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Pakistanais au Japon : le problème de l'image de l'étranger

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Kazama
1ere Dan
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Inscrit le: 18 Juin 2009
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Pays, Ville: Japon, Toyota

MessagePosté le: 01 Déc 2009 18:02    Sujet du message:

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sakana ôji a écrit:
[...] mais le rouleau compresseur de l'histoire ayant fait son oeuvre, je trouve que l'homogénéité linguistique et culturelle est bel et bien là. Non?

Oui et non...

Est-ce qu'il y a homogénéité linguistique et culturelle en au Canada? En France? Au Japon?

C'est un peu un continuum, à mon avis. Au Canada, un pays en grande partie composé d'immigrants et de descendants d'immigrants de diverses ethnies et cultures, il est difficile de parler d'homogénéité à l'échelle nationale; l'identité canadienne partagée par tous les Canadiens c'est simplement celle de dire "nous ne sommes pas Américains !" Smile

Pour ce qui est de la France, je n'ai pas d'expérience directe, mais il ne fait aucun doute qu'il y a un plus grand niveau d'homogénéité linguistique qu'au Canada, et comme la langue et la culture sont inséparables, il y a forcément aussi un plus grand niveau d'homogénéité culturelle. Cela dit, je suis aussi convaincu qu'il y a des différences entre diverses régions de la France au niveau de la langue et de la culture.

Quand on arrive au Japon, c'est la même chose. Le taux d'éléments partagés par l'ensemble de la population est très élevé, mais il demeure que chaque région garde son dialecte et certaines traditions régionales qui peuvent paraître étrange aux yeux de japonais d'autres régions. Toutefois il est probable que les éléments linguistiques et culturels communs à l'ensemble du Japon soit plus nombreux qu'en France.

Donc dans l'absolu, je ne pense pas qu'on puisse dire que le Japon soit homogène que ce soit sur le plan ethnique, linguistique ou culturel. Toutefois, en comparaison relative, il y a certainement un plus grand niveau d'homogénéité sur tous ces plans au Japon que dans les pays occidentaux.
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Osman
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Pays, Ville: France.

MessagePosté le: 09 Déc 2009 19:28    Sujet du message: ...

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Moi qui suis Pakistanais ça tombe bien..

Mais par contre si j'ai bien compris , nous on est pas accepté ??

Donc en gros si je suis pakistanais , et que je veux aller au Japon , pour devenir Infographiste 3D , c'est mort ?

Je suis née en France donc je suis français , mais mon père est Pakistanais.

Pouvez-vous répondre à mes questions , svp ! :p

Bonne Soirée !
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Dernière édition par Osman le 10 Déc 2009 12:10; édité 1 fois
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Rayan
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MessagePosté le: 09 Déc 2009 20:14    Sujet du message:

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osman, je pense que tu as plus de chance de devenir infographiste au japon qu'en France. je m'explique.

J'ai un de mes amis rebeu qui a un master en programmation (je ne connais pas le nom de son master mais il conçoit des logiciels).

Bref pendant un an il a cherché du travail en France, fait les boites d'intérim et aucun CDI à la clé alors que c'est un putain de bosseur et qu'il fait du très bon travail.
Un jour, il squatte un forum et un jap lui dit qu'une société à Osaka recrute des programmeurs.
Mon pote se met en contact avec un membre de la société en question et envoie Cv + lettre de motivation en anglais. Six jours plus tard, il a une réponse favorable.
Un contrat à la clé en CDI (enfin l'équivalent), Visa travail, on s'est occupé de lui de A à Z niveau papier, même le billet d'avion était au frais de la société. Ensuite la société lui a trouvé un logement, une personne de l'entreprise s'est même occupé de lui dès sa venue sur le territoire pour venir le chercher et l'aider pendant sa première semaine. Tout s'est bien passé durant ses deux ans dans cette boite. Aucune discrimination.

Après il décide de viser une plus grande société et il trouve une boite à Tokyo. Là même topo, bon salaire, logement trouvé par l'entreprise etc.
Le feeling avec son boss et ses collègues étaient très bon sauf avec un de ses collègues qui lui parlait presque pas. Après un an et demi de taff, le japonais en question à commençait à tout faire pour l'énerver (genre le gars lui rappeler sans cesse qu'il était étranger, il le critiquait car il était musulman, il l'affichait lors des soirées auprès de ses collègues car il ne buvait pas, il a même essayé de monter son boss contre lui sans y arriver mais quand même...).

