[Feanor]

Cela fait maintenant sept mois que je suis revenu du Japon, et il me prend aujourd'hui l'envie de vous faire part des impressions diverses et variées qui m'ont accompagné au cours de mon séjour au pays de Kawabata (J'ai longtemps hésité à dire au pays de Miyazaki, mais je me suis dit que ça ferait plus intello :p ). Ces subtiles pensées que je vais vous distiller seront accompagnées, si et seulement si le support technique tient la route, de délicieuses réalisations photographiques destinées à accompagner en couleurs les émois que mes écrits sont sensés provoquer chez le lecteur ...

Trève de bavardage ...


I Pourquoi ?

Où l'on passe en revue les névroses et les vices cachés qui ont poussé Feanor vers cette folie

Ben ouais, on n'a quand même pas claqué 3000 euros juste pour le plaisir de prendre 7 heures de décalages dans la citrouille. Nous avions (Grand Dieu ! hurleront les puristes) des motivations. Non ? Si ...

Pour ma part (vous apprendrez plus tard que les coupables de cette expédition se comptaient au nombre de trois, chiffre mythique s'il en est), ma principale motivation était d'emmenener un dizaine de melons et de les déguster avec ostentation sur la place de Shibuya. Vous avez Toyota et Sony, mais moi j' bouffe du melon au petit déj !!!

Blague à part ... Sur le forum j'ai rarement vu les gens dire pourquoi ils allaient au Japon. Il semble acquis que quand on fréquente ce forum, on est un fan du Japon, mais le pourquoi du comment reste souvent obscur, surtout chez les plus jeunes ...

Nier que les mangas n'ont rien à voir avec ma motivation serait un mensonge éhonté. Tout simplement parceque je ne me serais jamais intéressé au Japon sans eux. Leur rôle d'ailleurs se limite à la prise de conscience de l'existence d'un état-nation appellé Japon, qui serait autre chose qu'un catalogue de clichés, images déformées par le prisme des médias occidentaux.

Le Japon pour moi c'est essentiellement les Japonais. Le territoire en lui même je m'en cogne un peu le siporex ... La campagne, la montagne tout ça, j'ai donné 20 ans de ma vie à la campagne alors ...

Les Japonais. Comment vivent-ils, et pourquoi vivent-ils autrement ? Ce que je trouvais fascinant avant de partir, c'était de constater de visu à quoi pouvait ressembler une société qui, quasi autarcique jusqu'à la deuxième moitié du XIXème siècle, a subi et assimilé 2000 ans de culture occidentale en moins d'un siècle et demie. Ou du moins quelle part de cette culture ont-ils réellement choisi d'assimiler, et qu'ont-ils gardé de leur propre culture originelle.

J'anticipe un peu sur la conclusion que je ferais plus tard, mais je dois dire que partir au Japon dans cette optique nécessite, à mon humble avis, une chose que je ne possède point : parler Japonais. Car découvrir les Japonais sans leur parler c'est un peu comme tenter un tournedo Rossini sans tournedo et sans foie gras ... si vous voyez ce que je veux dire.
Et moi, naïf comme un Florent Pagny devant sa feuille d'impôt, qui croyait que l'anglais suffirait ...

[Feanor]

II Comment ?

Où il est expliqué dans les moindres détails, et ce à l'intention des néophytes aventureux, comment on prépare et organise un voyage d'un mois au japon.

Tout d'abord qu'il me soit ici permis de remercier www.forumjapon.com pour l'incroyable source d'information mise à disposition ici et sans qui mon voyage n'eut jamais vu le jour. Et j'attire l'attention à ceux qui dégaînent un peu trop vite leurs questions, que jamais je n'ai eu à demander le moindre renseignement ici. Pour cause : tout y est.

Et aussi un grand merci à cet autre site, tenu par Olorin, pensionnaire de ces lieux également : http://www.destination-japon.com/

Je tiens aussi à ne pas remercier Vivendi Universal, la Warner Bros et les Guitares Paul Reed Smith, sans qui ce projet s'est de toute façon réalisé.

Alors voila, d'abord il faut des gens qui partent. Tout seul je pense que ça doit perdre un poil de sa valeur, un tel voyage. Nous étions trois à avoir décidé de partir, pour des raisons diverses, et fort éloignées je dois dire.
Trois ça me paraît un bon chiffre. En tout cas ça s'est pas mal passé.

