapidement, et, à mon avis, bien trop rapidement.)

Alors, je tiens à préciser que je parle en terme très général, mais je sais que ce n'est pas un fait absolu et que tout ne se passe pas comme ça partout. C'est simplement une tendance qui me semble se creuser de plus en plus.
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  Répondre en citant   30 Avr 2008 08:07
ElectronLibre
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Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1

Dareka a dit:
Citation:
Aujourd'hui, je trouve que nous avons trop tendance à faire des enfants des adultes avant l'heure sur le plan de leur représentation dans le corps social : leurs exigences comblées de plus en plus tôt (...) leur autonomisation de plus en plus rapide à la maison (...). Mais, en même temps, nous faisons des enfants des adultes de plus en plus tardifs justement à cause de cette autonomisation : de moins en moins de sévérité (ce n'est pas la peine, il est peinard dans sa chambre, au moins il ne fait pas ..ier), de moins en moins de contrainte (portable, internet, msn et Cie qui leur offrent toute possibilité de s'exprimer avec les copains, à tout moment, d'avoir leur liberté d'esprit très rapidement, et, à mon avis, bien trop rapidement.)

Oui, c'est général mais ce n'en est pas moins juste, surtout au pays de l'enfant-roi. La société de consommation a bon dos, me dira-t-on, mais c'est quand même cette société qui participe d'une tendance, d'une certaine manière, à nous mettre tous sur le même plan, adultes comme enfants si bien que ces derniers finissent par se sentir le droit d'exiger des prérogatives qui, en notre temps, n'étaient accordées qu'au compte-gouttes. Les enfants se contemplent dans un miroir (la publicité, par exemple) qui leur renvoie une image déformée d'eux-mêmes, image que la société du spectacle construit pour les inciter à adopter tel ou tel comportement EDIT: et à faire comme les adultes. Ce faisant, il se produit en quelque sorte un nivellement dans l'ordre hiérarchique des statuts au point que l'exercice de l'autorité parentale est désormais plus souvent le fruit d'une négociation, souvent âprement menée...dans certaines familles où les enfants discutent sur un pied d'"égalité" avec leurs géniteurs...épuisés, au bord de la crise de nerf.

Mais, vous auriez raison de me calmer, il ne faut pas généraliser car les familles ne sont pas toutes dans un état catastrophique.
_________________
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(Coluche)
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  Répondre en citant   30 Avr 2008 09:51
gag
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Inscrit le: 01 Juil 2006
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Note du Post : 3   Nombre d'avis : 2

Voici mon humble avis lol
En fait, je pense que la société de consommation n'est pas la principale fautive de la situtation actuelle des enfants. En fait, et je vous rejoindrai tous, le problème vient des parents. Ceux-ci n'imposent aucune limite à leurs enfants. J'y vois deux causes.
La première est la pensée de Mai 68. Mai 68, c'est la révolution des moeurs mais aussi son côté il est interdit d'interdire qui, pour certains est encore d'actualité. Ainsi l'enfant se retrouve sans repère parce que ses parents, par idéologie pure, ont décidé qu'il était dès sa naissance un être accompli. Entendez par là que l'on confère à l'enfant le droit de décider de tout en estimant qu'il sait tout, tout autant que nous. Ils font abstraction du côté construction de l'individu. Pour moi ces parents là sont une minorité.
La deuxième raison tient à la jouissance personelle. Je m'explique!!! Des parents ne posent pas de limites à leurs enfants par confort, et cela à plusieurs degrés. Je ne dis rien à mon gosse, pas de conflits donc je reste pénard et peut profiter comme je veux. L'autre forme de confort que j'identifierai tient à se dédouaner de toute culpabilité et ainsi gagner un "bien-être mental". J'offre tout à mon enfant, je ne lui interdis rien donc on ne pourra rien me reprocher: j'ai tout fait pour toi. En résumé, je ne suis pas un mauvais parent, je te le prouve en faisant de ta vie un paradis .....d'adulte!!!!!On se dédouane de toutes responsabilités.
Voila, voila mon petit avis lol
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  Répondre en citant   30 Avr 2008 19:11
kokiri
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faute de la mère ??
Ce message n'a pas encore été noté.

Désolée j'adore les titres polémiques !! hihi

J'ai été choquée au Japon à diverses reprises de voir comment les mamans se laissaient maltraiter par leurs jeunes enfants: voir par ex une mère s'accroupir pour que son bambin de 4-5 ans puisse plus facilement lui taper dessus.

Le pire, à côté de moi dans le train une mère et son gamin sur les genoux. A un moment il a voulu s'asseoir sur MES genoux (déjà je n'étais pas très contente et je lui ai un peu fait les gros yeux). Au lieu de lui dire non la mère a commencé à faire semblant de pleurer et à lui dire "regarde tu fais pleurer maman". J'étais horrifiée par cette culpabilisation du gamin au lieu de mettre des limites claires (non la dame n'a pas envie que tu te mettes sur ses genoux).

Sinon je trouve votre discussion sur les élèves très intéressante, hé oui je suis prof aussi.
Je trouve que le pire chez les 3e c'est ce côté blasé, tout est nul sauf ce que JE dis/lis/achète.

Le pire pour moi c'est le manque d'intérêt (pas des 5e ou 6e mais à partir de la 4e) pour ce qui leur est extérieur (typique de l'adolescence peut être) et leur manque de connaissance du monde extérieur.
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  Répondre en citant   30 Avr 2008 23:06
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