shinchan Ceinture Marron
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Posté le: 25 Nov 2003 15:24 Sujet du message: Irak: Koizumi sur la défensive face à une opinion hostile à l'envoi de soldats
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TOKYO, 25 nov (AFP) -
Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi s'est efforcé mardi de défendre l'alliance avec les Etats-Unis et son plan controversé d'envoyer des soldats en Irak alors que les sondages montrent une hostilité croissante de l'opinion publique envers sa politique irakienne.
"Compte tenu de notre alliance avec les Etats-Unis, de la coopération avec la communauté internationale et de l'intérêt national du Japon, il nous faut contribuer à instaurer un gouvernement démocratique et stable en Irak", a plaidé M. Koizumi devant les députés.
Critiqué par le chef de l'opposition Naoto Kan, lui reprochant son obstination, le Premier ministre a estimé que la situation en Irak ne justifiait pas à ses yeux l'abandon du déploiement des Forces d'autodéfense (FAD, l'armée japonaise).
Pourtant, selon le dernier sondage, un Japonais seulement sur dix est favorable à l'envoi immédiat de soldats nippons en Irak. 45% des personnes interrogées sont catégoriquement opposées au déploiement de troupes, tandis que 43% estiment qu'elles ne doivent pas partir avant que la stabilité soit revenue en Irak.
L'enquête d'opinion révèle que 89% des Japonais sont insatisfaits des explications données par le gouvernement pour justifier l'envoi des FAD. Le sondage a été conduit le week-end dernier par le quotidien conservateur Sankei Shimbun et le groupe audiovisuel privé Fuji News Network auprès d'un échantillon de 2.000 personnes.
La publication du sondage a incité le porte-parole du gouvernement, Yasuo Fukuda, à réaffirmer la détermination du Japon à ne pas céder face aux menaces terroristes.
"C'est tout naturel que l'opinion publique soit opposée au plan de déploiement, après avoir vu les actes terroristes commis en Irak et en Turquie", a reconnu M. Fukuda.
"Mais si nous cédons à ces menaces, est-ce que nous ne risquons pas d'encourager les groupes terroristes ?", a-t-il demandé.
M. Fukuda s'est toutefois bien gardé de détailler le plan de déploiement des FAD en Irak, ni même de donner une date, en assurant que le gouvernement donnerait des précisions "dès qu'une décision aura été prise".
Un journal saoudien basé à Londres, Al-Majallah, a affirmé avoir obtenu des messages d'Al-Qaïda dans lesquels la nébuleuse terroriste menace de frapper "au coeur de Tokyo" si le Japon envoie des troupes en Irak comme le lui demandent les Etats-Unis.
Parallèlement, la cote de popularité du Premier ministre continue à s'effriter, à 46% contre plus de 60% il y a deux mois.
M. Koizumi a semblé changer d'avis plusieurs fois ces dernières semaines, promettant aux Etats-Unis d'envoyer des soldats en Irak mais à condition que leur sécurité soit assurée.
De fait, s'il s'est personnellement engagé sans état d'âme aux côtés des Etats-Unis en Irak, fidèle à une alliance privilégiée, il est contraint à la prudence sur ce dossier ultra-sensible.
D'un côté, le soutien à Washington lui garantit le parapluie américain dans la crise nucléaire nord-coréenne, principal souci extérieur du Japon.
Mais le Premier ministre, à peine reconduit au pouvoir après des législatives moins faciles que prévu, est confronté à une opinion publique majoritairement hostile à l'occupation américaine de l'Irak.
Tokyo a décidé, au lendemain de l'attentat de Nassiriyah (sud) contre le contingent italien, de surseoir à l'envoi de 150 soldats censés préparer l'arrivée d'un petit corps expéditionnaire début 2004 dans le sud de l'Irak.
Seule une poignée de militaires japonais a commencé discrètement la semaine dernière une "mission d'évaluation" à Samawa, à 270 km au sud-est de Bagdad.
La mission n'a pas de date spécifique de retour, mais selon la presse locale, elle ne rentrera pas avant la fin décembre, ce qui exclut toute intervention militaire nippone en Irak cette année.
L'envoi de l'armée japonaise en Irak constituerait une première, la Constitution pacifiste du Japon promulguée en 1946 lui interdisant de participer à des opérations de sécurité collective.
source: http://www.courrierinternational.com/ |
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