Argetlamh 1ere Dan
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Posté le: 17 Mar 2008 11:43 Sujet du message: Les japonaises et la Recherche
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Dans l'édition du 21 février de Nature, un éditorial [1] s'attarde sur la place des femmes dans la Recherche japonaise.
En 2001, un autre article de Nature [2] avait fait du bruit. Dans celui-ci Mitiko Go, alors biophysicienne à l'université de Nagoya, évoque les conditions de recrutement pour les postes de professeurs. Elle raconte en particulier que face à une candidature féminine, un des ses collegues a déclaré : "Je suis désolé d'avoir A le dire devant Docteur Go, mais une femme, c'est assez".
Proche de la retraite, Go avait pris le risque de dévoiler ces travers (et les reproches n'ont pas manqué de pleuvoir).
Sept ans plus tard, Go est directrice de l'université Ochanomizu. Une belle réussite, mais qui ne cache pas la réalité des faits : elle est la seule femme à occuper ce poste au sein des 87 universités nationales du Japon. Et seules quatre ont des vice-présidentes.
La proportion de femmes scientifiques atteint péniblement 12% des effectifs, ce qui place le Japon avec la Corée du Sud en queue de peloton parmi les pays développés. A titre de comparaison, la proportion est plutôt de l'ordre de 30% en Europe et aux Etats-Unis. Ce n'est pas fameux non plus, je vous l'accorde, mais quand même plus du double.
Pourtant, peu à peu, la situation pourrait évoluer.
La première raison tient de la démographie. Il faut renouveler le personnel scientifique, et comme l'ouverture sur l'international n'est encore que très relative (voir les sujets correspondants sur le forum, ici, ou là), les femmes sont appelées à jouer un rôle croissant.
Un autre signe encourageant est la création en 2006 d'un fonds pour la promotion des femmes dans la Recherche. Près de deux milliards de yens y sont alloués cette année (déjà trois fois plus que lors de sa création).
Enfin, les règles de financement ont été modifiées pour permettre aux femmes prenant un long congé maternité de suspendre, le temps de ce congé, les fonds qui leur sont versés, plutôt que de les perdre.
Mais selon Mitiko Go, la principale difficulté reste l'organisation du temps de travail : l'aide économique, toute utile qu'elle soit, ne fera pas cesser les remarques et le manque de respect qu'entraine un départ du travail vers 17 ou 18h, même s'il s'agit d'aller chercher les enfants.
Pour palier à cela, Mitiko Go encourage tous ses chercheurs à travailler de 9h à 17h, et a en ce sens changé les règlements, et les horaires des réunions.
Sources :
[1] Nature 451:865, 2008.
[2] Nature 410:404-406, 2001. |
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