Tout ça pour te dire que des japonais racistes t'en trouve partout comme en France, sauf qu'au Japon si t'es un travailleur en général on viendra pas te faire chier contrairement en France. D'ailleurs la plupart des français d'origine étrangère (black/blanc/beur) que je connais en BTS font leur stages au Japon et ensuite l'entreprise les prend après avoir obtenu leur diplôme (je connais 4 personnes dans ce cas précis).

Donc je pense que si t'es motivé et que tu maitrises ce que tu fais, postules, tu as autant de chance d'y arriver qu'un autre.
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bobsaguette
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Messages: 48
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Pays, Ville: tokyo

MessagePosté le: 10 Déc 2009 05:09    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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Salut Rayan

J'aimerai bien connaitre le nom des entreprises qui embauchent apres un stage (un stage de deux mois en BTS en plus si je ne m'abuse non?) et qui en plus te font un visa de travail etc...,

cela aiderai beaucoup de gens a mon avis.
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fujigaoka
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MessagePosté le: 10 Déc 2009 14:19    Sujet du message:

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Rayan a écrit:
osman, je pense que tu as plus de chance de devenir infographiste au japon qu'en France. je m'explique.
...
Tout ça pour te dire que des japonais racistes t'en trouve partout comme en France, sauf qu'au Japon si t'es un travailleur en général on viendra pas te faire chier contrairement en France.


Pourquoi toujours tout ramener à la couleur de peau ? Si ton pote, galérait en France et a trouvé un bon taf au Japon c'est peut-etre tout simplement parce qu'il y a plus de travail dans sa branche au Japon qu'en France.

Bref si Osman travallait dans la vente de voitures d'occasion ça serait mal baré pour le Japon, mais avec l'infographie, ça parait jouable Cool
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Osman
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Messages: 5
Points: 0
Pays, Ville: France.

MessagePosté le: 11 Déc 2009 13:25    Sujet du message: Woaw !

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Ca donne du peps tout vos commentaires Razz
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Furansowakun
3eme Dan
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MessagePosté le: 19 Fév 2010 13:41    Sujet du message: EXCLU FORUM JAPON !

 Note du Post : 5   Nombre d'avis : 2
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Dans mon précédent message, j'ai amené l'idée que l'homogénéité japonaise n'était qu'une fable mise en place par les gouvernants japonais après la seconde guerre mondiale. Cette pensée contraste avec ce qui avait cours pendant la période impérialiste japonaise (dès le début du XXème siècle, jusqu'à la capitulation japonaise), où la classe dirigeante tenait un discours basé sur l'union panasiatique contre l'Occident et les Américains, union dirigée par le Japon, ayant le "devoir" de contrôler les puissances considérées comme "faibles" (notamment la Corée qui se fait coloniser dès 1905), afin d'éviter, dans la grande mansuétude du Japon, qu'"elles se fassent envahir par l'Occident" (et non pour contrôler leurs ressources énergétiques et se servir de leur main d'oeuvre bien entendu).

C'était la propagande de l'époque, mais dans les faits, on voit donc apparaitre au cours du XXème siècle, un vaste espace colonial en Asie, contrôlé par le Japon, sur le même modèle colonialiste des puissances européennes. Je pense que c'est important de comprendre que l'"homogénéité de race et l'uniformité nationale" qui constituent le discours dominant aujourd'hui au Japon n'est qu'un courant de pensée, qui est dynamique, mouvant, et qui de fait évolue au cours de l'histoire (il était donc, comme je l'expliquais, peu présent au cours de la période avant-guerre, où le Japon tente d'assimiler à sa Nation et à sa culture l'ensemble de l'Asie, le pays ayant le plus souffert de cette politique étant son voisin géographique, la Corée).

Mais revenons donc sur cette question de l'"homogénéité japonaise", et pour cela il faut revenir aux sources, qui sont celles de l'irruption même du Japon, qui est datable historiquement, et sur le terme même "Japon" (en japonais "Nihon", 日本), pour savoir d'où il vient. Plus globalement quand on regarde l'histoire du Japon, une question est rarement abordée par les ouvrages historiques japonais eux-mêmes, c'est celle de la question de l'origine du mot Japon, et de savoir quand l'Etat japonais a fait irruption dans cette zone géographique, dans l'archipel de l'extrême-est de l'Asie.

