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Le 公園デビュー , facteur d'integration pour les meres au foyer ?

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Herikutsuya
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MessagePosté le: 02 Fév 2008 06:14    Sujet du message: Le 公園デビュー , facteur d'integration pour les meres au foyer ?

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 2
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Voici un fil taille pour Robert Patrick , en effet parlons des meres au foyer du japon !
Alors , il y a moults debats sur ce forum sur la place de la femme au Japon :
http://www.forumjapon.com/forum/viewtopic.php?t=17841&highlight=meres+foyer
http://www.forumjapon.com/forum/viewtopic.php?t=14381&highlight=meres+foyer

On s'y interroge surtout si la femme a le choix de travailler ou de rester au foyer dans la societe japonaise actuelle qui favoriserait la seconde option quand celle-ci a accouche.
Or , pour ceux qui ne le savent pas , elles ont cree un nouveau phenomene de societe depuis 1995 qui ne cesse de prendre de l'ampleur et dont les medias se font souvent l'echo.
公園デビュー デビュー Kôen debyû (Debut au parc ) .
C'est la premiere fois qu'une maman apparait avec son enfant en bas-age dans le parc de son quartier.
Ce jour revet beaucoup d'importance pour toutes ces meres desireuses d'entrer dans le cercle de ces femmes maman qui ont deja integre un groupe et ainsi se faire des connaissances voire
des amies ayant les memes preoccupations , elles se doivent donc d'y faire bonne impression notamment a travers leur enfant par l'habillement et autres.
Nombre de gens y voient de l'ostracisme puisque cela engendrerait de l'exclusion et l'on retrouve la societe de groupe chere a a la culture japonaise.
D'un autre cote , on pourrait se feliciter que ses meres aient le moyen de creer du lien social , bien sur elles possedent deja leurs amies mais ces dernieres sont souvent elles-memes tres occupes par l'education de leurs propres enfants ou elles travaillent et finissent a des heures ou les meres au foyer cuisinent generalement pour leurs progenitures ou bien encore les mettent au lit.
Un remede a l'ennui en quelque sorte pour certaines de passer du statut de femme active a celui de mere avec bien moins d'ouverture sur l'exterieur qu'auparavant.
J'ai receuilli quelques temoignages a ce sujet qui fait toujours esquisser quelques sourires : Beaucoup m'ont dit qu'il n'y avait rien de bien reprehensible et que les medias exageraient sur cette fameuse exclusion qui en resulterait , une autre m'a dit qu'elle trouvait ca ridicule et que ce besoin de se mettre en groupe a toutes occasions refletait surtout un manque d'assurance , quelques-autres s'y refusent car les groupes de maman pousserait de facon insidieuse a mettre la pression sur leur bambin au niveau des resultats scolaires.
Comme il y a bientot une nouvelle maman sur ce forum , felicitations d'ailleurs Junglebee , pense-t-elle a faire ses grands
debuts dans le parc de son quartier avec l'intention de faire parti d'un de ces groupes ou ' clans ' ( pour quelques-unes ).Si d'aventures , vous etes un pere au foyer , avez-vous le droit d'en etre membre ?
Vous autres , estimez-vous que le 公園デビュー est un facteur d'integration ou au contraire d'exclusion ?
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Dernière édition par Herikutsuya le 03 Fév 2008 12:49; édité 2 fois
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Maitre K
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MessagePosté le: 02 Fév 2008 10:13    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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Citation:
J'ai receuilli quelques temoignages a ce sujet qui fait toujours esquisser quelques sourires : Beaucoup m'ont dit qu'il n'y avait rien de bien reprehensible et que les medias exageraient sur cette fameuse exclusion qui en resulterait , une autre m'a dit qu'elle trouvait ca ridicule et que ce besoin de se mettre en groupe a toutes occasions refletait surtout un manque d'assurance , quelques-autres s'y refusent car les groupes de maman pousserait de facon indieuse a mettre la pression sur leur bambin au niveau des resultats scolaires.


