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L'intégration régionale asiatique et la place du Japon, enjeux et perspectives
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Parallèlement à la discussion portant sur les relations Chine-Japon, je souhaiterais en lancer une portant spécialement sur l'intégration régionale asiatique et la place du Japon au sein de cette dernière.
Une discussion que j'ai eu il y a peu de temps avec des japonais sur les différences entre l'Europe et l'Asie a poussé ma curiosité à aborder la question.
Ce qui revenait de cette discussion était qu'à la sortie du Second conflit mondial, deux différences fondamentales se faisaient jour, d'une part une volonté politique d'unification de l'Europe...
qui aboutira dans un premier temps par la création du Conseil de l'Europe comme garant du règne du droit et de la démocratie en Europe, notamment via son instrument juridique le plus important, la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales (CEDH), puis la création autour de la France, du Bénélux, de l'Italie et de l'Allemagne de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier précurseur de l'intégration économique de l'Europe débouchant sur une intégration plus large par l'entremise du Traité de Rome puis la création de l'Union Européenne, la mise en œuvre de la monnaie unique et d'une ébauche d'intégration politique à l'échelle du continent symbolisé par les institutions au premier rang desquelles se trouve le Parlement européen.
...et de l'autre la reconstructions des nations asiatiques cohabitant dans un espace tout juste apaisé et dont les tensions diplomatiques et militaires sont font encore jours malgré quelques faibles tentatives de rapprochement par la création de l'Association des Etats de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) ou de l'Association des Etats de l'Asie-Pacifique (APEC).
Concernant l'Asie, plusieurs points sont à noter.
D'une part, concernant les contentieux historiques, on retrouve plusieurs plaies encore ouvertes dont,
le contentieux colonial et militaire du Japon en Chine, en Corée du Sud, et en Asie du sud-est,
les relations inter-coréennes, les traces de l'ancien empire chinois, aujourd'hui occupé par la RPC et dont les volontés de satellisation d'un certain nombre de territoires sont plus que toujours d'actualité par le biais de la puissance commerciale, militaire ou culturelle.
A cela on peut ajouter la question de la dictature birmane, la stabilité de la toute jeunes démocratie indonésienne, les différences entre régimes libéro-démocratiques et communistes d'Asie du Sud-est,
les contentieux territoriaux en mer du/de Japon/Chine.
Dans ce contexte pour le moins mouvant, les puissances asiatiques émergent depuis plus de 30 ans et constituent aujourd'hui les premières dynamiques économiques mondiales.
Ces économies émergentes mènent entres-elles une concurrence enragée tout en se complétant dans d'autres domaines. On note ainsi une forte interpénétration des grandes puissances régionales que sont la Chine, le Japon, la Corée et la Thaïlande par le biais des Investissements Directs Etrangers (IDE) et l'on observe également une volonté commune de surmonter les crises comme l'Asie en a connu en 1997 par le biais de l'ASEAN et d'accords monétaires multilatéraux, d'encourager le commerce dans la zone par le biais d'accords de libre-échanges, de pousser en avant le développement par le biais de la Banque Asiatique de Développement (BAD) ou encore de développer la coopération culturelle, éducative et économique par le biais d'association des métropoles asiatiques.
Dans cet espace agité, des projets de coopération et d'intégration économique se font jours, ainsi autour de l'ASEAN ou de l'APEC, d'autres initiatives émergent comme le projet d'une Communauté d'Asie Pacifique promu par le Japon ou la mise en œuvre d'un système monétaire commun.
Comment l'Asie va-t-elle s'organiser de façon interne et externe dans le cadre de son ascension économique et politique à l'échelle de 10, 20 ou 50 ans ?
Va-t-elle parvenir à une stabilisation ?
Mettra-t-elle en oeuvre une intégration régionale comme l'a fait l'Europe et comme d'autres régions l'ont commencé comme l'Afrique et l'Amérique du Sud ?
Cette possible stabilisation se fera-t-elle dans l'intérêt ou au détriment des Etats-Unis ?
Qui du Japon, de la Chine, de la Corée du Sud, de la Thaïlande ou de l'Indonésie parviendra à s'installer durablement comme puissance moteur régional ?
Les interrogations sont grandes, les enjeux aussi et le sujet n'en est que plus intéressant pour décrypter la futur organisation mondiale du nouveau siècle.
Voici plusieurs documents permettant d'initier la discussion :
Les dirigeants de l'APEC discutent de l'intégration économique régionale :
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Je viens rajouter une information, le Japon refuse la proposition Russe de création d'un espace économique commun pour l'exploitation des îles Kouriles, territoire dont le Japon et la Russie revendiquent la souveraineté pour pouvoir notamment y exploiter des réserves minérales, gazières et pétrolières.
