[Flo]

Source : Yahoo.fr



Tokyo maintiendra ses soldats malgré les adjurations des familles

TOKYO (AFP) - Les dirigeants de Tokyo ont répété vendredi qu'ils ne rappeleraient pas les soldats déployés en Irak, comme l'exigent les ravisseurs de trois civils japonais, en dépit des adjurations des familles des otages.

"Nous ne devons pas céder aux menaces abjectes de terroristes", a affirmé le Premier ministre Junichiro Koizumi au cours d'une conférence de presse. "Il n'y a aucun plan" de retrait des troupes d'Irak, a ajouté M. Koizumi en soulignant que le gouvernement "fera tout son possible afin qu'ils (les otages) soient libérés immédiatement".

L'influent secrétaire-général du cabinet, Yasuo Fukuda, a adopté la même ligne depuis le début de la crise, réaffirmant qu'"il n'y a aucune raison de se retirer". Il a expliqué que les deux coopérants et le photographe japonais capturés par "les Brigades des Moujahidine", un groupe irakien jusque là inconnu, s'étaient rendus en Irak pour une mission humanitaire. Il a confirmé que le gouvernement japonais n'avait "malheureusement" pas réussi à entrer en contact avec les ravisseurs.

Le gouvernement a mis en place vendredi matin une cellule spéciale de crise, dirigée par M. Fukuda, en collaboration avec le ministre des Affaires étrangères, Mme Yoriko Kawaguchi, et le ministre de la Défense, Shigeru Ishiba. "Nous ne pardonnerons jamais la prise d'otages innocents", a dit le Premier ministre cité par M. Fukuda.

Les familles de trois Japonais pris en otages en Irak ont exhorté vendredi le gouvernement à retirer les troupes nippones déployées dans ce pays comme l'exigent les ravisseurs. "Je veux demander aux autorités gouvernementales de sauver la vie de mon fils", a imploré en larmes Naoko Imai, la mère d'un coopérant de 18 ans détenu en Irak. "Le temps est limité. Je veux que les forces d'autodéfense se retirent, même provisoirement (...) Si elles ne le font pas, j'ai peur que ma soeur ne puisse pas revenir vivante", a plaidé Ayako Takato, la soeur d'une coopérante de 34 ans enlevée.

Un groupe irakien jusque-là inconnu, "les Brigades des Moujahidine", a menacé de "brûler vifs" les trois otages si le Japon ne retire pas ses troupes d'Irak, donnant à Tokyo un délai de trois jours, selon la télévision qatariote Al-Jazira. La chaîne satellitaire a diffusé un enregistrement vidéo montrant les Japonais, les yeux bandés et entourés d'hommes armés, et des documents d'identité japonais. Les otages ont été identifiés à Tokyo comme deux coopérants, Noriaki Imai et Nahoko Takato, et un photographe indépendant de 32 ans, Soichiro Koriyama.

Quelque 550 soldats de l'armée de terre nippone sont déployés depuis le mois dernier à Samawa, ville chiite relativement paisible jusqu'à présent, pour une mission "non combattante" consacrée à la reconstruction et à des opérations humanitaires et logistiques. Cette première intervention sur un théâtre de guerre depuis 1945 marque pour le Japon la sortie d'un demi-siècle de pacifisme, une étape historique de sa "normalisation" sur la scène internationale. D'après les derniers sondages, les Japonais, après avoir été longtemps très majoritairement hostiles au déploiement de leurs soldats en Irak, ont basculé en faveur de l'intervention nippone. Un soutien volatil qui pourrait se renverser si la crise des otages se termine mal.

"Etant donné que l'envoi des Forces d'autodéfense (FAD, l'armée japonaise) en Irak était une aberration depuis le début, le gouvernement devrait reconnaître son erreur et ordonner le retrait des troupes", a estimé Yukihiro Nakamura, un Tokyoïte de 62 ans. "La démission de M. Koizumi va de soi. Il porte une très lourde responsabilité, il s'est trompé", a-t-il ajouté.

Toutefois, cette opinion ne fait pas l'unanimité. "Le retrait des FAD n'a rien à voir (avec les enlèvements). Il s'agit d'un problème totalement différent", a assuré un employé de bureau de 40 ans. "Personnellement, je suis contre la guerre mais je pense que les Irakiens ont besoin de notre aide. En tant qu'allié des Etats-Unis, le Japon n'avait pas d'autre choix que de soutenir les Américains là-bas", a renchéri une salariée de 37 ans.