Amino Yoshihiko dans son livre "Qu'est-ce que le Japon ?" (que j'ai relu il y a pas longtemps, et franchement ce bouquin est une tuerie, largement le meilleur bouquin que j'ai jamais lu en japonais, c'est la top-référence pour moi ), amène cette question dans son livre, et il fait consensus au sein des historiens (sérieux) japonais que l'Etat, du nom "Nihon", a été déterminé au cours du VIIème siècle, plus précisément en 689, qui est la date de l'application du code Asuka Kiyomihara, un décret de lois, qui est considéré par la majeur partie des historiens japonais comme la date correspondant à la naissance même de l'Etat-Japon, et de l'instauration, toute nouvelle, de frontières étatiques délimitant l'archipel. Cette date, de par le fait qu'elle contredit toutes les chimères nationalistes de l'Empereur donnant naissance aux Japonais, est ignorée par les nationalistes, et plus globalement, tout les faits historiques pouvant permettre de dater l'irruption de l'Etat-Japon sur l'archipel sont prudemment entourés d'un flou protecteur par les historiens nationalistes, qui préfèrent généralement la mythologie aux faits historiques (même sur Wikipédia en japonais pour l'article sur le Japon, il est inscrit "inconnu" pour la date de création de l'Etat japonais, et ils n'en démordent pas, moi qui ai tenté d'amener le débat là-dessus; alors que mettre "inconnu" c'est faire preuve de révisionnisme car les sources concordent pour dater cette création au cours de la fin du VIIème siècle).

De la même manière que le terme "Nihon" (Japon) n'est pas tombé du ciel, les frontières étatiques délimitant l'archipel n'ont pas dès le départ entouré l'ensemble de l'archipel japonais tel qu'il existe aujourd'hui, et en fait n'entouraient au début qu'une zone très restreinte dans la zone de "Kinki", dans la partie correspondant aujourd'hui grosso-modo à la préfecture de Nara, dans laquelle l'autorité d'Etat s'appliquait.

Les frontières étatiques n'encerclaient qu'une infime partie des diverses populations vivant sur les différentes îles de l'archipel, et l'Etat-Japon, par le biais de la force militaire, par un processus lent, essaya de conquérir l'ensemble de l'archipel, pour le réduire à son autorité. Comme j'en parlais dans mon message avant, dans ce processus, c'est tout d'abord les "emishi" (soit les "barbares", appellation japonaise) qui s'opposèrent à l'Etat-Japon et qui prirent les armes (cela donne lieu à une guerre de plus de 30ans). Il est extrêmement probable que ces populations ne se comprenaient pas du point de vue linguistique, et de par le fait que les "emishi" capitulèrent face aux Japonais, ils subirent un processus d'assimilation culturel par les Japonais, n'étant toujours pas fini actuellement puisque nombre de dialectes ne sont pas encore tout à fait anéantis par l'Etat-Japon. Comme les personnes âgées de Aomori par exemple parlent un language très différent du japonais standart encore aujourd'hui, il est vraisemblable que ces populations (cela est certifié pour le cas des aïnou au Nord et des habitants de l'archipel Ryukyu au Sud) ne comprenaient pas la langue "japonaise" de Nara. Voici une carte, élaborée par Amino Yoshihiko, qui présente la vitesse de ce processus de conquête "interne" par l'Etat-Japon, extraite de son livre "Qu'est-ce que le Japon ?" (encore une fois que je conseille à tous) :



On voit la progression de l'invasion, ou ce qu'on pourrait appeler de la "colonisation interne", de l'Etat-Japon sur l'archipel. La légende montre la présence de l'Etat-Japon au VIIème siècle, au VIIIème siècle etc, les frontières étatiques progressant géographiquement, dans le sang, de plus en plus au nord de l'île d'Honshu, détruisant en même temps les langues parlées par les populations locales ainsi que leurs moeurs. La carte ne présente le processus que jusqu'au début du IXème siècle, mais en réalité le processus se poursuit jusqu'à englober l'ensemble de l'île au Nord d'Hokkaido, annihilant la culture aïnoue au passage. Il n'y avait PAS d'homogénéité culturelle, ou, affirmation encore pire, "raciale", puisqu'on comptait nombre de populations différentes sur l'archipel, qui avaient différentes moeurs et différentes langues, ce qui est explique la lenteur du processus de conquête qui s'étale sur plusieurs centaines d'années, puisque les populations peuplant l'archipel étant complètement hétérogènes, elles se rebellaient facilement contre cette volonté impérialiste de l'Etat-Japon.

Ce n'est donc qu'une construction, on ne trouve pas d'unité "raciale" ou linguistique à la base, comme une sorte de ciment originel liant les Japonais, qui n'est qu'une illusion.

