Forum Japon

 

[ S'enregistrer ]   [ Rechercher ]    [ Liste des Membres ]    [ Groupes d'utilisateurs ]   [ FAQ ]  
[ Connexion ]   [ Mes messages privés ]   [ Profil ]
Le Ijime comme rite d'éducation à la culture de la masse?

Recherche Rapide :
Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    ForumJapon.com Index du Forum -> Faits de Société
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Wilco
Ceinture Bleue
Ceinture Bleue


Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 85
Points: 466

MessagePosté le: 04 Mar 2009 19:39    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Je pense que c'est vrai pour les adultes, mais dans le milieu scolaire, c'est pas bien vu d'être exclu (volontairement ou pas) du groupe, même en occident, ya pas plus tribal que des jeunes adolescents. Au collège on a pas d'uniforme mais on veut tous porter les fringues qui vont bien, si on les a pas on à déjà un pied dans le camp des loosers (enfin en banlieue parisienne en tout cas, je sais pas si c'est pareil à la campagne).

C'est possible que ça prenne des formes légèrement différentes au japon mais c'est peut-être pas plus violent qu'en France.

Pourtant cela dit, on a aussi paradoxalement le culte de la faiblesse véhiculé dans l'art, on aime les chanteurs qui chantent leur mal-être, c'est vachement cool d'être "émo", on est fan de kurt cobain, radiohead, etc... (enfin en opposition à ça ya aussi d'autres musiques plus chargées en testostérone qui font fureur chez les ados)
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Aelia
Ceinture Orange
Ceinture Orange


Inscrit le: 28 Fév 2007
Messages: 39
Points: 121
Pays, Ville: Poitiers

MessagePosté le: 04 Mar 2009 19:59    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
Répondre en citant

Citation:
ya pas plus tribal que des jeunes adolescents


Je suis tout a fait d'accord avec toi.

Citation:
Au collège on a pas d'uniforme mais on veut tous porter les fringues qui vont bien, si on les a pas on à déjà un pied dans le camp des loosers (enfin en banlieue parisienne en tout cas, je sais pas si c'est pareil à la campagne).


Je te "rassure" c'est pareil à la campagne.
Là où je pense que le Japon à ses particularités c'est justement que lorsque tu es rejeté tu n'a AUCUN autre groupe auquel appartenir, même pas le groupe des loosers car il n'y en a pas.
Si le groupe "classe" te rejètes en bloc (ou plutôt certains individus qui font figure "d'autorité" sur le groupe) tu devient la brebis galeuse et même si tu tentes de te raccrocher à quelqu'un d'autre, tu ne pourras pas car ce quelqu'un d'autre risque également d'être exclu.

Je ne pense pas qu'en France cela se passe comme cela. Même s'il y a la notion de groupe, je vois plutôt la classe comme un ensemble de personnes appartenant à un groupe et non comme un groupe à part entière duquel tu pourrais être mis à l'écart.
Je ne sais pas si je me fait bien comprendre Neutral
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé MSN Messenger
Wilco
Ceinture Bleue
Ceinture Bleue


Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 85
Points: 466

MessagePosté le: 04 Mar 2009 20:34    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Oui oui j'ai bien compris Wink En gros tu penses que la classe japonaise ne fait qu'un groupe, et que ceux qui en sont rejetés n'ont pas la possibilité d'exister en tant que groupe entre eux. Je voyais pas ça comme ça mais ma connaissance de l'école au japon se limite aux dramas et quelques articles alors...

Je pense qu'en France un élève peut-être rejeté par toute la classe, mais la classe ne se mettra pas forcément toute entière contre lui effectivement, et même la classe sera divisée en plusieurs groupes qui auront différents comportements vis à vis de cette personne.

Une petite anecdote, je me souviens au lycée en seconde, d'un mec qui se faisait souvent "victimer" par des caids, et un garçon, de petite taille, très frêle et plutôt timide au début, c'est mis lui aussi à l'embêter. Ça a du sembler "contre l'ordre des choses" aux caids en question, puisqu'ils se sont rabattu sur le "timide", pendant presque la moitié de l'année, il s'est retrouvé dans la beine à ordure tous les mercredis midi, et l'autre a beaucoup moins été embêté par la suite.

Je sais pas si c'est clair, en gros un individu B est embêté par le groupe A, et l'individu C qui prend ses aises et s'en prend à B, se voit à son tour "mangé" par le groupe A. Alors qu'en fait sans doute que C pensait qu'embêter B ce serait une bonne façon de s'intégrer dans le groupe.

Peut-être qu'au Japon sa (triste) stratégie aurait été payante, il n'y aurait pas eu ce retournement de situation.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Billie
Ceinture Blanche
Ceinture Blanche


Inscrit le: 13 Fév 2007
Messages: 2
Points: 49
Pays, Ville: France, Paris

MessagePosté le: 06 Mar 2009 02:09    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
Répondre en citant

J'ai une connaissance plus que limitée de la société japonaise, je pars donc sur des suppositions provenant d'impressions donnée par tout ce que j'ai pu lire/entendre dire sur le Japon, ici ou ailleurs... Je suis donc intéressée si les plus connaisseurs peuvent corriger (ou non) ces hypothèses.

