[dareka]

01 Hana yori mo naho (2006)
02 Dare mo shiranai / Nobody Knows (2004)
03 Distance (2001)
04 Wandâfuru raifu / Afterlife (1998)
05 Without Memory / Kioku ga ushinawareta toki (1996)
06 Maboroshi no hikari / Illusion (1995)
07 Kare no inai hachigatsu ga / August Without Him (1994)
08 Mou hitotsu no kyouiku - Ina shogakkou haru gumi no kiroku / Lessons from a Calf (1991)
09 Shikashi - Fukushi kirisute no jidainni / However... (1991)

J'ai tiré cette liste du site www.imdb.com

Je ne connais que les 4 derniers films du metteur en scène. Et si j'en parle, c'est surtout pour attirer la curiosité des personnes cherchant un réalisateur au style assez singulier, personnel.

En mettant de côté Hana Yori mo Naho (trailer : http://www.youtube.com/watch?v=OmkD8emNU4k) qui est un tantinet plus "grand public" dans sa mise en scène comme dans son histoire, qui laisse grande place à des moments de légèreté, de drôlerie, on trouve un esprit très particulier dans les trois autres que je connais : une volonté de mettre l'humain au centre de l'image, pour tenter de le comprendre dans sa plus complexe simplicité, tenter de voir qui il est au travers d'expériences qui, pour aussi ordinaires qu'elles paraissent, permettent de dessiner avec de doux traits mais très bien tracés un peu de l'esprit humain.

Wandâfuru raifu / Afterlife (petit extrait du film : http://www.youtube.com/watch?v=YOq3zefsZV4)

Je ne vous dévoilerai pas l'histoire de ce film (on perd un peu de substance lorsque l'on sait déjà à quoi s'attendre), mais simplement : divers personnages parlent d'eux-mêmes, leur passé et outre ce côté tellement universel des émotions humaines que ravivent les souvenirs, on a affaire à des moments de purs bonheurs, de pures douceurs où tous les petites choses de l'esprit humain qu'expriment tous ces excellents acteurs s'en viennent chatouiller nos propres mémoire et émotion.

Distance (je n'ai pas trouvé de vidéo, désolé)

Prise direct du son et de l'image, lumière naturelle, on se retrouve au côté de personnages dont les troubles s'en viennent briser cette retenue japonaise dont on parle souvent. Les connaisseurs de la vie japonaise me contrediront peut-être, mais je trouve que dans ce film, on trouve avec force exactement de cette difficulté d'exposition des sentiments qui, ici donc, casse parfois pour laisser exprimer ce qui brûle en dedans.

Il y a d'autres choses à dire, aussi sur le sujet même qui donne prétexte à cette histoire, mais comme je préfère vous laisser le plaisir de découvrir la chose...

Dare mo shiranai / Nobody Knows (trailer : http://www.youtube.com/watch?v=gCh0IbMH15w)

J'en ai déjà pas mal parlé de ce film, mais encore ceci, après en avoir donc vu 3 autres de ce réal' : c'est le film le plus abouti, le plus touchant, et comme cela concerne des enfants, le plus tristoune et le plus poignant. Car, bien que Kore-Eda ait le touché d'un ange pour ne jamais tomber dans le mielleux, dans le démonstratif, dans l'excessif, le fond de l'histoire n'en reste pas moins douloureux et tragique.

Voilà voilà...

[Akiko_chan]

j'adore ce réalisateur ! ses films sont touchants et sans artifices. Nobody knows est un des seul films à m'avoir fait pleuré. Il m'a même complètement démoralisé et ce pendant deux jours, j'étais mal. Un film que je ne reverrais surement pas car je le trouve trop éprouvant psychologiquement.

Distance est excellent également.

[spip5]

[dareka]

C'est une filmographie, et non une biographie. Mais j'avoue n'avoir pas vu ton fil qui, évidemment, a bien sa place ici.

[dareka]

J'ajoute ici mon mot sur Maborosi (dont je parle dans le fil consacré à Tadanobu Asano) :

Maboroshi No Hikari / Maborosi de Hirokazu KoreEda
La fiche imdb : http://french.imdb.com/title/tt0113725/
Extrait : http://www.youtube.com/watch?v=GnhtTmZsh1w

Parlons tout d'abord de la présence de Tadanobu qui est, pour le moins, bien courte. Son personnage, Ikuo, se suicidant, en effet, au bout d'une première demi-heure de film. Prend bien plus d'importance le souvenir de son personnage dans l'esprit de son épouse, Yumiko, qu'il abandonne avec son bébé de 3 mois, Yuichi. Ainsi, mis à part, comme toujours, sa juste et simple manière d'habiter les hommes qu'il incarne, peu est à dire sur son jeu.

Yukiko, ayant déjà dû souffrir le départ inéluctable de sa grand-mère lorsqu'elle avait douze ans, gardera en elle, tout au long de l'histoire, la peine et le vide né d'un questionnement resté sans réponse : pourquoi sont-ils partis ? Pourquoi est-il parti ? Une tentative d'explication mystique, par son second époux,Tamio, si elle n'effacera pas la peine, semblera au moins l'apaiser : cette maboroshi no hikari (lumière du maboroshi, sorte de lumière fantomatique attirant à elle les pêcheurs en quête, peut-être, d'ailleurs) dont a même failli être victime le propre père de Tamio.

Par-delà cette lègère trame fantastique, KoreEda cherche surtout à mettre en image les difficultés de surmonter la perte d'un être cher lorsque celle-ci est aussi soudaine que sans raison, aussi violente qu'incompréhensible, aussi stupide qu'imprévisible. Par le biais d'une mise en scène très posée, lente, avec des cadres souvent fixes, des mouvements de caméras lents, et une lumière très naturelle, KoreEda donne au spectateur le temps d'appréhender les choses et aux personnages le temps de les vivre.

Sans être celui qui me plait le plus, je dois dire que Maboroshi No Hikari transpire déjà de cette douce poésie, cette fragilité et cette tendresse à l'égard de ces hommes, femmes et enfants auxquels le metteur en scène donne vie, manières très humaines, subtiles et respectueuses (Ozu) qui parviennent toujours à m'émouvoir.