dareka 2eme Dan
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Posté le: 29 Mar 2007 19:25 Sujet du message: « Femmes de réconfort » : le Japon rattrapé par son histoire
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Lu sur le site du journal Marianne (j'espère l'avoir mis au bon endroit) :
"L’impérialisme nippon et la guerre du Pacifique ont laissé des séquelles dans l’histoire de l’Asie de l’est. Après le massacre de Nankin, et les expérimentations de l’unité 731, c’est au tour d’un réseau de prostitution forcée d’être dénoncé. Des chapitres douloureux, qui suscitent aujourd’hui la polémique au pays du soleil levant, en Corée du Sud, en Chine et aux Etats-Unis.
L’Archipel nippon n’a pas encore réglé ses comptes avec le passé. Et des pays comme les États-Unis ou la Chine sont là pour le lui rappeler. Le Congrès américain examine actuellement un projet de résolution démocrate qui appelle le Japon à « s’excuser formellement et sans ambiguïté et à prendre acte de cette tragédie ». La tragédie est celle des « femmes de réconfort ». Sous cet euphémisme se cache un réseau de prostitution forcée dans des bordels militaires nippons, lors de l’expansion coloniale du Japon et de la guerre du Pacifique. Les historiens estiment à 200 000 le nombre de femmes – la plupart originaires de Corée, mais aussi de Taiwan, de Chine et des Philippines – ayant eu à subir des traitements assimilés à de l’esclavagisme sexuel. De nombreux témoignages dénoncent cette pratique. Pourtant, au pays du Soleil levant, certains ont des doutes, et la polémique enfle.
Le Premier Ministre, Shinzo Abe, a déclaré qu’il n’existe « aucun témoignage fiable » prouvant que l’armée nippone a utilisé des jeunes femmes comme « chair à soldat ». Sous la pression de l’aile droite de son parti libéral démocrate qui estime avoir été déjà assez loin dans la repentance, le chef du gouvernement s’est contenté de rappeler les « sincères excuses et regrets » exprimés en 1993, reconnaissant l’implication de l’armée japonaise dans ce trafic de femmes. Quelques parlementaires pétitionnent même pour revenir sur ces propos.
Vu de l’extérieur, le Japon n’a pas bonne presse. Le quotidien anglophone Herald Tribune ne s’est pas gêné pour pointer du doigt « l’amnésie du Japon [qui] ne fait que se déshonorer par ces tentatives de distordre la vérité ». Quant aux voisins asiatiques, ils ont exhorté Tokyo à « assumer son histoire, à prendre ses responsabilités et à régler équitablement le contentieux des femmes forcées à se prostituer ».
Mais c’est avec la Chine que la querelle des « femmes de réconfort » risque de faire le plus de bruit. Car il ne s’agit pas du seul contentieux historiques entre les deux pays. Pendant la guerre sino-japonaise (1937-45), les militaires nippons ont massacré le village de Nankin, en Chine. Après la guerre, le tribunal militaire international de Tokyo a avancé le chiffre de 140 000 morts. De son côté la Chine estime à 300 000, le nombre de victimes.
Autre polémique, celle de l’unité 731. Dans le nord-ouest de la Chine, ce groupement militaire se livra à des expérimentations bactériologiques sur des prisonniers cobayes. Vivisection, exposition à des bactéries, inoculation de virus telles la typhoïde, la dysenterie, ou la tuberculose.
Dans la région de Nankin, ils ont même propagé des épidémies via des puits et des sources, sous couvert d’un bureau de purification de l’eau. Le 27 août 2002, un tribunal japonais a officiellement reconnu l'existence de cette unité, mais pas la réelle nature de ses activités.
En 2008, il est prévu de publier une étude conjointe de l’histoire sino-japonaise. Ces contentieux historiques seront-ils abordés par les historiens japonais et chinois réunis ? Alors que les relations entre les deux pays se poursuivent timidement, la minimisation du réseau de prostitution par Shinzo Abe a jeté un froid. D’autant plus glacial dans un contexte de remilitarisation des deux grandes puissances extrême-orientales. "
Un petit mot de moi-même :
Ce Japon si beau et tant rêvé par certains prend en ces circonstances des teintes bien noires. L'âme de ce grand et impérial Japon ne semble pas encore morte, et respire encore parfois assez fort par les voies de ses sbires, dirigeants et grands de ce pays. Il est toujours aussi triste et navrant aussi que sous ces mots couvent ces longs maux toujours non soignés, et que peut-être l'avenir, dans le pire des cas, fera s'ouvrir plus grand encore les plaies qui déchirent ce nippon pays et ses frontaliers en-amis.
Voilà... |
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