[shikalover]

Voila, pour un peu changer de mes posts pseudo féministes, je voudrais traiter d un petit sujet sur l homme Japonais. Après avoir lu Homo Japonicus de Muriel Jolivet (la source pour ce post), l image du japonais insipide, macho, pervers, peu attentionne et bourreau de la femme n est plus mienne. Muriel Jolivet nous fait un très beau récit sur la place de l homme japonais dans la société, au travail mais aussi au sein de la famille. Bien évidemment, ce n est pas tout rose, et elle nous porte à croire que certes l homme japonais a ses torts mais que la femme aussi en a tout autant que lui, sans oublier le plus grand fautif, une société d après guerre.

Au fond, la femme japonaise n a-t-elle pas une position plus enviable qu a l homme japonais ? La société Japonaise n attend pas grand chose d une femme. Mais si le fait qu on attend rien d elle est discutable, elle peut néanmoins être libre de tirer profit de sa condition du mieux qu elle le peut afin de mener sa vie comme bon lui semble. Je vais reprendre les chiffres d une enquête de 1999 (1)

Pourcentage de japonaises préférant avoir une fille plutôt qu un garçon :
19% en 1958 - 62% en 1999
Si les femmes avaient le choix elles choisiraient de renaître en femme :
27% en 1958 - 67% en 1999

On est pas encore aux 100% mais cela démontre quand même un certain plaisir a être une femme et on est loin du cliche de la femme oppressée et triste de son sort.

Dans le régime de l après guerre, les Japonais avaient le désir de reconstruire le Japon et trouvaient leur identité dans le travail. L homme, cet acharne du travail, seul capable s assumer financièrement toute sa famille (car tous vivaient sous le même toit, ce qui incombait a la femme un travail conséquent). Elle lui était toujours reconnaissante. Il avait tous les droits au sein de celle-ci et personne n osait a s opposer parce qu on le savait prêt a se battre pour ses enfants et sa famille.
Mais cette place que le père avait n est plus actualité.

C est la triste vie des hommes salariés aujourd’hui. Le système de promotion a l ancienneté qui a fait le mérite du Japon est devenu presque obsolète aussi, préférant un système de méritocratie proche de l esclavagisme ou la productivité est plus valorisée que la fidélité. Afin d être promu l homme doit redoubler d efforts jusqu a parfois en arriver au triste karoushi ou au suicide.

Le docteur Narabayashi Yasushi, président de la Clinique Shufu Kaikan à Yotsuya, a noté depuis une quinzaine d années, le syndrome du workaholism, génèré par le développement rapide de l économie d après guerre. Le tournant brutal a été au moment ou les fils des premiers workaholics sont venus en âge de se marier. Car le rôle du père, qui était toujours au travail, a disparu faisant disparaître par le même biais sa fonction de chef de famille d autrefois et le respect qui lui était dû.

Le père absent, la mère délaissée, elle est la seule à s occuper de son fils créant un lien tout particulier avec celui-ci, lien ou le père est totalement exclu. La mère va porter tout son amour et sa dévotion sur son enfant afin qu il devienne le meilleur de tous, qu il fréquente la meilleure école ce qui est un prélude a cette pression que le japonais va devoir supporter toute sa vie. Un système éducatif bancale ou les enfants sont poussés par leur mère, des enfants qui doivent aller au juku pour entrer dans le meilleur lycée, des concours d entrée aux universités prestigieuses qui les mettent en concurrence pour ensuite être mis sous pression dans une grande firme de renom. Comment l enfant peut t il se défaire de ce modèle ? Il ne pourra que le reproduire.

Finallement, c est le cercle vicieux, si l homme travaille plus, il voit moins sa famille, s il voit moins sa famille, elle le délaisse, si elle le délaisse, il ne trouve plus les raisons pour lesquelles il travaille. L homme devient l animal économique. En plus d être oppresser par son travail, il va l être également par sa propre famille qui tout en le rejetant lui en demandera toujours autant, si ce est pas plus (financierement evidemment) pour sa progéniture et la survie de son couple. Comment ne pas craquer quand on ne sait plus donner un sens a sa vie?

