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Les prix de détail ont augmenté au Japon en octobre pour la première fois depuis cinq ans et demi et la production industrielle a progressé pour le deuxième mois consécutif, signes probables d'une reprise qui semble se confirmer.

TOKYO (Reuters) - Les prix de détail ont augmenté au Japon en octobre pour la première fois depuis cinq ans et demi et la production industrielle a progressé pour le deuxième mois consécutif, signes probables d'une reprise qui semble se confirmer.

Le gouvernement a annoncé vendredi que les prix de détail, hors prix des produits alimentaires frais, avaient augmenté de 0,1% en octobre, par rapport à octobre 2002, soit leur première hausse depuis avril 1998.

Économistes et experts du gouvernement attribuent cette hausse à des facteurs particuliers: un été froid qui a provoqué une envolée des prix du riz, le fait que les malades assument une part plus importante des frais médicaux et un relèvement des taxes sur le tabac.

Mais ils conviennent qu'en elle-même, la statistique démontre que le rythme de la déflation a sensiblement ralenti par rapport à l'an passé et que la plupart des indicateurs économiques donnent à penser que la reprise économique du pays, portée par l'exportation, poursuit son chemin.

"Le fait que nous ayons un chiffre positif pour la première fois depuis bien longtemps nous donne la première preuve d'une amélioration visible de la situation au point de vue de la déflation," commente Yukari Sato (JP Morgan).

Quarante-neuf mois de déflation ont découragé la demande et l'investissement mais des données récentes montrent que ce dernier a remonté dans la mesure où les entreprises doivent honorer une forte demande à l'exportation pour des produits dans le vent tels que les appareils photo numériques.

La Banque du Japon (BoJ) s'est engagée à conserver une politique monétaire généreuse tant que les prix de détail, hors leurs éléments les plus volatils, n'auront pas montré une tendance haussière régulière. Profession de foi qu'a réaffirmée vendredi le gouverneur adjoint de la BoJ Eiji Hirano.

"Nous ne renoncerons pas automatiquement à la politique d'assouplissement quantitatif seulement parce que cette condition aura été remplie. Il faudra considérer d'autres éléments nécessaires avec soin," a expliqué Hirano.

GROS EFFORT

Le ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie a annoncé ce vendredi une hausse de 0,8% de la production industrielle en octobre, par rapport au mois précédent, laissant espérer un redressement du secteur manufacturier.

Le marché attendait une hausse plus importante, de 1,9%, mais celle constatée fait suite à un bond de 3,8% en septembre et l'indice de la production industrielle s'est retrouvé à son meilleur niveau depuis mars 2001.

Les analystes sont optimistes pour la production. Ils observent que la production de certaines pièces, comme les puces destinées aux appareils photo intégrés aux téléphones mobiles, n'arrive pas à suivre le rythme de la demande.

Mais les éléments fondamentaux qui ont maintenu la croissance du Japon en situation de léthargie sont toujours là : demande intérieure tiède et un secteur bancaire qui reste fragile, rendant la générosité monétaire de la BoJ sans objet.

Pour autant, les statistiques parues vendredi ont encore montré que le rapport des offres aux demandes d'emplois a continué d'augmenter en octobre, ce qui donne à penser que les entreprises embauchent pour assurer un rythme de production plus élevé. Toutefois, le taux de chômage a monté et les dépenses des ménages ont baissé ce même mois.

Il y avait en octobre 70 offres d'emplois pour 100 demandes contre 66 en septembre mais le taux de chômage a progressé à 5,2% contre 5,1%.

Les dépenses moyennes des ménages salariés japonais, indicateur clé de leur consommation, ont baissé de 1,1% réel en octobre en glissement annuel, à 322.098 yens (2.951 dollars).

Durant la semaine, les statistiques ont montré que les ventes au détail ont augmenté en octobre pour la première fois depuis 31 mois mais la demande reste inégale.

Quant à la demande extérieure, on craint toujours que la fermeté du yen finisse par prélever son tribut sur l'exportation. Le yen a atteint en novembre un pic de trois ans autour de 107,50, gagnant plus de 10% sur un peu plus de trois mois, mais était revenu vendredi vers 109,50.

Enfin, la santé du système bancaire japonais reste préoccupante, surtout au niveau régional, en témoigne les difficultés de la banque Ashikaga. Un gros effort reste à fournir pour nettoyer les bilans de leur passif douteux.

(1$ canadien= 84,4 yens)

(1$ US= 1,30$ canadien)

source: http://www.lesaffaires.com/fr/Aujourdhui/detail.asp?id=160053&id_Section=808