Forum Japon

 

[ S'enregistrer ]   [ Rechercher ]    [ Liste des Membres ]    [ Groupes d'utilisateurs ]   [ FAQ ]  
[ Connexion ]   [ Mes messages privés ]   [ Profil ]
Le sort des expatriés japonais durant la Seconde Guerre mondiale

Recherche Rapide :

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    ForumJapon.com Index du Forum -> Le Japon dans le Monde
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Renarde
Ceinture Orange
Ceinture Orange


Inscrit le: 26 Juin 2009
Messages: 27
Points: 190
Pays, Ville: Prince Edward Island,Canada

MessagePosté le: 16 Juil 2009 17:20    Sujet du message: Le sort des expatriés japonais durant la Seconde Guerre mondiale

 Note du Post : 3.75   Nombre d'avis : 8
Répondre en citant

Les camps de concentration japonais au Canada

Une partie de l'histoire canadienne que l'on obscurcie un peu trop à mon goût....

La police frappe aux portes à toute heure du jour et de la nuit, ordonnant aux occupants terrifiés de rassembler le strict nécessaire – ce qu’ils peuvent porter. N’ayant pourtant commis aucun crime, parents et enfants sont poussés hors de leur foyer, parqués dans un entrepôt avant d’être entassés dans des trains et menés vers des camps reculés. Une scène de l’Allemagne nazi? Non, cela se passe en Colombie-Britannique, au Canada en 1942, et ce sont des Japonais qu’on interne.

Ils sont victimes de racisme depuis que le premier d’entre eux, un marin dénommé Manzo Nagano, a mis le pied à New Westminster en 1877.

Les premiers colons de la Colombie-Britannique sont jaloux de leurs origines britanniques et très soucieux de celles des nouveaux arrivants. Ils veulent à tout prix exclure les «indésirables». Cette obsession les amène à adopter des lois pour empêcher les Japonais d’exercer leur droit de vote et de travailler dans les mines. On leur interdit même de travailler à des projets financés par le gouvernement provincial.

C’est alors que tombe la nouvelle stupéfiante de l’attaque japonaise de Pearl Harbor le 7 décembre 1941. À Hong Kong le 25 décembre, la garnison britannique, qui inclut deux bataillons canadiens, est forcée de se rendre. Dans ces terribles circonstances, la peur d’une invasion japonaise, attisée par la presse à sensation, se répand sur toute la côte du Pacifique. La GRC arrête des gens qu’on soupçonne d’être des espions japonais. On confisque 1200 bateaux de pêche et ferme les écoles et journaux japonais.

«Du point de vue de l’armée, je ne pense pas que les Canadiens japonais menacent le moindrement la sécurité nationale», déclare le major général Ken Stuart. Néanmoins, les politiciens de la province ne déragent pas. Ils traitent les Nippons «comme les Nazis auraient traité les Juifs allemands, de dire le diplomate canadien Escott Reid. Quand ils parlent d’eux, je sens la présence physique du diable dans la pièce.»

Le 24 février 1942, le premier ministre King prend une série de décrets visant à expulser toute personne d’origine japonaise vers des «zones de protection». Tous les biens laissés derrière seront «confisqués». Dix jours plus tard, la Commission de sécurité de la Colombie-Britannique entasse un premier groupe de 2500 Japonais dans le parc Hastings. «C’était terrible, incroyable, se souvient une femme. Ils les enfermaient dans les stalles où on mettaient le bétail et les chevaux.»

Puis, des trains spéciaux les amènent à Slocan, New Denver et d’autres petites villes fantômes de la Colombie-Britannique continentale. Les camps sont improvisés dans un décor spectaculaire, mais les conditions sont primitives. Les abris sont grossiers, extrêmement restreints, sans électricité ni eau courante.

Le 19 janvier 1943, un autre décret ordonne la liquidation des biens «confisqués».

Certains Japonais caressent peut-être l’espoir que le racisme se cantonne en Colombie-Britannique, mais ce fléau gagne tout le Canada. Malgré un besoin pressant de main-d’œuvre, les Albertains les éloignent. Les fermiers les confinent dans des baraques de chantier et les privent de leurs salaires. Pour les Japonais, travailler à la betterave à sucre est un véritable enfer.

En 1942, le gouvernement canadien ordonne le déplacement de tous les Japonais en Colombie-Britannique, saisissant tous les biens qu'ils ne peuvent emporter.

Ainsi 20 881 personnes sont déracinées, dont 13 309 pourtant nées au Canada. La plupart des ressortissants d’un certain âge sont au pays depuis 25 à 40 ans.

Les Japonais ne résistent pas à l’internement. Leur culture même les en empêche : le sens du devoir faisant partie de leur gaman (racines profondes). Kaoru Ikeda écrira : «Shikata-ga-nai. Ça se prononce rapidement et ça signifie ‹on n’y peut rien›. C’est pour ça que la plupart d’entre nous se sont laissé faire. C’est dans notre nature.»