La décision ferme de partir s'est prise en janvier 2005, si ma mémoire est bonne. Nous avons alors commencé à jauger un peu les différents sites de billeterie d'avion en ligne. J'étais plus ou moins au courant des prix qui se pratiquent pour un Paris-Tokyo A/R (à savoir entre 650 et 1000 euros selon qu'on choisit Aéroflot ou Air France), et je suis tombé via le site www.otu.fr sur un A/R direct d'Air France à 892 euros. Ca reste un poil cher comparé à d'autres compagnies, mais pour un vol direct c'était franchement pas mal. D'autant que la réservation s'est faites fin janvier 2005, pour partir le 1er aout. C'est très longtemps à l'avance, et on peut trouver moins cher en s'y prenant plus tard ...
Petite anecdote, il se trouve que le site sur lequel nous avon acheté les billets avait fait une erreur et avait oublier d'inclure une taxe d'environ 70 euros. Nous avons donc eu un léger coup de bol ...

Le billet réservé, il fallait commencer à s'inéresser un peu à l'itinéraire de nos rêves. L'ambition était au rendez-vous : avec un mois de voyage, nous voulions tout voir.
Tout, c'est un poil éxagéré. A tout le moins nous voulions parcourir le Japon de long en large. Pour designer notre itinéraire, deux sources essentielles d'informations :

- Internet et les deux sites sus-cités.
- Le Lonely Planet Japan. Une mine d'information

Il se trouve que nous avions à notre disposition d'autres guides francophones, mais d'une qualité franchement moindre. A tel point que seul le Lonely nous a accompagné. Seul hic, il me semble qu'il n'y a pas encore de version Française ...

Un dernier détail : nous avons acheté une excellente carte du Japon grand format, indispensable pour planifier correctement, et donner une idée réaliste des distances. Sans ça c'est la porte ouverte aux délires question transport.

Choisir l'itinéraire s'est avéré assez simple. Il était construit autour d'une contrainte importante : le Japan Rail Pass.

A ce propos j'ouvre une petite parenthèse : le JR Pass c'est génial. Ca nous a couté 477 euros, mais on l'a largement amorti, et de plus c'est d'une utilisation enfantine. Il existe une alternative qu'est le Seishun 18 kippu, mais qui ne permet pas d'utiliser les Shinkansen. Or le Shinkansen, c'est bien, c'est grand. Personnellement je le conseille, mais évidemment tout dépend du budget et du temps à disposition.

Or le JR passe est valable durant 21 jours (du moins la versions qu'on a prise). Combiné au fait que nous voulions passer une semaine pleine à Tokyo, nous avons décidé de ne rester que deux jours à Tokyo à l'arrivée puis de partir vadrouiller de parle Japon pour revenir jour 24 à Tokyo.

Nous avons de plus choisi la stratégie suivante : se poser dans quelques grandes villes qui seraient nos points de départ vers la région pour minimiser au maximum les trajets en train avec les sacs à dos.
Il en a résulté que l'itinéraire suivat s'est dégagé :

- Jour 1-3 Tokyo
- Jour 3-7 Hokkaido
- Jour 7-23 Kyoto
- Jour 23-30 Tokyo

Ce système présente un avantage, outre la simplification logistique, qui est de nous laisser planifier au jour le jour ce que nous voulions faire. Une très grande souplesse qui s'est avérée très agréable, et qui a mis le Lonely à rude contribution ...

[Feanor]

II Comment (suite)

Où l'on parle de la réservation de suites grandioses dans des palaces au luxe tout occidental

Pour ce qui est du JR Pass toute information utile pourra être trouvée dan la rubrique Japon Pratique.

Restait à trouver des lits dignes d'accueillir nos augustes personnes, et accessoirement accessibles à nos bourses non extensibles.

Nous avons visé la catégorie 18/20 euros c'est à dire 2500/3000 yens.

Petite astuce pour convertir : convertissez en Francs, si vous vous souvenez encore de ce que ça vaut. C'est beaucoup plus facile, il suffit de diviser par 2 et d'enlever un zéro. 3000 yens --> 150 francs environ.

Je ferais un commentaire sur chacun d'entre eux à chaque fois que nous les croiserons durant notre périple.