On pourrait même faire continuer cette carte jusqu'au XXème siècle et mettre la Corée dans le joug de l'Etat-Japon. De la même manière que les Ainous, les Coréens, s'ils avaient subi le processus d'assimilation du Japon pendant plusieurs centaines d'années, auraient probablement perdu leur langue et leurs moeurs, et il aurait été naturel (comme c'est le cas aujourd'hui pour Hokkaido et Ryukyu) que la péninsule coréenne soit une part entière du territoire japonais.

En tout les cas, aujourd'hui au Japon, on compte de nombreux dialectes, qui témoignent de toute cette diversité japonaise, mais l'histoire dont je parle ici est complètement escamotée par la classe gouvernante, qui s'appuie aujourd'hui sur la fable de l'unité raciale et linguistique des Japonais, pris comme une vaste famille (qui est une vision et totalement contredite par les faits historiques), les observateurs étrangers étant généralement également influencés par ces fables mythologiques.

L'homogénéité linguistique, qui est de plus en plus présente aujourd'hui au Japon, ne vient pas d'une pureté originelle toute fasciste, mais bel et bien d'un processus mis en place par la classe gouvernante qui continue aujourd'hui. Cela a donné lieu, notamment et surtout pendant l'après-guerre (pour faciliter l'émergence du discours sur l'homogénéité des Japonais) à la "mobilisation générale pour la destruction de tous les dialectes au Japon" (方言撲滅運動), où il devient interdit de parler en aïnou ou en okinawaïen à Okinawa, ainsi que les écoliers du Nord de l'île principale de Honshu se voient interdire l'utilisation de leur dialecte en classe (à Aomori particulièrement). C'est une construction, qu'il s'agit je pense de déconstruire, pour tous ceux qui souhaitent connaitre la réalité historique.

Pour finir avec ce long message, je vous livre en EXCLU FORUM JAPON une traduction d'une dizaine de pages, en français m'sieurs dames, de ma bible "Qu'est-ce que le Japon ?" de Amino Yoshihiko, de la page 104-114, que j'avais réalisé pour un mémoire de fac, autant que ça serve ! Bonne lecture pour ceux qui ont la niak d'aller jusqu'au bout. Wink Le bouquin total fait plus de 400 pages, mais franchement c'est super intéressant.





Traduction d’un passage de l’ouvrage « Qu’est-ce que le Japon ? » de l’historien japonais Amino Yoshihiko (p. 104-114)



Le pays « Japon » et son système étatique



Le territoire couvert par l’Etat-Japon au moment de son irruption

A la fin du VIIème siècle, l’Etat japonais (que nous appellerons ici « Etat-Japon ») jette ses piliers fondateurs sur la société de l’archipel peuplé par des populations qui, comme nous l’avons analysé précédemment, se distinguent par leur hétérogénéité culturelle. L’Etat-Japon émergea dans la zone de « Kinki » près de la mer intérieure de Seto, en incluant la zone située au nord de Kyūshū. Une partie de la zone Nord-Est de l’archipel, dont les traits culturels diffèrent de l’Ouest, sera également intégrée dès la constitution de l’Etat, qui parvient à étendre ses frontières vers l’Est jusqu’à la partie centrale de Honshū et vers l’Ouest, jusqu’à la partie centrale de l’île de Kyūshū. Dès cette époque, l’Etat-Japon met en place un système de classification régionale par provinces (kokugun), en faisant appel à un système politique et législatif emprunté à la Chine (le ritsuryō).

Cependant, l’île la plus au Nord, Hokkaidō, la partie située au Nord-Est de Honshū, ainsi que l’ensemble des îles situées au sud de l’île de Kyūshū demeurent à l’extérieur de la zone contrôlée par l’Etat-Japon. Dès cette époque, l’Etat-Japon a des visées sur la péninsule coréenne mais suite à la défaite des troupes japonaises essuyée lors de la bataille de Hakusukinoe contre la dynastie des Tang et le royaume de Silla, les troupes dirigées par l’Etat-Japon sont contraintes de se retirer sur l’île de Tsushima, sur laquelles elles installent un ensemble d’infrastructures visant à la défense militaire de l’île et de fait, du Japon, la « mer du Japon » devenant ainsi la frontière de l’Etat-Japon faisant face à l’Etat de Silla.

