Eric Administrateur
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Posté le: 07 Oct 2003 21:24 Sujet du message: Le Japon s'endette en intervenant sur le yen: sans danger selon des analystes
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TOKYO (AFP) - Le Japon s'endette de plus belle en achetant du dollar sur le marché des changes dans le but de freiner l'appréciation du yen, sans que cette initiative ne pénalise la richesse d'un pays rompu à la gestion d'une dette massive, estiment des analystes.
Le ministère des Finances (MoF) a consacré un record de 13.000 milliards de yens (101,3 milliards d'euros) depuis janvier 2003 afin de maîtriser la hausse du yen, soit l'équivalent de l'excédent annuel des transactions courantes du Japon.
Le MoF devrait être amené à relever le plafond légal fixé à 79.000 milliards de yens pour l'encours de ses emprunts (obligations à court terme) destinés à financer ses opérations d'achats de dollars. Cet encours serait en effet actuellement déjà de 67.000 milliards de yens.
A court terme, il est difficile de dire si la poursuite des interventions japonaises sur le marché des changes peut provoquer un recul de la richesse nationale puisque cette hypothèse repose sur le taux auquel les dollars achetés sont finalement revendus en yens, selon des analystes.
"Un renforcement de la devise japonaise, par exemple à 100 yens pour un dollar, pourrait augmenter les pertes latentes sur les interventions sur le marché des changes. Mais, contrairement à la comptabilité d'entreprise, le gouvernement n'est pas tenu d'inscrire dans ses comptes ces pertes non concrétisées", explique un économiste du Japan Research Institute, Takeshi Makita.
"Si la devise japonaise s'apprécie, la valeur des actifs en monnaie étrangère baissera si on l'exprime en yen", a souligné pour sa part Kagehide Kaku, président délégué de l'Institut de Recherche Daiwa et ancien responsable de la Banque du Japon (BoJ).
"En d'autres termes, le fardeau budgétaire augmentera seulement si les interventions n'aboutissent pas aux effets désirés", a-t-il ajouté.
Même si le dollar tombait 20% en-dessous du niveau recherché par les interventions, les pertes de changes du Japon sur un montant de 13.000 milliards de yens ne serait que de 2.600 milliards de yens.
La dette de l'Etat central, estimée à environ 643.000 milliards de yens (environ 5.000 milliards d'euros), représente à elle seule 129% du produit intérieur brut (PIB) annuel du Japon, taux le plus élevé des pays industrialisés.
Cette dette augmente dans la mesure où l'Etat émet des titres obligataires destinés à financer des interventions sur le marché des changes et emprunte à nouveau pour les rembourser à échéance.
L'émission de ces obligations n'a pas d'influence sur le niveau des taux d'intérêt à court terme en raison de la politique extrêmement souple actuellement menée par la BoJ, ont commenté des analystes.
Les taux d'intérêt à long terme --qui déterminent le coût de l'immobilier à l'achat et des investissements industriels-- ne devraient pas non plus augmenter après ces émissions d'obligations, ont-ils précisé.
Les cambistes soupçonnent la BoJ d'être intervenue une nouvelle fois jeudi après que Tokyo eut confirmé que la Réserve Fédérale américaine avait acheté des dollars mardi à New York à la demande des autorités nippones.
Le Japon espère empêcher toute nouvelle dépréciation du billet vert, en particulier en-dessous du niveau clé de 110 yens pour un dollar, parce que cette tendance rend les produits de l'archipel moins compétitifs à l'étranger et réduit les bénéfices rapatriés par les sociétés exportatrices.
De leur côté, les Etats-Unis ne seraient pas contre une nouvelle petite dépréciation du dollar afin de favoriser leurs exportateurs à l'approche des élections présidentielles en 2004, mais ils ne peuvent pas non plus laisser s'effronder leur devise.
Le renforcement du yen est le résultat de l'appétit des investisseurs étrangers pour les actions japonaises, dont le rebond actuel est porté par les espoirs d'une reprise économique de long terme au Japon. |
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