Même à la fin de la guerre, King continue d’acquiescer aux revendications hystériques. Il donne le choix aux Japonais : retourner dans leur pays natal ou se disperser «à l’est des Rocheuses». Contrairement à ses homologues américains, il n’exprimera aucun regret et déclarera même avoir réglé le problème de façon charitable.

Le 2 mai 1947, le SS Marine Angel lève les amarres à Vancouver emportant vers le Japon dévasté par la guerre un premier contingent de 3964 déportés. Ces déportations soulèvent enfin un vent de sympathie dans la population canadienne. Malgré tout, les dernières mesures de contrôle ne seront pas levées avant le 31 mars 1949 lorsqu’on permettra aux Japonais de voter. La société canadienne commencera alors à s’ouvrir aux Japonais.

La menace militaire invoquée pour justifier l’expulsion n’aura existé que dans l’imagination survoltée des Britanno-Colombiens. Face à l’enthousiasme actuel à juger les actes de nos prédécesseurs, beaucoup de gens se disent que le recul donne facilement une perspective exaltée. Lorsque les Japonais ont fait campagne pour obtenir compensation, Pierre Trudeau a demandé où s’arrêterait la compensation. L’histoire est jonchée de victimes.

«Une injustice tend fatalement à se répéter», écrit B.K. Sandwell de Saturday Night. L’accomplissement le plus durable de la campagne japonaise pour le dédommagement est l’abolition de la Loi sur les mesures de guerre, qu’on avait invoquée pour déloger les Japonais de leur foyer. C’est un rappel des effets pernicieux du racisme sur la société. James H. Marsh est rédacteur en chef de L’Encyclopédie canadienne.

pour le voir en images:


http://www.youtube.com/watch?v=8mqSfnZ7D2I
http://www.youtube.com/watch?v=z88zRES6wcw
_________________
Je suis une Canadienne(anglaise) qui pratique son français tout en apprenant le japonais. S'il vous plaît, soyez tolérant de mes erreurs et mes tournures de phrases parfois douteuses! Je fais de mon mieux! Merci beaucoup! Smile

Renarde ^._.^
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
naimi
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 22 Mai 2005
Messages: 96
Points: 210
Pays, Ville: Vancouver-Strasbourg

MessagePosté le: 16 Juil 2009 17:55    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Dans le dernier Monde diplomatique, le Japon méconnu, il y a un petit article qui parle de ce phénomène aux États-Unis.(page 44)
Je ne savais pas que le Canada avait eu de tels camps.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Kikuchyô
Ceinture Blanche
Ceinture Blanche


Inscrit le: 16 Juin 2007
Messages: 108
Points: -78
Pays, Ville: Villeneuve-Cerisiers

MessagePosté le: 17 Juil 2009 03:43    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

En effet .

Je ne savais pas ...
Je n'ai jamais appris ca a l ecole ou lu dans un livre ...
Bizzare, non?

Merci.
_________________
もっと頑張りま~す!
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ElectronLibre
Modérateur


Inscrit le: 20 Oct 2007
Messages: 1454
Points: 16361
Pays, Ville: Jiyuudenshirando

MessagePosté le: 17 Juil 2009 14:02    Sujet du message: Ces images de Japonais internés que l'Amérique ne voulait pas voir

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
Répondre en citant

Source : LeMonde.fr

Aec son portrait d'une Mère migrante entourée de ses trois enfants crasseux, la photographe américaine Dorothea Lange (1895-1965) a créé une icône tragique, donnant un visage inoubliable à la dépression américaine des années 1930. Cette photo archiconnue est présentée à Madrid, dans une grande exposition consacrée à la photographe par le festival PhotoEspaña. Pourtant, ce n'est pas elle qui attire l'oeil.

En fin de parcours, 28 photographies de petite taille, exposées ensemble pour la première fois, mettent en lumière une partie méconnue, et bien plus polémique, de son travail. Après l'attaque japonaise sur la base américaine de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, le gouvernement décide d'envoyer dans des camps toutes les personnes d'origine japonaise, y compris les citoyens américains. Soit 120 000 personnes. En 1942, la photographe est embauchée par une agence gouvernementale pour photographier le regroupement et l'internement. La commissaire Oliva Maria Rubio a trouvé ces 28 tirages au Musée d'Oakland, qui conserve certaines archives de la photographe. "Je voulais montrer ces photos méconnues qui montrent son engagement. Elles ont été censurées à l'époque."

On comprend pourquoi. Le gouvernement Roosevelt s'était appuyé sur des images comme la Mère migrante pour justifier un programme d'aide aux migrants. Mais cette fois le gouvernement n'a rien à gagner de ces images accusatrices, au contraire, il a intérêt à les cacher.

On voit des familles forcées de faire leurs bagages, de quitter leur maison, de vendre leur commerce et leurs meubles, pour s'entasser dans des camps aux installations rudimentaires, sans aucune intimité. Des enfants, une étiquette autour du cou, attendent le bus qui les emmènera loin de chez eux. Une pancarte antijaponaise dit le racisme ambiant.