Je vais vous donner les adresses des Auberges/Hôtels sur lesquels nous avons jeté notre dévolu :

www.juyoh.co.jp/english.htm 2980 yens/nuit

www.j-hoppers.com 2500 yens/nuit

www.inos-place.com 3400 yens/nuit

Les deux premiers ont été trouvés sur le site d'Olorin, et le dernier je sais plus trop mais je crois que l'ai trouvé en fouillant sur le net. Ce sont pour les deux derniers des sortes d'auberges de jeunesse, mais pas affiliées à la fédération des auberges de jeunesses. Des trucs de Backpackers, même si le terme prête un peu à sourire pour le Japon
L'autre est un petit hôtel de quartier.

Pour les réservation c'est très simple, chacun des sites possède un formulaire de réservation en anglais qu'il suffit de remplir. La réponse arrive par mail, donnant confirmation de la réservation. Il se peut qu'on vous demande de donner le numéro de CB comme garantie, mais sachez que ce sont des établissement très sérieux et nous n'avons eu aucun problème. Le payement s'effectue d'avance en arrivant à l'Hôtel.

Anecdote : Je m'étais planté en faisant ma résa au J-Hoppers, et j'ai efait une réservation d'un jour supplémentaire après coup. Le lendemain à midi je reçois un coup de fil du patron de l'auberge qui vérifie que je suis bien le même client que l'autre résa, et propose de fusionner les deux résa. Le tout dans un anglais fort correct, et avec force politesse. J'étais sur le cul, d'autant qu'il m'a applellé sur mon portable

Un conseil d'ami pour les hôtels, surtout si c'est votre première escapade au Japon, et je parle surtout pour Tokyo : imprimez le plan d'accés à l'Hôtel, généralement disponible sur le site de l'Hôtel.

Dernières remarques sur l'organisation du voyage :

Si vous comptez comme nous traverser tout le Japon, un impératif est de voyager léger. Plus léger qu'Aragorn j'entends Je sais que je suis un cas extrême mais sachez que je suis parti avec un sac à dos de voyage de taille moyenne et un petit sac à dos. Dans mon sac de voyage on trouvait trois chemises, trois bermudas, six paires de chaussettes, six slips. Dans le sac à dos un imper, point barre. J'avais fait le pari du beau temps. Pari gagnant en cette saison. Pour ce qui est de la trousse à Pharmacie, laissez tomber s'il vous arrive un bobo vous trouverez bien de quoi le soignez ... Le Japon n'est pas le Sénégal.

Pour l'argent on a fait simple, bourrin. 220 000 yens en liquide sur nous au départ de Roissy. J'étais mis en confiance par les récits faits sur la relative sécurité du Japon. Et franchement suffit de pas faire le boulet, et il n'y a aucun risque. On prend ce dont on a besoin pour la journée et le reste dans le sac à l'hotel, ou mieux dans la consigne de l'hotel quand il y en a.

Voila a peu près tout ce qu'on a planifié avant de partir. Autant dire qu'on ne savait qu'approximativement ou nos tribulations nous emmènneraient ...

[Feanor]

III Roissy-Narita

Où l'on fait une critique objective d'Air France, et où l'on en apprend plus sur le service d'immigration Japonais.

Je vous passe les détails pour arriver à Roissy, et avec un brun d'imagination nous voici dans le hall d'embarquement flambant neuf. Hall 2F ou un truc du genre je sais plus ...

Je m'attendais à ne voir que des Japonais de retour d'un voyage en France. Que nenni, ça parle toutes les langues autour de nous, et mon oeil de Lynx surprend des passeport Italiens, Américains au milieu d'une floppée de Français. Petite surprise mais après tout c'est Air France ...

Pour ce qui est du voyage, une seule chose à dire : c'est long nom d'un chien. Qu'est ce que j'ai pu passer comme temps à contempler la carte de progression de l'avion, mes yeux bovins rivés sur une sibérie improbable.
Cela dit soyons objectif : le personnel était charmant, la bouffe moyenne mais corrcte, et les films sur l'écran perso intéressant. Franchement rien à dire sur le vol, ça s'est très bien passé, si ce n'est que ce fut long. A quand des concordes sur tous les longs couriers ??

Or donc nous voici arrivés à Narita, et une fois sorti de l'avion une enfilade de couloirs bordés de baie vitrées nous emmènne dans une grande salle où des panneaux en anglais indiquent aux "foreigners" qu'ils doivent faire la queue pour l'immigration. Ce que nous fîmes bien docilement.
Le préposé dont j'héritais était pour le moins sinistre et ne montrait qu'une bienveillance limitée à mon égard. A vrai dire je le comprends, son boulot a l'air chiant. Toujours est il que le pauvre s'afflige de ce que j'ai écrit n'importe quoi sur ma fiche d'immigration (gracieusement fournie dans l'avion). Il me demande de corriger, voit que ça empire, m'arrache le bout de carton des mains, tamponne, et m'envoie au diable dans un soupir à fendre une gaufrette d'avoine centenaire ...