Comme déjà souligné, ce phénomène existe tout aussi bien en France et autres pays. Certain semblent dire que le phénomène est plus extrême dans ses conséquences au Japon, en soulevant la question notamment du suicide qui serait plus courant suite à ce genre de comportements au Japon.
J'ignore si c'est réellement le cas, mais si oui, plus qu'à la pratique elle-même, cela pourrait-il être simplement lié aux conséquences en terme d'identité et d'estime de soi sur les jeunes? Du fait que l'appartenance au groupe soit vraisemblablement si mise en avant, alors le fait d'être exclu serait plus "désespérant", puisque l'intégration est perçue comme seul modèle viable d'une personne "normale"? La "culture de l'individualité", le fait d'être "cool" si on est "rebelle", la revendication de l'a-normalité, etc... est-ce plus présent par chez nous, et si oui, cela n'offre-t-il pas d'autre modèles auxquels se rattacher lorsque la masse nous rejette?

Le fait est qu'un enfant/adolescent (même jeunes adultes...) construit encore son identité... L'image de soi-même est très fortement liée à l'image qui nous est renvoyé par les autres. Si on est seul sans aucun modèle auquel s'identifier, rien qui ne vient dire "il y en a d'autres comme moi, qui ne sont pas misérables/anormaux/nuls", que le seul modèle sur lequel on puisse s'identifier nous exclu comme étant différent, alors forcément l'image de soi-même en est sérieusement affecté, et l'estime de soi....
Avons-nous donc, par chez nous, plus de facilité à se raccrocher, même vaguement, à d'autres alternatives identitaires, si le groupe immédiat nous rejette, permettant de "limitter la casse" plus souvent qu'au Japon?

Lorsqu'un élève est rejeté, certes la violence (physique ou non) est difficilement supportable, mais c'est aussi (j'ai envie de dire "surtout") ce qu'elle entraine en terme de construction de l'image de soi-même qui peut faire chuter quelqu'un au plus bas. Et si un élève tient à cacher ces violences subies, ce n'est pas nécessairement que par craintes des représailles (physiques ou non), mais ce peut aussi être par honte.. honte de sa position, et finalement honte de soi-même. Cacher l'anormalité (au sens propre: rejeté par ce qu'on voit comme la norme à laquelle on s'imagine devoir appartenir, je n'emploie pas ici le mot "norme" au sens péjoratif ou "moutonneux" du terme), tenter désespérément d'être "normal", au moins de le paraitre...


Dans tous les cas, en France, c'est effectivement un sujet sinon tabou, au moins très peu évoqué... Celui qui sort du lot est celui qui a un problème, pas ceux qui exercent une petite tyrannie sur lui, et puis un enfant doit apprendre à se débrouiller en société, et puis c'est normal àcet âge ce ne sont que des jeux, etc etc..
J'ai eu l'impression, lors de mon séjour en Angleterre (ou j'ai eu la charge d'enfant/pré ado) que le "bullying" était bien plus pris au sérieux, et qu'on en parlait bien plus, comparé à la France. Des affiches un peu partout sur les murs de l'école du gamin de 10 ans dont je me suis occupé parlaient de ce phénomène, tentant de faire de la prévention, j'ai souvent entendu des parents d'élèves en discuter etc...
En France j'ai jamais vu ce genre de choses, ce qui peut donner l'impression que ce genre de phénomène serait une spécificité étrangère, ou qu'il serait plus important au Japon qu'ici. Pourtant, ça existe bel et bien dans notre pays aussi.
Pour faire écho à la citation du premier post: "En France, l'égalité, ça consiste à couper les têtes qui dépassent"...
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Kizito5
Ceinture Marron
Ceinture Marron


Inscrit le: 04 Juil 2006
Messages: 367
Points: 839
Pays, Ville: Belgique , Bruxelles.

MessagePosté le: 06 Mar 2009 06:00    Sujet du message:

 Note du Post : 3.33   Nombre d'avis : 3
Répondre en citant

Toutes les fois où j'ai vu un élève se faire maltraiter ici à Bruxelles (je suis passé par plusieurs écoles de niveaux très différents, donc j'ai pu être témoin de pas mal de scènes), être victime de brimades et/ou être racketé, il s'agissait exclusivement d'un groupe de personnes qui s'acharnaient sur une personne, et le reste de la classe qui ne faisait rien (moi y compris). Mais je n'ai jamais connu d'élève qui se soit suicidé, plusieurs ont déja tenté, mais ont échoués, et c'est tant mieux. Généralement les choses allaient mieux pour eux après la tentative de suicide car cela s'ébruitait et ils obtenaient un soutien. Enfin c'est triste qu'il faille en arriver là pour que les choses s'arrangent. Je pense que les élèves qui se font maltraiter en arrivent à se faire racketter etc... parce qu'ils ne réagissent pas tout simplement. Ca me rappelle une anecdote, donc je vais situer un peu les choses. Cette année là (me rappelle plus c'était quand), un nouveau était arrivé, et il était Belge (je suis marocain, et dans mon école il n'y avait que des étrangers). Le premier jour, des élèves de la classe ont commencé à se moquer de lui à cause de son prénom... Il avait un prénom du genre Pierre-Henry, donc un prénom qui ne sonne pas étranger. Manque de chance pour ces élèves, le nouveau n'était pas du genre à se laisser faire et il a bastonné les deux types qui avaient commencés à s'en prendre à lui. Depuis, il ne s'est plus fait emmerder. Et même s'il se serait fait battre, je pense qu'ils ne l'auraient plus emmerdé en sachant qu'il se défend quand on le cherche. Et c'est ça je pense l'un des détails qui fait que l'ijime peut aller très loin, c'est la non-réaction de la victime.

