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Travail à vie / CDI au Japon ??

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ElectronLibre
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MessagePosté le: 24 Juil 2008 07:51    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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Michaël_Voyageur:
Citation:

Malheureusement personellement je serais moins optimiste en tout cas pour le court et moyen terme.
(...)
Je crains que le souci de productivite ne parvienne pas seul (sans aucun autre element en renfort) a renverser ni meme freiner cette logique economique qui est celle de la production au moindre cout par l'abaissement des couts de production et l'exportation du travail la ou il est le moins cher

Oui, il importe, bien sûr, de garder à l'esprit qu'un renversement de tendance d'une telle ampleur, laquelle aboutirait à une revalorisation et à un relookage en profondeur du système de l'emploi à vie, s'étendra sur beaucoup d'années. Mais pas seulement parce qu'il y aura des résistances au sein d'entreprises soucieuses de ne pas rogner sur leurs marges bénéficiaires quand bien même, en pérenisant une conception aussi étroite du travail, elles contribueraient à scier les branches sur lesquelles elles sont assises. De quelle manière ?

Lorsque la crise économique a frappé le Japon durant les années 90, beaucoup d'entreprises ont dû licencier et/ou diminuer les embauches, obligeant les nouveaux arrivants sur le marché du travail à s'inventer un style de vie alternatif basé sur la précarité mais également générateur de liberté et de possibilités d'expérimentation; 9 mois de boulot, trois mois de vacances à l'étranger par exemple, tout ça sans avoir à subir en permanence les sautes d'humeur de la hiérarchie; mais mener une telle vie requiert une bonne dose d'imagination, du dynamisme et de la motivation; la motivation était toute trouvée, on ne travaillait pas seulement pour survivre mais aussi "pour soi", pour "sa petite entreprise", "freedom inc." Smile . Un mot vous est sans doute venu à l'esprit: freeter. Freeter, un travailleur de seconde zone ? Cela dépend désormais du point de vue auquel l'on se place:
Citation:
Serveurs, vendeurs de téléphones mobiles, cuisiniers, coursiers, réceptionnistes, profs dans le privé, opérateurs dans les services, ils participent à l’économie du pays, faisant tourner en grande partie les services. De jour comme de nuit, le week-end et les jours fériés, ils assurent la souplesse des ouvertures de magasins ou des restaurants. Une flexibilité qui n’a pas de prix. Certaines sociétés les considèrent comme des employés à part entière, mais sans les avantages des plein-temps (sécurité sociale, retraite, etc.). Loin d’être les parasites ou marginaux paresseux que décrivent certains politiciens du pays, les freeters sont « des travailleurs exemplaires », estime une étude du Japan Institute of Labour, organisme semi-gouvernemental.
(Source)

Des "travailleurs exemplaires",ce qualificatif, s'il a bien été utilisé par le Japan Institute of Labour, en 2003 ou 2004, vaut comme la reconnaissance de la valeur du travail fourni par les freeters. En peu de mots: ils étaient 1,5 millions en 1992; en 2004, leurs effectifs étaient passés à environ 4 millions, soit 20% des 15-34 ans; mais... 20%, ça veut dire 1/5 des 15-34 ans, donc une fraction non-négligeable de cette tranche d'âge qui a décidé d'évoluer en dehors des corporations!
Citation:
(...) Rejetant un modèle de management jugé « périmé », les enfants des parents bousculés par les risutura (restructurations), aux salaires en baisse et aux bonus supprimés, se sont détournés du modèle traditionnel qui était la référence : celui de l’entreprise toute puissante qui emploie (encore) à vie ses bons soldats, confère les avantages sociaux en exigeant en retour sacrifices et dévouement. Les Japonais cumulent encore sans fin les zangyo (heures supplémentaires) non payées (1).

