[Nafster]

Allez, moi aussi, je reçois toujours les mouchoirs, flyers et parfois même des manga et magazines.
Et puis, dans le métro, on se rue à côté de moi, parfois, la personne hésite mais c'est juste parce qu'elle s'attendait pas à me voir mais rien de grave.
Et pour tous les endroits où j'ai été, on m'a jamais remballé mais au contraire, on a prit le temps de m'expliquer lentement en japonais (et jamais d'anglais, à part un guichetier qui m'a répéter le numéro de la voie en anglais).
Mais peut-être que les gens de la "campagne" sont plus amicaux, on m'avait pourtant dis le contraire, et puis, à Tokyo, ce fut pareil mais ma petite expérience d'un mois ne compte pas trop.
En tout cas, en 2 mois de vie à Nara, pas une once de xénophobie à mon égard.
Je me demande si il n'y pas de mauvaises interprétations de temps en temps, je dis pas qu'il n'y a pas de raciste mais que peut-être, parfois, pour un rien on pense directement à la xénophobie justement après avoir lu ce genre de topic.
Je m'attendais au moins au coup des mouchoirs et de places de métro avant de venir, mais non.

[Acidman]

Pour les mouchoirs puisque ça fait trois pages qu'on en parle, j'en reçois aussi sans trop de problème. Il m'est arrivé qu'on ne m'en donne pas quand il s'agissait de pub ciblée.

En général ceux qui veulent surtout vider leur carton pour finir leur journée en donne sans trop se soucier du public visé. Pour les pubs, ça va du nouveau maid café aux écoles de langue, salon de coiffure, pachinko etc.

Comme exemple de xénophobie, j'en ai eu pas mal depuis que je vis au Japon notamment quand j'étais prof de français. Certains pensaient et disaient ouvertement qu'il y avait trop de.... couleurs à Paris, dans le métro, le bus... et qu'ils ne se sentaient pas en sécurité partout (là je ne leur donne pas tort mais ça n'a rien à voir avec la xénophobie). Heureusement, ils étaient une minorité à le dire. De même que les réactions des plus conservateurs qui affirmaient le surplus de coréen et de chinois et américains au Japon. A chaque fois qu'on me disait "il y a trop d'étrangers à Tokyo, Yokohama etc." je répondais "ah oui, des étrangers comme moi". Ca remettait les pendules à l'heure chez certains.

Je crois surtout que la xénophobie n'a pas de nationalité.

Maintenant je me suis habitué à ce qu'on me dévisage seulement parce que je suis étranger avec de grands yeux, de grandes jambes, une petite tête, un nez différent etc. Disons qu'on se sent comme dans la peau d'un noir dans un pays occidental (c'est une image bien sûr).

[Danscot]

Je suis venu au Japon la première fois en lune de miel, en 1975. C'était encore le Japon d'hier.

Mes lectures sur le Japon d'alors me prédisposaient à IMAGINER une mentalité fermée, sinon hostile, aux étrangers, un nationalisme à la fois aigri par la défaite et stimulé par le grand boom économique et le yen fort. Rien n'en fut !

En un mois, sillonnant tout le pays, j'ai rencontré des gens charmants, aimables, curieux ou réservés, mais en général très serviables : depuis le contrôle des passeports et la douane ("Welcome to Japan"), jusqu'aux paysans, ou voisins dans les transports, et ce, que je sois seul ou accompagné de ma femme ou famille japonaise.

Un épisode qui m'avait particulièrement marqué fut la visite de Kyû-shu. J'avais emprunté à mon beau-frère de Tôkyô une superbe caméra et tous ses accessoires pour filmer mon séjour.
Or en attendant l'autocar Kokutetsu (aujourd'hui JR) qui relie le site d' Usuki (les fameuses sculptures bouddhiques au flancs des montagnes, témoins muets et grandioses du " silk road " vers le Japon), j'avais posé la mallette sur le banc en dégustant un cornet de glace acheté à une petite grand-mère qui tenait un stand à trente mètre environ de l'arrêt. Quand le car arriva, nous nous sommes précipités pour y monter en oubliant la précieuse mallette.

