shinchan Ceinture Marron
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Posté le: 27 Nov 2003 08:29 Sujet du message: Le Japon reste ferme face aux menaces d’Al-Qaïda
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Le Japon reste ferme face aux menaces d’Al-Qaïda
Le gouvernement japonais a reçu cette semaine des menaces d’attentats à la suite de sa décision d’envoyer des troupes en Irak.
Le Japon ne se laissera pas intimider par les menaces, attribuées à l’organisation terroriste Al-Qaïda, d’attaques portées « au cœur de Tokyo », a déclaré le Premier ministre, Junichiro Koizumi, le lundi 17 novembre, à la suite de communiqués reçus par deux publications arabes basées à Londres.
Le journal saoudien Al-Majalla a ainsi annoncé avoir reçu, dimanche, un message sous forme de courrier électronique signé par Abou Mohamed Al-Ablaj, présenté comme un dirigeant du réseau terroriste. Ce texte indique : « Si les Japonais veulent voir anéantir leur puissance économique par les combattants d’Allah, qu’ils viennent en Irak. Nos frappes arriveront jusqu’à Tokyo. »
Les menaces contre le Japon interviennent alors que le gouvernement a fait part de son intention d’envoyer des troupes en Irak. Après l’attentat contre une base italienne à Nassiriya (sud de l’Irak), le 12 novembre, le gouvernement Koizumi a cependant décidé de surseoir à sa décision tout en affirmant qu’il était décidé à remplir ses engagements « dès que possible ». Selon le quotidien Asahi Shimbun, Tokyo aurait renoncé à tout envoi de troupes avant la fin de l’année.
Une cible potentielle
Le secrétaire et porte-parole du gouvernement, Yasuo Fukuda, a déclaré que le Japon était en train de vérifier l’authenticité des menaces attribuées à Al-Qaïda. Elles ont cependant eu l’effet d’une douche froide et seraient, selon le quotidien économique Nihon Keizai, l’une des raisons de la chute lundi de l’indice Nikkei. C’est la seconde fois que le Japon est nommément mentionné comme une cible potentielle d’actions terroristes. Il l’avait été en septembre dans un enregistrement diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazira et attribué à Oussama Ben Laden. Ce message notait que l’archipel figurait parmi six pays participant à « une guerre injuste ».
Pour avoir mené, depuis les crises pétrolières du début des années 1970, une politique active vis-à-vis des pays arabes – d’où provient la grande majorité de ses approvisionnements en pétrole –, le Japon se considérait, jusqu’à présent, à l’abri des menaces terroristes liées à cette région du monde. Une série de mesures de renforcement de la vigilance dans le cadre des lois sur la lutte antiterroriste ont certes été prises au lendemain du 11 septembre 2001 pour protéger des sites stratégiques (les centrales nucléaires et les bases militaires américaines qui abritent 47 000 hommes). Mais, à Tokyo ou dans les grandes villes, le dispositif policier est resté discret.
Des indications donnent cependant à penser que l’archipel n’est pas exempt de tout risque : des membres d’Al-Qaïda ont résidé ou transité au Japon. En août, a rapporté la presse locale, la police japonaise a expulsé un Pakistanais soupçonné d’appartenir au réseau terroriste. Il avait été arrêté en mai 2002 pour violation de la loi sur l’immigration.
À son retour, les autorités pakistanaises l’ont placé en détention. D’autre part, selon les services de renseignement américains, douze militants extrémistes seraient entrés au Japon peu avant le 11 septembre 2001. Et, en 2002, six Pakistanais, membres du réseau Al-Qaïda, auraient essayé d’y pénétrer avec de faux passeports.
Le Japon compte une petite communauté musulmane évaluée à 100 000 personnes (sans compter les immigrés clandestins). La plupart sont originaires d’Asie du Sud et du Sud-Est. Cette communauté est en croissance constante. De plus, beaucoup de Japonaises mariées à des musulmans se sont converties et fréquentent les quelque vingt mosquées de l’archipel.
Fortement ébranlée
Mais la communauté musulmane est paisible et ne fait guère parler d’elle. Elle avait été fortement ébranlée en 1991 par l’assassinat de Hitoshi Igarashi, le traducteur japonais des Versets sataniques de Salman Rushdie. L’auteur du crime n’a jamais été retrouvé.
La relative animosité – ou la suspicion – à l’égard des musulmans, sensible à la suite des attentats du 11 septembre est retombée. « Il n’y a pas eu de changement notable dans la perception de la communauté musulmane par les Japonais et nous ne sommes pas l’objet de surveillance particulière », nous dit un Pakistanais qui réside dans l’archipel depuis une vingtaine d’années et y pratique le commerce. « Le fondamentalisme ne s’est pas répandu chez les jeunes : ils sont surtout ici pour faire de l’argent », poursuit-il. La communauté a cependant ses zones d’ombre, avec ses réseaux d’immigration clandestine qui alimentent des petites entreprises en main-d’œuvre à bon marché. Des Iraniens sont liés à la pègre dans le trafic de drogue et, en dépit de la surveillance des transferts bancaires, l’archipel reste une place de blanchiment de l’argent
source: http://www.lexpress.mu/display_news_dimanche.php?news_id=8396 |
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