Et comme l'a dit Herikutsuya, impossible de surveiller totalement ce qu'il se passe dans l'enceinte d'une école. Que ce soit dans des écoles d'un excellent niveau, ou dans des écoles poubelles, j'ai vu des élèves se faire racketter et maltraiter par d'autres. Et tous ne réagissaient pas. Je pourrais en raconter pleins des anecdotes, mais ce serait une perte de temps donc je vais finir avec une conclusion que je m'étais faite.
Durant toute ma scolarité jamais je ne me suis fait racketter, ou maltraiter, les rares fois où des élèves ont tenté quelque chose (j'ai remarqué que quand on débarque en étant nouveau, les élèves présents avaient tendance à vouloir tester ce qu'on valait en quelque sorte), ça s'est réglé avec une baston, et ensuite ces mêmes élèves sympathisaient avec moi.

Donc voilà, je pense que ça existe partout, et que la pire erreur de ces élèves, c'est de ne pas réagir, et par réagir, j'entends se défendre soi-même si on s'en sent capable, ou faire appel à quelqu'un de compétent. Et il est triste que l'ami de Herikutsuya n'ait pas fait appel à de l'aide extérieur de la part d'un adulte, ou peut-être même qu'il l'a fait et qu'il n'a pas été pris au sérieux. Comme l'a dit Billie, en Angleterre ça existe, en Belgique je l'ai vu de mes propres yeux, et au Japon ça se produit également.
L'ijime, c'est juste le terme japonais donné à un problème qui existe (presque) partout.

sleidia a écrit:
Même dans le monde adulte, les suiveurs "ijimeurs" sont légions.
Je pense par exemple aux rois de la pensée unique qui punissent sévèrement les opinions différentes ... sur les forums Wink

Pas d'accord, ici tu cliques sur la croix en haut à droite et on sort de ta vie, ou tu peux aussi aller sur un autre forum concernant le Japon, ça va te prendre 5 secondes à tout casser. Tu ne vois pas où je veux en venir ?

Herikutsuya a écrit:
Il s'est suicide d'une balle dans la tete chez son grand-pere qui lui faisait la morale afin qu'il aille a l'ecole ce qu'il refusait obstinement.

_________________
DISIZTHEEND
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sinye
Ceinture Jaune
Ceinture Jaune


Inscrit le: 06 Mar 2009
Messages: 2
Points: 72

MessagePosté le: 06 Mar 2009 11:37    Sujet du message:

 Note du Post : 3.66   Nombre d'avis : 3
Répondre en citant

Pour être Française (pire, Parisienne), je ne me risquerai à parler du japon que par les dires de mon correspondant et ce n'est pas tout à fait le but de mon témoignage en l'occurence. Précision pour juger de l'époque des faits : j'ai 26 ans.

J'ai eu la chance d'être dans une école très protégée en primaire, bien que publique (école expérimentale avec 5 heures d'allemand par semaine et certains cours dispensés en allemand). Je dis protégée car nous étions très peu par classe (17), dans des famille de classe moyenne pour la plupart d'entre nous, beaucoup d'enseignants (avec les activités sportives, culturelles + les deux enseignants d'allemand) pour une classe par niveau. C'était un peu le monde des bisounours et j'ai eu une enfance très préservée.

Notre (à toute la classe) entrée au collège a été très rude en ce sens qu'il était grand, dans un quartier plus difficile, avec beaucoup de monde et en plus de l'entrée au collège qui marque un pas, nous avons découvert que... nous étions de vrais gosses par rapport aux autres. Bon... en une semaine, les couettes/tresses, serre-tête, jupe, socquettes, jogging winnie etc étaient un souvenir, mais le mal était fait pour les 17 élèves que nous étions en 6eme. A cela, ajoutez que certains d'entre nous (dont moi) étions un peu trop enrobés, et que moi en particulier j'étais première de la classe, et je suis devenue une cible privilégiée. La période du collège a été un enfer pour moi, particulièrement les deux premières années. Il ne se passait pas un jour sans que 3 garçons en particulier (des redoublants, dont un "beau gosse" du genre minet blond aux yeux bleus) me tabassent, dans la cour ou à la sortie. J'étais littéralement couverte de bleus, mais comme il y avait un beau gosse dans le lot, les autres filles s'en fichaient (pour lui plaire) et les mecs les trouvaient cool parce que c'étaient des redoublants et qu'ils étaient un peu plus grands et costauds.