Mon impression c'est qu'on trouve surtout ce comportement au sein de "l'élite", ou plutot au sein de celles qui pensent faire partie d'une cetaine élite. On veut un peu se montrer, "se la péter" dirait-on en France. Je ne pense pas que ce comportement se retrouve ailleur, en tout cas pas de façon aussi poussé, même si bien entendu se retrouver régulièrement avec ses enfants au parc fini obligatoirement par créer des liens... ou des conflits avec les personnes ou le courant ne passe pas.
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MessagePosté le: 02 Fév 2008 15:41    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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Allez! Je viens déballer mon lot de banalités sur le sujet, et sans lien google cette fois-ci.

Comme tu dis, mister H.:
Citation:
Ce jour revet beaucoup d'importance pour toutes ces meres desireuses d'entrer dans le cercle de ces femmes maman qui ont deja integre un groupe et ainsi se faire des connaissances voire
des amies ayant les memes preoccupations , elles se doivent donc d'y faire bonne impression notamment a travers leur enfant par l'habillement et autres.
Nombre de gens y voient de l'ostracisme puisque cela engendrait de l'exclusion et l'on retrouve la societe de groupe chere a a la culture japonaise.

C'est un peu la parade, version féminine... Laughing
Mais, surtout, je crois que c'est une étape importante dans la démarche de socialisation de l'enfant. Ce n'est pas moi qui ai inventé cette idée, hein? La constitution de ces micro-sociétés que sont les groupes de mères de famille sert à intégrer les enfants. C'est là que les enfants vont apprendre à vivre en société, à se faire accepter par leurs pairs; apprendre à vivre en société, c'est-à-dire intégrer l'idée d'une prévalence du groupe sur l'individu.
C'est sans doute, si je n'exagère pas, le premier rite de passage que l'enfant subit sans s'en rendre compte. La mère est déjà intégrée dans la société, de par le statut socio-professionnel de son mari, en général, non? Si elle n'est pas acceptée dans un groupe (ou encore, si elle rate son exament d'entrée lors du 公園デビュー), il n'en résultera pour elle-même aucune conséquence désastreuse, par contre son enfant risque d'en faire les frais: ostracisation, fait d'être ignoré.
Être sur son 31 et habiller l'enfant correctement, c'est une question de paraître, certes (on a bon goût et on sait flatter le regard des autres), ça prouve aussi que l'on fait attention aux bonnes manières vestimentaires (il y a des façons de s'habiller et d'habiller qui ne passent pas du tout, question de code vestimentaire) et que l'on est un bon modèle pour l'enfant.
Ce que je viens de dire ne constitue en rien une réfutation de ta présentation, H., c'était juste pour dire que ce petit rite de passage comporte plusieurs enjeux. Pour l'enfants, être accepté par et grandir avec d'autres enfants de son âge, pour la mère, se constituer un réseau de relations pour compléter ou remplacer celui qu'elle fréquente désormais moins ou qu'elle a perdu du fait de son passage au statut d'épouse de X san.
Citation:
Beaucoup m'ont dit qu'il n'y avait rien de bien reprehensible et que les medias exageraient sur cette fameuse exclusion qui en resulterait , une autre m'a dit qu'elle trouvait ca ridicule et que ce besoin de se mettre en groupe a toutes occasions refletait surtout un manque d'assurance , quelques-autres s'y refusent car les groupes de maman pousserait de facon indieuse a mettre la pression sur leur bambin au niveau des resultats scolaires.

Je crois que ces personnes ont de la chance. Ce n'est peut-être pas l'avis des mères japonaises dont les enfants se font persécuter parce que l'entrée dans un groupe n'a pas été réussi ou que le degré (non-calculable) de conformisation de ces enfants a été jugé insuffisant (très subjectif, quand même ça). Le manque d'assurance, oui et non... Il faut en avoir des nerfs pour participer à ce rite de passage, sachant que si l'on se plante, c'est l'enfant qui risque de morfler.
Je considère que le 公園デビューest un dispositif social d'intégration des enfants mais aussi une formidable machine à exclure et à broyer ceux qui ne plaisent pas... pour une raison ou une autre (pas assez normé, tête de bouc-émissaire...).
Maître K, tu as dit:
Citation:
Mon impression c'est qu'on trouve surtout ce comportement au sein de "l'élite", ou plutot au sein de celles qui pensent faire partie d'une cetaine élite. On veut un peu se montrer, "se la péter" dirait-on en France.

