[dareka]

Sorti il y a quelque mois en DVD en France, je n'avais pu passer outre l'espoir de revoir un film de la qualité d'Aragami du même réalisateur.

J'avais donc acheté ce film, malgré mon point de vue bien négatif sur
Versus et celui, bien qu'un peu plus nuancé, loin d'être élogieux sur Alive.

Trailer : http://www.youtube.com/watch?v=elp5wMMxPsQ

Synopsis (dieu que je déteste gribouiller ça) : un jeune inspecteur de police s'apprêtant à se marier voit son aimée mourir devant ses yeux, la poitrine sanglante, son coeur en ayant été arraché. Il voudra la vengeance, et poursuivra les meurtriers jusqu'aux portes de l'enfer.

Et mon avis :

Je l'avais vu il y a quelques mois, dès la réception du DVD. Mais la déception fut telle que jusqu'à aujourd'hui, rien ne m'invitait à tenter à nouveau le coup. Coeur magnanime, j'ai donc voulu laisser une deuxième chance à ce film dont certaines critiques ont eu trop de quoi ébranler ma conviction sur la chose pour que je n'y jette pas une nouvelle fois un oeil.

Et alors ? Eh bien, un second visionnage qui n'améliore pas particulièrement mon point de vue.

Esthétiquement, c'est un film très léché. Le jeu des couleurs et des lumières est franchement fantastique. On baigne dans une ambiance tantôt electro-futuriste, tantôt, et le plus souvent, dans une ambiance mystique voilée de références religieuses qui, dans nos contrées, sonnent comme bien connues.

Le cadrage, le montage ont aussi de quoi séduire. C'est souvent fluide, et sans être directement envoûtant, au moins aguicheur. Les scènes de combat ne bénéficient cependant pas du même traitement et, parfois, la caméra s'emballe un poil trop, passant d'une mise en scène nerveuse à une mise en scène chaotique. Ce n'est fort heureusement pas systématique. Et, dans l'ensemble, la chorégraphie et, là aussi, l'esthétique ont de quoi séduire et, en de rares occasions, éblouir.

Seulement... Seulement, c'est un film qui traîne énormément. Il tire en longueur et, là où moins de 1h20 ont été bien suffisantes pour nourrir un Aragami à plein ventre, ici plus de 2h00 sont nécessaires au réalisateur pour finir par nous gaver.

L'histoire, pourtant, n'a rien de bien complexe. Et si sa mise en place et son déroulement prennent bien sûr du temps, je doute qu'il ait été nécessaire de s'étaler de la sorte. Surtout, et très souvent, par le seul souci du réalisateur d'en mettre plein la vue. Par volonté d'en ajouter encore et toujours sur les effets, sur les manières.

Ce film étant tiré d'un manga, il n'est rien à redire sur le sens de l'histoire, évidemment : nous ne nageons pas dans le réalisme le plus brut. Cela permet aussi à Kitamura de se faciliter un peu la tâche dans les enchaînements parfois un peu "étranges".

Le souci est que, malgré cet esthétisme poussé, cette imagerie mystique et mystérieuse, je trouve qu'on ne pénètre pas le film. On voit, parfois admire la chose pour sa forme, mais son fond reste complètement imperceptible. Voilà pourquoi j'ai eu bien du mal à me prendre au jeu et à m'attacher aux personnages, ou au moins à l'histoire.

C'est donc, à mon goût, un film beau pour son image, mais trop inintéressant à cause du traitement de son histoire.