Au Japon, 73% (3) des personnes qui se suicident sont des hommes, cela n est pas un hasard. Les hommes sont plus pousses à bout que les femmes dans la société japonaise, et ils sont poussés dès leur plus jeune âge.
En ce qui concerne le karoushi, dans le résultat d une enquête mené par une compagnie d assurance (4) sur des hommes de vingt a cinquante ans, 88% des hommes considèrent qu ils avaient de fortes chances ou quelques chances (37%) de mourir par karoushi. 76,2% d entre eux déclaraient que leur travail était dur et 80,5% avouaient qu ils allaient au travail même quand ils étaient grippes. 70% des hommes de vingt a trente neuf ans considèrent qu ils travaillent trop et 80% d entre eux aimeraient voir leurs heures de travail réduites pour profiter de leur famille et de leurs enfants. Au Japon, on recense une dizaine de millier de morts par karoushi mais dès 1989 déjà, un homme sur huit mourait de mort "brutale" d après une étude du journaliste Saitou Shigeo (5).

Narabayashi Yasushi a également noté une forte augmentation des couples sexless (sans relation sexuelle).
Une étude conduite par Mayumi Futamatsu sur plus de de 1600 femmes mariées a travers le Japon a montré que 45,1% étaient sexless (2)
Les raisons sont multiples : manque de communication au sein du couple, un mari inexistant toujours au travail, une femme qui abandonne son statut de femme pour celui de mère. Sans parler qu un homme épuisé ne sera que moins performant et qu une femme délaissé n en sera que plus frigide, ce qui n arrange en rien la démographie japonaise. Comment un homme ne peut il pas être pressé et heureux de voir sa femme en rentrant ? Et comment une femme peut être dégoûtée lorsque son mari lui dit je t aime ? Un couple au Japon n est pas forcement synonyme d amour.
Malgré les différences de cultures, un couple sans sexe et sans amour va droit dans le mur, l amour platonique et sans passion n existe pas et reste une utopie.

On parle souvent de la condition ce la femme, et on oublie un peu la condition de l homme. Si certes celle-ci est réduite a une machine a pondre, l homme n est il pas réduit lui a une machine a fric ? Je trouvais que cela changeait un peu de parler de monsieur plutôt que de madame. On n hésite pas a défendre le sexe féminin au détriment du masculin, qui, malgré ses défauts reste quand même un être humain dote de sentiments. On se fait taper sur les doigts lorsque l on est pas objectif ou qu on expose qu une partie du problème, mais messieurs du forum, il vous arrive de déraper des fois :

[LVD]

>Malgré les différences de cultures, un couple sans sexe et sans amour va droit dans le mur, l amour platonique et sans passion n existe pas et reste une utopie.

Euh... c'est bien connu que la passion ne dure que quelques annees generalement... Tout depend le sens que tu donnes au mot "amour". Si c'est celui de "sentiment amoureux" il n'est absolument pas necessaire pour qu'un couple fonctionne. Par contre si c'est celui d'"affection" (au sens large) alors evidemment on court vers le mur.
Tout comme il y a des gens qui se passent tres bien de sexe, mais ils sont tellement peu nombreux que trouver un partenaire dans le meme cas est presque mission impossible (et c'est la qu'est le probleme a mon avis).


>On parle souvent de la condition ce la femme, et on oublie un peu la condition de l homme. Si certes celle-ci est réduite a une machine a pondre, l homme n est il pas réduit lui a une machine a fric ?

Ca ne date pas d'aujourd'hui Et ce dans la plupart des pays. Entre un rmiste sans boulot et le chef d'une grosse entreprise, quelle femme (meme Francaise) va preferer le premier au second?
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omaetachi ni nanoru namae ha nai!

[stephanajapon]

Je pense que ce phénomène n'est pas propre au japon, mais je peux me tromper.