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Les Japonais et leur langue : un manque de maîtrise ?
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On vient d'apprendre, à la lumière d'un sondage effectué par "l'Agence des affaires culturelles", que la plupart des jeunes Japonais, mais pas seulement les jeunes, ont du mal à cerner l'exacte signification de certaines expressions anciennes encore en usage dans leur langue, allant jusqu'à commettre des contresens, lesquels eussent été impensables jadis. Voici les exemples dont les enquêteurs se sont servi pour tester les 1975 personnes de 16 ans et plus qui se sont portées volontaires pour ce sondage:
"nitsumaru" signifie "se rapprocher d'une conclusion suite à une discussion" (j'en fais ici une traduction au jugé, à partir de l'équivalent anglais donné dans l'article); 77,3% des quinquagénaires et 73,1% des sexagénaires ont interprété correctement l'expression, alors que 70% des 10-30 ans ont interprété l'expression dans un sens contraire: "se retrouver dans une situation bloquée"; seulement 16.3% des adolescents et 26,6% des jeunes entre 20 et 30 ans ont su retrouver le sens de l'expression ;
"geki wo tobasu" a fait la quasi-unanimité, mais dans le mauvais sens ; 70 à 80% des sondés n'ont pas été capables d'en retrouver le sens qui est en fait, dit-on: "publier/faire paraître un manifeste" ;
mais pour "buzen", les adolescents s'en sont mieux sortis que les seniors sexagénaires, ils étaient 36,3% à avoir donné la bonne définition, laquelle est "être désespéré et incapable de faire quoi que ce soit"; les seniors s'en sont tirés avec un "piteux" 15,3%.
Autrement dit, si la jeunesse a véritablement eu plus de mal à répondre aux questions du test, personne n'a vraiment remporté l'épreuve haut la main. D'ailleurs, la plupart des sondés pensent qu'une plus grande maîtrise des expressions honorifiques ne serait pas superflue car, disent-ils, cela permettrait d'éviter les malentendus. Cependant, ils n'ont été que très peu à admettre pour eux-même la nécessité d'une remise à niveau. Toujours est-il que la méconnaissance de ces expressions, de l'avis général, ne peut que porter préjudice à la communication.
Quelles sont les qualités requises pour établir un bon contact avec un interlocuteur ?
pour 42,1% des sondés, la connaissance des expressions honorifiques est indispensable;
pour 36,8% des sondés, il est une qualité sur laquelle on ne saurait faire l'impasse: écouter et comprendre l'interlocuteur;
pour 31,6% d'entre eux, arriver à "comprendre" le sentiment de l'interlocuteur - c'est l'empathie" - est une nécessité.
Quelles sont les lacunes personnelles auxquelles les sondés aimeraient remédier ?
10 à 26% des enquêtés estiment devoir faire des progrès en ce qui concerne l'une des qualité précédemment citées (expressions honorifiques, écoute et compréhension, empathie) ;
32,5% des personnes interviewées pensent qu'elles sont handicapées par leur inaptitude à se faire comprendre ;
29,8 d'entre elles se plaignent primo: de ne point pouvoir concevoir clairement ce qu'elles voudraient dire, deuxio: de ne pas savoir comment dire ce qu'elles pensent faute d'une maîtrise assurée des constructions phrastiques.
Dans l'enquête de 2002, 80,4% des sondés pensaient que leurs compatriotes maltraitaient leur langue; il sont encore une majorité, 79,5%, à juger aussi sévèrement ce "manquement". Parmi ceux qui ne partagent pas cet avis (celui d'une certaine déperdition de la langue), 39,1% (contre 31,1% en 2002) se refusent à stigmatiser les jeunes et moins jeunes pour leur supposée ignorance, pour la simple raison qu'avec le temps les mots changent. Il est vrai aussi que, à côté de ces expressions au "parfum d'antan" vouées -peut-être? - à tomber en désuétude ou à subir une métamorphose sémantique, de plus en plus de mots étrangers sont incorporés jusque dans les documents administratifs.
Se mobiliser pour les expressions honorifiques et expressions anciennes ou les laisser disparaître avec la vieille génération? _________________ "Chez un homme politique, les études c'est quatre ans de droit, puis toute une vie de travers."
(Coluche)
Je vais apporter mon grain de sel... Je n ai pas le temps de developper sur le sujet (une autre fois) alors je vais vite fait parler de l exemple nitsumaru.
につまる, je ne sais pas s il est ecrit dans l article que cela veut aussi dire "reduire, epaissir" une sauce ou la soupe. On peut comprendre le rapport avec les reponses donnees dans les deux cas.
Le fait que ce soit une expression imagee doit preter a confusion chez certaines personnes, d autant que pour dire "arriver a une conclusion" ou "tirer une conclusion", 結論に達する/到達する est plus employe, dixit mon mari.
J en profite pour mettre la definition trouvee dans le dictionnaire.
Le dico Japonais a écrit:
煮詰まる
①煮えて水分がなくなる。
②転じて、議論や考えなどが出つして結論を出す段階になる。
C est un peu comme en Francais avec l expression "avoir les boules" qui veut dire "etre en colere" (d ou le "se mettre en boule" : s enerver) et qui est devenu "avoir peur" chez la nouvelle generation.
On ne peut pas empecher une langue d evoluer! _________________ Aux Etats-Unis, il y avait Steve Jobs,
En France, il y a toujours Paul Emploi.
C est un peu comme en Francais avec l expression "avoir les boules" qui veut dire "etre en colere" (d ou le "se mettre en boule" : s enerver) et qui est devenu "avoir peur" chez la nouvelle generation.