Comme nous l’avons analysé précédemment, l’Etat-Japon était en incapacité de nommer et d’utiliser officiellement le titre d’« Empereur » dans les relations diplomatiques avec l’Empire des Tang, mais parvint néanmoins à changer le terme « Wa » (qui signifie « Nain », terme utilisé par les Chinois qui servait alors à désigner l’archipel) en « Nihon » (« Japon ») et finalement à faire accepter aux Chinois que l’Etat-Japon était doté également d’un Empereur.

En réalité, l’Etat-Japon avait été considérablement influencé par la vision chinoise caractérisée par un royaume japonais entouré de « sauvages » et de fait, dès son irruption, fit tout son possible pour agrandir le territoire contrôlé par l’Etat de manière à faire émerger la « civilisation ». Dès le milieu du VIIème siècle, c’est-à-dire avant la formation de l’Etat-Japon, les gouvernants du « Pays des Nains » (wakoku) qualifiaient les populations du Nord-Est (dont on dit que les racines culturelles et ethniques sont proches de celles des Toungouses1), de « barbares » et les méprisaient de fait. L’objectif du gouvernement japonais fraichement constitué sera de « civiliser » ces populations, en les plaçant sous le joug de l’Etat.

Ainsi, au début du VIIIème siècle, alors que l’Etat-Japon est tout juste parvenu à modifier son nom, le gouvernement décide d’envahir par la force ces territoires, en envoyant des troupes militaires à Echigo2 et à Mutsu3 vers le Nord, en créant une nouvelle province, du nom de « Dewa ». Alors qu’il élargit ses frontières vers le Nord, l’Etat-Japon n’est pas non plus inactif dans le processus d’invasion du sud de l’archipel et place sous son autorité un ensemble d’îles (comme Tane, Yaku, Amami, Tokan, etc ...) alors que le sud de Kyūshū, dont les habitants étaient surnommés Hayato ou encore Nanban (« les barbares du Sud »), passe également sous contrôle japonais, en devenant des provinces de l’Etat-Japon (Satsuma et Ōsumi à l’extrême-Sud de Kyūshū).

Les populations du Nord et du Sud ne restèrent pas les bras croisés devant ces invasions, et résistèrent par les armes, en ne capitulant pas immédiatement. Cela donna lieu à de véritables rébellions armées contre l’Etat-Japon mais comparativement, la résistance des « Hayato » cessa assez rapidement, ce qui permis à l’Etat-Japon d’exproprier leurs terres, par le biais du système « handensei », et de les absorber dans l’Etat-Japon.

Cependant, plus généralement, ces résistances aux invasions de l’Etat-Japon furent acharnées et les rebelles ne cédèrent pas facilement. En 724, l’Etat-Japon fit construire dans les provinces conquises de Iwaki et de Iwashiro un château (Tagajō) afin de venir à bout des populations rebelles, à l’extrême-Nord de Honshū et absorba ces deux provinces dans celle de Mutsu. Il prit soin d’installer des barrages autour des villes de Monō et d’Akita, afin de préparer la future attaque visant à étendre son emprise et à raffermir son autorité sur l’ensemble de l’île principale de l’archipel japonais, Honshū. Cependant, en 774, les rebelles du Nord-Est prennent d’assaut les châteaux de Monō et d’Isawa. Cela débouche à ce que les historiens japonais spécialistes de la période antique désignent comme « la guerre de 38 ans », opposant les « Japonais » aux populations du Nord-Est.

Suite à cette attaque du château de Isawa par ceux que les « Japonais » surnommaient les « barbares » du Nord-Est (emishi) et l’incendie du château de Taga provoqué par ces derniers, l’Empereur de la fin du VIIIème siècle, Kanmu, décida d’employer les grands moyens pour agrandir coûte que coûte les frontières de l’Etat-Japon vers le Nord. Il prit ainsi la décision d’envoyer plus de 10 000 hommes pour liquider la résistance et faire construire un nouveau château (shiwajō, dans l’actuelle préfecture d’Iwate au Nord du Japon). Malgré tous ces efforts, les « Japonais » durent à nouveau renoncer à ce projet d’invasion, devant la ténacité des « emishi » et l’entreprise d’englober le Nord de Kyūshū dans la zone gouvernée par l’Etat-Japon se solda à nouveau par un échec. Les « Japonais » furent donc contraints de négocier avec les habitants du Nord-Est et vers le début du IXème siècle, l’Empereur Kanmu dut mettre un terme à sa politique d’invasion du Nord.

De fait, même si la partie nord de Honshū devenait officiellement possession japonaise par le biais de la création des provinces d’Okuroku et de Senboku, en réalité cette zone jouissait d’un régime particulier et d’une certaine autonomie régionale. Cette zone ne faisait alors pas partie intégrante de l’espace gouverné par l’Etat-Japon et était dans les faits liée étroitement à Hokkaidō et à Oshima.