Arrivé à Fukuoka, ce n'est qu'après être descendu du car que je me suis rendu compte de son absence. Retour illico à la gare routière, je m'inquiète auprès des employés.

- trois personnes du bureau se précipitent à mon secours en disant :
Le car est au garage, mais... le chauffeur n'a rien signalé comme objet trouvé..."

L'air encore plus inquiets que moi, ils me font monter dans le car et inspecter moi-même le dessous du siège, le porte-bagage...

Je me suis alors souvenu du banc de la marchande de glaces, qui se trouvait à présent à une trentaine de kilomètres de là ! Nos places étant réservées dans le shinkansen et le programme de la semaine assez bien rempli avant notre retour via Haneda, je commence à paniquer.

S'étant enquis de l'heure de départ de notre train, le chef de bureau me rassure :
" Nous allons téléphoner au chauffeur du prochain car passant à l'arrêt d'Usuki et lui demander de récupérer la mallette. Vous avez une demi-heure devant vous, je vous suggère de visiter le joli temple voisin, en attendant et revenir ici dans 35 minutes."

Mais à l'heure dite, nous trouvons les employés de la gare routière avec des sourires très gênés, toujours signe de mauvais augure en Asie...
" Heu... prenez-donc un jus de fruit ou un café au distributeur (gratuit, pour les employés), la mallette sera là d'une minute à l'autre. Cinq minutes plus tard, le chef de bureau arrive, avec un grand crissement de pneus sur le gravier, dans sa voiture personnelle. Il me tend la mallette avec un grand " ha ha ha ha, c'est bien celle-ci, n'est-ce pas ? "

épilogue : Le chauffeur n'ayant pas le droit de descendre du car, ワンマン・バス oblige,　et le banc assez distant de l'arrêt,
ils avaient téléphoné à la petite mémé du stand (qui habite sur place) et qui avait confirmé la présence de la mallette sur "son" banc. Elle devait la remettre au chauffeur du prochain car. Hélas, cette brave dame avait oublié car elle regardait son émission de TV préférée, et le chauffeur, prévenu par 無線 avait attendu quelques minutes et klaxonné, en vain, avant de reprendre la route.
Le chef de bureau avait donc été le cherché lui-même avec sa propre voiture, 50 km environ aller-retour. Et pourtant sa société n'y était strictement pour rien !

Il a balayé mes remerciements d'un :
" まあ, 困ったとき..." etc.. Quand on est embêté, c'est la moindre des choses,... surtout pour vous, ce serait dommage de garder un mauvais souvenir de votre visite chez nous (＝　Japon,　Kyû-shu, JR バス, moi...)

Je me suis empressé de leur offrir un cadeau à tous ces gentils employés, visiblement grands fumeurs, me précipite au "tabacconist" du coin, y achète une cartouche de "seven stars". Le vendeur, souriant, me la tend avec deux jolis briquets en disant "はい... サービス　!" (cadeau).

J'étais quasiment KO... Mais qu'est-ce que ce pays où les étrangers sont traités comme des ambassadeurs.

Voilà pour la xénophilie. La prochaine fois, je vous conterai une anecdote xénophobe (y compris la xénophobie venant de moi, hé oui datant de l'époque de mon second séjour où leur "foutu riz me sortait par les oreilles"

Aujourd'hui, après 20 ans de vie au Japon, tout cela se tasse, se compense, se banalise et je ne jure plus de rien, mais... j'aime ce pays, évidemment !

[MusiCdrug]

Merci pour ton commentaire,

malgré tout ce qui a été dit dans ce topic, je reste moi aussi agréablement surpris de la politesse et des actions désintéressées de nos confrères japonais.