Alors au début, les intimidations "si tu le dis ce sera pire" ont marché. Puis ça s'est trop vu (déjà j'allais mal et puis les bleus sont visibles aussi) et mes parents m'ont fait parlé et malgré mon insistance pour qu'ils ne le signalent pas au collège, ils l'ont fait. Et ça a été pire, parce que le résultat a été un passage de la CPE dans la classe ce qui m'a spottée aux yeux de tout le monde comme une cafardeuse et c'est tout. Rien pour me défendre. La seule chose qui a calmé le jeu ben... c'est que je me suis encore plus isolée, en lisant dans un coin de la cour et qu'au final ils ont du se lasser je suppose. Les coups avaient cessé, mais les séquelles morales sont restées longtemps (dépression, tendance à l'autodestruction, pensées suicidaires plus ou moins mises en oeuvre...). Même au lycée, je me suis toujours auto-exclue des groupes "à la mode" mais ça s'est un peu arrangé parce qu'effectivement je faisais parti du groupe des gens bizarres... donc je n'étais plus seule. Il a fallu une prépa pour que, comme tout le monde était timide et avait été bizarre au collège et au lycée, je comprenne ce que ça pouvait être d'être dans "la norme". Le monde adulte aide aussi. Maintenant je suis plutôt parmi les gens ouverts qui vont vers les autres. Mais ça a pris du temps.

Alors j'aurais dû réagir face au groupe ? Me battre ? Je me mépriserais actuellement si j'avais répondu aux brutalités par de la violence. Ca aurait été leur donner raison selon moi, leur montrer qu'on ne gagne que par la violence. Ma revanche, ils ne l'ont pas vue, ou presque... mais c'est que je suis heureuse aujourd'hui, et que je n'ai pas besoin de le leur montrer pour exister.

Enfin je ne suis pas aussi indulgente que ça... et je dis presque. Parce qu'à 18 ans, j'ai revu le "beau gosse" du groupe, à un concert, avec sa copine (je le suppose). Je l'ai reconnu et je suis certaine qu'il m'a reconnue aussi quand je lui ai tendu le pull que sa copine avait fait tomber par terre. Et sur son visage il y avait de la gêne. Ok... ni du regret, ni de la peur... mais c'était déjà ça. Parce que moi, cette gêne, je n'avais pas à l'avoir.

Je pense qu'on n'en parle pas en France. Mais les conséquences sont sûrement aussi terribles qu'au Japon.

Mon corres, lui, a subi quelques brimades, je pense (même s'il ne s'étale pas sur le sujet, pas plus que je ne lui ai parlé des faits sus-cités). Je le sens à sa façon amère d'évoquer le collège ou le lycée, ou à sa remarque (je cite de mémoire) :"l'école japonaise n'apprend pas de savoirs mais ce que c'est que de se faire maltraiter socialement".

Je n'ai pas de conclusion, c'est juste un témoignage, et il est suffisamment long comme ça.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Kizito5
Ceinture Marron
Ceinture Marron


Inscrit le: 04 Juil 2006
Messages: 367
Points: 839
Pays, Ville: Belgique , Bruxelles.

MessagePosté le: 07 Mar 2009 18:45    Sujet du message:

 Note du Post : 3   Nombre d'avis : 1
Répondre en citant

Citation:

Pour être Française (pire, Parisienne), je ne me risquerai à parler du japon que par les dires de mon correspondant et ce n'est pas tout à fait le but de mon témoignage en l'occurence. Précision pour juger de l'époque des faits : j'ai 26 ans.

J'ai eu la chance d'être dans une école très protégée en primaire, bien que publique (école expérimentale avec 5 heures d'allemand par semaine et certains cours dispensés en allemand). Je dis protégée car nous étions très peu par classe (17), dans des famille de classe moyenne pour la plupart d'entre nous, beaucoup d'enseignants (avec les activités sportives, culturelles + les deux enseignants d'allemand) pour une classe par niveau. C'était un peu le monde des bisounours et j'ai eu une enfance très préservée.

Notre (à toute la classe) entrée au collège a été très rude en ce sens qu'il était grand, dans un quartier plus difficile, avec beaucoup de monde et en plus de l'entrée au collège qui marque un pas, nous avons découvert que... nous étions de vrais gosses par rapport aux autres. Bon... en une semaine, les couettes/tresses, serre-tête, jupe, socquettes, jogging winnie etc étaient un souvenir, mais le mal était fait pour les 17 élèves que nous étions en 6eme. A cela, ajoutez que certains d'entre nous (dont moi) étions un peu trop enrobés, et que moi en particulier j'étais première de la classe, et je suis devenue une cible privilégiée. La période du collège a été un enfer pour moi, particulièrement les deux premières années. Il ne se passait pas un jour sans que 3 garçons en particulier (des redoublants, dont un "beau gosse" du genre minet blond aux yeux bleus) me tabassent, dans la cour ou à la sortie. J'étais littéralement couverte de bleus, mais comme il y avait un beau gosse dans le lot, les autres filles s'en fichaient (pour lui plaire) et les mecs les trouvaient cool parce que c'étaient des redoublants et qu'ils étaient un peu plus grands et costauds.