La politique d’expansion agressive de l’Etat-Japon ne se limita pas à la partie-nord de l’archipel mais dès le milieu du VIIIème siècle, il projeta une expédition vers le royaume de Silla (un des trois royaumes de Corée). Pour cela, il envoya de nombreux messagers pour faire pression sur la péninsule coréenne et les enjoindre à commercer avec le Japon. L’Etat-Japon dès cette période, c’est-à-dire à peine sorti de l’œuf, faisait déjà le fanfaron et tenait à jouer dans la cour des grands, en faisant son possible pour affirmer son statut d’Empire aux puissances limitrophes. Mais après cette défaite au nord de Honshū qui survient au IXème siècle, l’Etat-Japon semble comme avoir reçu une douche froide, puisqu’il abandonne, temporairement, sa politique de soumission de l’ensemble de l’Asie à son autorité et restreint ses appétits de conquête à l’ensemble de l’archipel, aujourd’hui japonais.



Les invasions et les conquêtes menées par l’Etat-Japon

En fait, il convient ici d’insister sur le fait que l’Etat-Japon, dès son émergence au cours du VIIème siècle, a adopté de suite une posture guerrière et « impérialiste », marquée par l’invasion de l’archipel, en obtenant le droit d’utiliser le terme « Empereur » pour nommer son roi. Cette conquête territoriale n’est pas particulière à l’Etat japonais puisqu’on retrouve le même processus d’expansion par la force militaire dans le cas d’autres Etats, comme la Chine des Qin, des Han, des Sui et des Tang, mais également dans le cas de la Perse, de l’Empire romain ou encore inca. Ces invasions poursuivaient toujours officiellement le même but : répandre les bienfaits de la « civilisation » chez les « peuplades barbares ».

Mais il est important de comprendre que si l’on se place du point de vue des « barbares », une telle intrusion dans leur société constituait une agression et ces attaques militaires avaient pour objectif premier d’agrandir les frontières et par la même de renforcer le prestige de l’Etat, et non pas d’apporter la civilisation aux « hordes barbares ».

Il y a 15 ou 16 ans (soit environ en 1985), lors d’un débat sur la question du transfert de la capitale japonaise à Sendai (ville au nord de Honshū), un patron assez connu d’une compagnie spécialisée dans l’alcool occidental a tenu ces propos : « on ne va tout de même pas transférer la capitale du Japon chez ces sauvages », soulevant un tollé général. On retrouve ici précisément toute l’idéologique qui a animé l’Etat-Japon depuis son irruption sur l’archipel, insulte qui illustre de manière très représentative la continuité du schéma de pensée des bureaucrates d’Etat dans la société japonaise actuelle, particulièrement chez les habitants de la zone du Kansai. Il est en réalité peu probable que des habitants de la partie Sud de Kyūshū tiennent de tels propos, puisqu’ils étaient eux aussi considérés comme barbares par l’Etat japonais.

Cette petite phrase a provoqué un scandale chez les populations de Kyūshū et du Nord de Honshū, et j’ai pu ressentir moi-même directement cette colère des habitants. J’ai même un ami qui a juré de plus jamais toucher le whisky de cette compagnie (et qui a tenu promesse depuis) et entendu par ailleurs que le chiffre d’affaire de cette compagnie s’était effondré depuis cette histoire.

Ce fait nous permet de constater que les habitants de la société japonaise, que l’on pourrait qualifier de « société régionale », ne sont pas considérés comme homogènes et que cette longue histoire de conquêtes et d’invasions au sein même de l’archipel influence toujours le présent. Le caractère hétérogène des populations est généralement admis dans le cas des Aïnous au Nord et des habitants des iles Ryūkyū au Sud, dont les territoires ont été envahis suite à la Restauration de Meiji mais il convient de souligner le fait que même au sein de l’archipel japonais, il existait dès Edo de remarquables différences régionales.

Il faut donc avoir conscience du fait que le caractère impérialiste et le processus d’invasion démarré par l’Etat-Japon commence dès son irruption même. On retrouve cette volonté impérialiste dans l’invasion organisée par Toyotomi Hideyoshi de la Corée à la fin du XVIème siècle, et surtout pendant la constitution de l’ « Empire du Grand Japon », qui provoqua les bouleversements que l’on sait et, de fait aujourd’hui, cette volonté impérialiste continue à survivre de manière latente au sein de l’Etat-Japon.