La Russie propose au Japon la création d’une zone économique libre dans l’archipel des Kouriles :
En même temps ça paraissait logique que le Japon refuse une telle offre en sachant le tollé qu'avait provoqué la visite de Medvedev sur les iles Kouriles fin octobre, alors que le Japon était en pleine crise avec la Chine après l'emprisonnement de l'équipage chinois au large des îles Senkaku (ce qui a soulevé une nouvelle fois le problème de territorialité de ces îles). Mais bon, à ce genre de conflits territoriaux faisant suite à la WWII, la proposition russe paraissait fortuite et bien pensée, d'autant plus que ces cailloux ne sont réclamés que pour en extirper leurs ressources. Il me semble que pour les Senkaku une exploitation bipartite des îles a été réalisé avec insuccès d'ailleurs.
J'ai l'impression que les politiques japonais ne réagissent ainsi que pour préserver les nationalistes...
Les ministres de la Défense sud-coréen et japonais se rencontrent, ce lundi 10 janvier 2011, à Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Au centre des discussions : la menace militaire nord-coréenne, et les possibilités de coopération militaire bilatérale. C'est la première réunion de ce type depuis près de deux ans. En effet, si la Corée du Sud et le Japon sont unis face à la Corée du Nord, de nombreux différents, notamment historiques, empêchent les deux pays de se rapprocher...
La montée en puissance militaire de la Chine (notamment du fait du développement très récent de sa flotte de haute mer qui est une nouveauté historique) et l'activité militaire nord-coréenne en pleine période de passation de pouvoir dynastique font converger indubitablement les intérêts géopolitiques et militaires coréens et japonais.
A la clef de possibles coopérations matérielles voir opérationnelles (encore que le Japon reste assez limité de côté là du fait de sa Constitution, bien que sa mise en œuvre est ambiguë) et l'on parle d'un accord de coopération militaire bilatérale entre les deux pays.
D'un autre côté le PDJ au pouvoir penche (malgré les récents évènements et la poussée des nationalistes, qu'ils soient conservateurs ou socialistes) pour une coopération avec la Chine, notamment au niveau économique et rêve d'une zone de libre échange, voir d'une monnaie commune (ou tout du moins d'un panier de monnaie commune).
Rapprochement militaire et stratégique contre la Chine dans une vision américaine de configuration de l'Asie pacifique ou au contraire, une possible tentative d'amélioration des relations politiques sino-japonaises, ces deux visions s'opposent à première vu mais pourraient bien se combiner, notamment si la Chine accepte la possibilité d'une effondrement du pouvoir nord-coréen (voir les câbles diplomatiques américains) et que les Etats-Unis abandonnent l'objectif de containment chinois (ce qui est entrain de se produire).
Ce n'est pas encore ça, mais les Etats-Unis et la Chine tentent de reprendre le dialogue sur le plan militaire. Le secrétaire d'Etat américain Robert Gates est à Pékin depuis le 9 janvier pour une visite de trois jours avant de s'envoler pour Séoul et Tokyo. Au lendemain de son arrivée, il a rencontré son homologue chinois. Au programme de leurs discussions : Taiwan, la Corée du Nord et le nucléaire mais sur toutes ces questions, rien ne semble avancer.
Pour continuer sur l'information précédente, les relations sont encore très tendues entre les Etats-Unis et la Chine sur les questions militaires. Mais l'un et l'autre ne peuvent ni s'ignorer ni rentrer en conflit frontal du fait de leurs relations réciproques économique et monétaires.
Les Etats-Unis continuent de soutenir militairement Taïwan en tant que nation indépendante et la Chine continue de soutenir le gouvernement de Pyongyang, de sorte que chacun garde une épine dans le pied de l'autre.
Les apparence montrent bien que sur le sujet nord-coréen, les Etats-Unis sont du côté de ses deux alliés japonais et coréens, mais ces derniers sont aussi tentés de trouver des terrains de convergence pour parer à toute inflexion de la politique militaire et diplomatique états-unienne.
NARA, Japan, Jan. 19 (Xinhua) -- Cultural ministers from China, Japan and South Korea participating the 3rd China-Japan-Korea Ministerial Conference on Culture held in Nara, Japan on Wednesday reached broad consensus on promoting cultural exchange and cooperation.
Cai Wu, Minister of Culture of the People's Republic of China, Takaki Yoshiaki, Minister of Education, Culture, Sports, Science and Technology of Japan, Yu In-Chon, Minister of Culture, Sports and Tourism of Korea attended the meeting organized by the Japanese Ministry of Education, Culture, Sports, Science and Technology.
Cai Wu, Takaki and Yu In-Chon delivered keynote speech at the meeting. Cai Wu said in his speech that China, Japan and Korea are close neighbors with long and deep historical and cultural origins. In the 21st century, China, Japan and Korea have made significant progress in political, economic and cultural cooperation, which provides an unprecedented historical opportunity for the cultural cooperation among the three countries.
Takaki noted that cultural exchange is the basis for the formation of regional awareness and building of mutual trust, and the China-Japan-Korea Ministerial Conference on Culture should contribute to promote the closer cooperation between China, Japan, Korea and the prosperity and stability of the East Asia area. Yu In-Chon said in his speech that culture is the mirror of life and the cultural exchanges among China, Japan and Korea is the link to promote the mutual understanding and feelings among the people of the three countries.
