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Fuse 6eme Dan
Inscrit le: 29 Oct 2003 Messages: 348 Points: 18646 Pays, Ville: Paname
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Posté le: 26 Jan 2004 18:49 Sujet du message: Pékin et Tokyo sont dans un bateau, qui tombe à l'eau ?
Note du Post : 4 Nombre d'avis : 1 |
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Pékin et Tokyo sont dans un bateau, qui tombe à l'eau ?
La Chine est en passe de devenir le premier partenaire commercial du Japon. Un retournement de conjoncture sur le continent, et les espoirs de reprise à Tokyo disparaissent.
Source : NIHON KEIZAI SHIMBUN, Tokyo
Le Courrier Internationnal n°689, semaine du 15/01/2004
CONTEXTE
Surchauffes
Selon Shen Cuibin, directeur du China Center for Economy, la croissance de la Chine sera de l'ordre de 8 % par an jusqu'en 2008. Il craint néanmoins ce qu'il appelle les "trois surchauffes", qui s'appliquent aux domaines suivants : les investissements en actifs fixes ; les prêts bancaires ; la masse monétaire. L'économiste souligne dans le Nihon Keizai Shimbun la gravité du problème des créances douteuses, qui s'élevaient fin 2002 à près de 282 milliards d'euros, soit 29 % du PIB de la même année.
ARTICLE
Le 24 octobre dernier, Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la Banque populaire de Chine [BPC, la Banque centrale], rencontrait son homologue japonais, Toshihiko Fukui, en visite à Pékin pour la première fois depuis sa nomination à la tête de la Banque du Japon. "Nous avons beaucoup de problèmes", a avoué M. Zhou. Flambée des prix de l'immobilier dans les zones urbaines, accroissement des créances douteuses des établissements financiers, risque d'aggravation des déficits publics... les soucis du gouverneur de la BPC étaient inépuisables. "Puisqu'il en est ainsi, je vais vous parler des expériences que le Japon a connues", a répondu M. Fukui. Tissée d'explications et de regrets, en particulier sur la conduite de la politique macroéconomique après l'éclatement de la bulle financière [au début des années 90], la discussion a duré trois heures.
L'économie chinoise, dont on craignait l'an dernier qu'elle soit en perte de vitesse en raison notamment du SRAS, a terminé l'année en beauté, avec un taux de croissance annuel de 8,5 % pour la période de janvier à septembre. Il n'empêche, la Chine se trouve dans une situation délicate, à l'instar du Japon durant la période de la bulle, et les gouverneurs des banques centrales des deux pays sont inquiets. Prenons le secteur immobilier. Le nouveau quartier résidentiel, situé à quarante minutes en train du centre de Shanghai, abrite la résidence Feng Huang Cheng [le Château du phénix], construite par une société immobilière affiliée à la maison de commerce japonaise Marubeni. L'appartement le plus cher, parmi le lot mis en vente en décembre, a atteint quelque 800 000 yuans [76 000 euros], ce qui représente quinze fois le revenu annuel d'un foyer moyen de Shanghai, et aussi le prix moyen d'un appartement au centre de Tokyo au moment de la bulle.
Quant aux créances douteuses détenues à la fin septembre par les banques nationales de Chine, elles s'élèvent officiellement à 21 % du total - 40 % selon les spécialistes occidentaux. Et les charges liées aux dépenses de protection sociale et à l'assainissement des mauvaises créances ne cessent d'augmenter.
L'avenir de l'économie chinoise ne peut laisser le Japon indifférent. Pour la période d'avril à octobre 2003, le volume des exportations japonaises à destination de la "sphère chinoise" (qui inclut Hong Kong et Taïwan) a atteint 8 076 milliards de yens [60 milliards d'euros], dépassant pour la première fois celui vers les Etats-Unis (7 893 milliards). La Chine, qui est déjà le premier partenaire de l'archipel pour ses importations, est ainsi en train de prendre la même place pour ses exportations. Au moment même où l'économie japonaise est en passe de sortir du long tunnel de la récession, grâce, en particulier, à la demande extérieure, le Japon est en train de changer de principal partenaire commercial.
Les constructeurs d'automobiles japonais, américains et européens augmentent leur production en créant des coentreprises en Chine. Près de 4 millions de voitures ont été vendues dans ce pays en 2003, et les prévisions à moyen terme sont très optimistes. "Il est possible qu'en 2010 les ventes dépassent 10 millions de véhicules", affirme un administrateur de General Motors. Voilà pourquoi toute l'industrie automobile se dépêche d'investir en Chine. Certains commencent toutefois à se demander si cette croissance est encore durable. En décembre, la société que Nissan a constituée avec Dongfeng Motor (dans la province du Hubei) a révisé à la baisse ses prévisions pour le marché chinois en 2007, passant de 7 millions d'unités à 5,5 millions. Un cadre de Nissan souligne "le risque d'aboutir à une surproduction", en raison de la surabondance de constructeurs - plus d'une centaine - sur le marché.