"Concrètement, je ne pense pas que le gouvernement japonais bénéficie de marge de manoeuvre. Il doit d'abord mettre en oeuvre une cellule spéciale pour aider à secourir les otages", a-t-elle expliqué. "S'ils sont tués peut-être qu'un remaniement ministériel sera nécessaire. Mais je ne pense pas que M. Koizumi doive démissionner", a-t-elle ajouté.

[Max]

Voici un autre article sur le même sujet, mais qui a en plus une petite analyse économique de cette nouvelle:

Source: REUTERS

Le Japon pris à son tour dans le bourbier irakien



TOKYO (Reuters) - Le gouvernement japonais a confirmé vendredi son intention de ne pas rappeler son contingent militaire d'Irak malgré l'enlèvement de trois civils japonais.

Leurs ravisseurs ont menacé de "brûler vifs" les captifs d'ici trois jours au cas où Tokyo refuse de retirer ses soldats non-combattants stationnés dans le sud de l'Irak dans le cadre de la force multinationale dominée par les Américains.

Les proches en pleurs des otages, parmi lesquels figure une femme, ont supplié le gouvernement de se porter à leur secours tandis que la mère de Noriaki Imai, qui est âgé de 18 ans, a exhorté Tokyo à accéder à la demande des ravisseurs, les Brigades des moudjahidine.

"Je veux demander le retrait rapide de nos soldats pour que mon fils et ses compagnons rentrent au plus vite au pays", a déclaré aux journalistes la mère éplorée avant d'être reçue au ministère des Affaires étrangères.

Les appels à l'évacuation de l'Irak se multiplient dans l'archipel, où le Premier ministre, Junichiro Koizumi, confronté à l'une de ses crises politiques les plus graves, a exclu cette hypothèse pour le moment.

Certains analystes vont jusqu'à affirmer qu'une mauvaise gestion de la crise des otages en Irak pourrait provoquer la chute du gouvernement, une perspective qui rend les marchés financiers nerveux.

L'opinion publique a été abasourdie d'apprendre jeudi la capture de trois Japonais par un groupe irakien jusqu'ici inconnu, qui a fait diffuser des images saisissantes du trio, les yeux bandés et menacés par une arme.

Vendredi, Koizumi a annoncé qu'il n'était pas question d'envisager une évacuation de la base de Samaoua, dans le sud de l'Irak, où sont stationnés les militaires japonais.

"Nous ne devons pas céder à ces misérables menaces émanant de terroristes", a-t-il martelé devant les journalistes, en soulignant que la priorité était la vie des otages.

On ignore où sont ces derniers - Noriaki Imai, une humanitaire de 34 ans, Nahoko Takato, et un journaliste indépendant de 32 ans, Soichiro Koryiama - et l'heure d'expiration exacte de l'ultimatum de trois jours fixé par les ravisseurs, même si un responsable de la coalition pense qu'il s'agit de dimanche à 12h00 GMT.

LES MARCHES NERVEUX

La position politique de Junichiro Koizumi se trouve fragilisée par l'affaire des Japonais enlevés. Certains l'ont d'ores et déjà appelé à retirer les troupes japonaises déployées dans le sud de l'Irak, où la situation devient incontrôlable, certains chiites ayant pris les armes contre l'occupant.

L'opposition nippone a imputé à Koizumi la responsabilité de la crise des otages et réclamé l'interruption de la mission militaire japonaise dans ce pays.

"C'est quelque chose qui devait arriver, c'est le résultat d'un déploiement qui est une erreur", a estimé Seiji Mataichi, secrétaire général des sociaux-démocrates, qui, cité par l'agence de presse Kyodo, a appelé à un retour des troupes.

Vendredi, une centaine de manifestants se sont rassemblés aux abords du Parlement pour demander le rapatriement des troupes. Parmi eux figuraient des moines bouddhistes en robe safran qui frappaient sur des gongs à côté de banderoles affirmant "Ne tuez pas ! Plus de guerre !".

L'opinion publique est en fait profondément divisée sur la présence de militaire nippons en Irak.

Certains affirment qu'elle contrevient à la Constitution pacifiste de l'archipel et reprochent aux Américains d'avoir exercé de fortes pression sur Tokyo pour dépêcher des troupes, même si ces dernières ne sont pas armées.

Des Tokyoïtes craignent quant à eux un attentat dans la capitale pour "punir" le Japon.