Le système des provinces et l’Etat-Japon

L’imagerie populaire du Japon était celle d’un pays comme tombé du ciel qui a couvert dès le départ au moins les îles de Honshū, Shikoku et Kyūshū et s’est agrandi plus tard à Hokkaidō et aux îles Ryūkyū. Mais comme nous l’avons précisé, en réalité, au début du IXème siècle, la partie du Nord-Est de Honshū n’était pas encore comprise dans le Japon. De fait, le détroit de Tsugaru (qui sépare les îles de Honshū et d’Hokkaidō) ne constituait pas une « frontière ».

La partie Nord de Honshū, qui comprend les préfectures actuelles d’Iwate et d’Akita, était en réalité autonome par rapport à l’Etat japonais et le système de provinces n’a été introduit dans ces régions qu’entre le XIème et XIIème siècle, et était contrôlée alors par la famille des Fujiwara du Nord, les Ōshū Fujiwara, une puissante famille de guerriers. Comme nous l’expliquons en détail un peu plus loin, il faut en fait considérer que cette zone du Nord dite des « sables extérieurs » (soto no hama) n’a pas été absorbée par l’Etat-Japon par le biais d’une invasion de type militaire, mais en réalité par la force des choses, l’Etat-Japon s’appuyant sur une conjoncture favorable, caractérisée par des mouvements migratoires et un commerce très dynamique reliant cette région du Nord avec le Japon.

C’est au cours de cette période que le système des provinces a pu englober l’ensemble des îles de Honshū, de Shikoku, et de Kyūshū. Les Japonais, que l’on nommait alors les « wajin », ont commencé à migré sur la partie Sud de l’île d’Hokkaidō (que l’on appelait alors « Oshima »), mais officiellement, cette île n’était pas encore à l’intérieur des frontières japonaises. Au début du XVIIème siècle, le missionnaire italien Angelis demande au gouvernement japonais un accord pour répandre la foi catholique sur l’île d’Hokkaidō mais le clan Matsumae, qui contrôle un fief à Hokkaidō, lui répond qu’ « ici ce n’est pas le Japon » et put obtenir l’autorisation d’évangélisation (pratique interdite au Japon). Cet épisode montre que même pour le clan Matsumae, le Japon et Hokkaidō à cette période faisaient deux. Par ailleurs, même si le clan Matsumae était sous la domination du Bakufu (gouvernement militaire de l’époque), il possédait néanmoins des avantages spéciaux, dénotant de son statut particulier ; ainsi, il était exempté de taxes (kokudagasei) et du système de résidence obligatoire à Edo4. Le système des provinces ne s’était donc pas réellement élargi à Hokkaidō.

Cela permet d’éclairer l’étroitesse des liens entre l’Etat-Japon et le système des provinces, qui apparaissent inséparables.

On constate que les frontières des zones provinciales, comme piliers de l’Etat-Japon, ainsi que leurs appellations, ont été largement modifiées pendant l’histoire japonaise, en comparaison du Japon lui-même, qui semble beaucoup plus figé. Cela s’explique par le fait que le caractère local des provinces permettait de s’approcher beaucoup plus aisément des dynamiques sociétales ou du mode de vie des habitants, dont nous avons soulignés précédemment les particularités régionales. Mais progressivement, ces provinces ne constituèrent que des piliers servant à élever l’édifice étatique, qui visait l’unification du peuple japonais, par le biais de la destruction systématique des différences régionales.



Le caractère rectiligne et artificiel des « Sept Routes »
L’Etat-Japon a pu diviser le pays en diverses régions, à l’aide du système des « Sept Routes5 ». Le point de départ de cet Etat-Japon est la zone dite de « Kinai », qui constitue la capitale et le noyau central de ce premier Etat sur l’archipel. C’est l’Etat-Japon lui-même qui réalise ses routes, avec l’objectif d’étendre son emprise sur l’ensemble de l’archipel et de fortifier sa capitale. Ce sont les routes de Tōkaidō, de Tōsandō et Hokurikudō qui appuieront le processus de conquête de la société par l’Etat vers l’Est, tandis que les routes San’indō, San’ yōdō et Nankaidō (Seikaidō pour Kyūshū) permettront d’étendre le pouvoir de l’Etat-Japon vers l’Ouest, servant en même temps de classification provinciale.

