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Le Monde sur la "jeunesse paumée"

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Argetlamh
1ere Dan
1ere Dan


Inscrit le: 22 Mai 2007
Messages: 99
Points: 2576
Pays, Ville: Japon

MessagePosté le: 10 Aoû 2007 07:44    Sujet du message: Le Monde sur la "jeunesse paumée"

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Depuis hier soir sur le site du Monde, on peut trouver deux articles s'attardant sur la jeunesse japonaise...

Le Japon, l'île des enfants perdus
Souvent d'un confort feutré avec leurs spacieuses bibliothèques de mangas et de DVD, leurs box au fauteuil moelleux séparés par de minces cloisons à mi-hauteur et leurs distributeurs de boissons, sandwichs ou bols de nouilles instantanées, les cafés Internet qui fonctionnent 24 heures sur 24 sont les nouveaux repaires des jeunes Japonais.
La plupart viennent pour surfer sur le Web, d'autres pour tuer le temps, regarder la télévision ou se reposer dans la pénombre d'un lieu confortable, loin du brouhaha des rues des quartiers animés. Certains en ont fait leur tanière. Ce sont les "réfugiés du Net" : des jeunes de 20 à 30 ans qui naviguent d'un petit boulot à l'autre et ne gagnent pas assez pour se payer un logement ou une chambre d'hôtel.
(suite)

La révolte molle des jeunes paumés
"Nous ne sommes plus à l'ère du prolétariat, mais du précariat", lance Karin Amamiya, reprenant le mot forgé en Europe pour désigner un état de précarité permanent. Longs cheveux lisses coiffés d'un béret blanc, robe sage bordée de dentelle et mi-bas laiteux, elle semble sortir tout droit des rues branchées du quartier de Shibuya. Agée de 32 ans, ancienne chanteuse dans un groupe punk d'extrême droite, auteur d'un récent livre au titre coup de poing - Nous avons le droit de vivre ! La précarisation des jeunes -, Karin Amamiya se veut le porte-voix des paumés et des déclassés.
(suite)
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Bago
1ere Dan
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Inscrit le: 10 Jan 2005
Messages: 307
Points: 2882
Pays, Ville: Japan, Shinjuku

MessagePosté le: 10 Aoû 2007 09:26    Sujet du message:

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J’aimerais juste réagir sur les jeunes au Japon.
Car il est vrai que lorsque j’y étais c’est fou le nombre de cybercafé,
magasin de jeux vidéo, manga etc qu’il peut y avoir..

Mais ce n’est pas un hasard si les jeunes cherche à s’amuser,
Quoi de plus naturelle que de vouloir profité de la vie pendant que l’on est jeune.
Le problème est lorsqu’on y prend gout, on fini par ce détruire soi-même…
Mais est-ce les jeunes qui, par manque de moyens intellectuelle en plus des diplôme dévalorisé,
se résigne à aller squatté les cybercafés et compagnie ?
Ou bien est-ce le pays qui, par désire de productivité,
incite les jeunes à consommer chaque jour davantage ??

Voila bien une question qui me laisse sceptique,
et me rappel que ce sont toujours les meilleurs qui gagnent…
Toujours les plus forts qui manipulent les plus faibles…
Ceux qui vienne d’un milieu défavorisé auront toujours plus de mal à rattraper la classe moyenne,
que ceux dont les parents y sont déjà.
C’est comme une sorte de boulet que l’on traine à son pied depuis notre naissance,
tout comme un beau mec aura plus de chance qu’un moche de sortir avec une belle fille…

Le forum est grand est peut-être que certain n'ont pas lu ces Topic :
La mal-vivre japonais : Conflit de génération
Fondement de la societe en danger : "part-timers" et "freeters"

J’admire les part-timers qui malgré la pression sociale revendiquent leurs libertés,
mais je ne cautionne pas pour autant les freeters.

Je dit simplement que la société veut nous inculquer des règles
qui vont faire de nous des perdants,
aux profits des autres…

Bago…
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Friedrich Nietzsche
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remuka
7eme Dan
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Inscrit le: 22 Sep 2003
Messages: 2422
Points: 27072
Pays, Ville: Tokyo, Setagaya-ku

MessagePosté le: 01 Oct 2007 13:31    Sujet du message:

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Merci de faire attention à ton orthographe si tu souhaites rester sur FJ, et d'éviter les énormités visiblement basées sur des impressions très subjectives, mais aucunement sur de réelles connaissances.