Ces images ne sont certainement pas esthétiquement les plus fortes de Dorothea Lange. On reconnaît cependant son style : des individus traités en personnages héroïques, souvent en contre-plongée, comme cet enfant perché sur les épaules de son grand-père.

Il n'y a pas de violence, mais la tristesse des regards et l'acuité des situations sont des preuves à charge. L'exposition laisse cependant sur sa faim. On aimerait voir plus d'images, mais aussi avoir plus d'explications. On ne sait pas dans quelles conditions Dorothea Lange mena ce projet. Pour en savoir plus, il faut se référer au livre complet et éclairant sur le sujet, publié en 2006 par les Américains Linda Gordon et Gary Y. Okihiro.

Jointe au téléphone, l'historienne Linda Gordon, qui prépare une biographie de la photographe, explique le contexte : "Très peu de gens, à l'époque, ont contesté cet internement de masse. Dorothea Lange a été embauchée sans doute pour montrer que ces personnes étaient traitées avec humanité." L'erreur de casting est totale. "Je pense qu'à l'époque personne n'imaginait qu'une Blanche allait prendre le parti des Japonais. Alors qu'elle avait un sentiment antiraciste très développé. De tous les photographes travaillant pour le gouvernement durant la Dépression, c'est elle qui avait le plus photographié les Noirs."

Sur place, tout se passe d'ailleurs très mal. Dorothea Lange n'a pas le droit de parler aux internés. Elle est suivie d'un garde en permanence. Elle ne doit pas photographier les barrières qui entourent les camps. En dépit de ces restrictions, ses photos sont parlantes et les commanditaires n'apprécient pas. Elle travaille cinq mois, photographiant la préparation de l'opération de regroupement, puis la vie dans des camps transitoires et un camp permanent. Avant d'être définitivement renvoyée. Ceux qui photographieront les camps par la suite - dont le célèbre Ansel Adams - seront bien moins critiques, ne montrant que des visages souriants.

Les photos de Dorothea Lange, censurées, ne seront jamais rendues publiques. Après la guerre, les négatifs - près de 800 - seront déposés non pas à la bibliothèque du Congrès, comme ses photos de la Dépression, mais aux Archives nationales, où seuls quelques spécialistes sont au courant de leur existence.

Il faudra attendre 2006 pour qu'un livre soit consacré au sujet, et 2009 pour que certains tirages soient exposés, en l'occurrence à Madrid. Et pourtant, selon Linda Gordon, le sujet reste d'actualité. " J'ai découvert ces photos juste après l'ouverture du camp de Guantanamo, explique-t-elle. Dans les deux cas, il s'agit de personnes emprisonnées sans aucune charge contre elles, sans procès. Le lien entre les deux m'a frappée."

Fin de l'article

Si vous désirez en savoir plus, notre confrère Onizuka a laissé des liens sur ce fil
_________________
"Chez un homme politique, les études c'est quatre ans de droit, puis toute une vie de travers."
(Coluche)
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
-Kaonashi-
Ceinture Orange
Ceinture Orange


Inscrit le: 17 Avr 2007
Messages: 10
Points: 177
Pays, Ville: France, Paris

MessagePosté le: 17 Juil 2009 21:04    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Il y a eu un docu sur ce sujet sur Arte, il y a quelques années, avec des images d'archives surprenantes.

MOD
Post précédent, Ces images de Japonais internés que l'Amérique ne voulait pas voir, fusionné avec ce fil
La remarque de Kaonashi concerne Les camps de concentration japonais au Canada

Désolé pour le dérangement.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web du posteur
Michael_Voyageur
Administrateur
Administrateur


Inscrit le: 21 Sep 2003
Messages: 2585
Points: 47746
Pays, Ville: Paris, France - Tokyo, Japan

MessagePosté le: 18 Juil 2009 14:36    Sujet du message: Message de moderation

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant


* Message de moderation *

Desole je suis oblige de suprimer les notes de 5 attribuees au post de Electron libre, a sa demande car selon notre grille de notation les posts qui citent des breves/nouvelles representent un travail de recherche et non de redaction et peuvent donc etre recompense d'une note de 4 au maximum mais la note de 5 est consideree comme exageree dans de tels cas.


Citation:
Une News peut elle être notée ?
Oui mais nous recommandons de ne pas noter systématiquement toutes les dépêches et pas de la note maximale (5). Celui qui poste une news exprime son désir de partager l’information avec les membres du Forum.
Les participants peuvent vouloir récompenser le travail de recherche, le travail de mise en contexte, de relativisation ou d'explication de la nouvelle.
http://www.forumjapon.com/forum/viewtopic.php?t=1691

_________________
Michael_Voyageur

Live as if you were to die tomorrow
Learn as if you were to live forever...
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer l'e-mail Visiter le site web du posteur Yahoo Messenger
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    ForumJapon.com Index du Forum -> Le Japon dans le Monde Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB 2.0.16 © 2001, 2002 phpBB Group (Traduction par : phpBB-fr.com)