Ah? Tu penses que les médias accordent trop d'importance à ce phénomène, utilisant les incidents qui surviennent épisodiquement dans certains groupes de mamans pour faire de l'audimat et/vendre du papier?
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Gillou
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MessagePosté le: 02 Fév 2008 16:29    Sujet du message:

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Je me rappelle avoir lu il y a des annees de cela un article consacre a ce fameux rite dans un dossier special Japon du "Point"...ils en parlaient car une femme qui etaient la moins bien consideree de son groupe du fait de son statut social inferieur et que son enfant reussissait apparemment moins bien a l'ecole que les autres, avait etrangle le petit de la "cheffe de meute" alors que le reste du groupe etait parti au restaurant, lui confiant la garde des bambins pendant ce temps-la. Meme s'il faut etre prudent et tenter de faire la part des choses entre ce qui releve du fait divers pur et simple et ce qui peut etre vraiment revelateur de la perversite de ces rites en general et de la pression qu'il font peser sur les epaules de chacun, cela veut quand meme dire quelque chose qu'une femme ait pu y souffrir au point d'en arriver la....meme s'il y a toujours une dimension liee a des problemes plus personnels dans ce genre d'histoires et qu'il ne faut en consequence pas tout mettre sur le dos du systeme social.

La pression sociale a toujours ete extremement forte au Japon, le groupe offrant une presence et une protection rassurante, mais la faisant payer cher. Integration oui mais a quel prix.
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MessagePosté le: 03 Fév 2008 01:22    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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Citation:
Ah? Tu penses que les médias accordent trop d'importance à ce phénomène, utilisant les incidents qui surviennent épisodiquement dans certains groupes de mamans pour faire de l'audimat et/vendre du papier?


Ah c'est sur, ils en profitent ! Mais ce que je voulais plutot souligner c'est que ce phénomène est plus ou moins présent celon le milieu et qu'il ne faudrait pas trop le généraliser.
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MessagePosté le: 03 Fév 2008 06:38    Sujet du message:

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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Gillou a écrit:
Je me rappelle avoir lu il y a des annees de cela un article consacre a ce fameux rite dans un dossier special Japon du "Point"...(...) il y a toujours une dimension liee a des problemes plus personnels dans ce genre d'histoires et (...) il ne faut en consequence pas tout mettre sur le dos du systeme social.

La pression sociale a toujours ete extremement forte au Japon, le groupe offrant une presence et une protection rassurante, mais la faisant payer cher. Integration oui mais a quel prix.


Tu te rappelles bien! Moi aussi, j'ai eu cette impression de déjà lu! Il paraît que ça s'est passé en novembre 1999; regarde:
Citation:
Fait divers - Le drame de la mère meurtrière
Comment une jeune mère, de peur d'être exclue d'un petit cercle de mamans qui pourtant la brimaient, a-t-elle pu assassiner de sang-froid Haruna, âgée de 2 ans ? Cette affaire a profondément choqué puis passionné les Japonais, qui ont une peur extrême de l'exclusion.
Il est près de midi, ce lundi 22 novembre. Comme tous les jours de la semaine, Mitsuko Yamada, 35 ans, une ancienne infirmière, cale son vieux vélo vert foncé muni à l'avant et à l'arrière d'un siège pour enfant et rejoint un cercle familier de mères de famille devant l'école maternelle de son fils, âgé de 5 ans. Nous sommes à Otowa, dans le Bunkyo-ku, un des quartiers huppés de la capitale japonaise. Yamada-san (Mme Yamada) est une femme simple, un peu effacée, mais sérieuse et prévenante. Les autres mères la surnomment avec un peu de mépris « la femme du petit bonze », parce qu'elle n'est pas de Tokyo et a épousé un prêtre bouddhiste du petit temple zen d'Otowa.