Cai Wu recalled in his speech the progress of China-Japan-Korea cultural cooperation, pointed out that the trilateral cooperation should focus on the world and development, with a strategic and long-term plan; the trilateral cooperation should fully respect and meet the cultural needs of the people of the three countries to consolidate public opinion; it is also necessary to correctly grasp the trend of world development and keep pace with the times. He also gave a Five-point Advice that in order to achieve long- term development in cultural field, we should strengthen the institutionalization of the trilateral cultural exchange; we should strengthen the cooperation in cultural industries; we should focus on the cultural exchange and cooperation among the youth of the three countries; we should explore the possibility of the cooperation in non-traditional fields; we should also strengthen the cooperation in the protection of intangible cultural heritages.
La Chine, le Japon et la Corée du sud organisent depuis plusieurs années une conférence annuelle sur la coopération culturelle multilatérale dans le but de promouvoir leurs cultures entre-eux et dans le monde.
Lors de l'édition 2010 qui s'est déroulé à Nara, une déclaration portant un agenda de coopération 2020 a été mis en place. Peu d'informations quant au contenu de la déclaration, mais il s'agit de permettre une coopération entre industries culturelles. A priori cela devrait renforcer les échanges de programmes audiovisuels, de films ou encore l'organisation de coopérations culturelles.
Simple déclaration sans contenu ? Volonté de la Chine de montrer une image réconcilié avec ses deux voisins japonais et coréen, surtout après les tension autour des Senkaku et des habituels manifestation et heurts anti-japonais organisés en Chine ?
Toujours est-il que l'information n'est pour le moment reprise essentiellement par les agences officielles chinoises, confirmant la thèse précédente.
Asean adopts 2011-1015 tourism strategic plan (Business Standard)
ASEAN tourism ministers have agreed to adopt an ASEAN Tourism Strategic Plan (ATSP) 2011-2015 to serve as reference for national tourism organisations in carrying out tourism programs in the Southeast Asian region.
The use of the ASEAN Tourism Strategic Plan is a follow up to a roadmap for integration of tourism sector which ended in 2010, according to the results of the ASEAN Tourism Forum (ATF) which is taking place in Phnom Penh from Monday to Friday.
Sur le thème de la coopération culturelle, l'ASEAN tient actuellement à Phnom Penh son sommet sur le tourisme en Asie réunissant les ministres du tourisme des Etats membres (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Singapour, Thaïland, Vietnam) avec la coopération de la Chine, de la Corée et du Japon (ASEAN +3), mais aussi de l'Inde et de la Russie.
L'objectif est de développer les investissements touristiques dans la région dans le but de promouvoir l'Asie comme première destination touristique mondiale.
Que tirer de ces informations ? Et bien la coopération culturelle en Asie est un élément important dans le cadre de l'émergence politique et économique de l'Asie. C'est un moyen intéressant à plusieurs titres, il permet d'être un levier de développement économique rapportant notamment des devises aux pays concernés, mais il permet aussi de promouvoir une image pacifié du continent pouvant faire oublier les nombreux conflits de la région, on peut songer notamment à la Thaïlande, la Chine ou la Birmanie.
Dans une éventuelle communauté asiatique, le Japon tout comme l'Indonésie veulent l'entrée de l'Australie, ce qui les oppose à la Chine et la Malaisie.
Par ailleur, si ça n'a pas été déja dit, je tiens à souligner le fait que Japon/Chine/Corée du Sud ont décidé la mise en place d'un secrétariat d'Asie du Nord dont le premier secrétaire sera un diplomate sud coréen.
Dans ce meme cadre, les dirigeants des 3 pays ont décidé de se rencontrer en Juin.
Les 3 pays discutent aussi d'accords de libre échange, accords culturels (dont un a déja été signé et mis en place : l'accord qui favorise la collaboration entre les artistes des 3 pays et la fin de toute interdiction ou restriction et donc l'ouverture de la Chine populaire aux artistes japonais et coréens+leurs séries et films).
Je rajoute aussi que la Thailande veut avoir son mot à dire puisqu'elle a proposé l'entrée dans la Communauté Asiatique des pays arabes, perses et hindoux. En effet, les pays arabes (Arabie Saoudite notemment) ou encore les pays persans (iran) de meme que les pays hindoux (Pakistan par exemple) montrent leur intéret pour une communauté asiatique continentale.
Si on part du principe que la majeure partie du Moyen-Orient se trouve en Asie on peut éventuellement voir un rapport avec un espace "asiatique" : )
Oui, si tu prends les 5 continents, tu te retrouves avec ce constat.
Mais du coup, tu y mets la Russie aussi?
Le Moyen-Orient, culturellement et historiquement, je ne considère pas ça comme faisant partie de l'Asie, sachant que ma propre considération importe autant à léchelon politique-international qu'un prout de pigeon en plein océan atlantique.
L'Australie pareil, ils sont bien plus proches des USA et de l'Occident que de l'Asie.
Citation:
donc l'ouverture de la Chine populaire aux artistes japonais et coréens+leurs séries et films).
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