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Défense : Le Japon va renforcer ses capacités d'intervention

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Max
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Inscrit le: 24 Nov 2003
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MessagePosté le: 03 Mar 2004 20:56    Sujet du message: Défense : Le Japon va renforcer ses capacités d'intervention

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
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source: le courier du Vietnam

Le ministère japonais de la Défense a l'intention de créer dès 2006 trois unités militaires spéciales, affectées à des missions extérieures, à la lutte antiterroriste et à la défense antimissile.
Le nombre précis des effectifs de chaque unité n'est pas connu mais le total pourrait dépasser 5.000 hommes, appartenant en majorité aux forces terrestres, a indiqué le 2 mars le Nihon Keizai (Nikkei). Ces unités spéciales dépendront directement du ministre de la Défense.
Actuellement les troupes dépêchées sur un théâtre étranger -comme en Irak- sont choisies selon un système de rotation parmi les garnisons régionales. La création de ces unités spécialisées permettra aux soldats d'être mieux préparés, souligne le Nikkei. Ce plan s'inscrira dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation militaire qui doit être décidée cette année par le gouvernement, a précisé le quotidien des affaires, généralement bien informé, sans citer de sources. Il s'agira de la première grande réforme militaire au Japon depuis neuf ans.
Les dirigeants japonais ont entrepris de "remettre à plat" la politique de défense de l'Archipel, héritée de la Guerre froide, pour tenir compte des "nouvelles menaces" issues du 11 septembre 2001 (terrorisme) et de la crise nucléaire nord-coréenne (prolifération, missiles balistiques). Interrogé, le ministre de la Défense, Shigeru Ishiba, a indiqué qu'aucune décision n'avait été prise jusqu'à présent et que des discussions étaient en cours quant au rôle futur de l'armée japonaise. "Le gouvernement est en train de discuter de la manière dont le Japon devrait faire des contributions internationales", a cependant confirmé M. Ishiba.
Après des mois d'atermoiement, le Japon a décidé en décembre l'envoi de soldats en Irak pour une mission "non combattante" consacrée à la reconstruction et à des opérations humanitaires et logistiques, comme l'approvisionnement en eau et en médicaments. Le corps expéditionnaire, soit quelque 600 soldats de l'armée de terre, est en cours de déploiement à Samawa, dans le Sud de l'Irak. Il s'agit du premier déploiement militaire nippon sur un théâtre de guerre depuis 1945.
Il marque pour le Japon la sortie d'un demi-siècle de pacifisme, une étape historique de sa "normalisation" sur la scène internationale. La mission irakienne aura valeur de test, comme l'a souligné M. Ishiba, un des jeunes faucons de la classe politique qui veulent voir le Japon et son armée jouer un rôle plus actif dans les crises internationales. Deuxième du monde en termes de budget, l'armée japonaise, une des mieux équipées de la planète, compte aujourd'hui 240.000 soldats d'active, dont 145.000 pour l'armée de terre.
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benkun
3eme Dan
3eme Dan


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MessagePosté le: 13 Mar 2004 10:11    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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autre article, sur un sujet similaire... (figaro du 13 mars)


Le retour des samouraïs
Pour la première fois, l'armée japonaise a ouvert ses rangs à un photographe. C'est une armée pas comme les autres. Elle est l'héritière, depuis 1947, d'une tradition pacifiste que Tokyo compte aujourd'hui réformer. Face aux nouvelles menaces, le Japon veut redevenir une grande puissance militaire.
Par Marion Martin
[13 mars 2004]




Ils sont moins de mille. Moins d'un millier de militaires japonais à arpenter aujourd'hui le sol irakien au côté de la force d'intervention américano-britannique. Et pourtant, le monde entier en parle. Pourquoi ? Parce que cette mission en dehors des frontières provoque une situation qui semble contradictoire à la politique de défense suivie par le Japon depuis 1947 et inscrite dans l'article 9 de sa Constitution, qui s'engage à «abandonner toutes ses conquêtes, à renoncer aux moyens guerriers et à ne plus faire usage de la force».

Un peu d'histoire. En 1951, la guerre de Corée bat son plein et la tension entre blocs de l'Est et de l'Ouest est aussi bandée qu'un arc. Inquiet de la situation régionale, le Japon opte alors pour une armée d'autodéfense, avec l'aval des Etats-Unis.


En 1960, un traité d'alliance militaire avec Washington est signé. Dès lors, les troupes américaines présentes sur tout l'archipel deviennent des forces alliées. Un changement radical puisque depuis 1945, elles étaient surtout considérées au mieux comme un rempart contre l'impérialisme japonais, au pire comme une armée d'occupation. Il faut dire qu'à l'époque ce rapprochement avait étonné l'opinion publique internationale. Le Japon était un pays stigmatisé par l'horreur de la guerre. Hiroshima et Nagasaki étaient encore des blessures ouvertes dans la mémoire collective. Et personne n'avait oublié le lourd tribut payé en quatre ans de combats (1941-1945) contre les forces alliées. On évalue les pertes humaines à environ deux millions d'individus !


Après 1975, les dépenses que consacre le pays à la défense ne sont pas supérieures à 1% du produit intérieur brut (environ 50 milliards d'euros), ce qui le classe, quand même, au troisième rang mondial dans ce domaine ! Mais l'entrée officielle de l'armée japonaise sur la scène internationale ne se fait qu'en 1992 lorsqu'une loi permet enfin la participation de ses troupes aux missions de paix de l'ONU.

