[Eric]

Source : Yahoo

TOKYO (AFP) - La Banque du Japon (BoJ) a estimé vendredi que la déflation qui affecte la deuxième économie du monde depuis plus de quatre ans devrait rester tenace jusque la fin mars 2005 et a décidé de maintenir inchangée sa politique monétaire.

Le comité de politique monétaire de l'institut d'émission a voté à l'unanimité le maintien de la fourchette de 27.000 à 32.000 milliards de yens (213 à 253 milliards d'euros) des liquidités laissées dans ses comptes à la disposition des banques.

"S'il se présentait un risque d'instabilité du marché, tel qu'une forte hausse de la demande de liquidités, la Banque fournirait des liquidités supplémentaires sans tenir compte de l'objectif précité", a déclaré la BoJ dans un communiqué diffusé sur son site internet.

La Banque du Japon (BoJ) avait assoupli lors de sa dernière réunion le 10 octobre sa politique monétaire en décidant d'augmenter les liquidités mises à la disposition du système financier afin de soutenir la reprise économique en cours dans l'archipel.

La BoJ avait élevé de 2.000 milliards de yens la limite supérieure de la fourchette du solde des comptes courants des banques à 32.000 milliards.

Par ce premier assouplissement depuis le 20 mai, elle montrait clairement sa volonté de ne pas renoncer prématurément à sa politique très conciliante tant que la déflation n'était pas vaincue.

Elle a d'ailleurs affirmé vendredi qu'elle s'attendait à voir la baisse des prix se poursuivre jusque fin mars 2005.

"L'écart entre l'offre et la demande devrait se rétrécir quelque peu au cours de cet exercice et du suivant dans le contexte de la reprise économique modérée mais il est important et peut donc encore exercer jusqu'à un certain point une pression à la baisse sur les prix", a déclaré la banque centrale dans un rapport semestriel.

"Les prix à la consommation devraient continuer de subir de petites baisses cette année budgétaire et la suivante" (achevée fin mars 2005), a poursuivi l'institut d'émission.

La BoJ s'était déclarée le 10 octobre "attachée au maintien de sa politique d'assouplissement quantitatif" tant que l'indice des prix à la consommation (à l'exclusion des prix volatils des produits frais) n'aurait pas "enregistré de manière stable des taux d'évolution de zéro pour cent voire une hausse en glissement annuel".

Cette politique est un des seuls moyens qui lui restent de faciliter le crédit alors que ses taux d'intérêts sont déjà proches de zéro.

L'indice des prix à la consommation du Japon a en effet encore perdu 0,2% sur un an en septembre, marquant quatre ans et un mois de déflation ininterrompue en glissement annuel, a annoncé vendredi le gouvernement.

Le Japon est le seul pays industrialisé dans cette situation de déflation durable qui, en un cercle vicieux, grève les bénéfices, conduisant à des licenciements et réductions de salaires qui découragent la consommation.