[ElectronLibre]

De 2002 à 2006, une enquête a été menée sur les maladies mentales dont souffrent les Japonais. Les enquêteurs se sont concentrés sur six préfectures (11 villes):
Tendo et Kamiyonama, dans la préfecture de Yamagata;
Sano, dans la préfecture de Tochigi;
Isogo, à Yokohama;
Okayama et Tamano, à Okayama;
Nagasaki;
Kushikino, plus les villes de Higashiichiki et Fukiage, dans la préfecture de Kagoshima.

L'échantillon représentatif comptait 4100 adultes âgés de 20 et plus; les résultats sont les suivants: 24% des enquêtés affirment avoir souffert de dépression et/ou de problèmes liés à l'abus d'alcool. Dans le détail:
consommation abusive d'alcool: 10%;
dépression: 6%;
anxiété (névrotique?): 3%.

Parmi ces personnes à problèmes, seules 30% ont pris leur courage à deux mains et la décision de consulter un médecin, c'est un taux relativement bas à l'échelle des pays développés, est-il dit dans l'article du JapanTimes. Pourquoi les 70% restant s'en sont-elles abstenu? Raisons:
la certitude de pouvoir s'en sortir sans l'aide de personnne, d'où le fait de repousser une éventuelle consultation... qui finit par passer aux oubliettes;
le manque d'informations quant aux structures médicales proposant des traitements adéquats pour les personnes victimes de ces problèmes; en général, on va voir un médecin au lieu de consulter un psychiatre ou bien on ne va nulle part par ignorance;
la honte, la peur d'être stigmatisé par son entourage familial et/ou professionnel;
la minoration de l'importance des symptômes considérés comme passagers et donc appelés à disparaître tôt ou tard.

[Herikutsuya]

[heian]

C'est intéressant et très révélateur cette étude. 24% cela représente une personne sur quatre... Il serait intéressant de connaitre aussi la proportion de femmes concernées par ces troubles. La maladie "mentale" est très mal perçue au Japon et en effet très peu de personnes ont recours à un psy quand tout va mal. Je rappelle que la dépression, mal le plus courant de ces maladie, est due à un dysfonctionnement chimique du cerveau. Très souvent, les médicaments proposés par le psy permettent le régularisation chimique. Les études montrent aussi que des maladies plus graves sont en général la combinaison de facteurs génétiques combinés à des faits réels de la vie du patient.

Mais cela nous montre aussi à quel point la population japonaise est sinistrée, que ce soit par manque de repères (le problème de la stabilité chez les jeunes), le rejet social volontaire ou non, la pression sociale très forte qui est aussi une cause de désagrément... Si d'ici nous pouvons imaginer le Japon comme une société idyllique, il n'en reste pas moins que selon une étude du ministère de la Santé, de 5 à 15% des français connaissent un épisode dépressif dans l'année. Je vous laisse regarder la suite.

Loin de moi l'idée de débiner le Japon et sa manière de vivre, maisil faut avouer que le peu de médiatisation de la psychiatrie, l'image qu'elle véhicule, ne favorise pas l'aide que les gens ont besoin de recevoir de la part de professionnel (ce qui implique par ailleurs une formation solide, ne relevant en aucun cas du charlatanisme de certains "psychologues").

Concernant l'alcoolisme, je me montre plus réservé. Cela signifie si la parité a été respecté qu'autant de femmes que d'hommes sont sujets aux troubles de l'alcoolisme. Il y a quelque chose que je ne comprends pas, s'il y a quelque chose à comprendre.

Comparativement, les pays occidentaux ont fait depuis quelques années de très gros efforts envers les dépressifs, en dédramatisant la maladie. Avoir un copain dépressif, tout le monde connait, mais maintenant, lui conseiller d'aller voir un psy ne suscite plus une levée de bouclier. Prendre des médicaments permet de retrouver une vie "normal" (consommation d'alcool mise à part, interdite évidemment).
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"Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir."
P. Dac

[sariputra]