Aujourd'hui, les effectifs de l'armée nipponne sont évalués à 300 000 actifs et 50 000 réservistes. Faut-il voir dans ces chiffres la résurgence d'une véritable menace militaire ? Peut-être, selon les propos du normalien et directeur de recherches à Sciences-Po Jean-Marie Bouissou, dans Quand les sumos apprennent à danser *.


«Aujourd'hui, écrit-il, les Forces d'autodéfense, bien que dûment armées, ne peuvent jouer dans ces missions qu'un rôle non combattant, et même "sans aucun lien avec des opérations de combat", au point de ne pouvoir, en principe, aider au transport de carburant qu'avec l'assurance que leurs alliés ne l'utiliseront pas pour des missions de combat. Mais demain, quand les parlementaires auront complètement entériné la nouvelle posture, l'outil militaire dont Tokyo est en train de se doter pourra faire bien davantage. (...) Vers 2010-2015, les programmes d'armement actuellement en cours de réalisation feront à nouveau du Japon, comme dans les années 30, une des plus grandes puissances navales de la planète.»


Et l'auteur d'énumérer la prochaine force de frappe nipponne : porte-avions en nombre largement supérieur à ce que détiennent actuellement les pays d'Europe ; destroyers, frégates, pétroliers aptes à ravitailler ces monstres des mers, couverture antiaérienne, bâtiments de transport des troupes et de matériel militaire, gros-porteurs du type C-130, commandos de choc et satellites destinés au renseignement...

Deux événements majeurs ont relégué le pacifisme japonais au rayon des souvenirs. Le premier est évidemment la nouvelle donne internationale et les menaces terroristes qui pèsent sur le monde. Le second est la baisse d'influence du parti socialiste japonais, tandis que la nouvelle classe politique revendique une idéologie nationaliste. Les jeunes politiciens, parfois apparentés par la presse internationale aux faucons du gouvernement Bush, entendent réaffirmer la suprématie économique et militaire de l'archipel.


La menace nord-coréenne - qui lança un missile au-dessus du Japon en 1998 -, ainsi que les armes de destruction massive dont disposent la Chine et la Russie placent le Japon en ligne de mire. Conséquence : l'orientation politique actuelle de Tokyo ressemble à s'y méprendre à celle de Washington. Dès lors, les ennemis d'hier sont les amis d'aujourd'hui. Le 11 Septembre a considérablement rapproché les deux nations et resserré les liens déjà solides qui les unissaient depuis plusieurs décennies. Ainsi, le Japon s'investit franchement dans la lutte contre le terrorisme, et finance les Etats-Unis dans sa recherche de défense antimissiles ; le fameux bouclier. D'ailleurs, des milliers de dollars furent déjà distribués aux Américains en 1991 pour rembourser un quart de la facture des opérations menées contre l'Irak lors de la première guerre du Golfe.


Ce rapprochement n'est pas sans contrarier le proche Pékin qui voit d'un mauvais oeil cette étroite «collaboration» militaire. Ce géant est à ménager. Aussi, le Japon surfe adroitement sur la vague de la réconciliation asiatique et réalise un exercice diplomatique qui est un véritable numéro d'équilibriste. Il s'agit de convaincre son problématique voisin que le Japon n'est pas tellement proaméricain, tout en prenant garde de ne pas vexer l'administration de la Maison-Blanche et du Pentagone.

Bientôt une puissance nucléaire

L'année 2004 est frappée du sceau de la réforme militaire après neuf années de statu quo. Au programme : «Remettre à plat la politique de défense de l'archipel héritée de la guerre froide, pour tenir compte des nouvelles menaces issues du 11 septembre 2001 et de la crise nucléaire de la Corée du Nord.» Une formule lapidaire qui cache en réalité une véritable remise en cause de la politique de défense. «Nous sommes à un tournant crucial pour le Japon et les FAD (forces d'autodéfense). L'organisation que nous avons bâtie ces cinquante dernières années va passer l'épreuve du feu», déclarait récemment Hajime Matsusaki, chef d'état-major de l'armée de terre. Et pour enfoncer le clou, l'Agence de défense se penche sérieusement sur la possibilité d'introduire des armements américains permettant de contrer une attaque de missiles de la Corée du Nord. Shigeru Ishiba, directeur de cette institution, répète à qui veut l'entendre «qu'une frappe préventive ne contreviendrait pas à la Constitution pacifique du Japon».

Toujours est-il que l'opinion publique a changé après les menaces proférées par la péninsule coréenne. Hier, majoritairement opposée à l'intervention militaire en Irak, elle commence, en revanche, à réagir vivement à la politique offensive de Pyongyang. Les Japonais prennent conscience de leur vulnérabilité et du parti à tirer de l'Amérique. En échange de leur soutien en Orient, ils comptent sur l'appui de l'Oncle Sam en cas de conflit en Asie.

De toute façon, l'archipel a pour ambition, dans les années à venir, de se hisser au rang de puissance nucléaire ; seul bastion à la menace coréenne. Une manière efficace de s'affirmer dans la zone. Le petit s'apprêterait-il à faire trembler les grands ?
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