L’archéologue japonais Kinoshita Ryō, qui se base sur un travail de terrain minutieux, mentionne que leur processus de création n’est pas le résultat naturel dû aux migrations humaines, mais leur caractère rectiligne, ainsi que le fait qu’elles faisaient généralement 10 mètres de largeur, prouvent qu’elles sont le résultat d’un travail élaboré orchestré par l’Etat antique japonais. On remarque d’ailleurs que le parcours qu’elles empruntaient correspond à peu près à celui des autoroutes japonaises aujourd’hui. Leur largeur, ainsi que le fait qu’elles étaient pavées, dénote de l’importance de ces dernières dans le processus d’élargissement de l’Etat.

Selon l’entretien très intéressant que m’a accordé M. Kinoshita concernant les fouilles archéologiques de routes antiques, il semble que lorsqu’une route se terminait au pied d’un mont, il était souvent possible de découvrir la prolongation de cette route de l’autre côté de la montagne, en traçant sur une carte à l’aide d’une règle une ligne rectiligne dans la même direction qu’empruntait le chemin avant d’être entravé par la montagne. Nous sommes donc frappés par cette volonté de l’Etat-Japon de mettre en place des routes parfaitement rectilignes et ordonnées, facilitant l’agencement, et surtout la gouvernance, du territoire.

On retrouve encore une fois ces caractéristiques dans les Empires que nous avons précédemment cités (Empire chinois, romain, inca etc.) et l’on peut donc considérer le caractère rectiligne de ces routes comme un trait universel de l’ensemble des Empires antiques. L’Etat-Japon a disposé sur ces routes des points de relais (eki), à intervalle régulier, de manière à faciliter la communication entre les régions et le pouvoir central.

De plus, bien que le relief plat du continent chinois se prête assez bien à l’installation de routes rectilignes, l’archipel japonais offre un sol accidenté, marqué par la présence des montagnes et des cours d’eau. Mais ce contexte géographique, différent de celui chinois, semble complètement ignoré par l’Etat-Japon, qui souhaite avant tout se doter de longues routes rectilignes, considéré par la classe gouvernante comme la condition sine qua non de la transformation de l’Etat-Japon en Empire. Il est également important de noter que l’ensemble des moyens de communication élaborés tout au long de l’histoire précédant l’apparition de l’Etat-Japon, par les habitants de l’archipel, surtout pendant la période Jōmon, semblent avoir été délaissés par l’Etat-Japon, qui a construit ces routes en ne tenant aucun compte des routes existantes auparavant. Selon les travaux de l’historien Sakamoto Tarō, spécialiste de la période antique, ces routes étaient utilisées avant tout par les officiels de la Cour.

Il faut souligner ici le caractère stratégique de ces routes dans le déplacement des troupes armées sur l’archipel qui permettaient le transfert rapide de troupes d’un point à un autre du territoire, de même que qu’ils permettaient de faciliter le transport de marchandises. L’élaboration de ces routes répond au fond principalement aux besoins militaires de l’Etat-Japon, qui était alors en guerre contre les populations du Nord-Est de l’archipel, comme nous l’avons analysé auparavant. Ces routes servaient donc à soutenir l’effort de guerre, et constituaient une étape importante dans le processus d’invasion de l’ensemble de l’archipel. La fonction de ces routes, vers l’Ouest, est également vitale dans la participation japonaise à la guerre contre le royaume de Silla.

Le premier véritable Etat, le « Japon », à être parvenu à se construire sur l’archipel, visait donc à organiser l’espace gouverné par le biais de ces routes artificielles et à plaquer durablement l’appareil d’Etat sur l’ensemble de la « société régionale ». La construction de ces sept routes s’inscrit dans le processus visant au renforcement de l’Etat-Japon. Dès le Xème siècle et ensuite pendant la période Edo, ces routes ont permis la mise en place de réseaux de communication basés sur les messagers à cheval et jouent un rôle central dans le déploiement de l’Etat sur la société. Suite à l’entrée dans la période Meiji en 1868, ces routes sont restaurées en voies ferrées dans un but militaire, dans le contexte idéologique d’ « enrichissement du pays par les armes » (fukoku kyōhei). Ainsi aujourd’hui, le terme « Sept Routes » renvoie encore aujourd’hui au réseau ferré japonais.

En tout les cas, il est de la plus haute importance de comprendre que ces voies ferrées, jouent un rôle vital dans le processus d’invasion japonaise de l’Asie, de la même manière que l’ensemble des routes tracées par l’Etat-Japon durant la période antique occupent une fonction centrale dans la mainmise de la société par l’Etat. C’est malheureusement un fait qui a été généralement peu mis en évidence par les historiens.
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