Personne, ce jour-là, ne remarque l'attention étrange qu'elle porte à la petite Haruna, âgée de 2 ans comme sa petite dernière. Elle connaît bien sa mère, Naomi Wakayama, l'une des fortes personnalités du quartier qui fait figure de leader du petit cercle de mères de famille. Profitant d'un moment d'inattention de cette dernière, Yamada-san entraîne soudain la gamine vers les toilettes publiques qui jouxtent l'école. Elle en sort peu après munie d'un gros sac.

Cette femme au foyer « au-dessus de tout soupçon » vient d'étrangler froidement un bébé de 2 ans avec son foulard. Alors que la mère, paniquée, cherche partout sa petite fille, Yamada-san installe tranquillement ses enfants sur son vélo vert et les ramène à la maison. Puis elle se dirige seule vers la gare, le gros sac à la main, et prend le premier Shinkansen, le train à grande vitesse japonais, pour Shizuoka, où vivent ses parents. C'est dans le jardin de la maison familiale qu'elle enterre le petit corps. Les enquêteurs le retrouveront trois jours plus tard, après qu'elle est allée tout raconter à la police sous la pression de son mari, désespéré.

Une vérité embarrassante.

Le Japon est sous le choc. Ce meurtre d'une rare atrocité plonge le pays dans un abîme d'incompréhension, comme ce sera à nouveau le cas quelques mois plus tard lorsqu'un habitant de Kyoto, Hiromasa Okamura, âgé de 21 ans, poignarde un enfant de 7 ans. Les enquêteurs privilégient d'abord la piste classique de la jalousie d'une mère dont les deux enfants, de 2 et 5 ans, n'ont pas été acceptés à la maternelle plus cotée du quartier alors que ceux de Mme Wakayama y ont été admis. Il est vrai qu'à Otowa la lutte est dure pour réussir à placer ses bambins dès l'âge de 2 ans dans une des maternelles affiliées aux grandes universités d'Etat qui se concentrent dans le quartier. Théoriquement, la sélection se fait sur tests, mais elle dépend beaucoup du statut social des parents. Les témoignages dans ce sens abondent. « Elle n'a pas supporté que ses enfants n'aient pas été admis », dit l'une. « Elle a agi par jalousie », renchérit une autre. Le système éducatif japonais est une nouvelle fois épinglé.
Dans sa déposition à la police, la meurtrière dément pourtant avec énergie cette version. Si ses enfants ont passé des tests, c'était pour faire comme les autres, explique-t-elle. En réalité, elle n'y accordait pas vraiment d'importance, ce que confirmeront d'autres témoignages.

Au fil de l'enquête, la police va découvrir une autre vérité, plus embarrassante pour les habitants du quartier. Si l'ancienne infirmière a craqué, c'est parce qu'elle était devenue secrètement, insidieusement, le souffre-douleur du groupe de mères de famille. De peur d'être exclue de la petite communauté du quartier, elle se devait de maintenir la fiction étouffante, insupportable, d'une amitié avec la mère de la petite Haruna et d'endurer les petites brimades quotidiennes du groupe fédéré autour d'elle.

Univers impitoyable.

Le public japonais, massivement, va alors se reconnaître dans la meurtrière et se passionne pour l'affaire. Les rédactions des journaux reçoivent une avalanche de lettres de compassion. Yamada-san devient une victime et la mère de la petite fille assassinée est rendue indirectement responsable du drame. Malgré sa singularité, l'affaire d'Otowa symbolise l'isolement des jeunes mères japonaises, qui mènent souvent un combat solitaire pour l'éducation de leurs enfants. Elle lève aussi le voile sur l'univers étroit et parfois impitoyable qui est le leur, surtout dans les grandes villes. Banal a priori, le calvaire de Yamada-san était de devoir se rendre quotidiennement au jardin public de son quartier. Mais, au Japon, le jardin public n'est pas toujours le lieu idyllique qu'il semble être pour les mères comme pour leurs enfants.

