[Max]

Source: Courier International (dépeche AFP)

Elle a participé à plus de 100 courses sans en gagner une seule. Et pourtant, Haruurara, une jument de huit ans, a conquis le coeur des Japonais, symbole d'une opiniâtreté à toute épreuve.


Lors de sa dernière course --la 105ème-- à Kochi (sud-ouest de Tokyo), il y a quelques jours, portant ses célèbres couleurs roses sous la pluie, elle n'a pas failli à sa réputation, terminant neuvième sur onze.


A 130 contre 1, dommage pour les 2.600 turfistes présents ! Mais ils ne lui en veulent pas trop.


"C'est sa persévérance qui nous encourage, elle donne tout ce qu'elle a dans le ventre", explique Mitsushi Yoshinaga, un retraité de 63 ans.


"Ses supporteurs s'identifient à elle à un moment où le Japon subit une interminable récession. Elle nous donne l'exemple quand on la voit galoper désespérément vers le poteau", explique-t-il.


Et de fait, la foule pousse de la voix Haruurara (qui signifie "Doux Printemps") durant toute l'épreuve, même quand le pur sang alezan rétrograde, place après place, sur la piste boueuse.


"Neuvième, je ne suis pas déçue. Elle a bien couru", se satisfait une jeune femme de Kochi. "Chaque fois que Haruurara court ici, elle me donne le moral. C'est mon idole", confesse-t-elle.


A l'éternelle perdante, ses fans envoient des cigognes porte-bonheur en origami (l'art du papier plié) pour qu'elle remporte sa première victoire.


Depuis ses débuts en novembre 1998, le cheval le plus populaire du Japon n'a pas fait mieux que 4 deuxièmes places. Il n'a même pas rapporté un million de yens (7.575 EUR) aux parieurs.


"Urara (son surnom) est très sensible, fragile et trop fougueuse, mais elle est capable de courir dans toutes sortes de conditions. Elle est tout-terrain", plaide son entraîneur, Dai Muneishi, un ancien jockey de 53 ans.


"Quoi qu'il arrive, elle se met au galop. C'est son style".


Haruurara n'a pas eu une jeunesse facile. Née en 1996 sur l'île septentrionale de Hokkaido, haut-lieu de l'équitation, la pouliche ne trouvait pas acheteur parce qu'elle était anémiée.


L'élevage de Sugita n'eut d'autre choix que d'en devenir propriétaire et l'expédier aux écuries de Dai Muneishi à Kochi, qui récupèrent les tocards.


En juin dernier, la jument a failli partir pour l'abattoir mais a été épargnée quand les médias se sont aperçus qu'elle allait vaillamment sur sa centième défaite, une sorte de record.


Depuis, sa popularité va grandissant. Les tour-opérateurs organisent des voyages spéciaux. Elle fait de la pub à la télé pour une grande marque de bière. Un deuxième CD de chansons lui est consacré, qui sort bientôt. Elle sera l'héroïne d'un film sur le grand écran.


Son succès est tel qu'il a même contribué à sauver le champ de course de Kochi --un des 18 hippodromes publics de l'Archipel--, au bord de la banqueroute, avec 9 milliards de yens de dettes provoquées par la récession qui a frappé la région.


"Sans Haruurara, on serait dans une situation désastreuse. Ces dernières années, cinq champs de course ont fermé et on devait être le suivant", témoigne Hidehiro Maeda, un fonctionnaire provincial devenu directeur de l'hippodrome de Kochi.


Les recettes des bookmakers locaux, qui ne représentaient plus qu'un tiers de celles de l'année faste 1991, ont regagné 20% par rapport à l'an dernier, à quelque 80 millions de yens par jour. La foule des turfistes gonfle de moitié les jours où court Haruurara.


Les fans se pressent à l'entrée de l'hippodrome avec des T.shirts imprimés en anglais ""Never give up!!" (Ne Jamais Abandonner) et des amulettes contenant des crins de la jument.


"Pour nous, sauvegarder sa popularité est une question de vie ou de mort. Elle a sauvé Kochi", avoue M. Maeda.


D'ailleurs, l'office local du tourisme lui a décerné un prix spécial: 200 kilos de carottes.


Sa prochaine course aura lieu le lundi 22 mars quand elle sera montée, pour la première fois, par le meilleur jockey du Japon, Yutaka Také. Pour une 106ème défaite ?

[heian]

Y a eu un article sur elle dans Marianne. Je le recopierai tout à l'heure en rentrant du travail.... C'est assez marrant et révélateur de plein de nuances sur la pensée japonaise actuelle cette histoire...

[dju]

Moi ca me fait marré, mais c'est juste pour dire que la jument en question vient de perdre sa 106ème course . En effet, il y a un petit reportage sur le JT de FR2 ce 23mars



EDIT : Le journal LeMonde propose une petite news a propos de la jument dont voici une photo:

[Gael]

Si jeune, et déjà poney !



(honte à moi...)
_________________
• Kanpai Voyage au Japon

[heian]

Paru dans Marianne :

[roban corpo]

Cette histoire de pouliche me redonne espoir,

J'ai du jouer aux courses presque cent fois, et cela meme au Japon (du cote de Chiba) ... J'ai jamais gagne le moindre franc, le moindre euro, le moindre yen !

Un jour aussi, J'aurais mon heure de gloire ! On acclamera mon nom dans les hippodromes ,

[cereal killer]

Salut,

J'ai trouvé un article dans l'Asahi qui parle de la 106ème défaite de Haru-urara. Je ne vais pas le traduire car il y a beaucoup de termes hippiques, mais en voici un petit résumé et deux photos.


Les spectateurs poussent Haru-urara et le jockey TAKE Yutaka dans la dernière ligne droite.

Haru-urara (jument de 8 ans) a perdu pour la 106ème fois, terminant 10ème sur 11, alors qu'elle était montée par le crack-jockey TAKE Yutaka. L'hippodrome de Kôchi était plein pour la première fois, accueillant quelques 13.000 spectateurs.


TAKE Yutaka et Haru-urara sont présenté au padock sous le regard de nombreux spectateurs.

source et photos : Asahi Shinbun
http://www.asahi.com/national/update/0322/026.html