Je n'ai jamais été aussi agréablement traité qu'au Japon et qu'en Corée.
Ce qui est marquant c'est les petites choses du quotidiens qui nous rendent la vie agréable, le savoir vivre :

Le fait d'avoir été invité dans une famille, le fait d'avoir partager cette intimité, le fait que les gens viennent t'aider sans même avoir rien demander quand tu cherches ton chemin, le fait de partager sa nudité dans le bain en discutant de choses et d'autres, le fait que les "hommes" (vieux et jeunes) vous disent que vous êtes "beau", le fait de retirer ces chaussures avant d'entrer, le fait de pouvoir faire du sport à n'importe quelle heure de la journée dans les parcs publiques(appareils de muscu à disposition),

Je n'ai jamais été aussi bien accueilli qu'à l'autre bout du monde.
...BANZAIIII!
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Passer de la pommade là ou ça fait mal...ça fait pas de mal

[Bago]

Salut Danscot,ton anecdote me fait un peut réagir par rapport à Kyushu.
J’ai discuté avec un amie qui a vécu au Japon pendant 2 ans pour le boulot.
Et ma dit qu’il avait eu l’occasion de visité tout les îles principales
mais qu’il na jamais eu vraiment le temps de bien visité chacune d’elle puisqu’a chaque fois,
c’était dans le cadre du travail.

Mais lui annonçant mon départ,
Il me branche sur Kyushu, en me disant que là-bas les gens sont encore plus aimables qu’ailleurs.
Je pense qu’il avait du réservoir le même genre d’accueil que toi à présent.
Mais bien que le temps est passé, cela fait maintenant 4 ans qu’il est rentrée
et je constate que cette amabilité n’a pas changé…
Je n’avais pas l’intention du visité cette île parce qu’elle est très loin en trajet
au départ de Narita et rien qu’un aller là-bas me flinguerais tout mon budget,
mais lorsque j’aurais plus d’argent c’est une destination qu’il faut que je prenne la peine de visité.
Cependant j’avais un peu peur du faite que ce soit dans la compagne,
et que j’allais être victime de xénophobie, mais là encore,
je crois que ca vaut quand même le coup d’essayer…

Bago…
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Deviens ce que tu es...
Friedrich Nietzsche

[Nafster]

[oldergod]

j'ai du mal à assimiler Nara à la "campagne" perso... Surtout vu le nombre de visiteurs qu'il y a dans la ville. Je pense que la campagne désigne les petites villes non touristiques où la plupart des gens n'ont jamais vu d'étrangers. Là, on peut peut-être avoir des réactions "originales" qu'elles soient bonnes ou mauvaises.
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もっと勝手に自分を愛したい

[shikalover]

Petite anecdote, mais pas forcement xenophobe... Juste en rapport avec les etrangers.
Je discutais avec la directrice Japonaise d une pre school interculturelle juste avant qu elle ait un rendez vous avec des Francais qui cherchaient une ecole pour leur fille.
Apres le Rendez vous, je discute un peu avec ces Francais. Une fois partis la directrice me dit qu ils etaient tres sympa, gentils et tout et elle me demande : "Ce sont des Native? Parce que..." et elle se passe la main devant le visage.
Ben oui, ils etaient francais et noirs. Je lui ai dit qu etre Francais c etait avant tout une nationalite, rien d autre et qu ils etaient sans aucun doute possible natives.
Cette directrice n a pourtant rien d une raciste ou d une xenophobe, elle accueille et chouchoute des enfants de toutes nationalites dans son ecole. Mais j etais etonnee de voir que certains cliches sont encore bien presents meme chez une Japonaise pourtant marie a un Irlandais.
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Aux Etats-Unis, il y avait Steve Jobs,
En France, il y a toujours Paul Emploi.

[Maitre K]

[ToMach]

Je suis tout à fait d'accord avec Maitre K.
Et dis-moi shikalover si on te présentait un groupe de Japonais avec dans le lot un blanc, un noir, un Indien, etc, quelle aurait été ta réaction? Ne me dis pas que tu n'aurais pas été surprise.
Les Japonais connaissent mal la situation de la population française moderne, on ne peut pas leur en vouloir. Pour eux un Français, un Européen, a priori c'est blanc, et un Africain c'est noir.
De la même manière quand un Français imagine un Russe, il pense à un blanc, pas à un Asiatique comme on en trouve pourtant en Sibérie russe, et quand il imagine un Asiatique il n'a pas à l'esprit les populations dites "negritos" (ex: aux Philippines) qui ressemblent aux noirs d'Afrique.
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Ça m'amuse de regarder passer les cons - indisponible