Alors au début, les intimidations "si tu le dis ce sera pire" ont marché. Puis ça s'est trop vu (déjà j'allais mal et puis les bleus sont visibles aussi) et mes parents m'ont fait parlé et malgré mon insistance pour qu'ils ne le signalent pas au collège, ils l'ont fait. Et ça a été pire, parce que le résultat a été un passage de la CPE dans la classe ce qui m'a spottée aux yeux de tout le monde comme une cafardeuse et c'est tout. Rien pour me défendre. La seule chose qui a calmé le jeu ben... c'est que je me suis encore plus isolée, en lisant dans un coin de la cour et qu'au final ils ont du se lasser je suppose. Les coups avaient cessé, mais les séquelles morales sont restées longtemps (dépression, tendance à l'autodestruction, pensées suicidaires plus ou moins mises en oeuvre...). Même au lycée, je me suis toujours auto-exclue des groupes "à la mode" mais ça s'est un peu arrangé parce qu'effectivement je faisais parti du groupe des gens bizarres... donc je n'étais plus seule. Il a fallu une prépa pour que, comme tout le monde était timide et avait été bizarre au collège et au lycée, je comprenne ce que ça pouvait être d'être dans "la norme". Le monde adulte aide aussi. Maintenant je suis plutôt parmi les gens ouverts qui vont vers les autres. Mais ça a pris du temps.

Alors j'aurais dû réagir face au groupe ? Me battre ? Je me mépriserais actuellement si j'avais répondu aux brutalités par de la violence. Ca aurait été leur donner raison selon moi, leur montrer qu'on ne gagne que par la violence. Ma revanche, ils ne l'ont pas vue, ou presque... mais c'est que je suis heureuse aujourd'hui, et que je n'ai pas besoin de le leur montrer pour exister.

Enfin je ne suis pas aussi indulgente que ça... et je dis presque. Parce qu'à 18 ans, j'ai revu le "beau gosse" du groupe, à un concert, avec sa copine (je le suppose). Je l'ai reconnu et je suis certaine qu'il m'a reconnue aussi quand je lui ai tendu le pull que sa copine avait fait tomber par terre. Et sur son visage il y avait de la gêne. Ok... ni du regret, ni de la peur... mais c'était déjà ça. Parce que moi, cette gêne, je n'avais pas à l'avoir.

Je pense qu'on n'en parle pas en France. Mais les conséquences sont sûrement aussi terribles qu'au Japon.

Mon corres, lui, a subi quelques brimades, je pense (même s'il ne s'étale pas sur le sujet, pas plus que je ne lui ai parlé des faits sus-cités). Je le sens à sa façon amère d'évoquer le collège ou le lycée, ou à sa remarque (je cite de mémoire) :"l'école japonaise n'apprend pas de savoirs mais ce que c'est que de se faire maltraiter socialement".

Je n'ai pas de conclusion, c'est juste un témoignage, et il est suffisamment long comme ça.


J'ai lu ton texte, et c'était fort intéressant, mais je pense que la réaction que devraient adopter les filles n'est forcément pas la même que les garçons.

Citation:

Alors j'aurais dû réagir face au groupe ? Me battre ? Je me mépriserais actuellement si j'avais répondu aux brutalités par de la violence. Ca aurait été leur donner raison selon moi, leur montrer qu'on ne gagne que par la violence.



Non, tu n'aurais pas dû te battre car tu n'aurais probablement pas gagné (à moins de pratiquer un sport de combat, je connaissais une fille boxeuse professionnelle, elle était extrêmement forte, mais dans le cas d'une fille normale, réagir par la violence n'est pas la solution, il faut alerter quelqu'un de compétent ), mais les mecs qui maltraitent les autres, tu penses qu'ils réflechissent ? Non, ce sont des abrutis, et ils ne comprennent que la violence, et si je dis ça, c'est parce que j'ai jamais vu quelqu'un s'en sortir autrement qu'en répliquant (ou en faisant une tentative de suicide, dans ce cas effectivement les mecs arrêtaient généralement). Un mec de mon école se faisait racketter par un autre type, le mec le lachait pas. La victime a fini par appeler son grand frère, et son grand frère est venu exploser la tronche au type qui rackettait son frere, et depuis chaque semaine le gars qui rackettait le premier se faisait tabasser par le grand frère et ses potes. Voilà comment il s'en est tiré, et je connais personne qui ait résolu un problème de ce type sans violence, même si ça doit surement exister. La violence ne résout pas la majorité des problèmes, mais des fois si. Le "la violence ne résout rien", c'est bon pour les films. Quand t'es à l'école, y'a pas papa et maman pour te protéger, faut savoir montrer les crocs des fois, et je reste persuadé que si tu aurais demandé à quelqu'un d'aller s'occuper des mecs, ils n'auraient jamais plus osé ne fût-ce que te regarder en face. Surtout que tu dis que ça c'est passé en 6ème, ça correspond à la première belge, donc vous deviez avoir 13 ans si je ne m'abuse, à cet âge là on est vite effrayé, et t'aurais demandé à quelqu'un de plus âgé d'aller leur parler, ils auraient arrêtés, j'en mets ma main à couper, et pas la conseillère de je sais pas quoi. Les gosses sont pas cons, ils savent bien qu'elle ne va rien leur faire (les profs n'ont pas le pouvoir de stopper les maltraitances, à moins de renvoyer les élèves, mais ils ne le font pas de toute façon). Et pleins d'anecdotes peuvent attester de ce que je dis.
Idem pour une connaissance. Un mec emmerdait le petit frère d'un pote. Lui et d'autres potes à lui sont partis chez le "tyran", ils l'ont fait monter dans leur bagnole et lui ont donnés quelques conseils s'il tenait à sa peau. Bien entendu, ces mecs là ne sont pas des meurtriers, n'ont jamais tué personne et ne feraient jamais de mal à une mouche en temps normal, mais ils savaient que quand t'es gosse t'es vite impressionné (et ils avaient entièrement raison). Le "tyran" s'est mis à chialer et a juré qu'il ne s'approcherait plus jamais de l'autre enfant.