"Il faut se préparer aux risques d'une baisse de production." Telle est la consigne donnée par Michijiro Kikawa, directeur général de Hitachi Construction Machinery, à l'usine du groupe installée dans la province chinoise de l'Anhui, qui fabrique à plein régime des pelles hydrauliques. Le groupe japonais devrait, pour l'exercice en cours, réaliser près de 60 % de son bénéfice d'exploitation consolidé grâce à ses activités en Chine. Mais M. Kikawa prévoit que, "en 2006, deux ans avant les Jeux olympiques de Pékin, les travaux publics connaîtront une période de répit". Pour parer au pire, Hitachi Construction Machinery a commencé à réduire ses frais fixes, notamment en augmentant ses approvisionnements externes de pièces détachées et en recrutant des travailleurs intérimaires.
On en est aujourd'hui à la troisième vague d'investissements des entreprises japonaises en Chine, après la période de la réforme et de l'ouverture des années 80, puis l'accélération du processus de libéralisation qui a suivi le fameux voyage dans le sud du pays de l'ancien dirigeant Deng Xiaoping, en 1992. La première vague avait été interrompue par les événements de la place Tian'anmen [l'écrasement du mouvement démocratique en 1989], et la deuxième, par la crise asiatique [en 1997]. Dans les deux cas, les engagements japonais en Chine avaient pris fin brutalement, et les observateurs chinois étaient rapidement passés de l'optimisme au pessimisme.
Fort de sa profonde connaissance des économies chinoise et japonaise, ChiHung Kwan, chercheur en chef au Research Institute of Economy, Trade and Industry (RIETI) japonais, met en garde les industriels : "Avant d'investir, les entreprises japonaises doivent bien analyser le mouvement conjoncturel de l'économie chinoise." Avec le partage des tâches en cours dans l'industrie manufacturière, le Japon et la Chine accroissent leur interdépendance. Autrement dit, les fluctuations de l'économie chinoise peuvent être une source de dangers pour le Japon. Nous attendons beaucoup de ce marché géant, encore en devenir, qu'est la Chine. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce pays en pleine évolution vers une véritable économie de marché peut nous réserver de mauvaises surprises. |
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Maitre K Administrateur
Inscrit le: 20 Sep 2003 Messages: 2702 Points: 25951 Pays, Ville: Nishinomiya
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Posté le: 26 Jan 2004 22:16 Sujet du message:
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Texte tres interessant, mais j'ai un petit doute sur un chiffre:
>L'appartement le plus cher, parmi le lot mis en vente en décembre, a atteint quelque 800 000 yuans [76 000 euros], ce qui représente quinze fois le revenu annuel d'un foyer moyen de Shanghai, et aussi le prix moyen d'un appartement au centre de Tokyo au moment de la bulle.
76'000 euros pour un appartement au centre de Tokyo, meme aujourd'hui avec la chute des valeurs immobilieres, ca reste donne ! A ce prix tu dois avoir au plus un "one room" de 10M2 ! Alors je demande s'il n'y a pas une petite "boulette"...
Sinon cette comparaison me conforte dans le souci que j'ai vis-a-vis de ce super marche chinois qui fait tant rever les investisseurs: c'est le paradis... mais jusqu'à quand ? Parce que le jour ou la Chine va connaitre l'inevitable retour de manivelle, comme l'a connue le Japon avant, ca fera tres mal et personne ne sera a l'abris, ni en Asie, ni aux USA, ni en Europe car tout le monde y aura mis ses billes... _________________ I'm so gifted at findin' what I don't like the most
So I think it's time for us to have a toast |
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eve Modérateur
Inscrit le: 20 Sep 2003 Messages: 2449 Points: 26658 Pays, Ville: Tokyo
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Posté le: 26 Jan 2004 22:50 Sujet du message:
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Ils ont du oublier un zéro parce qu'en effet c'est donné. Meme pour un 10m2 ! |
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ElieDeLeuze 7eme Dan
Inscrit le: 04 Nov 2003 Messages: 2738 Points: 25606
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Posté le: 26 Jan 2004 23:03 Sujet du message: Chine/Japon
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je me demande si la comparaison ne portait pas plutôt sur le ratio quinze fois le revenu annuel d'un foyer moyen .... que ceux qui savent compter confirment, moi, je compte sur mes 10 doigts, alors 15, c'est trop. |
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