Tout est sous contrôle ...

Cette terrible épreuve derrière nous, nous approchons bravement de la seconde : la douane. En tout cas ça y ressemblait. Un gars en uniforme, probablement plus jeue que nous, posté près d'un détecteur à rayons X, nous salue poliement et demande avec un sourire irrésistible : "Sightseeing ?". Ce à quoi nous répondons, conciliants : "Yes". Toujours souriant il nous souhaite bon séjour et youplaboum nous voici au Japon !!

[Feanor]

IV De Narita à l'Hôtel

Où l'on prend le métro de Tokyo et où l'on croise des Français

Il est donc 8 h du mat environ, et après 13 h d'avion, nous avions décidé que le mieux pour snober le décalage horaire serait de faire notre journée comme si de rien n'était. Il nous fallait donc rejoindre l'hôtel, premier teste de course d'orientation.

Une fois récupéré les bagages nous atterissons dans un hall ou se tiennent divers comptoirs d'information et de vente de tickets de train ou bus pour rejoindre Tokyo centre. Ici, nous ne le savons pas encore mais c'est un moment extrêmement crucial de notre voyage. C'est en effet sur un de ces comptoirs anodins que nous trouvons une des deux seules cartes potables de Tokyo que nous trouveront au japon, rassemblant une carte géo détaillée, ainsi que des plans précis de toutes les lignes de métro. Cette carte est une merveille, un véritable graal, car les noms de stations y sont en Kanji ET en Romaji !! Elle nous fut tellement utile qu'à la fin du voyage elle était constituée de plusieurs morceaux, ayant plié face à l'usure. Je l'ai réparée au scotch en prévision d'un futur séjour ...

Ceci fait nous errons quelques instants et testons notre anglais avec une préposée aux tickets du Narita Express, train qui relie Narita à Tokyo. Nos tickets en mains nous nous précipitons dans le premier Express qui passe, et c'est là que nous réalisons que nous sommes au Japon. C'est d'ailleurs le lieu de notre première pose photographique, et je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager ce monument de l'histoire moderne :

Feanor dans le Narita Express

Votre serviteur se tient à droite dans son uniforme de touriste flambant neuf.

Une petite heure de trajet pus tard nous voici à Ueno ou à Nippori, ma mémoire me fait défaut sur ce détail. Et la stupeur, en moins de dix minutes on se fait alpaguer par deux groupes de Français. Rencontres bryuantes s'il en fut, qui ne furent pas sans provoquer la stupéfaction chez les nippons qui nous entendirent. Ca commençait bien pour le dépaysement Cela dit, la suite devait nous détromper ...

C'est donc à Ueno (à moins que ça ne soit Nippori) que nous entrâme en contact avec cette entité lugubre, qu'on croirait tirée du dernier Stephen King tellement elle fait peur à tout le monde : Le métro de Tokyo !!!
Et là franchement, la panne ... On comprends assez vite comment marche la machine, c'est sous-titré en Anglais, mais alors quelle ligne prendre ?? Et surtout pas moyen de localiser Minami-Senju sur la map affichée dans la station !! Qu'à cela ne tienne, on aborde un préposé dans sa cage de verre juste à côté des composteur et on lui fait comprendre qu'on veut se rendre à Minami-Senju. L'information passée le bonhome nous tends trois tickets, de sa main gantée de blanc (d'une rare élégance, la sncf devrait en prendre de la graine), et nous voici partis.

A Minami, le plan de l'hotel nous est d'une grande utilité et nous rejoignons le Juyoh sans encombre vers 10 h et des brouettes. Parlons un peu de l'hôtel et de ses environs ...