J'en ai d'autres, mais les raconter serait une fois de plus inutile, car sa propre expérience n'est pas forcément universelle, et ce qui a marché dans mes connaissances aurait pu ne pas fonctionner pour d'autres. Mais j'aimerais bien avoir un témoignage d'une personne qui a réussi à désamorcer ce genre de situation autrement que par la violence, ça doit exister, mais j'en ai jamais vu.

Citation:

Enfin je ne suis pas aussi indulgente que ça... et je dis presque. Parce qu'à 18 ans, j'ai revu le "beau gosse" du groupe, à un concert, avec sa copine (je le suppose). Je l'ai reconnu et je suis certaine qu'il m'a reconnue aussi quand je lui ai tendu le pull que sa copine avait fait tomber par terre. Et sur son visage il y avait de la gêne. Ok... ni du regret, ni de la peur... mais c'était déjà ça. Parce que moi, cette gêne, je n'avais pas à l'avoir.



Maigre consolation par rapport à deux années de souffrance, c'est juste qu'avec le temps ta douleur s'est apaisée, et surtout que tu sais bien qu'il n'est pas possible de réécrire l'histoire.

Citation:

Je pense qu'on n'en parle pas en France. Mais les conséquences sont sûrement aussi terribles qu'au Japon.


D'accord avec ça.

Pour en revenir à toi, les 3 mecs qui te tabassaient n'ont surement pas commencé directement comme ça. Ils ont d'abord commencé par se moquer de toi puis monter graduellement je pense (à moins qu'ils n'aient directement commencé en te frappant, mais je pense que c'est peu probable pour des élèves de 6eme même redoublants). Et s'ils en sont arrivés à te frapper quotidiennement, c'est parce que tu les as laissés dépasser les bornes. J'ai moi-même dû "clarifier" les choses quand j'étais à l'école, et c'est dès le début qu'il faut le faire, sinon ça empire.

Et je ne crois pas que la situation soit différente au Japon, les élèves qui se font maltraiter ça a bien dû commencer quelque part, et s'ils réagissaient dès le départ (même si c'est dur, ou encore que "il faut pas le dire ou on te tue") les choses iraient mieux. Après, tout le monde n'a pas la chance d'être bien entouré et d'avoir des renforts en cas de problèmes, ou même qu'ils ne sont pas pris au sérieux quand ils parlent de leurs problèmes. Mais je reste intimement convaincu que la violence est une solution efficace avec ce genre de crapules. Après, il faut savoir doser le degré de violence, y'avait un mec qui m'avait cherché une fois à l'école. Et je ne l'ai pas frappé, je l'ai soulevé et ai commencé à l'étrangler, tout simplement parce que je savais qu'il avait des grands frères qui le défendraient, et que s'ils voyaient des bleus ils lui demandraient d'où ça vient, cela aurait relancé la spirale de la violence, il aurait appelé du monde, j'aurais appelé du monde et ça aurait pu mal se terminer (quoi qu'une fois, c'est ce qui s'est passé et on s'est arrangés à l'amiable). Le lendemain le mec est venu me parler et à tenté de faire ami-ami avec moi.

Tout ça pour dire que je ne sais pas comment devraient réagir les filles qui passent par ce que tu as vécu. Je peux juste dire que fermer sa gueule ne mène à rien (et que les menaces des types, genre "ça sera pire si tu parles" c'est de la connerie en barre), et que dans le cas des garçons, réagir est la meilleure chose à faire, et différentes manières sont possibles pour ça, mais c'est dur à faire sans en venir à la violence/menace ou autre truc du genre. C'est triste à dire, mais c'est comme ça que ça marche contre ces gens, et le vrai problème, c'est pas de savoir comment stopper ça, mais savoir comment l'empêcher, c'est ça le plus dérangeant, savoir que ça existe dans nos écoles. Que l'école n'est pas le havre de paix et le lieu d'étude que ça devrait être, c'est ça que j'ai retenu des secondaires (je crois que ça correspond à vos Lycées/Collèges), malgré que je me sois éclaté et que j'ai jamais été victime d'ijime, j'ai pas oublié que c'était pas la joie pour d'autres élèves, et ça c'est pas normal.
_________________
DISIZTHEEND
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
sinye
Ceinture Jaune
Ceinture Jaune


Inscrit le: 06 Mar 2009
Messages: 2
Points: 72

MessagePosté le: 08 Mar 2009 18:38    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
Répondre en citant

j'ai eu 11 ans au milieu de ma sixième (avec mon année d'avance). Eux devaient avoir 12. Je dois avouer que je n'ai pas souvenir de leurs anniversaires.


