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TOKYO, 29 nov (AFP) -

Le gouvernement japonais, qui craint une déstabilisation du secteur financier du pays, a annoncé samedi un plan de nationalisation du groupe bancaire régional insolvable Ashikaga Financial Group, deuxième sauvetage d'un groupe financier cette année.


Selon les médias japonais, Tokyo compte consacrer plus de 1.000 milliards de yens (7,7 milliards d'euros) de fonds publics au sauvetage de la banque.


L'Etat avait déjà en juin massivement renfloué et nationalisé de fait Resona, cinquième groupe bancaire du pays basé à Osaka (ouest), en y injectant 1.960 milliards de yens (environ 14 mds EUR).


L'annonce de samedi fait suite à une réunion de crise convoquée tard dans la soirée par le Premier ministre Junichiro Koizumi, ont précisé des responsables officiels.


"Le gouvernement va continuer d'assurer la stabilité du système financier en étroite collaboration avec la Banque du Japon", a déclaré M. Koizumi dans un communiqué.


"Nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour sauvegarder l'ordre et un climat de confiance, et pour protéger les déposants", a-t-il ajouté.


"Tous les dépôts seront protégés", a-t-il insisté, ajoutant: "Je suppose que le marché va réagir avec calme à cette affaire".


Au moment où les quatre premiers groupes bancaires du pays, dits "city banks", Mizuho, UFJ, MTFG et SMFG ont annoncé ces derniers jours une amélioration de leur situation financière, les établissements régionaux sont, eux, frappés par une hausse continue de leurs mauvaises créances due à l'aggravation du tissu économique local.


Aux termes du projet, l'Etat prendra temporairement le contrôle d'Ashikaga Financial Group en acquérant la totalité de ses actions. Il en assurera la gestion jusqu'à son redressement, a précisé le ministre chargé de la politique économique et budgétaire et du secteur financier Heizo Takenaka.


Les dettes d'Ashikaga Financial Group excédaient de 102,3 milliards de yens ses actifs fin septembre, selon l'agence de presse japonaise Jiji, qui cite des responsable de l'autorité de réglementation du secteur financier, l'Agence des Services financiers (FSA).


La Banque du Japon a de son côté également réuni d'urgence son comité de politique monétaire tard samedi, afin d'accorder des prêts spéciaux à Ashikaga Bank, principal établissement du groupe, a précisé Jiji.


Créé en mars 2003, Ashikaga Financial Group, situé à Utsunomiya dans la préfecture de Tochigi (nord-est de Tokyo), est constitué d'Ashikaga Bank et d'autres filiales. Avec 171 agences et quelque 3.000 employés, c'est le groupe financier le plus important de la région, détenant 5.200 milliards de yens d'actifs et l'équivalent de 4.900 milliards de yens de dépôts.


Déjà soutenu par l'Etat en 1998 et 1999, il a reçu à ce jour un total de 135 milliards de yens de fonds publics.


Le gouvernement japonais a engagé un vaste chantier de réduction des créances douteuses qui minent le secteur bancaire, repris en mains à l'automne 2002 par Heizo Takenaka.


Les créances douteuses des banques ont chuté de 15% sur l'année achevée fin mars 2003 à 44.500 milliards de yens, leur première baisse en trois ans, malgré la hausse mécanique engendrée par des critères d'évaluation plus sévères de la qualité des créances.


Mais les sauvetages de banques, s'ils rassurent le marché en signifiant qu'aucune grande banque ne sera abandonnée à la faillite, laissent entrevoir "un danger moral" pour le réel assainissement du secteur car rigueur et vigilance risquent de s'endormir, avaient commenté plusieurs analystes après l'affaire Resona.


Le dernier renflouement du système bancaire datait alors de mars 1999, lorsque l'Etat avait injecté près de 7.500 milliards de yens (57 milliards d'euros au cours de l'époque) dans ce qui étaient les 15 plus grandes banques du pays avant les grandes fusions intervenues depuis

source: http://www.courrierinternational.com/afp/resultatDepeche.asp?id=031129171154.0e0gwn4y