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[Cinéma] JINGI NO HAKABA (Le Cimetière de la morale) de Fukasaku Kinji

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remuka
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MessagePosté le: 03 Nov 2003 08:01    Sujet du message: [Cinéma] JINGI NO HAKABA (Le Cimetière de la morale) de Fukasaku Kinji

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Le grand Fukasaku nous a quitté en janvier 2003, emporté par un cancer de la prostate Crying or Very sad ... Et nombreux sont les spectateurs français qui ne connaissent son travail que par le biais de l'inégal Battle Royale... Pour ceux-là, je ne peut que préciser: Fukasaku est LE grand réalisateur de films de yakuza des années 60-70, avec plus de soixantes films a son actif (pas tous des chefs-d'oeuvres, loin de là...). A force de tatonnements, il a trouvé son style propre, sans pour autant se confiner aux codes du cinéma de genre.

Car si Jingi no hakaba (1975), qui fait suite au non moins radical Jingi naki tatakai ("Combats sans code de l'honneur"), décrit le monde de la pègre niponne au lendemain de la guerre, cette description est très loin de l'image d'Epinal d'un monde ou le respect des supérieur est la valeur suprème, ou la discipline règne, et ou la promotion se fait à l'ancienneté. La dessus, je ne peut qu'être d'accord avec l'article de Kuro sur le site de SanchoDoesAsia (cf. les liens, en bas), le personnage principal est plus proche du Scarface de DePalma (8 ans avant...) que d'un quelconque samurai contemporain.

Ainsi dans le Tokyo d'après guerre, au milieu du marché noir de Shinjuku (光は新宿から - Hikari ha Shinjuku kara - "La lumière vient de Shinjuku", slogan authentique d'un de ces fameux lieus ou on pouvait tout trouver dans cette période de disette ), et des pogroms de Coréens et de Chinois, Ishikawa le révolté essaie de se faire une place au soleil. Et pour cela, il n'hésite pas à briser toutes les règles de la société des yakuza. Banni -mais craint- il sombre dans l'héroine, ratrappé par les fantômes se son passé (et accessoirement par l'amour - malheureusement pour lui, la santé de sa promise est fragile...).

Ce film est avant tout extrèmemnt bien réalisé: Fukasaku est en pleine forme, et alterne les séquences "documentaires" en noir et blanc, qui confèrent au film un caractère "historique" saisissant, ses fameux plans penchés, des travellings, des plans larges insuflant une ambiance unique... Et une image bien crasseuse qui fonctionne très bien (bon là ça vient peut être de la copie que j'ai vue qui était un peu ancienne...).
La musique est un véritable bijou, le thème résonnera dans votre tête longtemps après la fin du film.
On peut également noter que cette période est très bien rendue, avec des références à la situation sociale de l'époque et aux nombreux changements que connaissait la société japonaise. Période importante s'il en est: elle devait servir de prémisse à la deuxième phase de la modernisation du Japon, le faire entrer dans la démocratie et l'élever au rang de puissance industrielle... Mais ce sont aussi les premières lueurs de l'individualisme - thème principal du film, qui a eu les conséquences que l'on sait dans l'archipel japonais...

[SanchodoesAsia]
[IMDB]


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    MessagePosté le: 30 Déc 2003 15:57    Sujet du message:

     Note du Post : 4   Nombre d'avis : 1
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    L'occasion idéale de revenir sur Jingi naki tatakai, Combat sans code d'honneur

    En premier lieu, le générique de début est assez fascinant. Une photo du champignon atomique d'Hiroshima est filmé de bas en haut. Au moment où le coeur aérien de l'explosion rempli l'écran, le titre du film JINGI NAKI TATAKAI transperce l'écran comme un coup de sabre. Peint en rouge et accompagné d'une composition dynamique et exceptionnelle, il frappe le spéctateur. Ensuite, l'habituel générique de début défile sous nos yeux. Les noms, comme dans les films de Suzuki, sont eux aussi de rouge vêtus. En arrière plan, des photos en noir et blanc passent. Des photos de "souvenirs", de révolutions éstudiantines, de titres... Une fois le nom du réalisateur, FUKASAKU Kinji, passé, le speaker - avec la sobriété habituelle des speaker Japonais - prend la parole. Il dit ceci (à peu près) : "Kure, au sud d'Hiroshima, 1946. Après la capitulation du Japon, une nouvelle forme de violence surgit du chaos"... La première scène montre la "viol" manqué d'une Japonaise par des américains. Une scène réellement révoltant, où Hirono, le personnage principal du film, lance son sac sur les américains en commentant "Bandes de sauvages !"...

    Le film retranscrit "fidélement" le business des yakuza de la période d'après guerre jusqu'aux années '70.

