ElectronLibre
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 Posté le: 17 Mai 2009 05:44 Sujet du message: Yukio Hatoyama devient le nouveau président du Parti Démocrate japonais
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"Afin de renforcer l'unité du parti en vue de gagner les prochaines élections et de changer de gouvernement, j'ai décidé de me sacrifier et de démissionner du poste de président du PDJ", avait déclaré monsieur Ichiro Ozawa, le lundi 11 mai 2009. Eclaboussé par un scandale de financement occulte, le président sortant, après avoir tergiversé, avait ainsi mis fin à un suspens qui, à la longue, risquait réellement de devenir préjudiciable pour l'opposition engagée dans un bras de fer avec le PLD. Il ne fallait surtout pas gâcher une chance historique de mettre fin à plus d'un demi-siècle de domination du PLD sur la scène politique japonaise.
Le successeur de monsieur Ozawa a été désigné hier samedi, il s'agit de monsieur Yukio Hatoyama, bras droit du président sortant ; Hatoyama l'a emporté sur son rival monsieur Katsuya Okada, le monsieur propre du PDJ, lequel avait pourtant les faveurs de l'opinion publique.
Premièrement, voici, dans son intégralité, un article mis en ligne sur le site de France 24:
DEBUT DE L'ARTICLE
Yukio Hatoyama, nouveau chef de l'opposition nippone
SAMEDI 16 MAI 2009
Yukio Hatoyama (photo) a été élu à la tête du Parti démocrate du Japon dans la perspective des législatives de septembre. Il remplace Ichiro Ozawa, contraint à la démission pour avoir trempé dans un scandale politico-financier.
AFP - Le Parti démocrate du Japon (PDJ), principale force d'opposition, a élu samedi à sa tête Yukio Hatoyama, bras droit du président sortant, pour tenter de renverser le gouvernement aux élections de septembre.
M. Hatoyama, 62 ans, succède à Ichiro Ozawa, contraint de démissionner à la suite d'un scandale de financement politique occulte.
Il deviendra le prochain Premier ministre, si le PDJ remporte les législatives de septembre, après plus d'un demi-siècle de domination des conservateurs du Parti libéral-démocrate (PLD) au Japon.
M. Hatoyama, diplômé en ingénierie de la prestigieuse Université de Tokyo et issu d'une riche dynastie d'hommes politiques, a obtenu 124 voix, contre 95 pour le vice-président du parti, Katsuya Okada, 55 ans, pourtant favori des sondages d'opinion en raison de son intégrité.
Mais seuls les députés et sénateurs du PDJ avaient été autorisés à participer à cette élection, une manoeuvre permettant au président sortant Ozawa de favoriser son bras droit, estiment la plupart des analystes.
L'arrestation en mars du secrétaire particulier de M. Ozawa a terni l'image du PDJ, pourtant donné jusqu'alors favori pour remporter les prochaines élections. Face aux critiques émanant de de son propre parti, M. Ozawa a démissionné lundi, après avoir toutefois soigneusement préparé sa succession afin de pouvoir continuer à tirer les ficelles dans l'ombre.
Soucieux de parer à toute division au sein du parti, M. Hatoyama a rappelé dans un discours que le principal objectif était de renverser le gouvernement du Premier ministre conservateur Taro Aso.
"L'opposant que nous combattons n'est pas l'un d'entre nous, mais l'administration Aso", a-t-il dit devant les parlementaires du PDJ rassemblés dans un grand hôtel de la capitale.
Il a exhorté son adversaire malheureux, l'incorruptible Katsuya Okada, surnommé "M. Propre", à travailler avec lui. "Nettoyons le Japon, sous la direction du PDJ. Un nouveau combat vient de commencer aujourd'hui. Il n'y a pas de temps à perdre d'ici les prochaines élections", a-t-il rappelé.
Inclinant le buste à plusieurs reprises pour remercier ses pairs, M. Hatoyama, tout sourire, a serré la main de M. Okada, qui a accepté de le soutenir en vue de renverser le gouvernement conservateur.
"L'influence d'Ozawa va probablement perdurer au sein du parti. La tâche la plus délicate pour Hatoyama va être de se débarrasser de cette image de marionnette à temps pour les élections", a estimé Tetsuro Kato, professeur de sciences politiques à l'université Hitotsubashi de Tokyo.
"Okada a obtenu un bon score dans ce scrutin et Hatoyama va devoir réfléchir à la façon dont il va le traiter", a-t-il dit.
Mari Miura, professeur de sciences politiques à l'université Sophia de Tokyo, pense pour sa part que le fait qu'Ozawa conserve son influence est plutôt une bonne chose.
"Ozawa est un politicien très intelligent qui excelle dans les campagnes électorales", a-t-elle rappelé. "Les responsables du PDJ ont jugé qu'ils ne pouvaient pas changer de stratégie quatre mois avant les élections. Même s'ils savent que Hatoyama n'est pas forcément le meilleur choix, il va maintenir la ligne", a-t-elle ajouté.