D'abord un vieux bonhomme pétulant nous accueille de façon charmante sans un mot d'anglais, mais le bougre est rodé et mène l'affaire rondement. Nous découvons nos chambre avec appréhension : un bon 5m² je dirai, n frigo, un télé, la clim, un futon, un yukata, bref le bonheur. Besoin de rien de plus. C'est propre, nickel. On repprochera juste à la lingerie de sentir le broccoli ...
Au rez de chaussez de l'Hôtel plusieurs PC en libre service pour internet et autres joyeusetés ... Il est aménagé en une sorte de lounge agréable et convivial ou on peut 'attarder le soir pour une petite belotte ... On y trouve aussi un élément dont la bienheureuse omniprésence au Japon m'a sauvé bbien des fois de la déshydratation : un distributeur de boisson.
Aventuriers nous tentons une de ces appétissantes bouteilles ornées de kanji et irradiant un vert fluo des plus douteux ... Stupeur : du thé vert. Cette boisson nationale ne remportera qu'un succès mittigé au sein du groupe : nous mettrons une sérieuse application à éviter la chose systèmatiquement par la suite.

Quant aux environs : c'est assez résidentiels, bourré d'autres hôtels du même genre. Pas mal de sdf, du moins on a pensé que c'en étaient. Ils ont l'air sympa, mais notre Japonais valant bien leur connaissance de la langue de molière nos relations se sont limitées à quelques sourires entendus ...

Il y a un seven-eleven pas loin, plusieurs restau dont un de Yakitori, bref tout ce qu'il faut pour survivre dignement ...

[Flo]

Tu écris bien et c'est très drôle!

Tu fais également un petit résumé de "Japon pratique" avec plein de conseils et c'est presque dommage que ça reste dans la section "carnets de voyage"...

[Feanor]

V 1er Jour Ueno


Où l'on prend son premier repas japonais, où l'on découvre la Caverne aux mille Renards, et où l'on hallucine sur les sdf et les corbeaux

Bon c'est pas le tout, mais on n'est pas venu là pour beurrer des tartines ... Les bagages laissé au Juyoh, on se précipite à la gare de Minami. Ueno c'est pas loin, et tout le monde en parle sur les Fora, c'est parti. Première occasion de se roder, trois bac+5 sur le problème et un quart d'heure plus tard nous avons cerné la chose. Naviguer dans le métro de Tokyo ne sera plus un problème à partir de maintenant. Tout fringuant nous débarquons à Ueno. Paysage vitadin d'un côté, mais nous apercevons de la verdure derrière nous.
Nous précipitons donc vers le Ueno Koen. Légère déception, l'été est bien avancé et c'est un parc un peu grillé que nous découvrons. On se ballade cinq minutes avant de découvrir que nos ventres crient famine. Alors on traverse le lac par le petit chemin qui fait le tour du lac, et on sort par l'opposé de la où on était entré. Très vite on repère une gargotte fort attirante que l'on investit aussitôt. Etablissement sympa, la salle est petite et contient quelques petites tables. Un comptoir où sont attablés quelques salary men, et derrière lequel un vieux bonhomme s'active à la cuisine.
Un jeune baïto décoloré nous propose un menu écrit en ancien araméen, et c'est fébrilement que nous lui lançons un timide pooku ?? Le gaillard hoche la tête, donne trois ordre aux cuistot qui aussitôt s'active de plus belle. Des bruits de friture démoniaque nous parviennent, et des flammes surgissent des casseroles quand le cuistot y jete un produit qui nous reste encore hermétique.
Dix minutes après le baito nous sert des plateaux repas avec une soupe de miso, un bol de riz, et une assiette remplie de porc frit. Le tout arrosé de soja fut excellent, et nous commençâmes l'apprentissage des baguettes sous l'oeil amusé du baito et de plusieurs salary men.

L'après midi retour au parc d'Ueno que nous parcourons de long en large. Impressionnés notamment par le lac recouvert de Lotus

Lac recouvert de Lotus

Nous découvrons aussi notre premier édifice à l'allure traditionnelle, surement un petit temple, mais rien n'est moins sur :

Petit temple à Ueno

Mais la ballade à Ueno est aussi l'occasion de deux étranges rencontres :
D'abord avec les clochards du coin. Ils sont carrément installés dans le parc, avec des grandes tentes bleues, qui ont l'air aménagées. J'ai même cru apercevoir des douches. D'ailleurs ils avaient tous l'air très propre sur eux.
Ensuite les corbeaux. Le parc grouille de gigantesque corbacs vraiment impressionnants

Une première constatation aussi : très très peu de gens typés non asiatiques. A tel point qu'on s'amusait à les compter. Et à chaque rencontre de Caucasien, le petit sourire entendu. C'est vraiment bizzare comme impression. Et du coup les gesn vous regardent, avec diverses attitudes, allant de l'indifférence au mépris, en passant par l'amusement et l'étonnement.