    Ce qui est superbe, dans le travail de Fukasaku, c'est l'appui du regard. J'ai longtemps cherché ce qui me scotchait devant le dernier chapitre de Combat sans code d'honneur. Ce dernier chapitre, je l'ai regardé en boucle pendant environ deux semaines. Dès que j'avais du temps, quand je me levais, le soir, je visionnais ce chapitre...
    Je crois que c'est la perfection des images, du thème et de la musique... Dans ce dernier fragment du film, après un scénario rempli de rebondissements, on sent "qu'il faut en finir". Dans l'excellent dialogue entre Sakai et Hirono (dans la chambre d'hôtel), ce qui frappe, c'est cette perfection d'images et le jeu des acteurs. Le regard de Sakai, sa voix,son dialogue... La manière dont c'est filmé, aussi. Pour un film des années 70, on peut constater qu'il est très dynamique. Il y a une étonnante vivacité dans les images. Sur un plan, on voit très clairement le regard de Sakai. Là, Hirono casse la coupe de Saké. C'est superbe. Il la lache. On voit un gros plan sur sa chaussure noire vernie qui casse cette coupe. Et le regard latéral de Sakai qui suit... C'est vraiment scotchant.

    Ne lisez pas si vous n'avez pas vu le film

    Ensuite, la mort de Sakai. Magnifiquement menée. Il y a un clash depuis le moment où il claque la portière de la voiture. Là, la musique apparaît, somptueusement calme et réellement excellente. Sakai avance. Le gros plan sur son visage, en marchant, avec ses grandes lunettes bleues et argentées très seventies est splendide. Deux hommes le suivent... Il rentre dans un magasin de jouets pour acheter une poupée à sa fille. Au moment où il entre, la musique de Toshiaki Tsushima (à ce propos, j'aimerais savoir s'il existe un album regroupant ses compositions) atteint son apogée styllistique. Dans le magasin, les couleurs dominantes sont chaudes, rose, rouge sensuel... Il se fait tirer dessus... moment de pure stupéfaction pour le spectateur. Le personnage de Sakai est tellement bien menné (du petit loubard avec sa vieille blouse en cuir au début jusqu'à son grand manteau blanc à la fin), tellement attachant, que son rôle frappe littéralement le spectateur...

    Tee chan...

    La scène finale, l'enterrement de Sakai, est un GRAND moment de cinéma (à mon sens, tout du moins). Tout y est irréprochable, la musique nirvanienne, le blanc paradisiaque de la scène, les paroles, la réflexion sur la mort... Un final grandiose.

    MERCI FUKASAKU

    Pour Jingi no hakaba, Le cimetière de la morale, l'ambiance est différente. Fukasaku nous confie que c'est l'un de ses films favoris. Le film se base sur une histoire vraie, l'histoire d'un yakuza inadapté au systéme, qui est "comme un ballon", il est monté très haut et il a explosé. Chez Fukasaku, le yakuza est un chien fou, violent, blasé et cynique. Etonnament interprété par Tetsuya Watari, le héros, Ichikawa, rompt complètement avec les figures habituelles du genre (anoblies par d'autres réalisateurs).
    Dans ce film, Fukasaku filme minutieusement la descente aux enfers du "héros". Qui trompe le fameux "code d'honneur" ; quitte Tôkyô pour Ôsaka car bannit de la ville pour 10 ans ; tombe dans l'univers de la drogue grâce à une prostituée ; bref, son âme l'a quittée depuis longtemps.

    La musique, toujours du brillant Toshiaki Tsushima, est littéralement géniale ; le côté historique est fascinant ; du jamais-vu dans l'histoire de la violence...

    P.S. : J'aimerais connaître le nom de l'acteur qui joue l'ami drogué de Ishikawa vers la fin du film. Il joue dans beaucoup de films japonais des années 70 (dans Dodesukaden, par exemple), et est aussi présent dans le film cité précedemment...
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    MessagePosté le: 30 Déc 2003 16:28    Sujet du message:

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    Après une petite recherche sur IMDB, il semblerait qu'il s'agisse de TANAKA Kunie, à la filmographie impressionante (plus d'une centaine de films)... Il a joué dans les films précités, mais également dans le Sanjuro de Kurosawa, ainsi que dans Hikarigoke, de Kumai Kei.
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    MessagePosté le: 30 Déc 2003 17:25    Sujet du message:

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    En effet, c'est exactement lui (Makihara dans Jingi naki tatakai), merci beaucoup.
    Aussi, il est vrai que la vision de sa filmographie fait peur.... 128 films Shocked
    Après, il est étonnant de savoir qu'il joue encore (Fukumimi, 2003).

    Et voilà notre homme, magnifiquement dessiné :

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