Les freeters (...) veulent prouver qu’autre chose est possible : éviter la routine, l’emploi à vie, échapper au groupe pour mieux affirmer sa personnalité et ses désirs. Idéaux des années 1970 en Europe qui ont pointé leur nez au début des années 1990 au Japon. Ne plus sacrifier sa vie au nom de l’intérêt suprême de l’entreprise et de la réussite économique du pays. Surtout quand la crise a dégradé la qualité des emplois. Même si la croissance repart, les entreprises japonaises poursuivent leurs restructurations dans un effort de rentabilité à court terme et réduisent les coûts de main-d’oeuvre. Les jeunes sont les premières victimes : de plus en plus touchés par le chômage, de plus en plus souvent employés à temps partiel (keiyakushain).

Ces gens qui décident de "sortir" de "Corporate Japan", qui sont-ils ? Certainement pas des idiots, et c'est bien ce qui a commencé à alarmer le gouvernement japonais en 2003:
Citation:
[b]« Le Japon a bâti sa réussite avec ses ingénieurs, ses chercheurs et ses industriels.[/b] Il est essentiel que les jeunes Japonais ne deviennent pas tous des freeters », se lamentait l’an passé un membre du gouvernement.
Pour contrer le mouvement, le gouvernement tente de montrer aux plus jeunes que les freeters n’ont pas d’avenir, qu’ils sont le symbole d’une vie et d’un travail précaires. Il encourage aussi les entreprises à développer « la culture du stage », encore rare au Japon.
(...)
« Par curiosité, de nombreux freeters viennent chez nous consulter les annonces d’emploi, explique Ryo Takeuchi, d’une agence Hello Work (ANPE nippone) à Shinjuku. Mais rares sont ceux qui s’enregistrent ou font appel à nos cellules spéciales jeunes. »

Voilà ce qu'était la donne en 2003! Et permettez-moi de rigoler en douce malgré l'extrême gravité de la situation. Lorsque l'on décourage les cerveaux les plus brillants par des conditions de travail innommables, il ne faut pas s'étonner que des inventions aussi brillantes que ... l'iPod n'aient pas été le fait du complexe R&D japonais, ainsi que l'établit ce document posté par Remuka:
Citation:
Managers are mired in old mentalities, while imaginative newcomers can't find the space or the capital to develop their ideas. It's a syndrome that's sometimes summed up in a single, angst-ridden question: how come we weren't the ones who invented the iPod? (...)
The strict hierarchies of Japanese companies discourage people with radical new ideas. (Source)

Oh oui! Revoyez ce document et notez-le si vous êtes passés à côté sans y prêter attention. C'était et c'est encore l'une des analyses les plus percutantes jamais faites, à mon humble avis, sur la basse estime en laquelle sont tenues ces poches de créativité que "Corporate Japan" brûle d'exploiter sans contrepartie notable, rêvant peut-être encore de transformer tous les jeunes diplômés en Miyata san:
Citation:
He just crawls on the floor. Just crawls--he doesn't do or know anything else but crawling since he is a life-size, crawling robot designed by the Japanese artist Momoyo Torimitsu, who assists him dressed as a nurse.
(...)
The power and success of this life-sized crawling doll lies in the dramatic representation of a businessman in its most humiliating position: crawling in the street in a suit. This is a strong linguistic metaphor as well as a psychoanalytical and a pathological one.


Ce Miyata san (conçu par et montré au public en 1994 par l'artiste Momoyo Torimitsu, résidant désormais à New-York) est emblématique de ce que de jeunes Japonais d'aujourd'hui refusent. Ils sortent de l'université, ils sont, au regard des critères japonais, brillants, ils pourraient être embauchés sans peine par les entreprises à l'heure actuelle, mais ils sont ... ailleurs, sans doute attirés par les sirènes de l'étranger ou par l'horizon des freeters; après cela, on ne s'étonnera pas que les recruteurs oeuvrant pour le compte des grosses boîtes se lamentent, sachant très bien qu'ils auront du mal à faire le plein lorsque, dans les 3 prochaines années, 1 million de baby boomers partiront à la retraite :
Citation:
Les candidats à l'embauche sont rares au Japon
(...)
La reprise économique des six dernières années a mené à de nouvelles stratégies de développement des entreprises. Ces dernières n'ont pas assez d'employés qualifiés et expérimentés pour assurer ces stratégies et cherchent donc à embaucher massivement.
Certes, il existe encore une réserve de travailleurs employés à mi-temps ou pour des contrats temporaires dans le pays. Certains sont dans ces situations précaires car ils sont arrivés sur le marché du travail pendant les années de crise et n'ont rien trouvé de mieux. D'autres, par choix, ont refusé de participer à la frénésie du travail japonaise.
Ces travailleurs sont à contre-courant de la tradition d'entreprise japonaise, selon laquelle les jeunes sont embauchés à leur sortie d'université et se dévouent toute leur vie au même employeur. Mais les entreprises commencent malgré tout à s'intéresser à cette réserve de main d'œuvre, qui serait récemment passée de 2,1 à 1,8 millions de personnes. Il n'est pas évident que cela suffise. (Source)