Citation:
-des heur de travaille "extrême"
On a effectivement des journées plus longues qu'en France (et en encore, ça dépend des secteurs, il m'est arrivé de faire des semaines à 50-60 heures à Paris aussi), mais pas nécessairement plus que d'autres pays occidentaux industrialisés : les longues journées de travail, ça existe aussi aux etats-Unis, ou même en Angleterre.
D'après mon expérience on est quand même beaucoup plus productifs en France également : sortir pour acheter un truc au conbini, prendre 6 ou 6 pauses-clopes dans l'après-midi, manger, faire la sieste, etc. - autant de comportements que je n'ai jamais vu en France dans une entreprise "normale" (= cad pas en agence de comm' ou dans les studio de dessin animé, ou c'est quand même un peu special Wink ).

Citation:
-une société extrêmement rigoureuse qui n'accepte pas la différence (je me rappelle de se reportage ou l'on voyais des punk jap qui avais le droit de chanter jusqu'à 18h, a 17h30 il range et nettoie le trotoire aven de se barée )
Rigoureuse, certes. Qui n'accepte pas la différence, c'est un autre problème. Disons qu'à l'intérieur d'un même groupe (les salarimen, les ménagères, mais aussi les punks), chacun est censé se conformer aux codes sociaux dudit groupe. Ou plutôt, et c'est la ou c'est subtil, donner les signes qu'on se conforme aux codes sociaux dudit groupe. Le japon, c'est le royaume du "pas vu pas pris", donc à partir du moment ou tu sais en jouer, tu peux faire à peu près ce que tu veux.
je ne vois pas non plus "la différence" dans le fait de nettoyer le trottoir sur lequel on a joué. Peut-être que par "différent" tu entendais juste "sale" ? En même temps tu n'as pas du souvent te ballader a Shibuya un samedi soir...

Citation:
une justice japonaise également l'une des plus répressive des paye "riche" (peine de mort)
Une justice effectivement très dure (on en a parlé en long et en large ici même, je te conseille de lire les fils en question), mais certainement pas le seul pays appliquant la peine de mort. Je pense aux Etats-Unis par exemple, mais aussi à la Russie (ou il existe un moratoire il me semble - ceci dit tu ne considères peut-être pas la Russie comme un pays riche), aux Emirats Arabes Unis ou a Singapour...

Pour le reste... je t'invite à te documenter un peu.
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Robert Patrick
5eme Dan
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Inscrit le: 27 Jan 2004
Messages: 1538
Points: 15564
Pays, Ville: Tôkyô, Japon

MessagePosté le: 01 Oct 2007 16:28    Sujet du message: Dubitatif...

 Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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Je dois dire que j'ai beaucoup de mal avec ce genre d'article typique d'une presse française capable de nous expliquer que 47 japonais se sont suicidés en avalant des poches de silicone, suite au retard de la sortie du jeu DOA3...

Comme d'habitude avec ce genre d'article Tôkyô= le Japon. Déjà la première connerie. Alors tu vas prendre des Japonais à Shibuya, à Akihabara et tu en déduis le mal-être de tout un pays, super fort ! Et après tu t'étonnes quand les Français pensent que les Japonais font tous du cosplay !

Les articles du Monde, merci mais c'est vraiment de la socio à 2 balles...
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sakana ôji
3eme Dan
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Inscrit le: 25 Oct 2007
Messages: 760
Points: 6111
Pays, Ville: tokyo

MessagePosté le: 25 Oct 2007 15:58    Sujet du message:

 Ce message n'a pas encore été noté.
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Concernant le deuxième article, c'est pas très sympa de parler de révolution "molle". Au Japon plus qu'ailleurs, on martèle les jeunes du fait que chacun est responsable de son sort. C'est déjà difficile de contredire ça, et encore plus difficile de trouver un moyen de le faire, lorsqu'on connaît l'évolution catastrophique et le résultat nul des révoltes des années soixante. Je trouve au contraire remarquable la démarche consistant à tenter de créer une société basée sur la micro-démocratie, l'égalité et la gratuité, sans une once de violence, mais avec de l'imagination. Ne pas contester le capitalisme, mais le casser directement, en proposant des alternatives, la classe.
Courrier international en avait fait un gros dossier début juillet, mais comme l'accès est payant sur le site internet (tout comme sur celui du Monde, d'ailleurs), j'ai trouvé ça (c'est une partie du dossier recopiée sur un blog)
http://www.e-torpedo.net/article.php3?id_article=2023
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dam
Ceinture Jaune
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Inscrit le: 09 Jan 2008
Messages: 0
Points: 0
Pays, Ville: Japon, France