Sinon... si. Ils ont commencé par me frapper. J'ai été étonée mais ça les faisait marer de me faire un croche patte ou de cogner dans le cartable au départ quand je sortais de classe.

Pour ce qui est de les arrêter... personne ne l'a jamais fait. Ni mes camarades de classe, qui comme je l'ai dit se rangeaient gentiment de leur côté pour ne pas subir le même sort, ni les surveillant puisque les scènes les plus violentes avaient lieu dans le square jouxtant le collège. A un moment, mes parents venaient me chercher à la sortie, le samedi. Mais les autres jours ? Comment justfier de partir beaucoup plus tôt du travail chaque jour ? Et... je me suis défendue. Pas battue, défendue. Je pouvais assez bien parer des coups à l'époque, mon père me faisant faire de l'aikido. Mais pas contre trois mecs plus grands que moi malgré tout (parce que faut pas exagérer... j'en ai fait 3 ans de l'aikido, et à raison de 1 ou 2h par semaine, j'étais pas super forte non plus)

Après si j'avais vécu dans le quartier du collège, ou s'il y avait eu une communauté forte en dehors des heures de cours, je pense que ça aurait été différent. Je pense réellement qu'un terrain propice à ce genre de faits, ce sont les organisations scolaires.

Je m'explique :
Beaucoup d'heures de cours qui focalisent toute la vie sociale sur ces moments. Une vie en dehors des cours qui s'arrête ou presque au fait de manger et dormir. Ce sont des choses qui donne l'impression que le seul monde qui existe c'est le collège. Qu'on ne peut pas chercher d'aide en dehors.

Par ailleurs, je ne permets à personne de dire qu'il sait mieux que moi ce que j'ai ressenti à l'occasion du concert. C'est loin d'être une maigre consolaton de pouvoir affronter quelqu'un dont on a eu peur sans avoir à détourner le regard. Bien au contraire.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Kizito5
Ceinture Marron
Ceinture Marron


Inscrit le: 04 Juil 2006
Messages: 367
Points: 839
Pays, Ville: Belgique , Bruxelles.

MessagePosté le: 08 Mar 2009 21:30    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

sinye a écrit:
j'ai eu 11 ans au milieu de ma sixième (avec mon année d'avance). Eux devaient avoir 12. Je dois avouer que je n'ai pas souvenir de leurs anniversaires.


Sinon... si. Ils ont commencé par me frapper. J'ai été étonée mais ça les faisait marer de me faire un croche patte ou de cogner dans le cartable au départ quand je sortais de classe.

Pour ce qui est de les arrêter... personne ne l'a jamais fait. Ni mes camarades de classe, qui comme je l'ai dit se rangeaient gentiment de leur côté pour ne pas subir le même sort, ni les surveillant puisque les scènes les plus violentes avaient lieu dans le square jouxtant le collège. A un moment, mes parents venaient me chercher à la sortie, le samedi. Mais les autres jours ? Comment justfier de partir beaucoup plus tôt du travail chaque jour ? Et... je me suis défendue. Pas battue, défendue. Je pouvais assez bien parer des coups à l'époque, mon père me faisant faire de l'aikido. Mais pas contre trois mecs plus grands que moi malgré tout (parce que faut pas exagérer... j'en ai fait 3 ans de l'aikido, et à raison de 1 ou 2h par semaine, j'étais pas super forte non plus)

Après si j'avais vécu dans le quartier du collège, ou s'il y avait eu une communauté forte en dehors des heures de cours, je pense que ça aurait été différent. Je pense réellement qu'un terrain propice à ce genre de faits, ce sont les organisations scolaires.

Je m'explique :
Beaucoup d'heures de cours qui focalisent toute la vie sociale sur ces moments. Une vie en dehors des cours qui s'arrête ou presque au fait de manger et dormir. Ce sont des choses qui donne l'impression que le seul monde qui existe c'est le collège. Qu'on ne peut pas chercher d'aide en dehors.


Ils ont commencés avec des croche-pieds ou en frappant ton cartable, ou en te frappant directement ? Tout cela est bien différent. Sinon oui, quand la vie se limite à l'école, on a l'impression que c'est le seul monde qui existe. Et tu dis t'être défendue. Se défendre, ce n'est pas ce dont j'ai parlé, j'ai parlé de répliquer aux attaques. Se mettre en boule et se protéger la tête (je caricature) ou se contenter d'encaisser les coups en "essayant" de parer (il y'a parer et parer), ce n'est pas ça qui fera reculer quelqu'un de mal intentionné.
Citation:

Par ailleurs, je ne permets à personne de dire qu'il sait mieux que moi ce que j'ai ressenti à l'occasion du concert. C'est loin d'être une maigre consolaton de pouvoir affronter quelqu'un dont on a eu peur sans avoir à détourner le regard. Bien au contraire.


Mais au moment où ils te frappaient, tu devais ressentir de la haine envers eux, enfin c'est ce que je me dis. Je ne te connais pas et je disais plus cela en extrapolant, personnellement ça ne m'aurait pas suffi.

