[Max]

Source: AFP

La France et le Japon vont travailler ensemble à la reconstruction de l'Irak et ont exprimé mardi leurs convergences de vues sur la question du nucléaire nord-coréen et les grands dossiers internationaux.


Les deux pays ont aussi décidé de renforcer leurs relations bilatérales.


A l'issue d'une visite officielle de deux jours au Japon, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, et son homologue nippone, Mme Yoriko Kawaguchi, ont présenté une série de projets de coopération civile en Irak.


"S'inspirant du travail exemplaire" effectué conjointement au Cambodge, ils sont convenus de coopérer en Irak dans les secteurs de la santé, de la culture, du sport et de la réhabilitation des équipements, est-il indiqué dans une déclaration commune.


Ils continueront aussi, est-il ajouté, d'aider les organisations non gouvernementales intervenant en Irak et "étudieront la possibilité d'apporter une aide financière à leurs projets".


Paris et Tokyo ont rappelé qu'un Comité de coordination était déjà en place pour l'aide à la reconstruction avec un troisième partenaire, l'Allemagne.


Les trois pays envisagent aussi de participer à la formation de policiers et de gendarmes en Irak, une fois que ce pays aura retrouvé sa pleine souveraineté, après le 30 juin.


Arrivé dimanche soir au Japon, M. de Villepin, avait exhorté lundi, dans un discours à l'université de Fukuoka (sud) la Corée du Nord à renoncer à son programme nucléaire et à respecter strictement ses engagements internationaux.


Mme Kawaguchi a déclaré qu'"un pas en avant vers un démantèlement vérifiable et irréversible" avait été réalisé lors des pourparlers à six pays (Corée du Sud et Nord, Chine, Japon, Russie et Etats-Unis) la semaine dernière à Pékin.


M. de Villepin a, par ailleurs, rappelé que la France appuyait la demande du Japon de devenir membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, actuellement composé de cinq pays (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne et France).


"Nous soutenons l'élargissement du Conseil de sécurité et la vocation du Japon de participer pleinement comme membre permanent", a-t-il dit. Il a ajouté qu'un Conseil "plus représentatif doit être aussi plus efficace".


Pour Mme Kawaguchi, le Japon, qui "verse déjà une contribution importante aux Nations unies, de l'ordre de 20% du budget de l'organisation, doit à ce titre devenir membre permanent".


Les deux pays ont aussi décidé de travailler en liaison sur des projets de développement en Afrique, où le Japon fournit déjà une aide conséquente. Il s'agit notamment de l'aménagement du fleuve Niger.


Se félicitant de la bonne qualité de leurs relations, Tokyo et Paris ont aussi décidé de renforcer la coopération bilatérale en adoptant un nouveau plan d'action succédant à celui en vigueur depuis 1996. M. de Villepin a indiqué que le président Jacques Chirac souhaitait d'ailleurs "se rendre très vite au Japon".


Concernant le choix controversé du site pour le futur réacteur expérimental de fusion nucléaire Iter, il affirme que "les choses bougent", mais que "dans une situation de blocage, il faut se parler et travailler".


Deux sites sont en vive concurrence pour accueillir le réacteur : Rokkasho-mura (nord du Japon) et Cadarache (sud-est de la France). Les Etats-Unis et la Corée du Sud soutiennent la candidature nippone, tandis que l'UE, la Chine et la Russie lui préfèrent le site français.