MessagePosté le: 10 Jan 2008 17:37    Sujet du message: Un long deuil

 Note du Post : 5   Nombre d'avis : 1
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Voici un extrait d'un post que j'ai écrit qui concerne ce sujet.
(le post est plus long et concerne aussi les sans-abri. Pour ceux qui seraient intéressés
http://japoncontemporain.over-blog.com/article-7345590.html)

Je pense que la seule limite de l'article concerne le terme révolution molle. A partir du phénomène de travailleur pauvre, donc qui inclut les cafe nan min, il y a une convergence de toutes les associations de soutiens aux différentes catégories de précaires : les sans-abri, les syndicats de travailleurs à temps partiel, de travailleurs jeunes (et à temps partiel), de personnes âgées. Le réseau s'appelle Han Hin Kon Netto et essaye de se constituer en lobby des pauvres.


"On ne dira jamais assez combien la société japonaise a changé depuis la fin des années 90. On est passé d'un sentiment de déni de crise au sentiment d'un long deuil qui n'en finit pas. Ainsi, lorsqu'au début des années 90, le phénomène sans-abri est apparu au Japon, il ne représentait pas plus quantitativement que ce que représente les "café nan min" soit 5 000 personnes sur tout le territoire. Les calculs sont, dans les deux cas, toujours aussi flous mais à l'époque le phénomène sans-abri était considéré comme une crise morale. "Ces gens là", les sans-abri, ne voulaient pas assumer leur rôle social et les responsabilités qui vont avec au sein de l'entreprise, du quartier ou de l'entreprise. Plus encore, ils avaient choisi cette vie avec cette réputation de vouloir vivre au crochet des subsides publics au sens large, c'est-à-dire l'aide sociale, pourtant rachitique et chichement distribuée, mais aussi l'espace public utilisé de manière privative et gratuite. Le chercheur verra surtout de la mauvaise foi et la dénoncera enquêtes à l'appui. Non, les sans-abri ne sont pas dans la rue parcequ'ils aiment ça, Non, ils n'utilisent pas l'aide publique. Mais si on prend au sérieux cette mauvaise foi, si on essaye de la décripter, on peut comprendre qu'il y avait alors, encore intacte, une vrai foi envers le modèle japonais. La vie pouvait, devait continuer encore comme avant. Le chômage n'était encore qu'à 2 pour cent, la dette publique était encore faible, et les politiques keynesiennes - des centaines de milliards de yens englouties - allaient sûrement faire leur effet. Les sans-abri, selon tout ce qui était dit du modèle japonais qui assurait sa place à tout un chacun, ne pouvaient être que des personnes qui avaient choisi de vivre en dehors de ce contrat social.

Dix ans plus tard, au début des années 2000, c'est le terme de "réfugié" qui a été utilisé pour définir ces jeunes japonais qui travaillent et vivent au bord de plus en plus large de la société japonaise. Ils ne représentent pas grand chose en termes quantitatifs. 5000 personnes, peut-être plus, pour une population de plus de 120 millions d'habitants. Une goutte d'eau prise en photo par les médias. Mais si on accorde de l'importance aux termes, à la taxinomie, on réalise combien la société japonaise ne pense plus de la même manière ses exclus. Réfugiés. Selon les Nations Unies, est considéré comme telle, "une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle avait sa résidence habituelle, qui craint avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques". On soulignera alors que la situation de réfugié donne toute son importance à des facteurs extérieurs et contraignants, indépendant de la volonté de la personne, afin d'expliquer sa présence en dehors de son son lieu de vie habituel. Entre la faute morale des sans-abri et la causalité sociale évoquée symboliquement pour définir la frange extrème des travailleurs pauvres, les mentalités ont évoluées bien au-delà de la révolution Koizumi.

Le texte onusien continue cependant. Un réfugié est aussi une personnes "qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner (...)''. Espérons dans le cas du Japon, deuxième puissance économique mondiale, que cette protection pourra être accordée, sinon réclamée."
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