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Source : Courrier Internationnal

JAPON - CORÉE DU SUD - La page de l'occupation est difficile à tourner

L’événement a fait la une des journaux sud-coréens en ce début de semaine. Lundi, Séoul a rendu publiques 1 200 pages de documents diplomatiques vieux de quarante ans : accumulés entre 1963 et 1965, ils marquent l’aboutissement de quatorze années de négociation entre le Japon et la Corée du Sud pour normaliser leurs relations, après trente-cinq ans d’occupation japonaise de la Corée (1910-1945). "Il s’agit pour l’essentiel de comptes rendus de négociation, de rapports et d’instructions gouvernementales. Beaucoup de ces documents concernent les demandes de réparations financières faites par la Corée du Sud au Japon", détaille le quotidien anglophone Japan Times, qui a suivi l’affaire.Ces demandes d’indemnisation intéressent les victimes du travail forcé, mais aussi les femmes réduites au rang d’esclaves sexuelles par les troupes japonaises.
La question est, depuis de nombreuses années, sensible dans la péninsule. La divulgation des documents fait d’ailleurs suite à "un procès intenté en 2002 par un groupe de 99 victimes sud-coréennes qui exigeait d’y avoir accès", rappelle le Korea Herald.

Leur publication n’aura en rien apaisé les esprits, poursuit le quotidien. Elle a été pour les Sud-coréens l’occasion d’apprendre que Séoul avait signé un accord avec Tokyo : le Japon versait 800 millions de dollars (300 millions de subventions et 500 millions de prêts à taux bonifié ou aux conditions du marché). En échange, Séoul s’engageait à répartir cet argent entre les victimes et à ne formuler aucune demande de réparation ultérieure, que ce soit au niveau gouvernemental ou venant de particuliers. "On s’attend à ce que les victimes intentent une série de procès contre le gouvernement coréen, qu’elles accusent de les avoir privés du droit d’obtenir une compensation individuelle", relève le Korea Herald. Autre point de discorde : seules ont été indemnisées les familles de 8 552 Sud-Coréens morts sous l’occupation alors qu’ils étaient contraints au travail forcé. Le gouvernement de l’époque parlait pourtant de 77 000 décès, et estimait à 1,03 million le nombre de Sud-Coréens forcés de travailler ou de s’enrôler dans les troupes japonaises, s’insurge le quotidien anglophone.
Leur indemnisation doit-elle forcément passer par des espèces sonnantes et trébuchantes ?, s’interroge en substance le Chosun Ilbo, de Séoul. Le gouvernement plaide qu’il n’existe aucune archive recensant les victimes du travail forcé. Pour le quotidien, il a fait le choix de "sacrifier le dédommagement des victimes sur l’autel du développement économique" : les fonds japonais ont été versés dans le cadre d’une coopération économique. Cette décision peut se justifier, estime le Chosun Ilbo : "Etant donné les circonstances, c’était inévitable, mais cela a profité à toute la population."
En définitive, le quotidien de Séoul préfère tourner un doigt accusateur vers le Japon : "Tokyo, au lieu de marteler que, légalement parlant, sa responsabilité envers les pays asiatiques s’est évaporée, devrait méditer sur sa responsabilité morale. Une solution politique durable ne peut avoir d’autre fondement."
Nul doute, en tout cas, que le débat rebondira dans les semaines et mois à venir. Séoul n’a dévoilé que 5 des 57 ensembles de documents qui se trouvent en sa possession. Le reste devrait être rendu public d’ici le 15 août, date du soixantième anniversaire de la libération sud-coréenne. Quant au Japon, le secret défense pèse toujours sur ses archives.
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La prise de conscience d'une femme semble commencer par son affrontement avec les méfaits de son mari. - Y.Kawabata -Le grondement de la montagne-

[Botchan]

Ce sujet est déjà abordé sur ce fil .
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"Avec ce pouvoir [de la réthorique], tu feras ton esclave du médecin, ton esclave du pédotribe et, quant au fameux financier, on reconnaîtra que ce n'est pas pour lui qu'il amasse de l'argent mais pour autrui, pour toi qui sais parler et persuader les foules." Platon, Gorgias (IVème siècle avant J-C) - NB : suis privé du droit de notation depuis Fukushima, devinez pourquoi !-