Toutefois, nos expériences respectives, ce n'est pas le sujet du topic et je pense qu'on devrait s'arrêter là si on n'a plus rien à dire concernant le cas japonais, si tu désires en parler avec moi, contacte moi par message privé plutôt Wink
_________________
DISIZTHEEND
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Rider's vision
Ceinture Verte
Ceinture Verte


Inscrit le: 21 Aoû 2008
Messages: 38
Points: 241
Pays, Ville: Lyon-Nancy

MessagePosté le: 26 Mar 2009 23:04    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
Répondre en citant

Citation:
J'ai lu ton texte, et c'était fort intéressant, mais je pense que la réaction que devraient adopter les filles n'est forcément pas la même que les garçons.


Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi.

On peut être une fille et ne pas pour autant se laisser marcher sur les pieds, même si notre force, notre taille, notre allure générale laisse présager le contraire.

J'ai quant à moi une anecdote savoureuse à ce propos, et qui me concerne puisque j'étais une des protagonistes.

Il y avait dans mon école primaire un petit caid, cancre à l'école, double déboublement, bref, avec déjà un large panier de casseroles derrière lui, du haut de ses 10 ans. Il avait pour habitude de racketter, de frapper, de brutaliser toute personne un peu faible, timide, trop empreintée pour réagir. Cette année là, l'année de mon CE2, il avait porté son "dévolu" sur un de mes camarades de classe, un petit garçon tout frêle, et tout introverti. Le jeu était toujours le même : il l'attendait à la récréation près des toilettes et lui dérouillait les tibias jusqu'à ce que l'autre le supplie d'arrêter... j'avais vu ça un jour par hasard en allant aux toilettes, ceci m'avait choqué, je m'en souviens encore, lorsque j'entendis ses supplications depuis l'intérieur des WC où je me trouvais.
J'en parle un ou deux jours plus tard à mon père, au cours du diner, en demandant pourquoi de telles choses arrivent. Ce à quoi il me réponds que les enfants sont parfois très cruels, surtout à cet âge. Puis, le weekend arrivant, et mon père voyant que ce fait m'attristait et ne me sortait pas de l'esprit, il me dit : "ma fille, tu ne seras jamais très grande (il n'avait pas tord, je suis adulte et je ne mesure que 1m50 Wink ), je vais t'apprendre à te défendre si jamais une chose de ce type devait t'arriver un jour". Il m'a donc appris les rudiments de la boxe, assorti de quelques techniques de coups de poings (il a fait de la boxe et du karaté).

Ceci m'a réellement servi!

En effet, je suis dans la cour un jour où la chose se reproduit, le caid (qui fait une tête de plus que moi soi dit en passant) recommence son jeu violent...il se défoule bien même, et sous l'inattention comme à l'habitude des surveillants de cour...
Je vais vers lui, une fois qu'il est calmé et à "relâché" sa proie. J'arrive avec un grand sourire, je l'aborde en lui disant que je voudrais lui dire un secret à l'oreille...et là, il se penche tout content d'être le grand à qui les minettes veulent dire un secret...
...et BIM!! je lui décoche le fameux crochet du gauche que mon père m'a pendant des semaines inlassablement appris!! et bien, je dois dire, c'est ma seule intervention dans cette histoire, mais le caid, en se touchant le nez, voit que celui-ci coule, va courir aux toilettes en pleurs...
Et là, l'ironie, s'est que les surveillants arrivent, demandent ce qu'il s'est passé, et lui répond: "je suis tombé dans les toilettes sur le carrelage"... Rolling Eyes Rolling Eyes Ba voyons...

Je garde l'image depuis, de ce caid qui passant devant moi dans les couloirs baissait la tête alors que je le regardais avec des yeux fières et pas du tout impresionnés...mon ami camarade qui se faisait bastonner n'a plus reçu de coups après ça, voyant qu'il était en ma compagnie...

Ironie de l'histoire donc, pour cette histoire véridique... et morale improbable : il ne faut jamais se montrer faible dans une situation de faiblesse apparente, puisque la surprise même est la force supplémentaire que l'on peut utiliser en cas de force majeure ! Wink


Citation:
Pour en revenir à toi, les 3 mecs qui te tabassaient n'ont surement pas commencé directement comme ça. Ils ont d'abord commencé par se moquer de toi puis monter graduellement je pense (à moins qu'ils n'aient directement commencé en te frappant, mais je pense que c'est peu probable pour des élèves de 6eme même redoublants). Et s'ils en sont arrivés à te frapper quotidiennement, c'est parce que tu les as laissés dépasser les bornes. J'ai moi-même dû "clarifier" les choses quand j'étais à l'école, et c'est dès le début qu'il faut le faire, sinon ça empire.


Ce qui, ici me semble par contre très juste. Et je viens d'en faire le roman-fleuve ci-dessus... Very Happy
_________________
La curiosité est fondatrice.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    ForumJapon.com Index du Forum -> Faits de Société Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante
Page 2 sur 3

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum


Powered by phpBB 2.0.16 © 2001, 2002 phpBB Group (Traduction par : phpBB-fr.com)