Sur le marché de la main-d'oeuvre, c'est encore la loi de l'offre et de la demande qui prédomine ... et la technique de la carotte et du bâton. On ne peut pas continuer à faire de la productivité en jouant sur la peur des gens (pas peur les freeters!) ni en se contentant d'une innovation au compte-gouttes; les entreprises veulent des cerveaux, de la créativité, du dynamisme ? Eh ben! Qu'elles accordent à ces travailleurs libres et les moyens de s'exprimer sur leur lieu de travail et la rémunération qui va avec. Recruter des travailleurs étrangers ? Là, je re-rigole parce que j'en connais des conducteurs de camionnettes vociférantes qui vont exiger la préférence nationale ... Laughing Laughing Laughing . A la table des négociations, ces freeters qui ont été habitués à mener leur vie professionnelle avec peu de support technique et les jeunes fraîchement diplômés pourraient fort bien arriver à leurs fins et avec des arguments de poids, qui obligeraient à mettre en place un système de l'emploi à vie nouvelle mouture.

Si un étranger comme Herikutsuya a pu et va pouvoir, désormais, monnayer des compétences durement acquises sur le terrain, que penser de la future marge de manoeuvre des grands diplômés des universités japonaises ?

Et même pour les professions beaucoup plus modestes, l'issue ne dépendra pas que des forcenés de la productivité à bas coût, la lutte contre les trop petits salaires aussi bat son plein. Que Gaboriau me pardonne, je vous montre l'extrait tel quel:
Citation:
Though the government is set to raise minimum wage figures for workers, employers are wary of the move in the face of surging prices of crude oil and raw materials.
But from the standpoint of fair competition, the government should set minimum wage figures close to levels in the United States and European nations.
(...)
The roundtable, headed by Keio University Prof. Yoshio Higuchi, aims at boosting minimum wages to a level close to the lowest starting salary for high school graduates at small and midsize companies in five years, while making efforts to improve productivity at such companies.
(...)
The hike in minimum wages is intended to stop the increase of working poor and halt the spread of social and economic disparities. It also is aimed at ensuring personal spending by lifting overall wage levels.
(...)
A slowdown in personal spending due to sluggish (trad.: insuffisantes) wage increases will eventually impact corporate performance.
(Source)

Ce que je constate, dans la plupart des références que j'ai mises ... ce qui relève du non-dit, c'est quand même que l'on commence à s'activer en faveur des salariés japonais dont dépend la bonne tenue du marché intérieur. A quoi bon recruter de la main-d'oeuvre étrangère même hautement qualifiée si les consommateurs japonais doivent se serrer la ceinture et les cordons de la bourse ? Rolling Eyes

Je continue ? Non! J'ai dit l'essentiel de ce que j'avais en tête et puis je vais aggraver mon cas vis-à-vis de Junglebee si je rallonge ce post. Wink
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MessagePosté le: 24 Juil 2008 14:06    Sujet du message: Contre pouvoirs ?

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 2
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Je sais bien, mais malheureusement tout ces arguments relevent de ce qu'on appelle "les voeux pieux" ou encore les "beaux ideaux" etc...

Je ne vois malheureusement absolument aucun element dans le concret qui serait a meme de s'opposer ne serait-ce que partiellement contre la tendance actuelle a la deregularisation et la precarisation du travail et de facon plus generale a la disparite socio-economique croissante. C'est un effet logique, mathematique et implacable de la loi du marche appliquee a la valeur marchande qu'est devenu le travail.