Notre Lonely nous parle d'une fameuse grotte aux mille renards .... Après une heure de fouilles archéologiques nous découvrons une vieille cave avec trois statue minables de renards affublées d'un bavoir rouge délavé ... On ne saura jamais si c'était le bon endroit. On se sera en tout cas payé un bon fou rire ...


En milieu d'après midi nous décidons de tester un des musées qui traînent dans le coin de Ueno. On s'est décidé pour le Metropolitant Art Museum je crois qu'il s'appellait. Truffé d'objets divers, d'artisanat japonais ancien, le musée est intéressant. On peut y voir quelques lames intéressantes dans un état de conservation hallucinant ...

Malheureusement nous suppôrtons le décalage moins bien que prévu, et bientôt la vue de quelques objets louche à l'utilité obscure nous emmène sur un délire qui nous fait prendre conscience de notre fatigue physique mais aussi mentale, il est temps de retourner à l'hotel et de refaire le plein ...

[Feanor]

Merci Flo pour ton commentaire. Pour ce qui est de l'utilité de la partie pratique, pourquoi ne pas faire un lien dans Recensement des sujets de la catégorie 'Japon pratique', en précisant que seule la section II apporte des infos pratiques ??

[jolan]

Très très bon récit! En plus, tu as pu aller à Hokkaidô!!! Et ça, c'est vraiment le bien!

Comme dit Flo, tu écris très bien et on se prend au jeu de lire ton journal de bord...

Du bon boulot!

[Feanor]

VI Shinjuku I

Où l'on voit des buildings ...

Le lendemain serait donc notre deuxième jour à Tokyo, avant de partir vers la lointaine Hokkaido. Nous décidons de visiter un des quartiers les plus emblèmatiques de Tokyo : Shinjuku.

Nous quittons l'hôtel assez tard, histoire d'attaquer le périple au sommet de notre forme. Après une nouvelle aventure dans les sous-sols Tokyoïtes, nous débarquons donc au milieu d'une véritable forêt de buildings !! Notamment nous apercevons une tour double que nous connaissions déjà visuellement : le fameux Tokyo Metropolitan Governement Building. Grosso modo la mairie de Tokyo quoi !!

Un petit aperçu avec cette photo assez réussie :

Mairie de Tokyo

Avant d'arriver à Tokyo, nous n'avions parmi notre groupe, aucune expérience des Building. Et dans notre imaginaires, ceux-ci étaient des sortes de QG géants de multinationnales omnipotentes et gardée par des soldats d'élites génétiquement modifiés ... Ben il se trouve, en tout cas au Japon, que NON !! En effet les BUildings sont en "libre-accés", et disposent pour la plupart d'observatoires situés aux derniers étages, ouverts au public. C'est notamment le cas de la mairie de Tokyo, qui aubaine pour le touriste, dispose de deux observatoire, un dans la tour nord et un dans la tour sud. Pour y accéder il suffit de faire la queue au rez de chaussée près des ascensseurs, dont s'occuppent quelques jeunes groom toujours souriant. Nous embarquons donc dans une de ces merveilles technologiques nippones, qui nous propulse en moins d'une minute à quelques 220 mètres d'altitude. C'est à tel point rapide que nos oreilles n'eurent pas le temps de s'accoutumer au léger chagement de perssion, provoquant des siffelements comparables à ceux que l'on ressent en avion ou lors d'une ballade en montagne ...
En haut nous découvrons une pièce entièrement cernée de baies vitrées nous procurant un panorama imprnable sur Tokyo, et surtout sur Shinjuku.

La preuve en images :

Forêt de Building

Sur celle ci on remarque sur la droite le parc Yoyogi si je ne dis pas de bêtises, et à gauche la tour qui ressemble un peu à l'Empire State Building, que l'on aperçoit lorqu'on flâne dans le Yoyogi.

Yoyogi

Sur ce plan ci je crois, une photo panoramique est placée en dessou de la fenêtre, indiquant que l'on peut apercevoir le Fuji. Moi je veux bien mais alors pas en été hein ??

[url]Photos N&B à venir [/url]

Petite précision : le flou artistique que l'on voit sur mes photos en N&B pourraient faire croire à une pollution démoniaque. Attention ... c'est le cas Cela dit seulement en partie. Je soupçonne un joint à l'agonie sur mon appareil qui amplifie le phénomène ...

Tout cela nous pris le reste de la matiinée, et nous nous mîmes bientôt en quête de pitance ...

PS : les photos récalcitrent, mais elles vont bien finir par coopérer :p