Les partisans d'une intervention font en revanche valoir qu'il était temps que le Japon, grande puissance économique mondiale, assume ses responsabilités mondiales.

Le vice-président américain Dick Cheney, qui entame samedi à Tokyo une tournée en Asie, devrait en revanche appeler les alliés de Washington à tenir bon.

Aucun militaire japonais n'a trouvé la mort au combat depuis l'armistice de 1945 et des pertes en Irak pourraient avoir une influence sur l'avenir du gouvernement de coalition dirigé par Koizumi, qui affrontera des élections législatives en juillet.

Les marchés financiers de Tokyo, seule grande place boursière ouverte en ce Vendredi saint, font preuve de nervosité.

"Les intervenants sur les marchés observent actuellement la façon dont va réagir l'opinion publique (...) et la manière dont le gouvernement va gérer la crise. En cas de mauvaise gestion, le gouvernement Koizumi pourrait tomber", a déclaré Yasuo Ueki, analyste de marché pour le cabinet de consultants Poko Financial Office.

Pour preuve de ce qui a été dit, voici un autre article:

source: canalZ

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a clôturé vendredi en baisse de 1,61 pc sous l'effet de l'annonce de l'enlèvement de trois civils japonais en Irak menacés d'être brûlés vifs si le Japon ne retire pas ses troupes du pays. Perdant ses modestes gains de la veille, l'indice phare Nikkei-225 a reculé de 195,08 points pour terminer la séance à 11.897,51 points.

Bien entendu, si cette situation perdure, le marché ne sera plus trop touché par cette nouvelle, mais au moins pendant quelques temps, il sera tres nerveux tant que la situation ne sera pas débloquée

[ky0]

je me demande vraiment ce qu'il va advenir de ces malheureux otages. cette guerre en irak est vraiment une aberration...

[Tomchan]

On a beau critiqué notre gouvernement et notre chef d'état mais force est de constater que Chirac avait raison sur toute la ligne ( est ce la premiere fois que cela lui arrive ) au sujet de la guerre en Irak, force est de constater que sur le plan international la france est "re"devenu ce qu'elle était à l'époque d'un certain General .
Bref on l'a dit et redit cette guerre ne va mener nulle part, encore une fois nous en avons la preuve .
Dire qu'il y a un an des japonais me disaient que cette guerre etaient bonne, un an apres tout a changé .
Fallait écouter notre bon vieux Chirac
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Http://perso.wanadoo.fr/hargnies

[Epohrolias]

Étrange quand même que ces attentats (Espagne) et prises d'otages (Japon) arrivent pendant un moment près des élections... Faudra s'attendre à quelque chose aux États-Unis vers la fin de l'année j'imagine...
_________________
Quand le nombre devient unité, que devient l`unité?

[Lain Iwakura]

Moi ce que je trouve aberrant ce serait plutôt la crédibilité aveugle du public face à ce confit... peu de personnes se sentent concerner et on a toujours l'impression que c'est loin, que ça ne nous regarde pas, et surtout que ce que disent les médias n'est pas à remettre en cause.

Chacun de nous savait très bien qu'il n'y a jamais eu d'armes de destruction massive en Irak, on cherchait simplement un argument pour pousser les pays vers la guerre, après que l'on trouve des preuves ou non ce n'est pas la question... la seule chose que je retiens c'est que les Etats Unis ne digèrent pas l'attentat et comme toujours ils feront tout pour se venger... cela me rappelle vaguement ce qui s'était passé lors de la Seconde Guerre mondiale et qu'ils diffusaient partout des affiches intitulées "On se vengera..." Se venger... savent-ils faire autre chose ? pourquoi ne pas plutôt tenter de limiter les dégats et essayer d'évoluer...

Je m'excuse d'avance de mettre emportée sur ce sujet en m'écartant peut-être un peu trop... mais je ne peux pas m'empêcher de le faire lorsque je suis exaspérée par la bêtise humaine... (dont je ne m'exclue pas bien au contraire).

[Michael_Voyageur]

[Sir.Gauvain]

Ce conflit est aberrant comme il l'a été dit... Mais c'est vrai qu'il fallait faire quelques choses mais les américains ont fait les choses trop précipétemment... Sans trop réfléchir au "après"...

Et voilà où ca nous ammène...

Le pire c'est que ce conflit peut prendre de l'ampleur, voir même s'étendre à d'autres pays... Guerre de religion ?!