La demande de travail , et notamment de "travail correctement paye" est malheureusement en etat de plethore exponentielle : il y a a travers le monde des milliards de personnes qui d'une maniere ou d'une autre sont a la recherche d'un travail correctement paye dans leur pays ou meme a l'etranger. De plus en plus sont prets a immigrer a leur propres risques&perils et propres frais pour aller trouver ailleurs un travail qui selon leurs criteres serait correctement paye. Chaque jour nombreux sont ceux qui meurent dans des bateaux traversant des mers (sans eau ni vivres) dans cet espoir.

Les offres de travail qui elles sont reellement bien payees sont au contraire tres limitees, et la concurrence est rude (de plus en plus rude) pour ces postes, lorsqu'un de ces poste est occupe l'heureux elus tentera evidemment de le garder au maximum, c'est "de bonne guerre" dit-on ? Cela aura tendance a accroitre encore la concurence.

Les grandes entreprises sont placees dans un contexte de competition mondiale croissante, et tres conscientes de l'avantage competitif capital de la reduction des couts de production et notamment les salaires et charges sociales. Meme si certaines "resistent" et tentent de conserver de bonnes conditions de travail et avantages sociaux pour certaines de leurs equipes, malheusement ces entreprises sont les 1eres a subir de plein fouet le dumping social d'autres compagnies moins soucieuses du bien-etre des employes. Ces entreprises "socialement responsables" sont donc actuellement obligees de se battre a armes inegales, avec un handycap grandissant... contre les compagnies irresponsables en nombre croissant et explorant toutes les possibilites de dumping social. Et tres logiquement une a une ces compagnies responsables sont vaincues, obligees d'une facon ou d'une autre, equipe par equipe, pays par pays, a se ralier aux methodes de rationalisation en vigueur dans le monde actuel (egalisation par le bas).

Si les entreprises socialement responsables, qui prennent soin de leurs employes, ou bien encore les employes de bases, les non reguliers pouvaient s'organiser, recevoir de reel soutiens au niveau national, si les pays de delocalisation recevaient de relles aides suffisantes et immediates au developpement et a la valorisation des conditions de travail je dirais qu'il y aurait un espoir (dans un futur lointain?)... mais actuellement j'ai beau chercher je ne vois rien de concret, aucune volonte ferme pour enrayer l'evolution actuelle, bien au contraire !
Devant le succes qu'a remporte au Japon la deregularisation du travail, et sa marchandisation au cout de sa precarisation... les autres pays essayent d'appliquer la meme methode "magique" puisqu'elle permet de faire "baisser le chomage" au moins en apparence sur les chiffres bruts (hors evaluation du sous emploi et de la precarisation). Meme les pays qui critiquaient jadis vertement (avec des qualificatifs a la limite de l'insulte grossiere) les methodes japonaises se ralient aujourd'hui a ces memes methodes. Somptueux retournement de veste.

D'une certaine maniere il s'agit d'une sorte de "trade-off" (troc ?) quasi inevitable : en diminuant au maximum la part de population desoeuvree par le partage des boulots on a cree cette partie de population ou le travail est moins regulier, moins bien paye, plus precaire... c'est une sorte de partage d'une partie du stock de postes entre un large groupe de travailleurs, au prix de conditions et de salaires inferieurs en moyenne (voir les chiffres donnes plus haut). Malheureusement aujourd'hui le partage se fait meme au dela des frontieres : la meme partie de postes va devoir etre partagee avec des populations croissantes d'autres pays: ceux qui sont prets a emigrer (meme au risque de leur vie), et pour les autres le travail ira jusqu'a eux par la magie "delocalisation". Ce n'est pas un forcement un mal absolu en tant que tel puisque cela permet aussi de contribuer au developpement et a l'amelioration des conditions du travail dans de nombreux autres pays plus pauvres.