Nouvelle génération, c'est-à-dire? Non parce que "t"as les boules t'as les glandes t'as les crottes de nez qui pendent" on chantait ça en maternelle dans les années 80 pour se moquer des trouillards. _________________ www.japotexte.wordpress.com
Inscrit le: 09 Mai 2007 Pays, Ville: Kobe dans ta face !
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moi qui suis qd mm jeune, je n'ai jamais entendu l'expression j'ai les boules pour dire j'ai peur....
et jai cotoye pas mal d'enfants ces dernieres annees _________________ もっと勝手に自分を愛したい
Bon, en même temps, peut-on réellement mettre sur le même plan une expression populaire (argotique ?) comme "avoir les boules" et "nitsumaru" qui semble (je ne connais pas le mot) autrement plus technique, spécifique ?
Je n'en suis pas sûr.
Les langues évoluent, subissent des modifications par des nouveaux mots (pas toujours les plus heureux, certes), par, aussi, l'élargissement de la définition de certains mots dont l'usage courant a déformé le sens premier et strict. Ensuite, le langage courant, quotidien, pour une majorité (je ne dis pas tout le monde), s'accommode de "facilités", de raccourcis pour rendre la langue plus "efficiente." Ce qui fait que, très souvent, nous usons de mots plus simples et dont le sens est communément admis comme compris -même si parfois un tantinet dévoyé- que les mots dont le sens serait autrement plus juste, adéquat. Tout comme il nous arrive d'user de périphrases pour se faciliter la tâche, pour être compris parce que le mot idoine nous échappe peut-être ou parce que, tout simplement, nous ne le connaissons pas.
Ceci étant pour la partie orale.
Orale car je crois qu'il est essentiel de ne pas confondre langue écrite et langue orale. Les deux n'étant pas toujours si proches que cela. La langue écrite a pour elle le temps de la réflexion, de la recherche pour être au plus proche de la justesse verbale, grammaticale, etc... Chose qui, bien sûr, peut aussi être donné à certains être lettrés ; mais qui ne font pas partie de la majorité d'entre nous, je pense.
C'est pourquoi je pense qu'il est normal que certains mots spécifiques finissent pas échapper au langage courant : les nécessités d'adaptation, le besoin d'aller vite, de dire simple poussent à évacuer des termes, des expressions dont on ne sent (ou ne sait) l'utilité.
Est-ce une bonne chose ? Je ne le sais pas. Il est bon d'accorder à sa propre langue l'étude suffisante pour être en mesure d'en faire usage de la manière la plus juste possible. En connaître de nombreux mots ou expressions hors du langage courant est un plus, mais pas une nécessité.
Ceci valant, à mon humble avis, pour le japonais, le français et probablement bon nombre d'autres langues on earth.
moi qui suis qd mm jeune, je n'ai jamais entendu l'expression j'ai les boules pour dire j'ai peur....
et jai cotoye pas mal d'enfants ces dernieres annees
Pourtant je l'ai toujours entendu utilisé dans ce sens (avoir peur), même au début des années 80. La nouvelle signification est peut-être un belgicisme à la base. _________________ Visitez Japan Reference
Inscrit le: 20 Oct 2007 Pays, Ville: Jiyuudenshirando
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Début du HS pour une petite mise au point:
Citation:
« Avoir les boules » : être très énervé; en avoir assez; avoir peur.
Quand on est un joueur de pétanque, il est indispensable d'avoir sa paire de boules avec soi, sous peine de ne pas pouvoir les lancer.
Pour les eunuques, la pratique de ce jeu est nettement plus difficile...
Cette expression a une petite soeur, presque aussi employée "avoir les glandes".
A l'origine, ces boules ou ces glandes désignaient sans conteste les coucougnettes ou, dans un langage plus châtié, les gonades mâles ou testicules[1]. Mais la gestuelle qui accompagne parfois l'expression, les deux mains tenant des boules imaginaires et placées sous la gorge, laisse un doute sur les boules dont il s'agit (des ganglions ? des amygdales hypertrophiées ?), à moins que la colère soit telle qu'elles soient vraiment très remontées, bien loin du scrotum.
Son origine n'est pas réellement connue, mais elle est très récente.
Elle semble avoir été popularisée dans les cours des écoles à la fin du XXe siècle où sa concision et sa force ont rendu son adoption rapide.
Duneton indique qu'elle était déjà employée par les détenus de la prison de Fresnes dès 1965 où elle signifiait "avoir le cafard". Mais là encore, la genèse de cette expression n'est pas connue.
[1] Il paraît que chez nos amis canadiens, ces choses-là s'appellent aussi les 'gosses'. Du coup, je ne sais pas si je vais continuer à laisser mes gosses à l'école le matin... (source)
Sous réserve
FIN du HS. _________________ "Chez un homme politique, les études c'est quatre ans de droit, puis toute une vie de travers."
(Coluche)
Son origine n'est pas réellement connue, mais elle est très récente.
Elle semble avoir été popularisée dans les cours des écoles à la fin du XXe siècle où sa concision et sa force ont rendu son adoption rapide.
l'adoption rapide de ces deux expressions est sans doute du a la phrase que l'on disait beaucoup dans les cours de récré "T'as les boules, t'as les glandes, t'as les crottes de nez qui pendent". Oui les enfants étaient très raffinés.
Je crois que dans beaucoup de pays, une expressions changent de sens après une grand nombre d'années. Les mots changent parfois aussi de sens : c*n qui désignaient avant l'attribut féminin ou le f****e qui voulait dire le liquide que les hommes adorent rejetter (je pense que vous savez de quoi je parle). J'ai utilisé que des expressions argotiques mais je pense que cela marche pour d'autres mots.
Maintenant je ne crois pas que le changement de sens d'un mot ou d'expression soit du au fait que ce soit plus pratique. En revanche, je pense que oui pour la disparition de certains sens d'un mot.
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