D'après les sondages publiés dans les médias, M. Okada devançait nettement le nouveau chef de l'opposition dans le coeur du public, et même parmi les adhérents du PDJ, désireux de placer à la tête du parti un homme plus jeune et intègre, à l'opposé de la réputation sulfureuse de M. Ozawa, 66 ans.
"Pour le PLD, Okada aurait été beaucoup plus dangereux", a reconnu Mme Miura.
FIN DE L'ARTICLE
... ou comment produire l'illusion du changement dans la continuité ?
C'est sur l'attitude de monsieur Ozawa qu'il faudrait revenir. Alors même que son secrétaire particulier avait été arrêté en mars pour avoir contrevenu à la loi sur le financement des partis politiques, Ozawa, qui n'est pas né de la dernière pluie, qui savait pertinemment que ce scandale représentait un coup dur pour son parti, n'avait pas réagi immédiatement, laissant planer le doute sur sa future ligne de conduite : démissionner ? continuer ?
A la lumière de ce qui vient de se produire, je me permettrais de faire un procès d'intention à ce monsieur qui risque de continuer à faire honneur à sa réputation de destructeur.
Pourquoi avoir attendu jusqu'à maintenant pour donner le feu vert à l'élection de son successeur ?
 pour que le PDJ n'ait le temps de consulter que les députés et les sénateurs du parti. Si la démission d'Ozawa était intervenue plus tôt, peut-être aurait-on eu le temps de faire participer la base électorale du PDJ au processus de désignation du successeur et cela n'aurait pas forcément arrangé les affaires d'Ozawa qui, à voir comment Hatoyama le ménage, avait misé sur ce dernier. Techniquement, il était possible, deux mois plus tôt, de demander leur avis aux électeurs du PDJ. Vieux routier de la politique, monsieur Ozawa a démontré, à mon avis, que même en situation délicate, il a plus d'un tour dans son sac et c'est le concurrent de Hatoyama, Katsuya Okada, qui vient d'en faire les frais. Vous comprendrez le côté grinçant de mon post lorsque je mets les passages suivants en apposition :
| Citation: | Stressing party unity, Okada vowed to cooperate with Hatoyama to fight the LDP. The general election must be held by fall.
"From today, let us come together as the new Hatoyama-led DPJ and bring politics back into the hands of the public and take power," he said.
(...)
"Despite public opinion, (most of the party's lawmakers) decided that Hatoyama's power was necessary for the DPJ right now," Mabuchi said. "Starting tomorrow, we must return to our districts nationwide and bring with us a message from our new leader to explain" why he was chosen.
But a veteran lawmaker of the LDP, who declined to be named, said it will be easy to attack Hatoyama because of his close ties with Ozawa. And with the majority of the public pushing for Okada, it remains unclear whether the DPJ will regain its strength.
Many DPJ lawmakers had protested the decision to allow only Diet members to vote in the presidential election, and not DPJ supporters.
Japan Times Online |
même Okada n'échappe pas à la contradiction flagrante suivante: affirmer qu'il faut réintégrer les citoyens électeurs dans le processus décisionnel alors que l'élection tardive du nouveau président du PDJ est la preuve incontestable que rien n'a été fait pour leur donner la parole ... et que, dans le fond, "on s'en fout"!!! Si on l'avait voulu, les choses se seraient passées autrement mais, dans l'ordre des priorités d'Ozawa, ce n'était apparemment pas en tête de liste. A défaut de mener la barque de l'opposition, Ozawa se contenterait bien du rôle d'éminence grise.
Que va penser l'électorat du PDJ ? Va-t-il, après ce camouflet, se ranger en ordre de combat derrière ses élus, derrière Hatoyama ? Quid des promesses de changement ? Comment faire confiance à un parti qui réclame le changement tout en refusant que le changement lui soit appliqué ? J'ai une question encore plus grave sur la personnalité de monsieur Ozawa : Ozawa désire-t-il vraiment que le PDJ l'emporte sur le PLD ? Souvenez-vous ... c'est le destructeur, un individu qui n'a pas hésité à démanteler des formations politiques lorsque celles-ci, à ses yeux, ne faisaient plus l'affaire. Le PDJ sans Ozawa est-il encore un bon parti ... pour Ozawa ? Que le PDJ prenne le pouvoir en septembre, Ozawa continuera d'exercer son influence pendant quelque temps encore mais si le PDJ devait perdre, on pourra dire qu'Ozawa n'aura pas eu besoin de dissoudre quoique que ce soit (cette fois-ci), le PDJ décrédibilisé sombrera bien tout seul, "on" lui aura juste donné un petit coup de pouce...
Mais, je m'avance ! Je ne faisais que livrer mes impressions et ce que je n'appellerai même pas une analyse.
EL |
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