Malheureusement cela represente aussi une menace pour les employes notamment ceux qui sont au bas de l'echelle, ou ne sont pas reguliers dans les pays developpes:
pour ne pas etre victimes de cette tendance au partage du travail les employes aujourd'hui sont obliges de se qualifier au maximum, devenir expert en leur domaine, eventuellement se re-orienter, eventuellement se mettre a leur compte, cumuler diverses competences, cumuler diverses sources de revenu... (etc) de facon a conserver toujours quelques longueurs d'avance et ne pas se voir imposer des choix douloureux.

Tant que le differentiel des conditions de travail sera aussi important entre les pays et entre les divers types de travail (CDI, non reguliers) a l'interieur d'un meme pays (parfois dans la meme compagnie), l'amelioration des conditions de travail et du pouvoir d'achat reel ne concernera malheureusement qu'une faible part de priviligies. Confused
L'accroissement des "disparites socio-economiques", on dit " 格差社会 " en japonais, constitue une nouvelle force physique majeure, un pouvoir surpuissant impalpable & implacable qui depasse les pays ou les continents, mais ou sont les contre-pouvoirs ? Il n'y en a pas encore de valable.

_________________
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MessagePosté le: 24 Juil 2008 15:26    Sujet du message: Re: Contre pouvoirs ?

 Note du Post : 3.5   Nombre d'avis : 2
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Bonjour Mikael,

il est vrai que nous sommes actuellement dans une phase ou le rapport entre le capital et le travail est légèrement plus défavorable au travail que la tendance historique. C'est effectivement dû à l'entrée sur le marché de millions de travailleurs des pays en voie de développement (la Chine, l'Inde, le Vietnam ...), dont certains, bien éduqués, sont en concurrence directe avec ceux des pays développés.

Ceci-dit, la situation ne va pas durer éternellement. Si vous discustez avec les personnes qui ont délocalisé, ils vous parleront des salaires en constante augmentation dans les pays en voie de développement, ce qui rend l'affaire de moins en moins rentable. Ces salaires en augmentation veulent aussi dire que les salariés locaux des entreprises délocalisées font partie de la classe moyenne mondiale, et qu'ils consomment de plus en plus, ce qui génère de nouveaux besoins (ils voyagent, achètent des vêtements, des voitures ...). Vus des pays en voie de développement, la mondialisation n'est pas un dumping social mais une réelle amélioration (même le sort d'un salarié d'une usine Nike est plus enviable que celui d'un journalier à la campagne).

Cela s'est déjà passé au XIXème siècle quand l'exode rural a mis sur le marché du travail en Europe des millions de travailleurs pauvres, notamment pendant le second empire. Tout cela s'est ensuite amélioré, et la situation était bien meilleure déjà au début du 20ème siècle.

Et sur le fond, je trouve cela plutôt positif de laisser une opportunité aux pays en voie de développement. Cela représente d'ailleurs aussi une opportunité pour nos entreprises (Airbus par exemple).

Dans le cas du Japon, la transition est encore plus délicate car il existe beaucoup de salariés protégés dans les grandes entreprises qui ne portent pas forcément leur part du fardeau. Ce sont donc les plus faibles (jeunes...) qui prennent tout le choc. Je crois aussi que le Japon n'a pas une protection sociale très efficace. La meilleure réponse à la mondialisation me semble être d'ouvrir ses frontières, mais de prévoir une protection sociale adéquate pour compenser les secteurs particulièrement touchés par cette ouverture (Pour simplifier, Airbus et les banques, qui profitent de la mondialisation, aident les salariés de la sidérurgie, qui eux, sont menacés).

Michael_Voyageur a écrit:
[color=brown]Je sais bien, mais malheureusement tout ces arguments relevent de ce qu'on appelle "les voeux pieux" ou encore les "beaux ideaux" etc...

Je ne vois malheureusement absolument aucun element dans le concret qui serait a meme de s'opposer ne serait-ce que partiellement contre la tendance actuelle a la deregularisation et la precarisation du travail et de facon plus generale a la disparite socio-economique croissante. C'est un effet logique, mathematique et implacable de la loi du marche appliquee a la valeur marchande qu'est devenu le travail.

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