A preuve, les Japonais ont baptisé koen debut (les débuts dans le parc) le parcours initiatique obligé de toute nouvelle mère de famille pour se faire accepter dans le jardin public qu'elle entend fréquenter à l'avenir. Ce rituel, qui consiste à fréquenter le parc avant même la naissance de son enfant pour plaire aux habituées du lieu, détermine ensuite la vie sociale de la jeune mère et, de là, la manière dont ses enfants seront acceptés à l'école.
« D'après les témoignages recueillis, l'affaire d'Otowa est une forme typique d'ijime », explique la sociologue Rieko Suzuki. Ijime ? Le mot n'a pas vraiment d'équivalent en français. Il désigne les brimades parfois très violentes dont peut être victime un enfant lorsqu'il est rejeté par sa classe. La plupart du temps, les cas d'ijime sont ignorés de l'entourage, des enseignants et même des parents. Plusieurs enfants victimes d'ijime se donnent la mort chaque année au Japon.

Le « clou qui dépasse ».

On ne parle pas d'ijime pour des adultes, mais le phénomène existe de la même manière. « Wakayama-san considérait Yamada-san comme son souffre-douleur. Mais, au Japon, même lorsque l'on est brimé, on est obligé de continuer à être ensemble, à faire semblant de conserver l'amitié des autres, de peur de se retrouver seul, d'être rejeté par le groupe et que ses enfants le soient par sa faute », ajoute la sociologue. « Les Japonais ont une peur extrême de l'exclusion », confirme le psychanalyste Hideki Wada, auteur de plusieurs articles sur ce fait divers.

Les témoignages concordent. « Les mères sont obligées d'avoir des relations très étroites entre elles sinon leur enfant risque d'être exclu, a écrit une mère de famille au journal Asahi. Pendant les trois ans d'école maternelle de mon fils, j'ai vécu un enfer. La mère faisant figure de leader désigne l'endroit où l'on passe du temps ensemble avant la sortie des enfants, et les autres doivent suivre. On n'a pas le choix. » « Après avoir accompagné les enfants à l'école, raconte une autre, je dois rester avec les autres mères même si je n'en ai pas envie et que j'aie d'autres choses à faire. Je comprends que Yamada-san ait explosé à cause des brimades des autres mères. »

Dans ce quartier de la capitale où les mères accompagnent leurs enfants à l'école au volant de grosses voitures, de préférence de marque étrangère, Yamada-san avait le profil désigné pour devenir le souffre-douleur du quartier. « Dans le groupe, personne ne savait qu'elle avait un diplôme d'infirmière et avait exercé pendant près de dix ans. Certaines parlaient d'elle avec mépris à cause de son accent de la campagne, confie l'une des rares voisines à accepter de parler. Mais personne n'osait rien dire à Wakayama-san, même quand elle dépassait les limites. »

« On trouve en fait des formes d'ijime à tous les niveaux de la vie sociale japonaise. A l'école, sur le lieu de travail, dans les relations entre voisins. C'est une manière pour le groupe de se protéger, de maintenir son harmonie », explique une autre sociologue, Muriel Jolivet. Mais malheur à celui ou celle qui ne correspond pas à la norme, au « clou qui dépasse », comme dit un proverbe japonais. Cette menace du rejet est d'autant plus insidieuse qu'elle n'est jamais exprimée. Tout le monde fait comme si de rien n'était.

Lorsque Wakayama-san et son petit groupe de mères de famille décidaient d'aller au restaurant, l'ancienne infirmière se voyait toujours imposer la garde des enfants, ont raconté plusieurs témoins cités par les médias.

Débarrassé sans doute pour toujours de la femme du petit bonze, qui risque une condamnation à mort par pendaison, le quartier d'Otowa est retombé dans son lourd silence.

http://www.lepoint.fr/content/voyages/article?id=903

Certes, Maître K, on évite les généralisations mais j'aimerais quand même bien savoir combien de mères au Japon sont concernées par cette pratique du 公園デビュー. Faire des recoupements de données chiffrées et donner des résultats approximatifs, si je fais ça... La galère. Sad
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Gillou
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MessagePosté le: 03 Fév 2008 11:26    Sujet du message:

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Effectivement c'est bien celui-la, ce ne nous rajeunit pas! Wink Je m'en souvenais surtout car il faisait partie d'un dossier Japon qui etait, o surprise, plutot de bonne facture. Merci de l'avoir retrouve!
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